Plus de 200 poursuites en moins de 100 jours
C’est une guerre juridique sans précédent. Depuis le 20 janvier 2025, jour de sa réinvestiture, Donald Trump a signé plus de 90 décrets exécutifs. Et pour chacun — ou presque — une poursuite judiciaire a été déposée. Pas une. Pas deux. Plus de 208 poursuites en moins de trois mois. Des groupes activistes. Des procureurs généraux d’États. Des villes. Des organisations non gouvernementales. Des syndicats. Des universités. Des églises. Même l’American Bar Association — l’organisation professionnelle des avocats américains — a attaqué le gouvernement. C’est une avalanche. Une résistance coordonnée. Une tentative systématique de bloquer, de retarder, de paralyser l’agenda de Trump. Et ça fonctionne. Selon Reuters, au cours des cent premiers jours, plus de 70 décisions judiciaires ont entravé l’agenda de Trump. Des juges fédéraux — dont certains nommés par Trump lui-même — ont bloqué ses décrets sur la citoyenneté par le droit du sol, sur les expulsions, sur les militaires transgenres, sur les programmes de diversité, sur les cabinets d’avocats. Chaque victoire de Trump au tribunal est suivie d’une défaite. Chaque décret est contesté. Chaque action est scrutée. C’est une machine de résistance. Organisée. Financée. Déterminée. Et elle représente la plus grande menace juridique qu’un président américain ait jamais affrontée. Trump l’appelle « lawfare » — une guerre juridique menée par ses ennemis pour renverser les résultats de l’élection. Mais ses opposants l’appellent démocratie. L’utilisation des tribunaux pour défendre la Constitution, les droits, l’État de droit. Qui a raison ? Ça dépend de qui vous croyez. Mais une chose est certaine : cette bataille juridique va définir le second mandat de Trump. Et peut-être le futur de la démocratie américaine.
Letitia James, la générale de la résistance
Letitia James n’a jamais caché sa haine pour Trump. Procureure générale de New York, elle a poursuivi Trump pendant des années. Elle a enquêté sur sa Trump Organization. Elle a obtenu un jugement de 454 millions de dollars contre lui pour fraude commerciale. Elle a promis publiquement de le « poursuivre » s’il était réélu. Et elle a tenu parole. Le soir de l’élection de Trump en novembre 2024, James a tenu une conférence de presse provocatrice. « Nous avons déjà fait face à ce défi, et nous avons utilisé l’État de droit pour riposter. Et nous sommes prêts à riposter à nouveau parce que, en tant que procureure générale de ce grand État, mon travail est de protéger et défendre les droits des New-Yorkais et l’État de droit. Et je ne me déroberai pas à cette responsabilité », a-t-elle déclaré. Ce n’était pas une déclaration neutre. C’était une déclaration de guerre. Une promesse que New York — l’État où Trump a construit son empire, où il a grandi, où il a fait sa fortune — serait le fer de lance de la résistance juridique. Et elle l’a été. Depuis janvier 2025, New York a participé à plus de 40 poursuites contre l’administration Trump. Souvent en coalition avec d’autres États démocrates — Californie, Massachusetts, Illinois, New Jersey, Oregon, Washington. Ces États ont formé une coalition. Un front juridique coordonné. Ils se consultent. Ils partagent des ressources. Ils déposent des poursuites conjointes. Leur stratégie est simple : submerger Trump sous un déluge de litiges. Forcer son administration à défendre chaque décret devant les tribunaux. Ralentir sa capacité à gouverner. Transformer chaque victoire présidentielle en bataille juridique épuisante. Et ça marche. Parce que même si Trump gagne finalement ces batailles — même si la Cour suprême finit par valider ses décrets — le processus prend des mois. Parfois des années. Pendant ce temps, les décrets sont suspendus. L’agenda est paralysé. Et Trump rage.
Les cabinets d’avocats ciblés et intimidés
L’une des tactiques les plus choquantes de Trump a été de cibler les cabinets d’avocats qui le poursuivent. En mars 2025, Trump a signé des décrets exécutifs visant Perkins Coie, Jenner & Block, et WilmerHale — trois des cabinets les plus prestigieux du pays. Ces décrets interdisaient au gouvernement fédéral de travailler avec ces cabinets. Ils ordonnaient à l’EEOC et au ministère de la Justice d’enquêter sur leurs pratiques de diversité. Ils menaçaient de sanctions contre tout avocat qui déposerait des poursuites « frivoles » contre l’administration. Le message était clair : si vous nous poursuivez, nous vous détruirons. C’était une tentative de dissuasion. De faire peur aux avocats. De les forcer à choisir entre leurs clients et leurs contrats gouvernementaux. Et ça a marché. Temporairement. Selon l’American Bar Association, plusieurs grands cabinets ont fait des « engagements préventifs » pour soutenir les politiques de l’administration — par peur d’être les prochains ciblés. Paul Weiss, un autre grand cabinet, a vu son décret révoqué après avoir « coopéré » avec la Maison-Blanche. Mais cette tactique a provoqué un contrecoup. Le 16 juin 2025, l’American Bar Association elle-même — une organisation non partisane, la plus grande association d’avocats du pays — a déposé une poursuite contre Trump. Elle accusait l’administration de mener une « politique d’intimidation » conçue pour « contraindre les cabinets d’avocats à s’abstenir de contester le président ou son administration devant les tribunaux ». Quatre juges fédéraux ont déjà statué que les décrets ciblant les cabinets d’avocats étaient inconstitutionnels. Qu’ils violaient la liberté d’expression. Qu’ils constituaient des représailles contre une activité protégée par la Constitution. Mais Trump continue. Parce qu’il croit que même si il perd devant les tribunaux, la menace suffit. Que la peur d’être ciblé dissuadera d’autres avocats de le poursuivre. C’est du gangstérisme. Déguisé en politique présidentielle. Et c’est exactement le genre de tactique qui alimente la résistance.
Les décrets les plus contestés

La citoyenneté par le droit du sol, attaque constitutionnelle
Le tout premier décret signé par Trump le 20 janvier 2025 — littéralement dans les heures suivant son investiture — visait à mettre fin à la citoyenneté par le droit du sol. Depuis 1868, le 14e amendement de la Constitution garantit que toute personne née aux États-Unis est automatiquement citoyenne américaine. Peu importe le statut d’immigration de ses parents. C’est un principe fondamental du droit américain. Mais Trump a décidé de le renverser. Son décret interdisait la délivrance de certificats de naissance aux enfants nés de parents en situation irrégulière ou en visa temporaire. Il prétendait que le 14e amendement avait été « mal interprété » pendant des décennies. Que les rédacteurs n’avaient jamais voulu accorder la citoyenneté aux enfants d’immigrants illégaux. C’était une interprétation radicale. Inédite. Et inconstitutionnelle, selon pratiquement tous les experts en droit constitutionnel. La réaction a été immédiate. Le 20 janvier — le jour même — plusieurs poursuites ont été déposées. Le New Hampshire Indonesian Community Support. La League of United Latin American Citizens. Make the Road New York. Le 21 janvier, une coalition de 22 États — dirigée par New York, la Californie, et le New Jersey — a déposé une poursuite conjointe. Ils affirmaient que le décret violait le 14e amendement. Qu’il créait une classe de personnes apatrides. Qu’il était motivé par la discrimination raciale. En quelques jours, un juge fédéral à Seattle a émis une injonction préliminaire bloquant le décret. Puis un autre juge à San Francisco. Puis un autre à New York. Le décret était mort. Temporairement. Trump a fait appel. Mais le processus d’appel prendra des mois. Et d’ici là, la citoyenneté par le droit du sol reste en vigueur. C’est exactement la stratégie de la résistance : bloquer, retarder, paralyser. Transformer chaque décret en bataille judiciaire interminable.
DOGE, le démantèlement bureaucratique bloqué
L’une des initiatives les plus ambitieuses de Trump était le Department of Government Efficiency (DOGE) — dirigé par Elon Musk — chargé de réduire la bureaucratie fédérale, de licencier des milliers d’employés, et de « réorganiser » le gouvernement. DOGE n’était pas un département officiel. C’était une entité extragouvernementale. Une sorte de task force présidentielle avec des pouvoirs immenses mais mal définis. Elle avait accès aux dossiers personnels des employés fédéraux. Elle pouvait recommander des licenciements. Elle pouvait suspendre des programmes. Elle opérait en secret. Sans supervision du Congrès. Sans transparence. Et ça a déclenché une tempête juridique. Dès le 20 janvier, des poursuites ont été déposées contestent la légalité de DOGE. Le Center for Biological Diversity. La National Security Counselors. L’American Public Health Association. Puis les syndicats. La National Treasury Employees Union. L’American Federation of Government Employees. Ils affirmaient que DOGE violait la loi sur la protection de la vie privée. Qu’elle n’avait aucune autorité légale pour accéder aux dossiers des employés. Qu’elle contournait les protections du service civil. En février 2025, plusieurs juges ont émis des ordonnances bloquant DOGE d’accéder aux dossiers des employés fédéraux. En mars, une juge a statué que DOGE devait préserver tous ses documents — emails, notes, mémos — parce qu’ils constituaient des dossiers gouvernementaux soumis à la Freedom of Information Act. Trump a été furieux. Il a qualifié ces juges de « progressistes radicales ». Il a affirmé qu’elles essayaient de « renverser les résultats de l’élection présidentielle ». Mais les décisions sont restées. Et DOGE, qui devait être l’arme ultime de Trump contre la bureaucratie, est devenu un bourbier juridique. Paralysé par des dizaines de poursuites. Incapable d’agir sans risquer de nouvelles injonctions.
Programmes de diversité, la guerre culturelle devant les tribunaux
Trump a signé plusieurs décrets visant à éliminer les programmes de diversité, équité et inclusion (DEI) dans le gouvernement fédéral, les universités, et les entreprises recevant des fonds fédéraux. Il affirmait que ces programmes constituaient une discrimination illégale contre les Blancs et les hommes. Que seul le mérite devait compter. Que la « wokeness » détruisait l’Amérique. Ces décrets ont ordonné au ministère de la Justice d’enquêter sur les universités pratiquant des admissions basées sur la race. Ils ont coupé les financements fédéraux aux organisations promouvant des politiques DEI. Ils ont interdit aux employés fédéraux de participer à des formations sur la diversité. La réaction a été massive. Des dizaines d’universités ont déposé des poursuites. Harvard. MIT. Stanford. Yale. L’Association of American Universities. Elles affirmaient que les décrets violaient leur autonomie académique. Qu’ils constituaient une ingérence inconstitutionnelle dans l’éducation. Qu’ils menaçaient des milliards de dollars de financement de recherche. Des organisations de droits civiques se sont jointes. La National Urban League. La National Fair Housing Alliance. L’American Association of University Professors. Des villes. Baltimore. San Francisco. New York. En mars 2025, plusieurs juges ont bloqué l’application des décrets anti-DEI. Ils ont statué que les décrets étaient trop vagues. Qu’ils violaient la liberté d’expression et la liberté académique. Qu’ils constituaient une punition inconstitutionnelle pour des discours protégés. Mais Trump n’a pas reculé. Il a doublé la mise. Il a ordonné au ministère de la Justice de sanctionner les universités récalcitrantes. Il a menacé de couper tous les financements fédéraux. Et la bataille continue. C’est une guerre culturelle qui se joue devant les tribunaux. Avec des milliards de dollars en jeu. Et aucun signe d’apaisement.
Les juges fédéraux, rempart contre l'autoritarisme

Plus de 70 décisions bloquant Trump
Selon l’analyse de Reuters publiée fin avril 2025, au cours des cent premiers jours, les juges fédéraux ont émis plus de 70 décisions entravant l’agenda de Trump. Pas des opinions. Pas des critiques. Des ordonnances judiciaires. Des injonctions préliminaires. Des ordonnances restrictives temporaires. Des décisions ayant force de loi qui bloquent l’exécution des décrets présidentiels. C’est un chiffre sans précédent. Aucun président américain — pas même lors du premier mandat de Trump — n’a fait face à autant de revers judiciaires en si peu de temps. Certains de ces juges ont été nommés par Trump lui-même. D’autres par des présidents républicains. Mais ils ont statué contre lui. Parce que les décrets étaient inconstitutionnels. Parce qu’ils violaient des lois fédérales. Parce qu’ils dépassaient l’autorité présidentielle. Les décisions ont couvert pratiquement tous les aspects de l’agenda de Trump. Immigration. Santé. Éducation. Emploi fédéral. Politique étrangère. Tarifs douaniers. Liberté religieuse. Droits des transgenres. Protection de l’environnement. Sur presque tous les fronts, Trump a été bloqué. Temporairement, au moins. Parce que ces décisions ne sont que des injonctions préliminaires. Elles empêchent l’application des décrets pendant que les litiges se poursuivent. Mais elles n’invalident pas les décrets définitivement. Pour ça, il faudra des années de procédures. Des appels. Des contre-appels. Et éventuellement, une décision de la Cour suprême. Mais en attendant, l’agenda de Trump est paralysé. Chaque initiative majeure est contestée. Chaque victoire est temporaire. Et Trump doit constamment se battre non seulement contre le Congrès, contre les médias, contre l’opposition — mais aussi contre le système judiciaire lui-même. C’est exactement ce que la séparation des pouvoirs est censée faire. Empêcher un président de devenir un autocrate. Forcer le respect de la Constitution. Mais Trump voit ça comme une trahison. Comme une conspiration. Comme une tentative de le détruire.
Des juges nommés par Trump statuent contre lui
L’un des aspects les plus ironiques de cette résistance juridique est que certains des juges qui bloquent Trump ont été nommés par Trump lui-même. Durant son premier mandat, Trump a nommé 234 juges fédéraux — dont trois juges à la Cour suprême. Il a transformé le système judiciaire américain en lui donnant une majorité conservatrice pour des décennies. Et il s’attendait à ce que ces juges lui soient loyaux. Qu’ils soutiennent ses politiques. Qu’ils valident ses décrets. Mais ça ne s’est pas passé comme ça. Plusieurs juges nommés par Trump ont statué contre lui. Ils ont bloqué ses décrets sur la citoyenneté. Sur l’immigration. Sur les cabinets d’avocats. Sur DOGE. Pourquoi ? Parce que contrairement à ce que Trump croit, les juges fédéraux ne sont pas des loyalistes. Ils ont des mandats à vie. Ils ne peuvent pas être licenciés. Ils ne peuvent pas être punis. Ils ne doivent leur poste qu’à la Constitution — pas au président qui les a nommés. Et beaucoup prennent cette indépendance au sérieux. Même les juges conservateurs. Même ceux qui partagent l’idéologie de Trump. Ils croient en l’État de droit. En la séparation des pouvoirs. En l’idée qu’un président ne peut pas simplement ignorer la Constitution parce qu’il a été élu. Trump est furieux. Il a attaqué ces juges publiquement. Il les a qualifiés de « traîtres ». De « progressistes déguisés ». De « ennemis du peuple ». Il a même suggéré que le Congrès devrait les destituer. Mais ça ne change rien. Parce que les juges fédéraux ne répondent pas à Trump. Ils répondent à la Constitution. Et c’est exactement ce qui rend Trump fou. Parce que pour la première fois de sa vie, il fait face à un pouvoir qu’il ne peut ni acheter, ni menacer, ni détruire. Et ce pouvoir le bat. Encore et encore.
La Cour suprême, dernier rempart ou complice ?
Mais il reste un espoir pour Trump : la Cour suprême. Avec sa majorité conservatrice 6-3 — dont trois juges nommés par Trump — la Cour suprême est le dernier rempart qui pourrait sauver son agenda. Et Trump le sait. Chaque fois qu’un juge fédéral bloque l’un de ses décrets, Trump appelle. Il fait appel devant les cours d’appel. Et si il perd là aussi, il fait appel devant la Cour suprême. Et parfois, la Cour suprême le soutient. En 2024, elle a statué que Trump bénéficiait d’une immunité présidentielle pour certains actes commis en fonction. Elle a rejeté les tentatives de le déclarer inéligible en vertu du 14e amendement après les événements du 6 janvier 2021. Elle a validé certaines de ses politiques d’immigration du premier mandat. Trump croit que la Cour suprême finira par valider ses décrets du second mandat. Que les juges conservateurs reconnaîtront l’autorité présidentielle. Qu’ils rejetteront les arguments des États démocrates. Qu’ils permettront à Trump de gouverner sans entraves. Mais ce n’est pas garanti. Parce que même les juges conservateurs de la Cour suprême ont des limites. Même eux croient en la Constitution. Et certains des décrets de Trump sont si manifestement inconstitutionnels — comme celui sur la citoyenneté par le droit du sol — que même une Cour suprême conservatrice pourrait les rejeter. De plus, la Cour suprême ne peut traiter qu’un nombre limité de cas par an. Elle ne peut pas sauver Trump de toutes les 208 poursuites. Au mieux, elle pourra se prononcer sur quelques-unes des plus importantes. Et d’ici là, des années se seront écoulées. Le mandat de Trump sera presque terminé. Et son agenda aura été paralysé pendant tout ce temps. C’est le calcul de la résistance : même si Trump finit par gagner devant la Cour suprême, le processus prendra tellement de temps que ça n’aura plus d’importance. Parce que le temps qu’il avait pour gouverner aura été gaspillé en batailles juridiques.
Les stratégies de la résistance

La coalition des procureurs généraux démocrates
La résistance juridique contre Trump n’est pas spontanée. Elle est coordonnée. Organisée. Financée. Et elle est dirigée par une coalition de procureurs généraux d’États démocrates. Ces procureurs — élus dans des États comme New York, la Californie, l’Illinois, Washington, le Massachusetts — ont formé un front uni. Ils se consultent régulièrement. Ils partagent des ressources juridiques. Ils déposent des poursuites conjointes. Ils se répartissent le travail. Leur stratégie est simple : submerger Trump. Déposer tellement de poursuites qu’il ne peut pas toutes les combattre. Forcer son administration à défendre simultanément des dizaines de décrets devant des dizaines de tribunaux dans tout le pays. Épuiser ses ressources juridiques. Ralentir sa capacité à gouverner. Et ça fonctionne. Selon une analyse publiée en avril 2025, l’administration Trump consacre maintenant plus de 60 % de son temps juridique à défendre ses décrets devant les tribunaux. Ça signifie moins de temps pour rédiger de nouveaux décrets. Moins de temps pour mettre en œuvre des politiques. Moins de temps pour gouverner. La coalition des procureurs généraux a également établi des protocoles. Lorsque Trump signe un nouveau décret, ils l’analysent immédiatement. Ils identifient les vulnérabilités juridiques. Ils déterminent quel État est le mieux placé pour déposer une poursuite. Ils coordonnent leurs arguments. Et en quelques jours — parfois quelques heures — une poursuite est déposée. Trump appelle ça une conspiration. Une tentative coordonnée de renverser les résultats de l’élection. Mais les procureurs généraux affirment qu’ils ne font que leur travail. Protéger les citoyens de leurs États contre des actions présidentielles illégales. Défendre la Constitution. Utiliser les tribunaux — comme prévu par les Pères fondateurs — pour limiter le pouvoir présidentiel. C’est une vision fondamentalement différente de la démocratie. Pour Trump, gagner une élection signifie avoir le droit de gouverner sans entraves. Pour la résistance, gagner une élection ne donne pas à un président le droit d’ignorer la Constitution.
Le financement par les organisations progressistes
La résistance juridique coûte cher. Déposer 208 poursuites. Payer des centaines d’avocats. Mener des batailles judiciaires dans des dizaines d’États. Ça nécessite des millions de dollars. Et cet argent vient de quelque part. Des organisations progressistes comme Democracy Forward, American Oversight, Citizens for Responsibility and Ethics in Washington (CREW) ont levé des dizaines de millions de dollars depuis novembre 2024. Ils ont embauché des équipes d’avocats. Ils ont établi des war rooms pour analyser chaque décret de Trump. Ils ont créé des trackers publics listant toutes les poursuites contre l’administration. Ces organisations ne déposent pas seulement des poursuites. Elles coordonnent la résistance. Elles fournissent une expertise juridique aux petits groupes qui n’ont pas les ressources pour poursuivre le gouvernement fédéral. Elles rédigent des mémoires amicus soutenant d’autres poursuites. Elles font pression sur les procureurs généraux pour qu’ils agissent. Elles mobilisent l’opinion publique. C’est une machine. Bien huilée. Bien financée. Bien organisée. Trump affirme que c’est la preuve d’une conspiration. Que des milliardaires progressistes — comme George Soros — financent une campagne pour le détruire. Que ce n’est pas de la justice, c’est de la politique. Et il n’a pas complètement tort. Parce que ces organisations sont politiques. Elles ont une idéologie. Elles croient que Trump représente une menace pour la démocratie. Et elles utilisent les tribunaux pour le combattre. Mais est-ce illégitime ? Pas selon la Constitution. Les tribunaux sont ouverts à tous. N’importe qui peut déposer une poursuite. N’importe qui peut contester une action gouvernementale. C’est exactement ce que la démocratie est censée permettre. Le problème, c’est que ça transforme la gouvernance en guerre juridique perpétuelle. Où rien ne peut être fait sans être contesté. Où chaque décision présidentielle déclenche une avalanche de poursuites. Est-ce viable ? Est-ce qu’une démocratie peut fonctionner comme ça ? Personne ne sait. Mais c’est la réalité maintenant.
L’utilisation stratégique des injonctions préliminaires
L’arme la plus puissante de la résistance est l’injonction préliminaire. C’est une ordonnance judiciaire qui bloque temporairement l’application d’une loi ou d’un décret pendant qu’un litige se poursuit. Pour obtenir une injonction préliminaire, les plaignants doivent prouver qu’ils subiront un préjudice irréparable si le décret est appliqué. Qu’ils ont une probabilité raisonnable de gagner leur procès. Et que l’intérêt public favorise le blocage. C’est une barre haute. Mais dans le cas des décrets de Trump, les juges fédéraux ont répétédemment accordé ces injonctions. Parce que les décrets étaient si manifestement inconstitutionnels que les plaignants avaient une probabilité élevée de gagner. Parce que les préjudices — perte de citoyenneté, expulsion, licenciement, discrimination — étaient irréparables. Et parce que l’intérêt public favorisait le respect de la Constitution. L’avantage stratégique de l’injonction préliminaire, c’est qu’elle inverse le fardeau. Normalement, un décret présidentiel entre en vigueur immédiatement. Et les opposants doivent passer des années à le contester. Mais avec une injonction préliminaire, le décret est bloqué dès le départ. Et c’est le gouvernement qui doit passer des années à faire appel pour le débloquer. Pendant ce temps, le statu quo persiste. Rien ne change. Et l’agenda présidentiel est paralysé. C’est exactement ce qui s’est passé avec la plupart des décrets de Trump. Ils ont été bloqués en quelques jours. Et maintenant, des mois plus tard, ils sont toujours bloqués. Pendant que les appels se poursuivent. Pendant que les arguments juridiques s’accumulent. Pendant que le temps s’écoule. Trump appelle ça une manipulation du système judiciaire. Une utilisation abusive des injonctions pour contrer la volonté populaire. Mais ses opposants affirment que c’est exactement ce que le système judiciaire est censé faire. Protéger les droits des minorités. Défendre la Constitution. Limiter le pouvoir présidentiel. Même quand le président a gagné une élection.
Les conséquences pour la gouvernance

Un président paralysé par les tribunaux
La conséquence la plus évidente de cette avalanche de poursuites est que Trump ne peut pas gouverner. Chaque initiative majeure est bloquée. Chaque décret est contesté. Chaque victoire est temporaire. Son agenda d’immigration ? Bloqué. Ses réformes de la fonction publique ? Bloquées. Ses politiques anti-DEI ? Bloquées. Ses tarifs douaniers ? Contestés. Même des initiatives relativement mineures — comme les changements à la Sécurité sociale, comme les réformes de l’éducation — font face à des poursuites. Trump passe maintenant plus de temps à défendre ses politiques devant les tribunaux qu’à les mettre en œuvre. Ses avocats sont submergés. Son administration est distraite. Et son mandat de quatre ans se consume en batailles juridiques. C’est exactement ce que la résistance voulait. Transformer Trump en un canard boiteux. Pas en le destituant. Pas en le battant aux élections. Mais en le paralysant juridiquement. En rendant impossible pour lui d’accomplir quoi que ce soit de substantiel. Et ça fonctionne. Parce que même si Trump finit par gagner ces batailles — même si la Cour suprême valide certains de ses décrets — le processus prendra des années. Et d’ici là, son mandat sera terminé. Il aura passé quatre ans à se battre devant les tribunaux au lieu de gouverner. C’est une forme de résistance passive. Pas une révolution. Pas une rébellion. Juste une utilisation méthodique du système judiciaire pour ralentir, bloquer, frustrer un président que des millions d’Américains considèrent comme une menace pour la démocratie. Mais cette stratégie a un coût. Parce qu’elle transforme la gouvernance en guerre d’usure. Où rien ne peut être fait rapidement. Où chaque décision déclenche une avalanche de litiges. Où le progrès — qu’il soit progressiste ou conservateur — devient impossible.
La polarisation du système judiciaire
L’autre conséquence de cette guerre juridique est qu’elle politise le système judiciaire. Pendant des décennies, les Américains ont cru — ou du moins espéré — que les tribunaux étaient neutres. Que les juges appliquaient la loi sans parti pris politique. Que la justice était aveugle. Mais cette illusion s’est effondrée. Maintenant, tout le monde sait que les juges sont politiques. Que les juges nommés par des présidents démocrates statuent généralement contre Trump. Que les juges nommés par des présidents républicains statuent généralement pour Trump. Que la Cour suprême est divisée selon des lignes idéologiques. Ce n’est pas nouveau. Les juges ont toujours eu des philosophies juridiques différentes. Mais maintenant, c’est devenu évident. Incontestable. Impossible à ignorer. Et ça détruit la confiance dans le système judiciaire. Les républicains voient les juges démocrates comme des activistes qui utilisent les tribunaux pour imposer leur idéologie. Les démocrates voient les juges républicains comme des partisans qui protègent Trump peu importe ce qu’il fait. Personne ne croit que les tribunaux sont neutres. Tout le monde les voit comme une extension de la guerre politique. Et ça a des conséquences terribles. Parce qu’une fois que les gens perdent confiance dans les tribunaux, ils perdent confiance dans l’État de droit lui-même. Ils commencent à croire que la justice n’est qu’une question de pouvoir. Que les lois ne comptent que si un juge sympathique les applique. Que tout est politique. Tout est corrompu. Tout est truqué. C’est une spirale descendante. Et personne ne sait comment l’arrêter. Parce que les deux camps sont convaincus qu’ils ont raison. Qu’ils défendent la démocratie. Qu’ils protègent la Constitution. Et qu’ils doivent continuer à se battre. Peu importe les dégâts que ça cause au système lui-même.
Le précédent dangereux pour les futurs présidents
Ce qui se passe maintenant avec Trump crée un précédent. Un modèle que les opposants de futurs présidents — qu’ils soient démocrates ou républicains — vont répéter. Si un président démocrate est élu en 2028, les procureurs généraux républicains feront exactement ce que les procureurs généraux démocrates font maintenant. Ils déposeront des centaines de poursuites. Ils bloqueront chaque décret. Ils paralyseront le président. Et ils diront qu’ils défendent la Constitution. Qu’ils protègent l’État de droit. Exactement comme la résistance le dit maintenant. C’est une course vers le bas. Une escalade où chaque camp utilise les tribunaux de manière de plus en plus agressive. Où la gouvernance devient impossible. Où rien ne peut être fait sans déclencher une avalanche de litiges. Est-ce que ça peut être arrêté ? Probablement pas. Parce que maintenant que le génie est sorti de la bouteille, personne ne peut le remettre dedans. Les deux camps ont appris que les tribunaux sont une arme efficace. Qu’une avalanche de poursuites peut paralyser un président. Et ils vont continuer à l’utiliser. Encore et encore. Jusqu’à ce que le système s’effondre. Jusqu’à ce que plus personne ne puisse gouverner. Jusqu’à ce que la démocratie américaine devienne un champ de bataille juridique perpétuel où rien ne se fait jamais. C’est une vision dystopique. Mais c’est exactement la direction que prend l’Amérique. Et personne ne semble savoir comment l’arrêter.
Trump et le lawfare, rhétorique victimaire

La théorie du complot judiciaire
Trump a une explication simple pour cette avalanche de poursuites : c’est un complot. Une conspiration orchestrée par les démocrates, les procureurs généraux progressistes, les organisations gauchistes, et les juges activistes pour renverser les résultats de l’élection de 2024. Il appelle ça « lawfare » — l’utilisation des tribunaux comme arme politique. Selon lui, ces poursuites n’ont rien à voir avec la Constitution ou l’État de droit. Elles sont purement politiques. Conçues pour le détruire. Pour le paralyser. Pour l’empêcher de mettre en œuvre l’agenda que les électeurs ont approuvé. Et cette théorie résonne auprès de sa base. Des millions d’Américains croient que Trump est victime d’une persécution judiciaire. Que les élites juridiques — concentrées dans des villes comme New York, San Francisco, Washington — refusent d’accepter sa victoire. Qu’elles utilisent les tribunaux pour contourner la volonté populaire. Cette narration est puissante. Parce qu’elle transforme Trump en martyr. En victime. En combattant héroïque contre un système corrompu. Chaque poursuite devient une preuve supplémentaire de la conspiration. Chaque juge qui statue contre lui devient un ennemi. Chaque défaite judiciaire devient une trahison. Et ses partisans en sont convaincus. Ils voient les 208 poursuites non pas comme une preuve que Trump agit inconstitutionnellement, mais comme une preuve que le système est truqué contre lui. Que les démocrates refusent de jouer selon les règles. Qu’ils détruisent la démocratie pour le détruire, lui. C’est une vision inversée de la réalité. Mais c’est une vision que des dizaines de millions d’Américains partagent. Et ça rend la situation encore plus dangereuse. Parce que si une moitié du pays croit que les tribunaux défendent la Constitution, et l’autre moitié croit que les tribunaux mènent une conspiration, alors il n’y a plus de vérité commune. Plus de réalité partagée. Juste deux récits incompatibles. Et aucun moyen de réconcilier les deux.
Les accusations d’ingérence électorale
Trump va plus loin. Il affirme que cette avalanche de poursuites constitue une ingérence électorale. Que les juges qui bloquent ses décrets tentent de renverser les résultats de l’élection de 2024. Qu’ils refusent d’accepter qu’il a gagné. Qu’ils utilisent leur pouvoir judiciaire pour imposer leurs propres préférences politiques. C’est une accusation grave. Parce qu’elle suggère que le système judiciaire lui-même est devenu un ennemi de la démocratie. Que les juges ne sont plus des arbitres neutres mais des acteurs politiques qui imposent leur volonté. Trump a même suggéré que le Congrès devrait destituer certains de ces juges. Qu’ils devraient être punis pour avoir statué contre lui. Qu’ils devraient être retirés du banc. C’est une attaque directe contre l’indépendance judiciaire. Contre l’un des principes fondamentaux de la démocratie américaine. Et c’est dangereux. Parce que si les juges peuvent être punis pour leurs décisions, alors ils ne sont plus indépendants. Ils deviennent des instruments du pouvoir politique. Et la séparation des pouvoirs s’effondre. Mais les partisans de Trump ne voient pas ça comme dangereux. Ils le voient comme nécessaire. Parce qu’ils croient que les juges sont déjà politisés. Qu’ils agissent déjà comme des partisans. Et que la seule façon de restaurer l’équilibre est de les confronter. De les menacer. De les forcer à respecter la volonté présidentielle. C’est une logique autoritaire. Mais c’est une logique que des millions d’Américains approuvent. Et ça devrait terrifier tout le monde. Parce que si l’indépendance judiciaire disparaît, la démocratie disparaît avec elle.
La mobilisation de la base MAGA
Trump utilise cette avalanche de poursuites pour mobiliser sa base. Chaque nouvelle poursuite devient un outil de levée de fonds. Un appel au ralliement. Une preuve que les élites tentent de le détruire. « Ils me poursuivent pour vous détruire, VOUS ! », écrit-il sur Truth Social. « Je suis juste sur leur chemin ! ». C’est un message puissant. Parce qu’il transforme les poursuites contre Trump en attaques contre ses partisans. Il crée un lien émotionnel entre Trump et sa base. Il les convainc que défendre Trump, c’est se défendre eux-mêmes. Et ça fonctionne. Les partisans de Trump envoient des millions de dollars. Ils organisent des manifestations. Ils inondent les bureaux des procureurs généraux de menaces. Ils attaquent les juges sur les réseaux sociaux. Certains vont plus loin. Des partisans de Trump ont été arrêtés pour avoir menacé de violence des juges, des procureurs, des avocats impliqués dans ces poursuites. Plusieurs ont dû recevoir une protection policière. C’est une escalade dangereuse. Parce que Trump ne se contente pas de critiquer le système judiciaire. Il incite ses partisans à agir. Il les encourage à voir les juges comme des ennemis. Et quand on déshumanise les juges, quand on les présente comme des traîtres, quand on suggère qu’ils méritent d’être punis, on crée un environnement où la violence devient inévitable. Nous n’en sommes pas encore là. Mais nous nous en approchons. Et chaque nouvelle poursuite, chaque nouvelle défaite judiciaire, chaque nouvelle accusation de « lawfare » nous rapproche un peu plus du précipice.
Conclusion

Ce qu’il faut retenir
Depuis le 20 janvier 2025, Donald Trump a fait face à plus de 208 poursuites judiciaires contestant ses décrets exécutifs. Plus de 70 décisions ont bloqué ou entravé son agenda. Des juges fédéraux — dont certains nommés par Trump — ont statué contre lui sur pratiquement tous les fronts. Immigration. Citoyenneté. Diversité. Emploi fédéral. Cabinets d’avocats. Droits des transgenres. Politique étrangère. Tarifs. C’est une guerre juridique sans précédent. Coordonnée par une coalition de procureurs généraux démocrates. Financée par des organisations progressistes. Menée avec une efficacité militaire. L’objectif est clair : paralyser Trump. Transformer son mandat en bataille juridique perpétuelle. L’empêcher de gouverner. Et ça fonctionne. Trump passe plus de temps à défendre ses politiques devant les tribunaux qu’à les mettre en œuvre. Chaque victoire est temporaire. Chaque initiative est contestée. Son agenda est bloqué. Mais cette stratégie a un coût énorme. Elle politise le système judiciaire. Elle détruit la confiance dans les tribunaux. Elle crée un précédent que les opposants de futurs présidents — démocrates ou républicains — vont répéter. Elle transforme la gouvernance en guerre d’usure. Et elle pousse l’Amérique vers un point de rupture. Où les deux camps ne croient plus aux mêmes institutions. Où il n’y a plus de vérité commune. Où la démocratie devient un champ de bataille où rien ne se fait jamais. C’est une dystopie. Et nous y sommes déjà.
Ce qui change dès maintenant
Ce qui change immédiatement, c’est que la présidence américaine est devenue ingouvernable. Tout président — qu’il soit démocrate ou républicain — qui tente de mettre en œuvre un agenda ambitieux fera face à une avalanche de poursuites. Sera paralysé par les tribunaux. Passera son mandat à se défendre juridiquement plutôt qu’à gouverner. Ce qui change aussi, c’est que le système judiciaire est devenu irréversiblement politisé. Personne ne croit plus que les juges sont neutres. Tout le monde sait qu’ils ont des idéologies. Que leurs décisions sont prévisibles en fonction de qui les a nommés. Et que la justice n’est qu’une extension de la guerre politique. Enfin, ce qui change, c’est que Trump a appris une leçon. Que les tribunaux sont son plus grand ennemi. Qu’ils peuvent le bloquer même quand il a gagné l’élection. Même quand il a le soutien de millions d’Américains. Et si il est réélu — ou si un autre président MAGA lui succède — il tentera de neutraliser ce pouvoir. De réformer le système judiciaire. De purger les juges qui lui sont hostiles. De transformer les tribunaux en instruments du pouvoir présidentiel. C’est la prochaine bataille. Et elle sera encore plus destructrice que celle-ci.
Ce que je recommande
Je recommande aux deux camps de faire une pause. De reconnaître que cette guerre juridique détruit la démocratie américaine. Que paralyser un président — même un président qu’on déteste — a des conséquences à long terme. Que créer un précédent où chaque président fait face à des centaines de poursuites rend la gouvernance impossible. Je recommande aux procureurs généraux démocrates de choisir leurs batailles. De poursuivre uniquement les décrets qui sont manifestement inconstitutionnels. De ne pas utiliser les tribunaux comme arme pour bloquer chaque initiative simplement parce qu’ils n’aiment pas Trump. Parce que cette tactique sera retournée contre eux quand un président démocrate sera élu. Je recommande à Trump de respecter les décisions judiciaires. D’arrêter d’attaquer les juges publiquement. D’arrêter de suggérer qu’ils devraient être destitués. D’arrêter d’inciter ses partisans contre eux. Parce que détruire l’indépendance judiciaire détruit la démocratie elle-même. Je recommande aux électeurs américains de comprendre ce qui se passe. Que ce n’est pas seulement une bataille contre Trump. C’est une bataille sur le futur de la présidence. Sur le rôle des tribunaux. Sur la nature de la démocratie américaine. Et que les décisions prises maintenant auront des conséquences pendant des décennies. Enfin, je recommande à tout le monde de se préparer. Parce que cette guerre juridique ne va pas s’arrêter. Elle va s’intensifier. Elle va devenir plus vicieuse. Elle va finir par détruire les institutions qu’elle prétend défendre. Et quand ces institutions s’effondreront, il ne restera que le chaos. Et personne ne gagnera. Personne.