Aller au contenu

Il y a des moments où l’on se demande si l’on rêve, si l’on a bien lu, si ce qui se passe devant nos yeux est réellement en train de se produire. Ce lundi 20 octobre 2025, alors que le gouvernement fédéral américain vient d’entrer dans son vingtième jour de paralysie totale, une information glaçante refait surface dans les médias américains et internationaux : l’administration Trump est en train de refondre intégralement le système d’accueil des réfugiés aux États-Unis. Et cette refonte ne ressemble à rien de ce que l’Amérique a connu depuis des décennies. Car il ne s’agit plus d’accueillir les « masses opprimées » dont parle la statue de la Liberté, ni les « plus vulnérables » du monde entier comme le stipule la Convention de Genève. Non. Il s’agit désormais de choisir. De sélectionner. De trier. Selon des critères très précis, très orientés, et surtout très, très blancs. Selon des documents internes obtenus par le New York Times et Associated Press, Trump veut accueillir uniquement des réfugiés « qui peuvent s’assimiler complètement et correctement » aux États-Unis. Et qui sont ces heureux élus ? Des Afrikaners sud-africains—la minorité blanche descendante des colons européens. Des Européens « persécutés » pour leurs opinions anti-immigration. Des gens qui parlent anglais, qui partagent les « valeurs américaines », et surtout, qui ressemblent à Trump. Littéralement.

Le quota annuel de réfugiés passerait de 125 000 personnes sous Biden à 7 500 sous Trump. Une chute vertigineuse de 94%. Le niveau le plus bas de toute l’histoire moderne des États-Unis. Et parmi ces 7 500 places, une majorité écrasante serait réservée à des Blancs, à des chrétiens, à des conservateurs européens fuyant la « persécution » qu’ils subissent prétendument pour avoir critiqué l’immigration sur les réseaux sociaux. Oui, vous avez bien lu. Pendant que des millions de Syriens, d’Afghans, de Rohingyas, de Congolais, de Vénézuéliens—tous victimes de guerres, de génocides, de famines, de dictatures—attendent désespérément dans des camps de réfugiés sordides depuis des années, l’Amérique de Trump ouvre grand ses portes à des militants d’extrême droite allemands du parti AfD (Alternative für Deutschland) qui se sentent « opprimés » parce qu’on les traite d’extrémistes. Pendant que des enfants meurent de malnutrition dans des camps au Bangladesh, en Ouganda ou au Kenya, Trump organise des vols spéciaux pour faire venir 49 Afrikaners sud-africains aux États-Unis, prétendument victimes de « persécutions raciales » que le gouvernement sud-africain dément catégoriquement. C’est obscène. C’est révoltant. Et c’est en train de devenir la politique officielle des États-Unis d’Amérique. Bienvenue dans l’ère du refuge sélectif. Bienvenue dans l’Amérique qui ne veut plus être un refuge pour tous—juste pour ceux qui lui ressemblent.

facebook icon twitter icon linkedin icon
Copié!

Commentaires

0 0 votes
Évaluation de l'article
Subscribe
Notify of
guest
0 Commentaires
Newest
Oldest Most Voted
Inline Feedbacks
View all comments
More Content