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L’apocalypse silencieuse d’une ère qui touche à sa fin

Nous assistons aujourd’hui à l’agonie d’un phénomène politique qui aura marqué une décennie entière de l’histoire américaine. Le trumpisme, cette force brutale qui semblait invincible, montre des signes d’essoufflement dramatique en cette fin septembre 2025. Les sondages révèlent une chute libre : seulement 39% d’approbation présidentielle pour Trump, et plus alarmant encore, 51% des républicains estiment désormais que le pays va dans la mauvaise direction. Un renversement saisissant quand on sait qu’ils étaient 75% à soutenir cette orientation en juin dernier.

Le mouvement MAGA, autrefois uni derrière la figure charismatique de Donald Trump, se fissure sous le poids de ses propres contradictions. Les six factions distinctes identifiées au sein du parti républicain – des populistes MAGA aux conservateurs traditionnels, en passant par la droite technologique – ne parviennent plus à masquer leurs divergences fondamentales. Cette fragmentation annonce l’effondrement inévitable d’un édifice politique construit sur le culte de la personnalité plutôt que sur des fondations idéologiques solides.

L’illusion de la permanence face à la réalité du déclin

L’erreur fatale du trumpisme fut de croire en sa propre invincibilité éternelle. Comme tous les mouvements populistes de l’histoire, il a confondu succès temporaire et légitimité durable. Les récentes fractures au sein du Congrès républicain sur le « megabill » de Trump – avec des divisions profondes sur les déductions fiscales SALT et l’opposition farouche de figures comme Chip Roy – démontrent que l’unité républicaine n’était qu’un mirage.

La réalité économique rattrape également les promesses démagogiques. Les tarifs douaniers attisent l’inflation, les déportations massives perturbent un marché du travail déjà fragile, et l’incertitude politique décourage les investissements. Cette triple pression économique crée un terrain fertile pour la désillusion populaire, prélude à l’abandon électoral qui se profile à l’horizon des élections de mi-mandat.

Le crépuscule d’un règne sans successeur

Plus révélateur encore : l’absence criante de succession crédible. JD Vance, héritier présomptif, peine à incarner la même force magnétique que son mentor. Laura Loomer, figure emblématique de la droite trumpiste, l’a récemment admis avec une lucidité brutale : « Trop de personnalités rivales se disputent le manteau MAGA, et aucune ne possède les qualités nécessaires pour être le successeur de Trump. »

Cette confession involontaire révèle la fragilité intrinsèque d’un mouvement bâti autour d’une seule personnalité. Sans Trump, le trumpisme devient une coquille vide, un simulacre de mouvement politique incapable de mobiliser les passions qui l’avaient porté au pouvoir.

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