Les hommes ont toujours su tirer le meilleur parti de ce qui les entourait, notamment en matière de nourriture. Bien avant les réfrigérateurs et les applications de vente à emporter, les cuisines anciennes servaient des repas qui pourraient surprendre les appétits modernes. Les plats allaient de la terre à l’inattendu. Cette liste explore 20 aliments vraiment choquants qui étaient normaux dans l’Antiquité, ainsi que les histoires qui ont permis de les maintenir au menu.
1. Entrailles de poisson fermentées (Garum)

Le garum est un liquide piquant fabriqué à partir d’intestins de poisson fermentés. Le processus nécessitait des semaines de pourrissement au soleil des viscères de poisson, recouvertes de sel. Malgré ses origines rebutantes, il était si précieux que des usines entières le long de la côte méditerranéenne se sont spécialisées dans sa production.
2. Langues de flamant rose

Qu’est-ce que le luxe à Rome ? Pour l’aristocratie, c’était la langue d’un flamant rose. Ces oiseaux au plumage brillant étaient appréciés non seulement pour leur beauté, mais aussi pour leur rareté. Les langues de flamant rose étaient rôties et présentées avec brio.
3. Dormice bouilli

Tous les mets romains ne provenaient pas de pays exotiques. Le loir était spécialement élevé dans des jarres en terre cuite appelées gliraria. Une fois engraissé, l’animal était farci de viande et d’herbes, puis bouilli ou cuit au four. Ces plats étaient considérés comme des hors-d’œuvre raffinés lors des festins et des banquets de l’élite.
4. Gonades de l'oursin

Dans les régions côtières de la Grèce et de Rome, certains des mets les plus appréciés provenaient directement de la mer. Les gonades d’oursins étaient considérées comme énergisantes et sensuelles. On pensait qu’elles renforçaient la vitalité masculine et on les consommait généralement fraîches et non assaisonnées.
5. Le boudin

Aucune partie de l’animal (principalement le porc) n’était gaspillée, y compris son sang dans la Grande-Bretagne préhistorique. Mélangé à de l’avoine et à de la graisse, il était bouilli et transformé en un pudding riche en fer. Ce plat fournissait les calories nécessaires pendant les saisons froides, lorsque la viande et les aliments frais étaient plus difficiles à trouver.
6. Pis de bœuf

Les cuisines romaines de l’Antiquité n’hésitaient pas à recourir à des coupes non conventionnelles. Les pis de bœuf étaient bouillis ou grillés. Leur texture riche et onctueuse en faisait un mets de choix lors des rassemblements de la haute société. Leur utilisation reflétait à la fois l’ingéniosité culinaire et la volonté des Romains de consommer tous les animaux.
7. Viande de paon

En Perse, les paons étaient le repas du soir. Sa viande, qui n’est pas particulièrement tendre, était considérée comme digne de la noblesse. Souvent rehaussée de safran et enveloppée de feuilles d’or, la préparation mettait l’accent sur un spectacle visuel qui faisait de l’oiseau une véritable pièce maîtresse des banquets royaux.
8. Foie cru

Les pratiques rituelles égyptiennes s’étendaient à l’assiette. Le foie cru d’un animal (vache, chèvre ou bœuf) était censé canaliser la force vitale et la vigueur. Les gens les mangeaient pendant les cérémonies et les réservaient parfois aux guerriers ou aux prêtres. Cette pratique liait la santé physique à la vitalité spirituelle, unissant nourriture et croyance dans la vie quotidienne.
9. Pâte de silphium

Peu de plantes étaient aussi convoitées que le silphium. Utilisé en médecine et en cuisine, son extrait résineux était pressé en pâte et ajouté aux repas. Les Romains l’appréciaient à la fois pour sa saveur et sa fonction, mais la surexploitation et la disparition de l’habitat ont entraîné l’extinction de cette plante. Seuls des pièces de monnaie et des textes conservent son héritage culinaire.
10. Criquets grillés

Dans l’ancien Moyen-Orient, les protéines avaient souvent des ailes. Les criquets sont devenus une source de nourriture abondante et pratique. Grillées à la flamme ou séchées au soleil, elles fournissaient des nutriments avec un minimum de préparation. Aujourd’hui, leur consommation se poursuit dans certaines régions d’Arabie, faisant écho à des traditions culinaires vieilles de plusieurs milliers d’années.
11. Lard et peau de baleine

La peau et la graisse de baleine (appelée mattak) offraient plus que de l’énergie dans l’Arctique. Les Inuits et les Nordiques les appréciaient pour leur rare teneur en vitamine C, essentielle pour prévenir le scorbut. Dans les régions gelées dépourvues de cultures, ce mets cru était essentiel, et non facultatif.
12. Petits rongeurs rôtis

Les rats et les souris rôtis peuvent paraître choquants aujourd’hui. Pourtant, dans les anciennes cuisines du Levant, ils constituaient un plat courant. Faciles à attraper et simples à préparer, ces rongeurs permettaient aux communautés d’accroître leurs ressources pendant les saisons difficiles. Ces populations utilisaient tout simplement tout ce que la terre pouvait leur offrir.
13. Lait de jument fermenté (Kumis)

Chez les tribus nomades comme les Mongols et les Scythes, le kumis était un aliment de base quotidien. La fermentation du lait de jument créait une boisson légèrement alcoolisée et effervescente, riche en bactéries bénéfiques pour les intestins. Au-delà de l’alimentation, le kumis servait aux rituels sociaux et était censé donner de l’énergie aux guerriers qui traversaient la steppe d’Asie centrale.
14. Méduse

Des milliers d’années avant la réfrigération, les régimes alimentaires de l’Asie de l’Est privilégiaient la texture autant que la saveur. Les méduses étaient tranchées finement et trempées dans du vinaigre pour neutraliser la piqûre. Le résultat : un plat moelleux et frais, souvent accompagné d’huile de sésame ou de chili pour réveiller le palais.
15. Hérisson enveloppé d'argile

Les cuisiniers de l’âge du fer ont imaginé des solutions astucieuses pour surmonter les obstacles de la nature. Ils emballaient les hérissons dans de l’argile et les plaçaient dans les braises. En durcissant, l’argile capturait les épines. En les ouvrant comme un coquillage, les épines se détachaient proprement et révélaient à l’intérieur de la viande rôtie au feu.
16. Ragoût de chien

Loin des sensibilités modernes, les soldats romains se nourrissaient autrefois de viande de chien pendant les longues campagnes. Cuite lentement avec des herbes locales comme le laurier, elle leur permettait d’obtenir des protéines et de la chaleur pendant les nuits froides – un régime militaire né de la nécessité du champ de bataille.
17. Œufs de fourmis (Escamoles)

Les mésoaméricains des hautes terres ont fait des larves de fourmis un luxe. Appelées escamoles, ces bouchées sautées étaient appréciées par les Aztèques pour leur texture riche et leur valeur nutritionnelle. Surnommé « caviar d’insectes », ce plat était le reflet d’une tradition culinaire plus large, façonnée à la fois par l’environnement et l’innovation.
18. Utérus de truie farci

Autre cuisine théâtrale des banquets romains, le ventre de truie farci était préparé en le faisant bouillir et en l’emballant avec de la viande épicée ou des mélanges de céréales. Servi pour impressionner les invités, il incarnait l’ambition culinaire romaine de transformer une anatomie taboue en une présentation gastronomique.
19. Viande de crocodile

Le long du Nil, les protéines provenaient à la fois de la terre et du fleuve. Les anciens Égyptiens chassaient les crocodiles non seulement pour leur cuir ou leur utilisation rituelle, mais aussi pour leur viande. Grillée ou cuite à l’étouffée, elle était considérée comme fortifiante. Les textes religieux suggèrent même qu’elle était consommée avec une signification symbolique.
20. Sabots de renne fumés

Sur les terres reculées de Sibérie, la survie exigeait l’utilisation créative de parties d’animaux. Les sabots de rennes étaient fumés ou cuits à l’étouffée pour assouplir leur cartilage riche en collagène. Consommés par les tribus indigènes, ils constituaient à la fois une source de subsistance et de précieux nutriments, en particulier pendant les mois d’hiver, lorsque les sources de nourriture se raréfiaient.