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La mort qui déclenche une guerre culturelle

Un mois après l’assassinat de Charlie Kirk — abattu sur le campus de l’Université Utah Valley le 10 septembre 2025, une balle dans la gorge, en pleine discussion sur les fusillades de masse — sa veuve, Erika Kirk, vient de prendre les commandes de Turning Point USA. Et là, immédiatement, l’organisation conservatrice frappe… un coup de tonnerre : elle annonce son propre spectacle de la mi-temps pour le Super Bowl LX, le 8 février 2026. Pas un hommage discret. Non. Un contre-programme agressif, baptisé The All American Halftime Show, qui fera face — minute par minute — au spectacle officiel de la NFL avec Bad Bunny, superstar portoricaine aux 80 millions d’auditeurs mensuels sur Spotify. Charlie avait bâti Turning Point pour mobiliser la jeunesse conservatrice autour de Trump. Maintenant qu’il est mort — Tyler Robinson, 22 ans, attend son procès pour meurtre avec aggravation —, l’organisation exploite son absence pour radicaliser encore davantage son message et transformer le Super Bowl en terrain de bataille politique.

Bad Bunny : la cible parfaite pour le ressentiment MAGA

Pourquoi Bad Bunny ? Parce qu’il incarne tout ce que le mouvement MAGA déteste. Il chante exclusivement en espagnol. Il a refusé de tourner sur le continent américain par crainte que l’ICE (Immigration and Customs Enforcement) ne traque ses fans lors de ses concerts. Il a soutenu Kamala Harris pendant la présidentielle de 2024. Et lors de son passage à Saturday Night Live le 4 octobre, il a conclu son monologue en espagnol avec cette punchline incendiaire : « Si vous n’avez pas compris ce que je viens de dire, vous avez quatre mois pour apprendre ». Le lendemain, la toile conservatrice explosait. Mike Johnson, président de la Chambre des représentants, qualifie le choix de Bad Bunny de « décision terrible » et suggère que Lee Greenwood, 82 ans, chanteur de God Bless the U.S.A. avec 450 000 auditeurs mensuels — soit 190 fois moins que Bad Bunny —, serait un choix « plus rassembleur ». Même Trump, qui admet « ne jamais avoir entendu parler de lui », traite la sélection d’« absolument ridicule » et de « folle ». Kristi Noem, secrétaire à la Sécurité intérieure, promet que l’ICE sera « partout » au Super Bowl. La mécanique est enclenchée : on ne parle plus de musique… mais de revanche culturelle.

L’organisation sans son fondateur, mais pas sans calcul

Turning Point n’a pas attendu. Le jeudi 9 octobre 2025, à peine un mois après la mort de Kirk, l’organisation annonce The All American Halftime Show sur X, promettant de célébrer « foi, famille et liberté ». Aucun artiste confirmé. Aucun lieu révélé. Mais un sondage en ligne demande aux supporters quel genre musical ils veulent voir… et la première option, provocante jusqu’au ridicule, est : « Anything in English » (« N’importe quoi en anglais »). Ce n’est pas subtil. C’est une déclaration de guerre linguistique, ethnique, politique. Jack Posobiec, influenceur conservateur et « ami » du défunt Charlie Kirk, a lancé l’idée sur The Charlie Kirk Show début octobre : il veut que Creed, groupe de rock chrétien floridien, prenne la tête de ce spectacle alternatif. « Par tous les critères, Creed a mérité la mi-temps du Super Bowl », a-t-il martelé. « Il est temps qu’ils nous emmènent plus haut. Vers un endroit aux rues dorées ». Le buzz enfle. Les supporters MAGA partagent des montages de Creed. Les paris circulent. Et Erika Kirk, désormais PDG de Turning Point, ne dit rien — ce qui alimente encore plus la spéculation. Le silence est une arme.

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