Les moments les plus cruciaux de l’histoire commencent souvent par deux noms qui s’affrontent. Des rivalités entre dirigeants ont été entretenues sous le regard émerveillé du grand public. Certaines querelles sont nées de l’ambition, d’autres de la trahison, mais chacune a eu des conséquences qui se sont répercutées tout au long de l’histoire. Parmi les nombreuses luttes de pouvoir et les querelles personnelles qui ont marqué les nations, nous vous présentons les 20 plus intenses.
1. Alexander Hamilton contre Thomas Jefferson (États-Unis)

Leur querelle a défini les fondements du gouvernement américain. Hamilton voulait une autorité centrale forte ; Jefferson craignait la tyrannie. Chacun d’entre eux a essayé de dépasser l’autre à chaque fois. Ils ont fondé des partis opposés et transformé les débats ministériels en batailles de haut vol pour l’avenir idéologique du pays.
2. Joseph Staline contre Léon Trotsky (URSS)

Staline a manœuvré dans la bureaucratie comme un maître d’échecs, tandis que Trotsky s’est appuyé sur le poids de la révolution. Après la mort de Lénine, Staline a mis Trotski sur la touche et l’a finalement exilé. Cette décision a scellé sa mainmise sur le pouvoir, et la rivalité s’est terminée par un coup de piolet au Mexique.
3. Richard Nixon contre John F. Kennedy (États-Unis)

Leur campagne de 1960 a été brutale. Nixon accuse Kennedy d’inexpérience ; Kennedy réplique par son charisme et son assurance télévisuelle. La défaite de justesse exaspère Nixon, qui estime que les médias l’ont privé d’une victoire, et l’amertume persiste.
4. Winston Churchill Vs. Neville Chamberlain (Royaume-Uni)

Churchill méprise l’apaisement de Chamberlain à l’égard d’Hitler, qu’il qualifie de lâcheté. Il condamne ouvertement Chamberlain au Parlement. Leur divergence amère a entraîné un changement de leadership pendant la Seconde Guerre mondiale, Churchill prenant le relais de Chamberlain pour devenir le visage de la résistance britannique.
5. Lyndon B. Johnson contre Robert F. Kennedy (États-Unis)

Ils partageaient le même parti, mais pas le même respect. Kennedy considérait Johnson comme un homme grossier et manipulateur. Johnson, quant à lui, détestait l’élitisme de Kennedy. Tout le monde a pris conscience de cette querelle au fur et à mesure qu’elle se développait, par le biais de fuites dans les médias et de sabotages. Elle a déstabilisé leur parti politique.
6. Theodore Roosevelt contre William Howard Taft (États-Unis)

Roosevelt a choisi Taft pour lui succéder, mais s’est détourné de lui lorsque Taft a abandonné les politiques progressistes. Leur rivalité a déchiré le parti qu’il avait dirigé en 1912, la candidature de Roosevelt divisant le vote et permettant aux démocrates de l’emporter.
7. Tony Blair contre Gordon Brown (Royaume-Uni)

Le « pacte Granita » de Blair et Brown était censé maintenir les choses en ordre. Blair devait d’abord diriger, puis laisser la place à Brown. Mais Blair a dépassé la durée de son mandat, Brown s’est emporté et les tensions ont dégénéré en un drame toxique qui a duré dix ans derrière le rideau du parti travailliste.
8. Malcolm Turnbull Vs. Tony Abbott (Australie)

Dans une lutte de pouvoir au sein du parti libéral, tout droit sortie d’un feuilleton, Turnbull a évincé Abbott de son poste de Premier ministre, puis Abbott a tenté de lui rendre la pareille. Les coups de poignard dans le dos ont fracturé le parti et rendu le leadership instable.
9. Louis d'Orléans contre Jean sans Peur de Bourgogne (France)

Au milieu de la folie du roi Charles VI, la France plonge dans une guerre civile caractérisée par la vendetta personnelle entre Louis, duc d’Orléans, et Jean sans Peur, duc de Bourgogne. Leur rivalité dégénère en enlèvements et en guerre ouverte.
10. Pierre Trudeau Vs. René Lévesque (Canada)

Trudeau cherche à maintenir une nation unie et bilingue, ce qui contraste avec l’école de pensée de Lévesque. Ce dernier souhaitait créer un Québec plus autonome, susceptible d’accéder à la souveraineté. Malgré cette rivalité, les Québécois les considèrent tous deux comme des sauveurs nationaux.
11. Narendra Modi Vs. Rahul Gandhi (Inde)

Le théâtre politique actuel de l’Inde tourne autour de ces deux noms. Le BJP nationaliste de Modi et le Parti du Congrès de Gandhi représentent des idéologies opposées. L’intensité de la querelle ne montre aucun signe d’apaisement puisque, récemment encore, Gandhi a contesté le silence de Modi sur l’intention de Trump de servir de médiateur pour un cessez-le-feu entre le Pakistan et l’Inde.
12. Andrew Jackson contre Henry Clay (États-Unis)

Ils se détestaient, tant sur le plan personnel que politique. Jackson n’a jamais pardonné à Clay d’avoir organisé la victoire de John Quincy Adams en 1824. Clay, quant à lui, estimait que Jackson gouvernait comme un tyran. Cette rivalité a contribué à la création du système bipartite moderne et a durci le ton de la guerre électorale américaine.
13. Harold Wilson contre Edward Heath (UK)

L’un a poussé à la réforme sociale, l’autre s’est focalisé sur la modernisation économique. C’est ce qu’on appelle le grand bras de fer pour l’avenir de la Grande-Bretagne. Leur alternance au poste de premier ministre n’était pas seulement une question de leadership, mais aussi le reflet de la profonde crise d’identité de la Grande-Bretagne à l’ère post-impériale.
14. Benjamin Disraeli contre William Gladstone (Royaume-Uni)

Le Parlement est devenu leur scène, et la nation les a observés comme un théâtre. Ils s’affrontent sur des questions de religion et de classe. Gladstone tonnait avec une ferveur morale et Disraeli ripostait avec esprit et sarcasme. Ces deux géants ont transformé la politique victorienne en un spectacle personnel d’intellect et d’insultes.
15. Abraham Lincoln contre Stephen Douglas (États-Unis)

Leurs débats de 1858 ont été une véritable leçon de rhétorique. Douglas appelle au compromis tandis que Lincoln s’oppose fermement à l’extension de l’esclavage. Leurs débats n’ont pas réglé la question, mais ils l’ont rendue inévitable. Pourtant, ce n’était pas la dernière fois que leurs noms apparaissaient sur le même bulletin de vote.
16. Charles De Gaulle Vs. Georges Pompidou (France)

Pompidou est d’abord le protégé de de Gaulle, mais l’élève et le maître ne tardent pas à diverger. Lorsque la France éclate en 1968, Pompidou appelle au calme tandis que de Gaulle disparaît pour consulter les militaires. Ce contraste a scellé leur rupture politique, et l’ascension de Pompidou s’est faite au moment où de Gaulle était au bord du gouffre.
17. Jair Bolsonaro contre Luiz Inácio Lula Da Silva (Brésil)

Leur histoire est celle des extrêmes politiques brésiliens. Lula, l’icône de la gauche qui revient sur le devant de la scène, et Bolsonaro, le feu follet de l’extrême droite, représentent des visions du monde diamétralement opposées. Leurs présidences alternées ont transformé les élections en pugilats idéologiques, et l’avenir du pays semble pris entre deux feux.
18. Bill Clinton Vs. Newt Gingrich (U.S.)

Clinton était le président et Gingrich le président de la Chambre des représentants. Ils étaient en désaccord sur les budgets, ce qui a conduit à la fermeture du gouvernement en 1995-1996. Dans le même temps, leurs affrontements partisans plus larges ont culminé dans des scandales tels que la destitution de Clinton en 1998, marquant une nouvelle ère d’affrontements politiques.
19. Margaret Thatcher contre Michael Heseltine (Royaume-Uni)

La loyauté a des limites. Le départ spectaculaire de Heseltine du gouvernement a remis en question la mainmise de Thatcher sur le pouvoir, semant les graines de la rébellion. Bien qu’elle ait gagné la bataille, elle a perdu la guerre. Si l’insurrection de Heseltine ne l’a pas propulsé au sommet, elle a fait tomber la Dame de fer.
20. Jules César contre Marcus Porcius Cato (Rome antique)

César et Caton se sont disputés sur presque toutes les politiques importantes à la fin de la république de Rome. À un moment donné, Caton intercepte les délibérations du Sénat et lit à haute voix une lettre d’amour privée envoyée à César par Servilia, la demi-sœur de Caton et maîtresse de César, dans le but de le mettre dans l’embarras.