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Au milieu des manifestations « No Kings » du 18 octobre 2025 — les plus importantes de l’histoire américaine moderne avec près de 7 millions de participants —, une image a fait surface qui a provoqué une onde de choc à travers le pays. Saud Anwar, sénateur démocrate de l’État du Connecticut et médecin de profession, a été photographié brandissant une pancarte portant un message glacant : « Laissez le cholestérol faire son travail. » Cette phrase, apparemment anodine pour le profane, cache en réalité un souhait à peine voilé que le président Donald Trump, connu pour son régime alimentaire riche en fast-food et ses problèmes de santé liés au poids, succombe à une maladie cardiovasculaire. Pour un élu — et plus encore pour un médecin ayant prêté le serment d’Hippocrate de protéger la vie — tenir une telle pancarte représente une transgression éthique et politique sans précédent.

L’image a rapidement circulé sur les réseaux sociaux, déclenchant une tempête de controverses. Les conservateurs ont immédiatement dénoncé ce qu’ils considèrent comme un appel déguisé à l’assassinat du président, tandis que les démocrates se sont retrouvés dans une position inconfortable, forcés de défendre ou de condamner l’un des leurs. Anwar, immigrant pakistanais et praticien respecté dans sa communauté, incarne normalement une figure de stabilité et de professionnalisme médical. Mais sa présence à cette manifestation avec cette pancarte soulève des questions troublantes sur les limites du discours politique acceptable — particulièrement après les multiples tentatives d’assassinat contre Trump en 2024 et 2025. Dans un pays déjà déchiré par la polarisation, où la violence politique a tué des militants de tous bords, cette pancarte n’est pas qu’un simple slogan provocateur : elle alimente un climat où souhaiter la mort de ses adversaires devient normalisé, voire célébré par certains.

Qui est Saud Anwar et que signifie réellement sa pancarte ?

Saud Anwar n’est pas un activiste marginal ou un manifestant anonyme. Il est sénateur d’État représentant South Windsor dans le Connecticut, un district de la banlieue de Hartford. Né au Pakistan et immigré aux États-Unis, Anwar est également médecin praticien, spécialisé dans les maladies pulmonaires et les soins intensifs. Il a travaillé pendant des années dans les hôpitaux du Connecticut, traitant des patients en situations critiques. Sa double identité — élu démocrate progressiste et professionnel de santé — lui confère une légitimité particulière dans les débats sur les politiques de santé publique. Il s’est notamment opposé aux coupes budgétaires de Trump dans les programmes Medicaid et aux tentatives de gel du financement fédéral pour la recherche médicale.

Mais c’est précisément cette double casquette qui rend sa pancarte « Laissez le cholestérol faire son travail » si choquante. Le cholestérol, particulièrement le LDL (lipoprotéine de basse densité), est directement lié aux maladies cardiovasculaires — infarctus du myocarde, accidents vasculaires cérébraux, athérosclérose. Quand on « laisse le cholestérol faire son travail » chez une personne à risque comme Trump (âgé de 79 ans, avec un historique de surpoids et une alimentation notoire riche en graisses saturées), on sous-entend qu’on souhaite qu’il développe une de ces pathologies potentiellement mortelles. Pour un médecin, formuler un tel vœu — même de manière détournée — constitue une violation flagrante du serment d’Hippocrate qui exige de « primum non nocere » (d’abord ne pas nuire) et de respecter la vie de tout être humain, indépendamment de ses opinions politiques ou de son statut.

Le contexte des manifestations « No Kings »

Les manifestations « No Kings » du 18 octobre 2025 ont réuni selon les organisateurs près de 7 millions de personnes à travers 2 600 événements dans tous les États américains et même à l’étranger. Cette mobilisation historique visait à dénoncer ce que les participants considèrent comme des tendances autoritaires de l’administration Trump : déploiement de forces fédérales dans les villes sans autorisation des gouverneurs, rafles massives d’immigrés menées par des agents de l’ICE souvent masqués, licenciements de plus de 80 000 employés du Département des Anciens Combattants, coupes dans les budgets de l’éducation et de la protection environnementale, et manipulation des circonscriptions électorales. Le ton général des manifestations était celui de la résistance démocratique pacifique — pas de violence, pas d’arrestations majeures malgré les foules immenses.

Dans ce contexte, la pancarte d’Anwar se détache comme une anomalie troublante. Alors que la plupart des manifestants portaient des messages dénonçant les politiques trumpiennes ou défendant les valeurs constitutionnelles (« Pas de rois en Amérique », « Défendez la démocratie », « Nous voulons que le gouvernement fonctionne »), quelques pancartes ont franchi une ligne beaucoup plus sombre. À Lansing dans le Michigan, des manifestants ont brandi des pancartes proclamant « Les rois obtiennent la guillotine », une référence historique à l’exécution de Louis XVI pendant la Révolution française mais qui, dans le contexte actuel, sonne comme un appel à la violence contre Trump. Ces messages extrêmes restent minoritaires, mais leur présence — et surtout leur défense par des élus comme Anwar — révèle une radicalisation inquiétante d’une frange du mouvement anti-Trump.

Une controverse immédiate et explosive

L’image d’Anwar tenant sa pancarte a été partagée pour la première fois par le compte conservateur « Libs of TikTok », connu pour exposer ce qu’il considère comme l’hypocrisie et les excès de la gauche progressiste. Le tweet accompagnant la photo déclarait : « Le sénateur d’État du Connecticut Saud Anwar (démocrate), qui est également médecin et originaire du Pakistan, a brandi cette pancarte lors de la manifestation No Kings, suggérant apparemment qu’il espère que Trump tombe malade et meure. Absolument dégoûtant pour un élu, et un médecin qui plus est ! » Le message a rapidement accumulé des dizaines de milliers de partages et de commentaires, divisant le pays selon des lignes partisanes prévisibles.

Les conservateurs ont exprimé une indignation unanime. The Gateway Pundit, un média pro-Trump, a titré : « Un sénateur démocrate d’État appelle à la MORT de Trump lors de la manifestation ‘No Kings’ », affirmant qu’aucun médecin ni aucun serviteur public ne devrait jamais traiter la vie comme un slogan politique. Townhall, un autre média conservateur, a regroupé la pancarte d’Anwar avec d’autres messages violents aperçus lors des manifestations, suggérant que le mouvement « No Kings » était moins une protestation démocratique qu’une campagne de haine alimentée par l’extrémisme de gauche. Le sénateur républicain de l’État, Rob Sampson, a publiquement condamné Anwar, soulignant l’ironie d’un démocrate — parti se réclamant de la compassion et de la protection de la vie — souhaitant publiquement la mort d’un adversaire politique.

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