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Le président sous le feu des tribunaux

Les révélations explosives tombent comme une bombe sur l’administration Trump. Le juge fédéral Royce Lamberth, pourtant nommé par Ronald Reagan, vient d’infliger une défaite cinglante au président en bloquant purement et simplement sa tentative de licenciement de Michael Abramowitz, directeur de Voice of America. Cette décision judiciaire, rendue le 28 août 2025, constitue un camouflet retentissant pour Trump qui voyait dans le démantellement de VOA l’une de ses priorités absolues. Le timing ne pouvait être plus cruel : alors que l’administration tentait de procéder aux licenciements massifs de plus de 500 employés, la justice américaine frappe là où ça fait le plus mal.

Cette bataille juridique acharnée révèle les dessous d’une guerre sans merci menée par Trump et sa fidèle lieutenante Kari Lake contre l’une des dernières institutions médiatiques indépendantes du gouvernement fédéral. Voice of America, créée en 1942 pour contrer la propagande nazie, se retrouve aujourd’hui dans la ligne de mire d’un président qui n’hésite pas à qualifier ses journalistes de « radicaux ». L’ironie de l’histoire ? Ce même organisme qui fut conçu pour défendre la démocratie américaine face aux régimes autoritaires devient la cible d’attaques qui rappellent étrangement les méthodes qu’il était censé combattre. La machine judiciaire vient de rappeler brutalement à Trump que même le pouvoir présidentiel a ses limites.

L’impossible licenciement d’Abramowitz

Michael Abramowitz, directeur de VOA depuis des années, pensait certainement que son poste était menacé dès l’arrivée de Trump au pouvoir. Mais personne n’imaginait la violence de l’offensive qui allait s’abattre sur lui. En juillet 2025, l’administration tente un coup de force en proposant à Abramowitz une « reconversion » : accepter un poste de responsable d’une petite équipe radio en Caroline du Nord ou être licencié. Un ultimatum brutal qui cache mal une stratégie de démantellement systématique. L’homme refuse catégoriquement cette mascarade et décide de porter l’affaire devant les tribunaux, conscient qu’il défend bien plus que son emploi personnel.

La riposte judiciaire ne se fait pas attendre. Le 23 juillet, Abramowitz dépose une motion d’urgence pour empêcher son éviction. Huit jours plus tard, l’administration double la mise en confirmant officiellement son intention de le licencier avec Kari Lake comme décideuse finale. Cette escalade révèle l’ampleur des tensions internes et la détermination de Trump à faire le ménage dans les médias fédéraux. Mais les avocats d’Abramowitz ont une arme redoutable : la loi fédérale qui exige l’approbation du Conseil consultatif international de radiodiffusion pour tout licenciement de directeur de VOA. Un détail que l’administration a manifestement négligé dans sa précipitation destructrice.

La stratégie de démantèlement révélée

L’offensive coordonnée contre Voice of America ne relève pas du hasard mais d’une stratégie mûrement réfléchie. En mars 2025, Trump signe un décret présidentiel ordonnant à l’agence de réduire ses effectifs au « minimum légal » requis pour ses opérations. Cette formulation apparemment anodine cache en réalité un plan de destruction massive : sur les 1 300 employés initialement présents, plus de 532 postes à temps plein devaient être supprimés d’ici septembre. Les chiffres parlent d’eux-mêmes et révèlent l’ampleur du carnage programmé.

Kari Lake, ancienne présentatrice télé devenue bras armé de Trump dans cette opération, ne cache pas ses intentions. Elle qualifie l’agence de « pourrie jusqu’à l’os » et promet de « réformer une agence très cassée ». Ses déclarations publiques, d’une violence inouïe, trahissent une approche idéologique plutôt que managériale. Lake va même jusqu’à critiquer ouvertement le juge Lamberth lors de sa déposition obligatoire du 9 septembre, l’accusant d’avoir rendu des « décisions absurdes » et d’être « devenu fou » avec les manifestants du 6 janvier. Cette arrogance assumée face à l’autorité judiciaire en dit long sur l’état d’esprit de l’administration.

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