Un secrétaire à la Santé qui carbure aux théories fumeuses
Robert F. Kennedy Jr., secrétaire américain à la Santé depuis janvier 2025, vient de franchir un nouveau cap dans l’absurdité pseudoscientifique. Il affirme désormais que les garçons circoncis présentent un risque accru d’autisme. Pas une suggestion timide… non, une affirmation péremptoire relayée sur ses réseaux sociaux et lors d’interventions publiques. Le problème ? Aucune étude scientifique sérieuse ne valide ce lien. Zéro. Nada. Pourtant, cet homme occupe le poste le plus influent en matière de santé publique aux États-Unis. Il contrôle les budgets, oriente les politiques, nomme les directeurs d’agences fédérales. Et il propage des mensonges dangereux qui minent la confiance dans la médecine et alimentent des paniques injustifiées. Je vais te montrer pourquoi cette déclaration n’est pas une simple bourde… c’est le symptôme d’une dérive autoritaire qui instrumentalise la peur pour servir une idéologie antiscience.
L’autisme comme bouc émissaire universel
RFK Jr. a construit sa carrière militante sur une obsession : trouver des coupables extérieurs à l’autisme. Les vaccins d’abord — une théorie démontée mille fois mais qui refuse de mourir. Maintenant, la circoncision. Demain, quoi ? Les smartphones ? Le wifi ? Cette recherche compulsive de causes externes trahit une incompréhension totale de ce qu’est l’autisme. C’est un trouble neurodéveloppemental complexe, d’origine largement génétique, qui se manifeste précocement. La circoncision — pratiquée généralement dans les premiers jours de vie — ne peut pas « causer » une configuration neurologique qui préexiste. Mais Kennedy n’en a cure. Il surfe sur l’angoisse parentale, cette peur viscérale de « faire quelque chose de mal » qui pourrait nuire à son enfant. Et il exploite cette vulnérabilité pour propager ses théories… tout en occupant un poste qui devrait incarner la rigueur scientifique.
Les dégâts immédiats : confusion et stigmatisation
Les déclarations de Kennedy ne restent pas sans conséquence. Des parents paniquent, remettent en question des décisions médicales prises avec leurs pédiatres. Des familles d’enfants autistes circoncis se culpabilisent rétroactivement. Des communautés religieuses — juives et musulmanes notamment — voient leur pratique millénaire assimilée à une forme de maltraitance médicale. C’est une bombe à fragmentation qui blesse sur tous les fronts. Pendant ce temps, les vrais enjeux de santé publique — accès aux soins, prévention des maladies chroniques, lutte contre les overdoses d’opioïdes — passent au second plan. Kennedy préfère occuper l’espace médiatique avec ses délires plutôt que de faire le boulot pour lequel il a été nommé. Et Trump le laisse faire… parce que Kennedy fait partie du spectacle, de cette stratégie de chaos permanent qui maintient l’attention loin des vrais scandales.
Le profil de RFK Jr. : du militantisme antivax au pouvoir fédéral

Un héritage Kennedy détourné
Robert F. Kennedy Jr. porte un nom mythique — celui de son père, procureur général puis sénateur assassiné en 1968. Un nom associé au progressisme, à la justice sociale, au combat pour les droits civiques. Sauf que le fils a pris un tout autre chemin. Avocat environnemental à ses débuts — et plutôt compétent dans ce domaine —, il a progressivement dérivé vers le militantisme antivaccin dans les années 2000. Son organisation, Children’s Health Defense, diffuse depuis des années des théories conspirationnistes liant vaccins et autisme, malgré des dizaines d’études réfutant ce lien. Sa famille elle-même a pris ses distances publiquement, dénonçant ses positions dangereuses. Mais Kennedy a trouvé un allié inattendu : Donald Trump, qui partage sa méfiance viscérale envers les autorités sanitaires et l’establishment scientifique. Résultat ? Un militant antivax à la tête du département de la Santé américain. L’ironie est totale.
Une nomination politique qui dynamite la compétence
Kennedy n’a aucune formation médicale. Zéro. Il n’est ni médecin, ni épidémiologiste, ni chercheur en santé publique. C’est un avocat activiste dont les positions scientifiques sont largement discréditées par la communauté médicale. Sa nomination au poste de secrétaire à la Santé relève du pur calcul politique : Trump voulait un outsider capable de secouer l’establishment, quelqu’un qui incarnerait la défiance envers les « experts » que sa base déteste. Kennedy cochait toutes les cases. Peu importe qu’il soit incompétent sur le fond — c’est même un atout. Parce que Trump ne cherche pas à améliorer le système de santé américain. Il cherche à le démanteler, à affaiblir les agences fédérales, à transférer le pouvoir vers les États et le secteur privé. Et pour ça, rien de mieux qu’un saboteur idéologique au sommet.
Un parcours jalonné de controverses scientifiques
Avant la circoncision, Kennedy s’est illustré par d’autres sorties délirantes. Il a affirmé que le mercure dans les vaccins causait l’autisme — faux. Que les vaccins COVID contenaient des puces de traçage — faux. Que le virus COVID était « ethniquement ciblé » pour épargner certaines populations — faux et raciste. Chaque fois, la communauté scientifique a démenti, expliqué, sourcé. Mais Kennedy continue, imperméable aux faits. Pourquoi ? Parce que son modèle économique et politique repose sur la défiance systématique. Admettre s’être trompé détruirait sa crédibilité auprès de sa base. Alors il double la mise, trouve de nouvelles cibles, alimente un cycle permanent de panique et de complotisme. Et maintenant qu’il dispose du pouvoir fédéral, ces théories ne sont plus cantonnées aux forums conspirationnistes — elles influencent des politiques publiques qui touchent des millions de gens.
La circoncision : pratique médicale et culturelle sous attaque

Une intervention courante aux États-Unis
La circoncision néonatale reste très pratiquée aux États-Unis — environ 55 à 60% des nouveau-nés masculins y sont soumis. Les raisons varient : traditions religieuses pour les familles juives et musulmanes, préférences culturelles, recommandations médicales liées à l’hygiène ou à la prévention de certaines infections. L’American Academy of Pediatrics considère que les bénéfices sanitaires dépassent légèrement les risques, sans pour autant recommander la circoncision systématique. C’est une décision parentale informée, prise en consultation avec les pédiatres. Bref, une pratique médicalement encadrée, débattue certes, mais pas dangereuse. Alors quand Kennedy affirme qu’elle cause l’autisme, il ne s’attaque pas à une pratique marginale ou barbare — il vise une décision parentale courante, transformant des millions de familles en potentiels coupables d’avoir « autisé » leur enfant. La culpabilisation est abjecte.
Les origines religieuses : une dimension explosive
La circoncision est un rite fondamental dans le judaïsme — la brit milah, effectuée au huitième jour après la naissance. C’est également une pratique importante dans l’islam. En affirmant que cette intervention cause l’autisme, Kennedy ne s’attaque pas seulement à une pratique médicale — il stigmatise des traditions religieuses millénaires. Les communautés juives et musulmanes américaines ont immédiatement réagi, dénonçant une forme de discrimination masquée sous un vernis pseudoscientifique. Et elles ont raison. Car si la circoncision causait vraiment l’autisme, les populations juives et musulmanes devraient présenter des taux d’autisme astronomiques. Or, ce n’est pas le cas. Les prévalences d’autisme sont comparables entre populations circoncises et non circoncises. Mais Kennedy s’en fiche — les faits n’ont jamais été son problème.
Le débat légitime détourné à des fins idéologiques
Il existe un débat éthique légitime autour de la circoncision néonatale : peut-on modifier le corps d’un enfant sans son consentement pour des raisons non strictement médicales ? Des mouvements « intactivistes » plaident pour le droit de l’enfant à choisir plus tard. C’est un débat complexe qui mérite d’être mené avec nuance et respect. Sauf que Kennedy ne fait pas ça. Il ne s’inscrit pas dans une réflexion éthique posée — il instrumentalise la peur de l’autisme pour diaboliser une pratique. C’est malhonnête intellectuellement et dangereux socialement. Car au lieu d’éclairer le débat, il le pourrit en y injectant de fausses informations. Les familles qui hésitent sur la circoncision pour de bonnes raisons — consentement, éthique, nécessité médicale — se retrouvent noyées sous des affirmations conspirationnistes qui rendent impossible toute discussion sereine.
La science derrière l'autisme : ce qu'on sait vraiment

Un trouble neurodéveloppemental d’origine génétique
L’autisme — ou plutôt les troubles du spectre autistique — résulte d’un développement atypique du cerveau, largement déterminé par des facteurs génétiques. Des centaines de gènes sont impliqués, avec des combinaisons variables expliquant la diversité des manifestations. Ces configurations génétiques se mettent en place dès la conception et influencent le développement cérébral in utero et dans les premiers mois de vie. La circoncision, pratiquée après la naissance, ne peut pas rétroactivement modifier une architecture neuronale déjà en place. C’est aussi absurde que d’affirmer qu’une coupe de cheveux peut causer le daltonisme. La chronologie causale est impossible. Mais Kennedy ignore volontairement cette réalité scientifique parce qu’elle ne sert pas son narratif.
Les facteurs environnementaux : nuancer sans délirer
Oui, certains facteurs environnementaux peuvent influencer le risque d’autisme : âge parental avancé, complications obstétricales, exposition à certains toxiques durant la grossesse. Mais ces facteurs agissent pendant la période prénatale ou périnatale précoce — pas après une intervention chirurgicale mineure pratiquée quelques jours après la naissance. Et surtout, aucun de ces facteurs n’est une cause unique ou déterminante. L’autisme résulte d’une interaction complexe entre prédispositions génétiques et environnement. Réduire cette complexité à « la circoncision cause l’autisme » relève soit de l’ignorance crasse, soit de la manipulation délibérée. Dans le cas de Kennedy, probablement un mélange des deux. Il simplifie outrageusement pour produire un message choc qui se diffuse facilement… au mépris de la vérité scientifique.
Le mythe persistant des causes externes
Pourquoi tant de gens s’accrochent à l’idée que l’autisme a des causes externes évitables ? Parce que c’est psychologiquement plus supportable. Admettre que ton enfant est autiste en raison d’une configuration génétique aléatoire, c’est accepter que personne n’y peut rien. Alors que si c’est un vaccin, une circoncision, un produit chimique… il y a un coupable, une action qu’on aurait pu éviter. Ça donne l’illusion d’un contrôle rétrospectif. Kennedy exploite ce biais cognitif avec cynisme. Il offre aux parents angoissés un récit rassurant : « Ce n’est pas la génétique, c’est une erreur médicale qu’on peut prévenir. » Sauf que c’est faux. Et en propageant ce mensonge, il détourne des ressources et de l’attention loin des vrais enjeux : accompagnement des enfants autistes, recherche sur les mécanismes génétiques, lutte contre la stigmatisation.
Les conséquences sanitaires d'un discours irresponsable

La perte de confiance dans les autorités médicales
Quand le secrétaire à la Santé contredit ouvertement la science médicale établie, que se passe-t-il ? Les citoyens ordinaires — ceux qui ne peuvent pas analyser des études scientifiques — ne savent plus à qui se fier. Si même le gouvernement propage des informations contradictoires, pourquoi faire confiance au pédiatre du coin ? Cette érosion de la confiance est peut-être le dégât le plus grave causé par Kennedy. Car la santé publique repose sur la confiance : confiance dans les vaccins, dans les traitements, dans les recommandations préventives. Quand cette confiance s’effondre, les taux de vaccination chutent, les maladies évitables reviennent, les décisions médicales se prennent selon des critères irrationnels. On est déjà en train de le constater : recrudescence de la rougeole dans certains États, refus de traitements éprouvés au profit de pseudomédecines… Kennedy est en train de saboter méthodiquement la santé publique américaine.
La stigmatisation accrue des personnes autistes
En présentant l’autisme comme une catastrophe à éviter à tout prix, Kennedy renforce la stigmatisation des personnes autistes. Le message implicite ? Mieux vaut risquer n’importe quoi plutôt que d’avoir un enfant autiste. C’est profondément blessant pour les millions de personnes autistes qui vivent des vies riches et accomplies. L’autisme n’est pas une maladie à guérir — c’est une différence neurologique qui nécessite adaptation et accompagnement. Mais Kennedy perpétue cette vision catastrophiste qui transforme les autistes en victimes tragiques de décisions parentales ou médicales. C’est insultant. Et ça complique encore plus l’acceptation sociale de l’autisme, déjà difficile. Les familles concernées se battent depuis des décennies pour changer le regard sur l’autisme… et un abruti au pouvoir détruit ces efforts en quelques déclarations incendiaires.
Les risques juridiques et assurantiels à venir
Si les affirmations de Kennedy gagnent du terrain, imagine les conséquences juridiques. Des familles pourraient poursuivre des hôpitaux ou des médecins pour avoir pratiqué ou recommandé une circoncision ayant soi-disant « causé » l’autisme de leur enfant. Les assurances maladie pourraient refuser de couvrir les circoncisions, les considérant comme des interventions « à risque ». Les médecins, par peur des procès, pourraient refuser de pratiquer l’acte même quand les parents le demandent pour des raisons religieuses. C’est une bombe à retardement juridique dont les retombées pourraient pourrir le système de santé pendant des années. Et tout ça basé sur… rien. Sur une affirmation sans fondement d’un idéologue antiscience occupant un poste qu’il n’aurait jamais dû obtenir. Le précédent est terrifiant.
La réaction de la communauté scientifique : un combat inégal

Des démontages factuels ignorés par les médias mainstream
Des dizaines de pédiatres, neurologues, épidémiologistes ont immédiatement réagi aux déclarations de Kennedy, publiant des threads Twitter, des tribunes, des vidéos explicatives démontant point par point ses affirmations. Sauf que ces démontages ne circulent que dans les cercles déjà convaincus — ceux qui lisent des revues médicales ou suivent des comptes scientifiques. Les médias grand public préfèrent relayer la polémique sans trancher, appliquant un « bothsidisme » toxique : d’un côté Kennedy qui affirme X, de l’autre des scientifiques qui affirment Y, « à vous de vous faire votre opinion ». Sauf que non. Il n’y a pas deux versions équivalentes. Il y a la science d’un côté, et du bullshit de l’autre. Mais en présentant ça comme un débat équilibré, les médias légitiment les mensonges de Kennedy et créent une confusion artificielle dans l’esprit du public.
Les institutions scientifiques dans une position impossible
L’American Academy of Pediatrics, le CDC, les grandes universités médicales… tous ont publié des communiqués réaffirmant l’absence de lien entre circoncision et autisme. Mais comment font-ils entendre leur voix quand le secrétaire à la Santé — théoriquement leur supérieur hiérarchique — dit le contraire ? C’est une position intenable. S’ils le contredisent trop frontalement, ils risquent des représailles budgétaires, des coupes de financements, des restructurations punitives. S’ils se taisent, ils deviennent complices par omission. Ils sont coincés dans un dilemme kafkaïen où défendre la vérité scientifique devient un acte de dissidence administrative. C’est exactement ce que Trump recherchait en nommant Kennedy : paralyser les institutions scientifiques, les transformer en champs de bataille idéologiques plutôt qu’en sources d’expertise fiable.
Le désespoir des chercheurs face à l’irrationalité au pouvoir
Je connais des chercheurs en santé publique qui envisagent de quitter leur poste, épuisés par ce combat permanent contre la désinformation venant du sommet de l’État. Ils ont passé des décennies à produire des connaissances rigoureuses, à affiner des protocoles, à sauver des vies… et tout ça est balayé par un tweet de Kennedy suivi de millions de personnes. Le découragement est palpable. À quoi bon faire de la recherche si les décideurs politiques ignorent systématiquement les résultats ? À quoi bon enseigner la méthode scientifique si le pouvoir légitime les pseudosciences ? Cette hémorragie de talents hors du secteur public aggravera encore la crise de compétence que Trump et Kennedy sont en train d’orchestrer. C’est un cercle vicieux qui affaiblira durablement la capacité américaine à gérer les crises sanitaires futures.
Le contexte politique : pourquoi Trump laisse faire

Kennedy comme bouclier médiatique
Chaque polémique lancée par Kennedy capte l’attention médiatique pendant des jours, détournant les projecteurs d’autres scandales plus graves : corruption, purges administratives, décisions judiciaires controversées… Trump a compris que Kennedy est un générateur de chaos parfait. Pendant que tout le monde débat de la circoncision et de l’autisme, personne ne parle des coupes budgétaires massives dans Medicare, des nominations d’incompétents à la FDA, ou des liens financiers douteux entre l’administration et l’industrie pharmaceutique. Kennedy absorbe les critiques, concentre les indignations, pendant que Trump et ses proches avancent leurs pions tranquillement. C’est une tactique de diversion éprouvée : saturer l’espace médiatique de polémiques secondaires pour masquer les véritables enjeux. Et ça fonctionne à merveille.
La base électorale antiscience
Une partie significative de l’électorat trumpiste partage la méfiance de Kennedy envers les autorités sanitaires. Antivaxx, défiance envers Big Pharma, croyance dans les médecines alternatives… ces positions résonnent dans les milieux conservateurs religieux et dans certaines franges progressistes versées dans le « bien-être naturel ». Trump ne perd rien à laisser Kennedy délirer — au contraire, ça conforte sa base dans l’idée qu’il a placé un rebelle au cœur du système pour le secouer. Peu importe que ce rebelle propage des mensonges dangereux : l’essentiel est qu’il incarne la défiance envers l’establishment. C’est du populisme pur, où la posture compte plus que le contenu. Et comme toujours avec Trump, la stratégie fonctionne tant que l’opposition reste fragmentée et incapable de proposer un contre-narratif aussi puissant émotionnellement.
L’objectif final : privatiser et démanteler
En sapant la crédibilité des institutions de santé publique, en semant la confusion, en chassant les experts compétents… Kennedy prépare le terrain pour une privatisation massive de la santé. Quand les citoyens ne font plus confiance au gouvernement pour les protéger, ils se tournent vers le secteur privé, les assurances, les cliniques à but lucratif. C’est exactement ce que veulent Trump et ses alliés libertariens : réduire l’État à une coquille vide et transférer tout le pouvoir au marché. Kennedy n’est pas un fou isolé — il est un outil dans une stratégie plus large de démantèlement de l’État providence américain. Et cette stratégie avance à grands pas, pendant que nous nous indignons de ses déclarations grotesques sur la circoncision. L’arbre qui cache la forêt, version politique.
Conclusion

Ce qu’il faut retenir : un naufrage institutionnel
L’affirmation de RFK Jr. selon laquelle la circoncision cause l’autisme n’est pas une simple bourde — c’est le symbole d’un effondrement institutionnel sans précédent. Le département de la Santé américain, censé incarner la rigueur scientifique et protéger la population, est désormais dirigé par un militant antiscience qui propage des mensonges démontrés. Cette situation n’a rien d’accidentel : elle résulte d’une stratégie délibérée visant à démanteler les institutions fédérales en y plaçant des saboteurs idéologiques. Les conséquences sont déjà visibles — érosion de la confiance médicale, stigmatisation des personnes autistes, paralysie des chercheurs — et vont s’aggraver. Kennedy continuera ses sorties délirantes, Trump continuera de le protéger, et le système de santé publique américain continuera de s’effondrer. Nous assistons à un naufrage en temps réel.
Ce qui change dès maintenant : la vérité devient optionnelle
Quand le secrétaire à la Santé peut affirmer n’importe quoi sans être sanctionné, la notion même de vérité objective s’effondre. Nous entrons dans une ère où les déclarations du pouvoir n’ont plus à être étayées par des preuves. Où la science devient une opinion parmi d’autres. Où chacun choisit sa réalité selon ses biais idéologiques. Cette dissolution de la vérité partagée rend impossible toute gestion rationnelle des crises sanitaires futures. Lors de la prochaine pandémie — et il y en aura une —, qui croira les autorités sanitaires ? Qui suivra les recommandations de prévention ? Nous payerons collectivement le prix de cette dérive antiscientifique pendant des décennies. Les morts évitables s’accumuleront, les épidémies se propageront, les systèmes de santé s’effondreront… tout ça parce qu’un idéologue dangereux a été placé à un poste où il peut faire un maximum de dégâts.
Ce que je recommande : résister par la connaissance
Face à cette offensive antiscience, je recommande une éducation scientifique massive et décentralisée. Ne comptons plus sur les institutions fédérales pour défendre la vérité — elles sont compromises. Appuyons-nous sur les universités, les organisations médicales locales, les réseaux de professionnels de santé intègres. Enseignons à nos proches les bases de l’esprit critique : comment évaluer une source, repérer un biais, distinguer corrélation et causalité. Soutenons financièrement les médias scientifiques indépendants qui font du fact-checking rigoureux. Et surtout, refusons de normaliser le délire. Chaque fois que quelqu’un répète les mensonges de Kennedy, corrigeons factuellement, sans agressivité mais fermement. La bataille culturelle se joue conversation après conversation, partage après partage. C’est épuisant, ingrat, souvent vain… mais c’est la seule résistance possible face à une machine de propagande qui contrôle les leviers de l’État.