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Des décisions jugées totalement imprudentes : la réduction du financement des vaccins à ARNm rendra l’Amérique plus vulnérable aux pandémies

Simon Kabbaj

2025-08-10 12:04:25

C’est une nouvelle qui a fait l’effet d’une bombe. Le gouvernement américain a décidé de couper massivement les financements pour les vaccins à ARN messager (ARNm). Vous vous souvenez, c’est cette technologie révolutionnaire qui nous a donné si rapidement les vaccins contre la COVID-19. Concrètement, ce sont 22 projets de recherche qui sont immédiatement touchés, pour une somme totale de près de 500 millions de dollars. Jeff Coller, un grand spécialiste de l’ARNm, a partagé ses inquiétudes. Et franchement, il y a de quoi.

Pourquoi une décision si soudaine et si brutale ?

La justification officielle, donnée par le secrétaire à la Santé et aux Services sociaux, Robert F. Kennedy Jr., est que ces vaccins ne seraient pas assez efficaces et qu’il faudrait se tourner vers des technologies « plus sûres ». Une affirmation qui fait bondir les scientifiques. Pour Jeff Coller, ces décisions sont basées sur des croyances et non sur des faits scientifiques prouvés. En fait, il qualifie même ces coupes budgétaires de « complètement irréfléchies ». C’est un peu comme si on décidait d’arrêter de fabriquer des ceintures de sécurité parce qu’on a entendu dire qu’elles n’étaient pas parfaites.

L'ARNm, bien plus qu'un simple vaccin

Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que l’enjeu dépasse largement la question des vaccins. L’ARNm, c’est une sorte de ‘mode d’emploi’ que nos cellules utilisent pour fabriquer des protéines. Les chercheurs ont appris à utiliser cette technique pour plein d’autres choses. On parle de traitements prometteurs contre le cancer, de la possibilité de corriger des maladies génétiques rares grâce à des ‘ciseaux moléculaires’ (CRISPR), ou encore de lutter contre des maladies comme la sclérose en plaques. En coupant les fonds, on ne met pas seulement en danger la préparation aux futures pandémies, on freine aussi des avancées médicales qui pourraient changer la vie de millions de personnes.

Notre sécurité face aux futures pandémies est-elle menacée ?

Absolument, et c’est peut-être le plus inquiétant. La force de la technologie ARNm, c’est sa rapidité. On l’a vu avec la COVID-19 : il a fallu moins d’un an pour développer un vaccin efficace. Une première dans l’histoire de l’humanité ! Un vaccin traditionnel, lui, demande entre trois et cinq ans de travail. Imaginez une nouvelle pandémie grave qui arrive… Si les États-Unis n’ont plus cette capacité de réaction rapide, ils se mettent en danger. Pendant ce temps, d’autres pays, comme la Chine, investissent massivement dans cette technologie. On risque de se retrouver dépendants des autres en cas de crise sanitaire majeure.

Le risque d'une fuite des cerveaux et des entreprises

Quand un pays envoie le message qu’une branche entière de la science n’est plus la bienvenue, que se passe-t-il ? Eh bien, les scientifiques et les entreprises vont voir ailleurs. Jeff Coller alerte sur ce risque de « fuite des cerveaux ». Les chercheurs talentueux pourraient être tentés de partir dans des pays qui, eux, les accueillent à bras ouverts avec des financements. Pareil pour les entreprises de biotechnologie. Elles pourraient tout simplement déménager leurs opérations ou développer leurs nouveaux médicaments pour d’autres marchés, comme le Brésil ou l’Europe. Au final, c’est toute l’avance de l’Amérique dans la recherche médicale qui pourrait disparaître en quelques années.

Devra-t-on bientôt voyager pour se faire soigner ?

C’est une conséquence directe et très concrète. Si un vaccin efficace contre une nouvelle grippe aviaire est développé au Canada mais pas aux États-Unis, que feront les Américains ? Ils iront au Canada. C’est ce qu’on appelle le « tourisme vaccinal ». Mais ça va plus loin. Imaginez qu’un traitement révolutionnaire contre le cancer du pancréas, basé sur l’ARNm, voie le jour en Europe. Les malades qui en ont les moyens n’hésiteront pas à traverser l’Atlantique. On parle alors de « tourisme médical ». C’est une situation où l’accès aux meilleurs soins dépendrait de votre passeport et de votre portefeuille.

Rappel important : l'ARNm est une substance naturelle

Au milieu de toute cette agitation, il est essentiel de rappeler une chose simple : l’ARN messager est une substance 100% naturelle. Chaque cellule de votre corps en contient et en fabrique en permanence. C’est un élément fondamental de la vie, au même titre que l’ADN. Les médicaments à ARNm ne font qu’utiliser ce système qui existe déjà en nous. On donne simplement à notre corps une instruction temporaire pour qu’il apprenne à se défendre. C’est un peu comme lui donner la recette pour qu’il puisse cuisiner lui-même son propre remède. Ce n’est pas quelque chose de dangereux ou d’étranger, c’est juste une façon très intelligente d’aider notre corps à s’aider lui-même.

Conclusion : un pari risqué pour l'avenir

Au final, cette décision ressemble à un énorme pari sur l’avenir, un pari que de nombreux experts jugent insensé. En tournant le dos à une des plus grandes avancées médicales de notre époque pour des raisons qui semblent plus politiques que scientifiques, les États-Unis risquent de perdre bien plus que de l’argent. Ils risquent de perdre leur leadership scientifique, de mettre en danger la santé de leurs citoyens et de se retrouver démunis face à la prochaine crise. Le monde de la science retient son souffle, en espérant que la raison finira par l’emporter.

Selon la source : livescience.com

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