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Le choc a été immédiat. Devant une foule électrisée, un leader démocrate s’est emparé du fameux slogan trumpiste, le fameux « Make America Great Again », pour le retourner comme un boomerang empoisonné contre son créateur. La salle a retenu son souffle, puis a explosé de rires et d’applaudissements. Ce n’était plus « MAGA » l’emblème galvanisant de la droite trumpienne, mais une arme rhétorique redoutable, tranchante comme une lame oxyde. L’effet psychologique est violent : quand un symbole devient un piège, quand une bannière se transforme en boulet accroché au pied d’un homme, l’histoire bascule. Et ce basculement, ce retournement théâtral, n’est pas anodin. Il est rare, brutal, et – surtout – calculé.

Car ce leader démocrate n’a pas simplement moqué un acronyme. Il a frappé au cœur de ce qui fait vivre Donald Trump : son mythe, son récit, sa magie hypnotique. Déformé, détourné, injecté d’ironie corrosive, le « MAGA » se change en satire permanente, en miroir brisé qui renvoie l’image grotesque du populisme. Ce soir-là, quelque chose s’est fissuré. Et les fissures, quand elles apparaissent sur les monuments autoproclamés, finissent toujours par s’élargir.

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