Pourquoi le Risque de  Cancer Chez les Personnes Âgées Diminue Après 80 Ans

Pour comprendre comment l’âge affecte la progression des cancers, les chercheurs ont utilisé des souris modifiées génétiquement pour développer un cancer du poumon. Ils ont induit des mutations dans des cellules progénitrices chez des souris jeunes (12 à 16 semaines) et très âgées (104 à 130 semaines). Les résultats ont montré que les tumeurs apparaissaient et grandissaient beaucoup plus rapidement chez les jeunes souris que chez les plus âgées. En fait, chez les souris âgées, même l’initiation des tumeurs semblait être bloquée, affectant non seulement les cellules cancéreuses mais aussi les cellules saines.

Les chercheurs ont découvert que ce blocage était lié à une protéine appelée lipocaline-2, qui séquestre le fer dans les cellules âgées. Ce processus empêche les cellules de se multiplier, ce qui est essentiel pour la progression des cancers. Lorsque des chercheurs ont ajouté plus de fer dans le milieu de croissance de ces cellules, le blocage a été annulé, permettant aux cellules de se multiplier à nouveau, y compris aux cellules cancéreuses. Cela a confirmé que le manque de fer était bien à l’origine de cette protection contre le cancer.

Les résultats de cette étude suggèrent que le vieillissement peut bloquer l’apparition et la progression des cancers. Cela confirme également que même si la plupart des cancers sont diagnostiqués chez les personnes âgées, ils débutent souvent bien plus tôt dans la vie. Les événements cancérigènes qui surviennent chez les jeunes sont particulièrement dangereux, soulignant l’importance de prévenir toute exposition cancérigène dès le plus jeune âge, comme le tabagisme ou l’exposition excessive au soleil.

Ces découvertes ont des implications importantes pour la prévention et le traitement du cancer. Comprendre pourquoi les personnes très âgées sont moins susceptibles de développer des cancers peut aider à développer de nouvelles stratégies pour prévenir cette maladie chez les plus jeunes. De plus, ces résultats soulignent l’importance de la prévention des facteurs de risque dès le début de la vie pour réduire le risque de cancer.

Le paradoxe du cancer chez les personnes âgées est un phénomène fascinant qui nous enseigne beaucoup sur la biologie du vieillissement et du cancer. La découverte que le blocage de la croissance cellulaire, causé par une mauvaise gestion du fer, est à l’origine de cette protection tardive ouvre de nouvelles pistes pour la recherche sur le cancer. En comprenant mieux comment l’âge affecte la progression des cancers, nous pouvons espérer développer des stratégies plus efficaces pour prévenir et traiter cette maladie. Enfin, ces résultats soulignent l’importance de la prévention dès le plus jeune âge pour réduire le risque de cancer tout au long de la vie.