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Les frontières s’effacent, pas sur les cartes scolaires, mais dans le sang. L’Ukraine, épuisée, se bat encore et toujours, mais la Russie avance, méthodiquement, froidement, inexorablement. Ce n’est pas une percée fulgurante à la manière des éclairs militaires du passé. Non, c’est un grignotage, mordant par petits morceaux, puits après puits, colline après colline. À chaque pas, Moscou impose sa présence, et Kyiv se retrouve acculée, contrainte de défendre ce qui reste, en sacrifiant des bataillons qui n’existent parfois plus que sur papier. Dans ce chaos, une image venue d’ailleurs semble presque irréelle : celle d’un Donald Trump, redevenu maître de la Maison-Blanche, rêvant tout haut d’inviter Vladimir Poutine au Mondial 2026. Une scène d’apparence légère, mais qui résonne comme une gifle à l’Occident et au monde. La guerre d’un côté, l’arrogance diplomatique de l’autre. Deux univers qui s’entrechoquent, révélant la fracture profonde qui s’installe dans notre époque.

L’impression est terrifiante : d’un côté des tranchées gorgées de boue et de cadavres, de l’autre des stades flambant neufs, prêts à accueillir des foules en liesse. Comme si un écran de fumée se déployait pour masquer la brutalité du réel. Poutine au Mondial ? L’idée en elle-même paraît surréaliste, mais elle traduit une force : celle de l’ultra-présidence trumpienne, capable de renverser les lignes diplomatiques établies depuis des décennies. L’Ukraine brûle, mais ailleurs on applaudit peut-être déjà l’entrée d’un tyran sur une pelouse de football. Ce monde est malade, et nous assistons, impuissants, à son délire.

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