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L’ultimatum de l’Oregon résonne dans tout le pays

Il était 14h30 ce lundi quand la gouverneure de l’Oregon, Tina Kotek, a franchi le Rubicon constitutionnel. Face aux caméras, les traits tendus par la colère froide, elle a déclaré une guerre judiciaire totale contre Donald Trump : « L’Oregon est notre maison. Ce n’est pas une cible militaire, et nous allons nous battre pour maintenir l’Oregon en sécurité. » Ces mots résonnent comme un cri de ralliement dans une Amérique déchirée où des États entiers défient ouvertement l’autorité fédérale.

Derrière cette déclaration se cache une réalité terrifiante : pour la première fois depuis la Guerre civile, des gouverneurs américains poursuivent en justice leur propre président pour déploiement militaire illégal sur le territoire national. L’Oregon et Portland ont déposé conjointement une plainte fédérale qui accuse Trump, son secrétaire à la Défense Pete Hegseth et la secrétaire à la Sécurité intérieure Kristi Noem de violations constitutionnelles massives. Cette coalition juridique—soutenue par Washington et Los Angeles—pourrait bien représenter l’embryon d’une rébellion institutionnelle sans précédent.

200 soldats de la Garde nationale mobilisés contre la volonté locale

Samedi soir, Trump a publié sur Truth Social un message qui résonne comme une déclaration de guerre intérieure : « Je dirige le secrétaire à la Guerre, Pete Hegseth, pour fournir toutes les troupes nécessaires pour protéger Portland ravagé par la guerre. » Cette formulation orwellienne— »secrétaire à la Guerre » au lieu de « secrétaire à la Défense »—révèle l’état d’esprit belliqueux du président. En 48 heures, 200 membres de la Garde nationale de l’Oregon ont été fédéralisés contre la volonté explicite de leur gouverneure.

Le timing de cette escalade n’est pas fortuit. Depuis des mois, une poignée de manifestants—rarement plus de deux douzaines—proteste devant le centre de détention ICE de Portland. Ces rassemblements, largement pacifiques selon les témoins locaux, servent désormais de prétexte à Trump pour transformer Portland en laboratoire d’autoritarisme militaire. Le président autorise même l’usage de la « force totale si nécessaire », sans préciser ce que cette menace apocalyptique signifie concrètement.

L’engrenage de la militarisation s’accélère dangereusement

Portland devient ainsi la quatrième ville américaine occupée militairement par Trump en 2025. Los Angeles a subi le déploiement de 4 100 soldats de la Garde nationale et 700 Marines en juin. Washington D.C. vit sous occupation militaire depuis août avec plus de 2 000 soldats. Memphis reçoit actuellement ses premiers contingents fédéraux. Chicago, New York, Baltimore, San Francisco et Oakland figurent sur la liste des prochaines cibles annoncées par l’administration.

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