Aller au contenu

Un homme qui ne recule devant aucune controverse

Robert F. Kennedy Jr. vient de remettre le couvert. Encore. Toujours. L’homme ne s’arrête jamais, ne se fatigue jamais de multiplier les déclarations qui font bondir la communauté scientifique. Cette fois, c’est l’autisme qui passe à la moulinette de ses théories alternatives. Selon lui — oui, encore lui — les pesticides seraient la cause principale des troubles du spectre autistique. Pas les vaccins cette fois, non. Les pesticides. Comme si changer de coupable suffisait à rendre ses affirmations plus crédibles. Comme si l’absence totale de preuves scientifiques solides n’était qu’un détail négligeable dans son croisade personnelle contre… contre quoi, au juste ? La médecine moderne ? Le consensus scientifique ? La raison elle-même ? Kennedy Jr., ce fils de légende politique devenu l’épouvantail des experts en santé publique, multiplie les sorties médiatiques avec une constance troublante. Il parle fort, il parle vite, il parle sans relâche. Et des millions de personnes l’écoutent, fascinées ou terrifiées.

Une déclaration qui tombe comme une bombe… ou plutôt comme une énième provocation

Les mots sont sortis de sa bouche lors d’une conférence organisée par un groupe militant contre les produits chimiques agricoles. Kennedy Jr. s’est lancé dans un long monologue où il a accusé l’industrie des pesticides d’empoisonner nos enfants, de détruire leur cerveau en développement, de créer une épidémie d’autisme sans précédent. Ses arguments ? Un mélange de corrélations douteuses, d’anecdotes personnelles et de références à des études marginales que la communauté scientifique a largement écartées. Rien de nouveau sous le soleil, diront certains. Kennedy Jr. recycle ses vieilles méthodes : prendre un problème de santé publique complexe, identifier un bouc émissaire commode, ignorer les montagnes de recherches qui contredisent sa thèse, et présenter le tout avec une assurance qui confine à l’arrogance. Le résultat ? Des parents inquiets qui se tournent vers Google plutôt que vers leur pédiatre. Des familles qui abandonnent les traitements éprouvés au profit de régimes alimentaires fantaisistes ou de cures détox sans fondement. Un climat de méfiance généralisée envers les institutions sanitaires.

Pourquoi cette obsession pour l’autisme

Kennedy Jr. n’en est pas à son coup d’essai avec l’autisme. Depuis des années, il martèle que cette condition neurologique — qui touche désormais environ un enfant sur trente-six aux États-Unis — résulte d’une agression environnementale. Avant, c’était le mercure dans les vaccins. Ensuite, l’aluminium. Puis les ondes électromagnétiques. Maintenant, les pesticides. Toujours quelque chose d’extérieur, toujours un complot industriel, toujours une vérité cachée que lui seul oserait révéler. Cette obsession reflète une vision simpliste de la science : l’idée qu’il existerait une cause unique, facilement identifiable, à un trouble aussi complexe que l’autisme. Or, toutes les recherches sérieuses convergent vers une réalité bien plus nuancée. L’autisme est un spectre, pas une maladie monolithique. Il implique des centaines de gènes, des interactions environnementales subtiles, des mécanismes neurologiques que nous commençons à peine à comprendre. Réduire tout cela à « les pesticides sont coupables » relève de la caricature intellectuelle. Mais Kennedy Jr. ne fait pas dans la nuance. Il ne fait jamais dans la nuance.

facebook icon twitter icon linkedin icon
Copié!

Commentaires

0 0 votes
Évaluation de l'article
Subscribe
Notify of
guest
0 Commentaires
Newest
Oldest Most Voted
Inline Feedbacks
View all comments

Articles reliés

More Content