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Un règlement de comptes méthodique et implacable

Depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier 2025, Donald Trump ne perd pas de temps. Il a une liste. Une longue liste de noms. Des personnes qui l’ont contrarié, défié, critiqué pendant ses années difficiles. Et maintenant qu’il détient à nouveau le pouvoir ultime, il raye ces noms un par un. Systématiquement. Sans état d’âme. Cette semaine, un nouveau nom a été éliminé : un haut fonctionnaire du département de la Justice qui avait participé aux enquêtes sur ses affaires. Licencié. Sans préavis. Sans ménagement. Trump utilise l’appareil d’État comme une arme de vengeance personnelle. Et personne, absolument personne ne semble capable de l’arrêter. On n’est plus dans la politique normale. On est dans quelque chose de beaucoup plus sombre, de beaucoup plus dangereux. Une dérive autoritaire en temps réel, sous les projecteurs, devant des dizaines de millions de témoins impuissants.

Mais les cibles ne disparaissent pas dans le silence

Sauf que voilà. Contrairement à ce que Trump espérait peut-être, ses victimes ne se contentent pas d’encaisser et de partir en silence. Elles ripostent. Elles parlent aux médias. Elles intentent des procès. Elles publient des livres explosifs. Elles témoignent devant des commissions parlementaires encore contrôlées par des démocrates ou des républicains modérés. Elles transforment leur humiliation en arme politique. Et surtout, elles créent un récit alternatif puissant : celui d’un président qui abuse de son pouvoir, qui piétine les institutions, qui transforme la démocratie américaine en kleptocratie vengeresse. Ce récit gagne du terrain. Lentement, mais sûrement. Dans les médias internationaux. Dans les capitales étrangères. Dans les tribunaux. Et même dans certains segments de l’opinion publique américaine. Trump pensait les faire taire en les détruisant. Il leur a offert une plateforme.

Une escalade qui menace l’équilibre fragile des institutions

Ce qui se joue ici dépasse largement quelques carrières brisées ou quelques règlements de comptes politiciens. On assiste à un test de résistance des institutions américaines. Jusqu’où peuvent-elles plier avant de se briser ? Trump teste les limites. Il pousse les murs. Il défie les normes, les conventions, parfois même la loi. Et à chaque fois qu’il franchit une ligne rouge sans conséquence, il va un peu plus loin. Les garde-fous institutionnels — le Congrès, les tribunaux, la presse, la société civile — tentent de résister. Mais ils sont épuisés. Divisés. Affaiblis par des années de polarisation extrême. Certains observateurs parlent déjà de démocratie en phase terminale. D’autres estiment qu’il reste encore des anticorps suffisants pour contenir la dérive. Mais une chose est sûre : ce qui se passe en ce moment aux États-Unis aura des répercussions mondiales pour des décennies. Parce que si la plus ancienne démocratie du monde peut basculer aussi facilement, qu’est-ce que ça dit du reste du monde ?

 

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