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Le mot fourmi évoque l’activité, l’urgence, la minuscule armée noire jamais au repos, comme un écho à notre propre course effrénée – une image d’infatigables travailleuses bâtissant, transportant, défendant, explorant l’infiniment petit. La science populaire aime affirmer que les fourmis ne dorment jamais, qu’elles seraient des machines, privées du confort du sommeil : l’antithèse exacte de l’humain au visage las du matin. Curieux paradoxe. Il n’en faut pas plus pour s’y perdre. Que cache, derrière cette rumeur, la réalité biologique ? Sous la surface vivace d’une fourmilière, la nuit s’écrie-t-elle vraiment, ou règne-t-il au contraire un cycle secret d’immobilités brèves, de micro-siestes, d’interludes fragiles entre deux tâches ? Il ne s’agit pas, pour une fois, de fiction. Il s’agit de comprendre ce qui, dans l’organisme d’une fourmi, répond au besoin universel de récupération, entre l’instinct de veille et le vertige de l’arrêt.

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