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Joe Rogan vient de franchir une ligne que personne n’imaginait le voir traverser. Le podcasteur le plus écouté d’Amérique, celui qui avait offert à Donald Trump une plateforme de trois heures avant l’élection de 2024, celui dont l’endorsement aurait contribué à propulser le président à la Maison-Blanche, vient de qualifier les actions de son administration de «précédent dangereux». Dans un épisode récent de The Joe Rogan Experience diffusé cette semaine d’octobre 2025, Rogan a dénoncé avec une intensité rare le déploiement de la Garde nationale et des forces fédérales dans les villes américaines sous la bannière de l’opération Midway Blitz. «Le militaire dans les rues—je pense que c’est un précédent dangereux», a-t-il lancé, ajoutant cette phrase qui résonne comme un avertissement prophétique: «Une fois que tu franchis cette ligne, c’est difficile de revenir en arrière». Pour un homme qui compte plus de 20 millions d’abonnés sur YouTube et dont chaque épisode atteint en moyenne 11 millions d’auditeurs, ces mots ne sont pas anodins. Ils représentent une fissure majeure dans le soutien de la base trumpiste, un signal que même les plus fidèles commencent à s’interroger sur la direction que prend ce pays.

Ce n’est pas la première fois que Rogan critique l’administration Trump, mais c’est sans doute la plus brutale, la plus directe, la plus dévastatrice. Depuis des mois, le podcasteur exprime son malaise face aux raids de l’ICE (Immigration and Customs Enforcement) qui ciblent non pas des criminels dangereux comme promis, mais des ouvriers de la construction, des jardiniers, des travailleurs journaliers qui attendent devant les Home Depot dans l’espoir de gagner de quoi nourrir leurs familles. «Quand tu arrêtes des gens devant leurs enfants, et ce sont juste des gens ordinaires qui vivent ici depuis vingt ans, n’importe qui avec un cœur se dit que ça ne peut pas être juste», avait-il déclaré en octobre lors d’un épisode avec le comédien Duncan Trussell. Mais cette fois, Rogan va plus loin: il ne se contente pas de critiquer une politique spécifique, il remet en question la nature même du pouvoir exécutif sous Trump. «La question n’est pas de savoir si c’est de droite ou de gauche—c’est de savoir si tu veux vivre dans un pays où le gouvernement tourne son pouvoir vers l’intérieur», a-t-il conclu avec une gravité inhabituelle. Ces mots, prononcés par l’homme qui avait contribué à normaliser Trump auprès de millions de jeunes électeurs masculins, marquent un tournant historique dans la résistance à l’autoritarisme trumpien.

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