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Les rues de New York ont vibré d’une colère sourde ce samedi 18 octobre 2025, alors que des millions d’Américains descendaient dans les rues pour les manifestations « No Kings » contre l’administration Trump. Parmi cette marée humaine de contestataires, un homme se distinguait par son âge, son histoire et la puissance de ses mots. À 82 ans, ce vétéran du Vietnam a livré à la journaliste d’MSNBC Antonia Hylton un message glacant de lucidité : « Manifestez maintenant ou inclinez-vous plus tard ». Cette phrase, prononcée avec la gravité de quelqu’un qui a vu la démocratie vaciller ailleurs dans le monde, résonne comme un avertissement viscéral à toute une nation. Car cet homme n’est pas venu manifester par caprice ou par adhésion partisane, mais parce qu’il reconnaît dans les actions de l’actuel président les prémices d’un danger autoritaire qu’il refuse de voir s’installer sans combat.

Avec près de 7 millions de personnes mobilisées à travers plus de 2 600 événements organisés dans les 50 États américains, cette journée pourrait bien représenter la plus grande manifestation d’un seul jour de l’histoire des États-Unis. Les organisateurs, regroupés sous la bannière « No Kings », accusent Trump d’agir comme un monarque plutôt que comme un président élu démocratiquement. L’ampleur de cette mobilisation témoigne d’une fracture profonde qui traverse la société américaine, dix mois après le retour de Trump à la Maison-Blanche. Entre déploiements de la Garde nationale, accusations d’autoritarisme et défense acharnée des droits constitutionnels, l’Amérique semble au bord d’une rupture démocratique sans précédent.

Un vétéran parmi des millions

Cet homme de 82 ans, dont le parcours militaire au Vietnam forge encore aujourd’hui ses convictions, n’est pas un activiste de profession. Il incarne cette génération qui a servi son pays sous l’uniforme, qui a survécu aux horreurs de la jungle vietnamienne, et qui aujourd’hui refuse de voir les institutions démocratiques qu’il a défendues être érodées. Son témoignage recueilli par Antonia Hylton, correspondante primée d’MSNBC, a rapidement fait le tour des réseaux sociaux et des médias nationaux. Dans ses mots se trouve une urgence palpable, celle de quelqu’un qui comprend que l’histoire ne se répète jamais exactement de la même manière, mais qu’elle peut emprunter des chemins dangereusement similaires.

Sa présence lors de cette manifestation géante à New York n’est pas anodine. Parmi les dizaines de milliers de manifestants qui ont envahi Times Square et les artères principales de la ville, ce vétéran représente la mémoire vivante d’une époque où la contestation de l’autorité gouvernementale était considérée comme un devoir patriotique. La police de New York a rapporté « zéro arrestation liée aux manifestations », malgré la présence de plus de 100 000 personnes dans les rues de la métropole. Cette discipline collective témoigne du caractère pacifique et organisé de ce mouvement, qui refuse de tomber dans la violence malgré l’intensité des émotions.

Les manifestations « No Kings » : une mobilisation historique

La journée du 18 octobre 2025 marque la seconde vague majeure des manifestations « No Kings », après une première mobilisation en juin qui avait déjà rassemblé plus de 5 millions de personnes à travers le pays. Cette fois, les chiffres sont encore plus impressionnants. Les organisateurs affirment que près de 7 millions d’Américains ont participé aux 2 600 rassemblements organisés dans tout le pays et même à l’étranger. Si ces chiffres sont confirmés, il s’agirait potentiellement de la plus grande manifestation d’un seul jour jamais enregistrée dans l’histoire américaine, surpassant même les grandes marches pour les droits civiques des années 1960.

Le mouvement « No Kings » regroupe une coalition impressionnante de près de 200 organisations, incluant l’American Civil Liberties Union (ACLU), la Fédération américaine des enseignants, Planned Parenthood, MoveOn, et de nombreux syndicats et groupes de défense des droits civiques. Cette diversité organisationnelle reflète l’ampleur des préoccupations face aux politiques de l’administration Trump. À Washington DC, des sénateurs comme Bernie Sanders du Vermont et Chris Murphy du Connecticut ont pris la parole devant les foules. Même Bill Nye, le célèbre vulgarisateur scientifique, a dénoncé le mépris de l’administration pour les « faits scientifiques fondamentaux ».

Des accusations d’autoritarisme qui se multiplient

Les manifestants ne se contentent pas de crier leur mécontentement. Ils listent méthodiquement les actions qu’ils considèrent comme des « prises de pouvoir autoritaires » de la part du président Trump. Parmi ces griefs figurent le déploiement de forces fédérales dans les villes américaines, les détentions massives d’immigrés menées par des agents souvent masqués de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE), les coupes drastiques dans le financement fédéral de l’éducation et des protections environnementales, ainsi que des tentatives de manipulation des circonscriptions électorales.

L’administration Trump a également suscité l’indignation en cherchant à réduire massivement les effectifs fédéraux. Des milliers d’employés fédéraux en période probatoire ont été licenciés, y compris au Département des Anciens Combattants où plus de 2 000 employés ont perdu leur poste, dont des centaines de vétérans. Des documents divulgués révèlent que l’équipe de Elon Musk, chargée du projet DOGE (Department of Government Efficiency), prévoit de licencier plus de 80 000 employés du VA, soit près de 20% des effectifs de l’agence. Pour des vétérans comme cet homme de 82 ans, ces coupes représentent une trahison inacceptable envers ceux qui ont servi leur pays.

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