Une annonce qui glace Washington
La Maison-Blanche vient de lâcher une bombe administrative. Octobre 2025, et voilà que l’administration Trump annonce avoir commencé à renvoyer des fonctionnaires fédéraux. Pas un ou deux. Des dizaines, peut-être des centaines… personne ne sait exactement combien. Le flou est volontaire, évidemment. Cette opération de purge politique s’inscrit dans une stratégie plus vaste : transformer la fonction publique américaine en armée loyale au président. Fini l’indépendance. Fini la neutralité bureaucratique. Désormais, soit tu marches au pas, soit tu dégages. Et ce qui se passe aujourd’hui à Washington préfigure quelque chose de beaucoup plus grave — une refonte complète du contrat entre l’État et ses serviteurs. Je vais te montrer pourquoi cette annonce, apparemment technique, constitue en réalité un séisme constitutionnel.
Le retour d’un projet autoritaire nommé Schedule F
Ce n’est pas la première fois que Trump tente de virer massivement des fonctionnaires. En octobre 2020, quelques jours avant l’élection, il avait signé un décret créant une nouvelle catégorie d’emplois fédéraux — le fameux Schedule F. L’idée ? Retirer les protections statutaires à des dizaines de milliers de postes, les rendant révocables à volonté. Biden avait annulé ce décret dès son arrivée au pouvoir. Mais Trump, de retour à la Maison-Blanche depuis janvier 2025, a ressuscité le projet… et cette fois, il l’applique. Les renvois annoncés en ce mois d’octobre marquent la mise en œuvre concrète de cette vision : une administration fédérale politisée jusqu’à l’os, où la compétence compte moins que la loyauté.
Un climat de terreur dans les agences fédérales
À Washington, la peur s’est installée. Des fonctionnaires qui servaient l’État depuis des décennies se retrouvent convoqués, interrogés sur leurs opinions politiques, leurs votes passés, leurs publications sur les réseaux sociaux. Certains sont mis à pied sur-le-champ, sans explication claire. D’autres reçoivent des avertissements : « Aligne-toi ou pars. » Les syndicats crient au scandale, les juristes parlent de violations flagrantes du Civil Service Reform Act. Mais rien n’arrête la machine. Car Trump a compris une chose essentielle : tant que sa base applaudit, il peut tout faire. Y compris démanteler un système méritocratique vieux de plus d’un siècle. Le message est clair — l’État, c’est moi. Et ceux qui travaillent pour l’État doivent travailler pour moi.
Les origines du Schedule F : un plan mûrement réfléchi

La frustration trumpienne face à la résistance bureaucratique
Durant son premier mandat, Trump s’est heurté à ce qu’il appelait le deep state — l’État profond. Des fonctionnaires qui refusaient d’exécuter certains ordres jugés illégaux ou contraires aux procédures établies. Des fuites embarrassantes dans la presse. Des témoignages devant le Congrès qui contredisaient la version officielle. Pour Trump, ces serviteurs de l’État n’étaient pas des gardiens de la légalité, mais des saboteurs. Il a passé quatre ans à fulminer contre eux, à les traiter de traîtres, à promettre qu’il se débarrasserait de cette cinquième colonne interne. Le Schedule F est né de cette obsession : comment transformer une bureaucratie indépendante en machine obéissante ? La réponse est simple — en supprimant les protections qui permettent aux fonctionnaires de dire non.
Un décret signé dans le secret en 2020
Le 21 octobre 2020, à quelques jours d’une élection qu’il s’apprêtait à perdre, Trump a signé le décret créant le Schedule F. Peu de médias en ont parlé sur le moment — l’attention était focalisée sur la campagne. Pourtant, ce texte visait à reclasser environ 50 000 postes fédéraux, les faisant passer du statut protégé au statut précaire. Les emplois ciblés ? Ceux impliquant des décisions politiques ou stratégiques. Autrement dit, les postes où l’indépendance bureaucratique compte le plus. Si ce décret avait été pleinement appliqué, Trump aurait pu limoger d’un claquement de doigts des directeurs d’agences, des juristes, des analystes — quiconque osait le contrarier. Biden l’a révoqué en janvier 2021, mais le projet n’était pas mort… juste en sommeil.
La résurrection du projet dès le retour de Trump
En janvier 2025, Trump a repris le pouvoir avec une idée fixe : ne plus jamais subir la résistance bureaucratique. L’un de ses premiers actes ? Ressusciter le Schedule F, sous une forme légèrement modifiée mais tout aussi radicale. Cette fois, l’administration a pris soin de préparer le terrain : nominations de loyalistes à la tête des agences, purges préventives, campagnes de communication accusant les fonctionnaires d’être des obstacles au renouveau national. Et en octobre 2025, la Maison-Blanche annonce fièrement avoir commencé les renvois. Le projet n’est plus théorique — il est en marche. Et chaque fonctionnaire américain sait désormais qu’il peut être la prochaine cible.
Les mécanismes de la purge : comment ça fonctionne

Reclassification des postes et suppression des protections
Voici comment l’opération se déroule concrètement. D’abord, l’administration identifie des milliers de postes fédéraux jugés « stratégiques » ou « politiques ». Elle les reclasse du statut de career civil service — protégé par des règles strictes — vers le nouveau Schedule F, où les employés peuvent être licenciés sans justification approfondie. Cette reclassification se fait de manière opaque, sans consultation des intéressés. Du jour au lendemain, un analyste du département de la Justice ou un expert de l’EPA découvre qu’il n’a plus les mêmes droits. Son poste peut être supprimé. Lui-même peut être révoqué. Et les recours légaux ? Limités, complexes, coûteux. La plupart des fonctionnaires n’ont ni le temps ni les moyens de se battre. Ils acceptent… ou démissionnent.
Critères de sélection : loyauté plutôt que compétence
Qui décide qui part et qui reste ? Officiellement, les décisions reposent sur des critères de performance. Officieusement, tout le monde sait que le vrai critère est la loyauté politique. As-tu critiqué Trump publiquement ? As-tu travaillé sous l’administration Biden avec un peu trop d’enthousiasme ? As-tu témoigné devant le Congrès d’une manière qui déplaisait à la Maison-Blanche ? Alors tu es dans le viseur. Des listes circulent, établies par des conseillers politiques sur la base de données récoltées via les réseaux sociaux, les dons politiques, les affiliations syndicales. C’est une chasse aux sorcières bureaucratique, menée avec les outils du XXIe siècle. Et le résultat est prévisible : une fonction publique apeurée, autocensurée, docile.
Les agences cibles : Justice, État, Environnement
Certaines agences sont plus visées que d’autres. Le département de la Justice, évidemment — Trump n’a jamais pardonné aux procureurs fédéraux d’avoir enquêté sur lui. L’Environmental Protection Agency, accusée de freiner l’exploitation énergétique. Le département d’État, jugé trop attaché aux alliances internationales. L’intelligence communautaire, soupçonnée de fuites. Ces agences concentrent des fonctionnaires hautement qualifiés, souvent diplômés des meilleures universités, dotés d’expertises pointues. Mais leur compétence ne les protège plus. Au contraire, elle les rend dangereux — car un expert peut contester, nuancer, avertir des conséquences d’une décision politique. Trump ne veut pas d’experts. Il veut des exécutants.
Les conséquences immédiates : paralysie et fuite des cerveaux

Des agences décapitées et dysfonctionnelles
Virer des milliers de fonctionnaires expérimentés ne se fait pas sans dégâts collatéraux. Déjà, des agences fédérales rapportent des dysfonctionnements majeurs. Des dossiers en souffrance. Des décisions retardées. Des projets abandonnés faute de personnel compétent. Car remplacer un expert chevronné par un loyaliste politique ne garantit pas la continuité du service public. Souvent, le nouveau venu n’a ni l’expérience ni les connaissances nécessaires. Résultat ? La qualité de l’administration fédérale se dégrade rapidement. Les citoyens ordinaires, qui dépendent de ces services — permis, aides sociales, contrôles sanitaires — en payent le prix. Mais pour Trump, c’est un sacrifice acceptable. Mieux vaut une administration médiocre et loyale qu’excellente et indocile.
Exode massif vers le secteur privé
Beaucoup de fonctionnaires ne attendent pas d’être virés. Ils partent d’eux-mêmes, dégoûtés par la politisation rampante. Le secteur privé les accueille à bras ouverts — les entreprises adorent recruter des ex-fonctionnaires fédéraux qui connaissent les rouages de l’État. Mais cette fuite des cerveaux affaiblit durablement l’administration. Les jeunes diplômés brillants, qui auraient pu embrasser une carrière publique, se détournent désormais du service de l’État. Pourquoi consacrer sa vie à une institution qui peut te virer pour des raisons politiques ? Pourquoi sacrifier un salaire confortable dans le privé pour servir un gouvernement qui méprise l’expertise ? Cette hémorragie de talents aura des effets sur des décennies. Une génération entière de potentiels serviteurs de l’État choisira d’autres voies.
Climat de méfiance et autocensure généralisée
Ceux qui restent vivent dans la peur permanente. Ils surveillent leurs mots, évitent les sujets sensibles, se gardent bien de contredire la hiérarchie. Les réunions deviennent des théâtres d’hypocrisie où chacun applaudit les directives politiques, même absurdes. Les rapports d’expertise sont réécrits pour complaire aux attentes idéologiques. Les avertissements sur les risques sont édulcorés ou supprimés. C’est exactement ce que Trump voulait : une bureaucratie domestiquée, incapable de jouer son rôle de contre-pouvoir technique. Le problème ? Sans regard critique interne, les erreurs politiques ne sont plus détectées avant leur mise en œuvre. Et quand elles explosent en pleine figure — scandales, crises, catastrophes évitables — il est trop tard. Mais à ce moment-là, Trump accusera… les fonctionnaires restants.
Les précédents historiques : quand l'État devient une machine partisane

Le système des dépouilles au XIXe siècle
L’Amérique a déjà connu ça. Au XIXe siècle, chaque changement de président entraînait une purge massive de l’administration fédérale. C’était le spoils system — le système des dépouilles. Les vainqueurs distribuaient les postes publics à leurs partisans, sans considération de compétence. Résultat ? Une administration corrompue, incompétente, instable. Il a fallu un scandale majeur — l’assassinat du président Garfield par un demandeur d’emploi éconduit — pour que le Congrès réagisse. En 1883, le Pendleton Act a instauré un système méritocratique protégeant les fonctionnaires fédéraux. Pendant plus d’un siècle, ce système a tenu bon. Mais Trump veut revenir au XIXe siècle. Il trouve que la méritocratie bureaucratique entrave son pouvoir. Alors il la détruit, pièce par pièce.
Les purges staliniennes et maoïstes : des parallèles inquiétants
Je ne compare pas Trump à Staline ou Mao — les contextes sont radicalement différents. Mais certains mécanismes se ressemblent étrangement. L’idée qu’une bureaucratie indépendante constitue une menace pour le leader. La volonté de la purger pour garantir une loyauté absolue. L’instrumentalisation de la peur pour briser toute velléité de résistance. Les régimes totalitaires du XXe siècle ont tous mené ce type d’opérations, avec des conséquences catastrophiques : décisions aberrantes, famines, crises évitables aggravées par l’absence de contre-pouvoirs techniques. Évidemment, l’Amérique de 2025 n’est pas l’URSS de 1937. Mais les dynamiques autoritaires suivent des logiques similaires, quelle que soit l’époque ou le régime. Et ignorer ces parallèles serait une erreur tragique.
Les leçons que Trump refuse d’apprendre
L’histoire enseigne qu’une administration politisée est une administration inefficace et dangereuse. Les régimes qui ont purgé leurs bureaucraties ont tous fini par payer le prix — crises économiques, désastres sanitaires, défaites militaires. Car un État ne fonctionne pas sans expertise technique, sans mémoire institutionnelle, sans fonctionnaires capables de dire « attention, cette décision va poser problème ». Trump croit qu’il peut s’en passer. Il pense que sa seule volonté suffira à plier la réalité. C’est une illusion classique des autocrates. Et elle se brise toujours au contact du réel. Mais d’ici là, combien de dégâts ? Combien de crises évitables deviendront inévitables ? Combien de citoyens ordinaires paieront le prix de cette hubris présidentielle ?
Les résistances juridiques et politiques : un combat déséquilibré

Les syndicats de fonctionnaires saisissent la justice
Dès l’annonce des premiers renvois, les syndicats de fonctionnaires fédéraux ont saisi les tribunaux. Ils arguent que le Schedule F viole le Civil Service Reform Act et d’autres protections légales. Certains juges ont émis des injonctions temporaires bloquant les licenciements les plus flagrants. Mais ces victoires sont fragiles. Car la Cour suprême actuelle, dominée par une majorité conservatrice nommée en partie par Trump lui-même, pourrait valider le Schedule F si l’affaire remonte jusqu’à elle. Les juristes progressistes sont pessimistes : ils savent que les juges conservateurs privilégient la déférence envers l’exécutif sur la protection des droits bureaucratiques. Le combat juridique sera long, coûteux, incertain. Et pendant ce temps, les renvois continuent.
Le Congrès démocrate impuissant face à la majorité républicaine
Au Congrès, les démocrates dénoncent une dérive autoritaire. Ils organisent des auditions, publient des rapports alarmistes, menacent de bloquer le budget. Mais ils sont minoritaires dans les deux chambres depuis les élections de 2024. Les républicains, eux, soutiennent massivement Trump. Certains par conviction — ils partagent son mépris pour la bureaucratie fédérale. D’autres par calcul — défier Trump, c’est risquer d’être primarié par un candidat encore plus trumpiste. Résultat ? Aucune loi pour protéger les fonctionnaires ne sera votée. Aucune commission d’enquête sérieuse ne sera créée. Le Congrès, censé être un contre-pouvoir, est devenu un simple instrument d’enregistrement des volontés présidentielles. La séparation des pouvoirs devient une fiction.
La mobilisation citoyenne : protestations sans impact
Des manifestations ont eu lieu à Washington et dans d’autres villes. Des fonctionnaires licenciés témoignent dans les médias. Des pétitions circulent, récoltant des centaines de milliers de signatures. Mais tout cela reste sans effet concret. Trump ignore ces protestations, les qualifiant de « pleurnicheries de bureaucrates privilégiés ». Ses partisans applaudissent les purges, convaincus que l’État profond méritait d’être nettoyé. Les médias conservateurs présentent les fonctionnaires virés comme des obstacles au renouveau national. Face à cette machine de propagande, la résistance citoyenne peine à se structurer. D’autant que beaucoup d’Américains ordinaires se fichent complètement du sort des fonctionnaires fédéraux — ils ont leurs propres problèmes à gérer.
Les implications pour l'avenir : vers un État trumpiste permanent

Une administration transformée en outil partisan
Si le Schedule F se pérennise, l’administration fédérale américaine ne sera plus jamais la même. Chaque changement de président entraînera des purges massives, des revirements politiques brutaux, une instabilité chronique. Les politiques publiques deviendront impossibles à planifier sur le long terme. Les agences fédérales perdront toute crédibilité internationale. Les partenaires étrangers hésiteront à coopérer avec des institutions dont le personnel change au gré des élections. C’est exactement ce qui se passe dans les démocraties fragiles où l’État est une extension du parti au pouvoir. L’Amérique rejoint ainsi le club des pays où la fonction publique est un butin politique. Une régression historique de première ampleur.
Le risque de répliques dans les États et les municipalités
Ce qui se passe au niveau fédéral inspire déjà des gouverneurs républicains. En Floride, au Texas, en Géorgie, des projets similaires émergent pour purger les administrations étatiques des éléments jugés peu fiables. Les universités publiques, les départements de santé, les agences environnementales locales sont dans le viseur. Le modèle trumpiste se diffuse comme un virus autoritaire à travers tout le pays. Et les États démocrates, de leur côté, pourraient être tentés de répliquer lorsqu’ils seront au pouvoir — « Pourquoi se priveraient-ils de cet outil si les républicains l’utilisent ? » C’est ainsi qu’on entre dans une spirale de politisation dont personne ne sortira gagnant, sauf les démagogues et les autocrates.
L’effondrement programmé de l’expertise publique
À long terme, le coût le plus lourd sera la perte d’expertise. Une génération de fonctionnaires brillants aura été chassée ou découragée. Les meilleurs étudiants éviteront les carrières publiques. Les agences fédérales se rempliront de loyalistes médiocres. Et quand surviendra une crise majeure — pandémie, catastrophe climatique, effondrement financier — l’État sera incapable de réagir efficacement. Car gérer une crise nécessite des experts compétents, capables de prendre des décisions rapides basées sur des données solides. Pas des courtisans qui attendent les ordres du chef. Trump ne verra probablement jamais les conséquences de ses actes — elles se manifesteront des années, voire des décennies après son départ. Mais elles seront dévastatrices.
Conclusion

Ce qu’il faut retenir : une rupture historique en marche
L’annonce par la Maison-Blanche du renvoi de fonctionnaires fédéraux n’est pas un simple ajustement administratif. C’est une rupture historique avec plus d’un siècle de tradition méritocratique. Trump est en train de transformer l’État fédéral en extension de son appareil politique, où la loyauté prime sur la compétence. Cette purge aura des conséquences durables sur la qualité de l’administration, l’expertise publique, la confiance dans les institutions. Et elle s’inscrit dans une dynamique autoritaire plus large : contrôle des médias, intimidation des opposants, mépris des contre-pouvoirs. Nous assistons en direct à la décomposition d’un modèle démocratique qui semblait inébranlable. Et le plus terrifiant ? Une partie significative de la population applaudit.
Ce qui change dès maintenant : la peur comme mode de gouvernance
À partir d’aujourd’hui, chaque fonctionnaire fédéral sait qu’il peut être viré sans recours réel. Cette peur va modifier les comportements, briser les résistances, généraliser l’autocensure. L’administration américaine ne sera plus un lieu où l’expertise peut contester la décision politique. Elle deviendra une machine d’exécution docile et silencieuse. Les conséquences se feront sentir dans tous les domaines : justice, santé, environnement, diplomatie. Les décisions seront de moins bonne qualité. Les crises seront moins bien gérées. Les citoyens ordinaires en paieront le prix. Mais Trump s’en fiche — il aura obtenu ce qu’il voulait : un État plié à sa volonté, incapable de lui résister. C’est une victoire tactique… et une défaite stratégique pour la démocratie américaine.
Ce que je recommande : documenter, résister, témoigner
Face à cette offensive autoritaire, je recommande trois choses. D’abord, documenter méthodiquement ce qui se passe. Chaque licenciement abusif, chaque violation de procédure, chaque témoignage de fonctionnaire victime de représailles. Ces archives serviront plus tard, quand viendra le temps des comptes. Ensuite, résister par tous les moyens légaux disponibles : recours juridiques, désobéissance bureaucratique, fuites vers la presse. Oui, c’est risqué. Oui, ça peut coûter cher. Mais c’est le prix de l’intégrité démocratique. Enfin, témoigner publiquement, inlassablement, pour que les générations futures sachent ce qui s’est passé. Car les autocrates misent sur l’oubli. Ne leur offrons pas ce cadeau. Gardons la mémoire vive de ce moment où l’Amérique a choisi de sacrifier son excellence administrative sur l’autel de la loyauté tribale.