Aller au contenu

L’arme de la fermeture gouvernementale

Le gouvernement américain vit aujourd’hui son cinquième jour de paralysie totale, une situation qui n’avait plus éclaté depuis près de sept ans. Cette fois, Donald Trump ne se contente pas d’attendre passivement une résolution — il transforme ce chaos en opportunité stratégique pour démanteler ce qu’il qualifie d’« agences démocrates ». Plus de 750 000 employés fédéraux restent en congé forcé sans salaire, pendant que près de 700 000 autres travaillent sans rémunération. Ce n’est plus un simple bras de fer budgétaire… c’est devenu une guerre ouverte contre l’appareil gouvernemental établi.

L’ampleur de cette paralysie dépasse tout ce qu’on a pu observer récemment. Les services essentiels comme la sécurité sociale et Medicare continuent de fonctionner, mais des organismes cruciaux comme les Centres de contrôle des maladies, les Instituts nationaux de santé et le programme WIC sont partiellement ou totalement suspendus. Ce qui différencie cette crise des précédentes, c’est l’intention manifeste de Trump d’utiliser ce blocage non pas pour négocier, mais pour restructurer en profondeur l’administration fédérale.

Une stratégie de destruction calculée

Contrairement aux fermetures gouvernementales traditionnelles où les employés sont simplement mis en congé temporaire, l’administration Trump a ordonné aux agences de préparer des plans de réduction massive de personnel. Russell Vought, directeur du Bureau de la gestion et du budget, a clairement annoncé aux républicains de la Chambre que les licenciements massifs débuteraient « dans un jour ou deux ». Cette approche marque une rupture fondamentale avec les pratiques passées.

L’escalade rhétorique de Trump révèle ses véritables intentions. Sur Truth Social, il a déclaré ne pas pouvoir croire que les « démocrates radicaux de gauche » lui avaient offert cette « opportunité sans précédent ». Cette formulation n’est pas innocente — elle trahit une planification stratégique visant à exploiter le blocage pour des objectifs idéologiques à long terme. Les démocrates se retrouvent pris au piège d’un mécanisme qu’ils pensaient pouvoir utiliser comme levier de négociation.

Project 2025 sort de l’ombre

Le masque est tombé. Après avoir nié pendant des mois toute connection avec Project 2025 durant sa campagne, Trump affiche désormais ouvertement sa collaboration avec ce plan conservateur radical. « Je vais rencontrer Russ Vought, lui de la CÉLÉBRITÉ de PROJECT 2025 », a-t-il écrit avec une arrogance assumée. Ce document de 900 pages, élaboré par la Heritage Foundation, propose un démantèlement systématique de l’« État administratif » et une consolidation du pouvoir exécutif sous l’autorité présidentielle.

Cette révélation fracassante confirme ce que beaucoup soupçonnaient : Trump n’a jamais abandonné les objectifs les plus radicaux de son agenda. Project 2025 prône l’élimination de certaines agences fédérales, l’expansion drastique des pouvoirs présidentiels, une immigration plus restrictive et l’interdiction nationale de l’avortement. L’ancien candidat qui prétendait ne pas connaître ce document en dirige maintenant l’implémentation directe depuis la Maison-Blanche.

facebook icon twitter icon linkedin icon
Copié!

Commentaires

0 0 votes
Évaluation de l'article
Subscribe
Notify of
guest
0 Commentaires
Newest
Oldest Most Voted
Inline Feedbacks
View all comments

Articles reliés

More Content