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La genèse du plan : une réponse à l’imprévisibilité américaine

Le 21 octobre 2025, Bloomberg News a révélé l’existence d’un plan de paix en douze points élaboré conjointement par plusieurs nations européennes et l’Ukraine. Selon quatre diplomates européens cités par le Times of Israel et Reuters, cette proposition vise à mettre fin à la guerre russe en Ukraine en gelant les hostilités le long des lignes de front actuelles. Le Straits Times, citant des personnes familières avec le dossier, a précisé que ce plan s’accompagnerait de la création d’un Conseil de la paix présidé par le président américain Donald Trump, chargé de superviser la mise en œuvre des différentes dispositions. Cette révélation intervient dans un contexte diplomatique particulièrement tendu, marqué par l’annulation d’un sommet prévu entre Trump et Poutine à Budapest. Le 20 octobre, un haut responsable de la Maison Blanche avait déclaré à Reuters qu’il n’y avait « aucun plan » pour une rencontre entre les deux présidents « dans un avenir immédiat », après qu’un entretien téléphonique entre le secrétaire d’État Marco Rubio et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov se soit soldé par un désaccord profond sur les conditions d’un cessez-le-feu. CNN avait rapporté, en citant des sources informées, que cette réunion avait été « reportée, du moins pour le moment », en raison des préoccupations américaines face à la « position maximaliste » maintenue par Moscou.

L’élaboration de ce plan européen s’inscrit dans une séquence diplomatique complexe qui a débuté le 17 octobre 2025, lorsque Trump a rencontré le président ukrainien Volodymyr Zelensky à la Maison Blanche. Selon le Financial Times, citant plusieurs sources proches du dossier, cette rencontre s’est transformée en confrontation houleuse, Trump ayant apparemment répété plusieurs arguments russes et exigé que Zelensky cède l’intégralité du Donbass à Poutine. Le Washington Post, s’appuyant sur deux hauts responsables américains familiers de la conversation, a révélé que lors d’un appel téléphonique avec Trump le 16 octobre, Poutine avait exigé que l’Ukraine se retire complètement de la région stratégique de Donetsk comme condition préalable à tout cessez-le-feu. Cette demande russe représentait un durcissement par rapport aux discussions précédentes, même si certains responsables de la Maison Blanche y voyaient un léger assouplissement puisque Moscou semblait prêt à abandonner certaines parties des régions de Zaporijjia et de Kherson qu’elle occupe actuellement. Zelensky a confirmé publiquement, dans une interview accordée à NBC News diffusée le 20 octobre, que Poutine avait effectivement demandé à Trump que l’Ukraine « se retire du Donbass — pas de tout l’est, mais spécifiquement du Donbass, c’est-à-dire des régions de Donetsk et Louhansk ».

Le contenu détaillé du plan en douze points

Bien que les détails du plan soient encore en cours de finalisation et puissent encore changer, plusieurs de ses composantes essentielles ont été dévoilées par les sources diplomatiques interrogées par Bloomberg, Reuters et d’autres médias internationaux. Selon le Straits Times et GMA Network, citant des personnes familières avec le dossier, le plan stipule qu’une fois que la Russie suivra l’Ukraine en acceptant un cessez-le-feu et que les deux parties s’engageront à cesser toute avancée territoriale, plusieurs mécanismes se mettraient en place. En premier lieu, le plan prévoit le retour de tous les enfants ukrainiens déportés en Russie et un échange complet de prisonniers de guerre. Cette disposition revêt une importance capitale pour l’Ukraine, sachant que selon les autorités ukrainiennes et les recherches menées par le Yale Humanitarian Research Lab, plus de 19 000 enfants ukrainiens ont été déportés vers la Russie et les territoires occupés depuis février 2022. Un rapport de septembre 2025 du Regional Center for Human Rights ukrainien, cité par le Ukrainian World Congress, indiquait que près de 11 000 enfants ukrainiens avaient été déportés vers 164 camps en Russie et en Crimée occupée rien qu’en 2025, où ils sont soumis à une « rééducation » et à un entraînement militaire de plus en plus militarisé.

Le deuxième volet majeur du plan concerne les garanties de sécurité pour l’Ukraine. Selon les sources consultées par Bloomberg et confirmées par Pravda européenne, l’Ukraine recevrait des garanties de sécurité solides, des fonds massifs pour réparer les dommages causés par la guerre, et une voie rapide vers l’adhésion à l’Union européenne. Ces garanties de sécurité feraient écho aux discussions qui ont eu lieu lors du sommet entre Trump et les dirigeants européens en août 2025, où l’idée de protections de type « Article 5 » — similaires à la clause de défense collective de l’OTAN — avait été évoquée. Mark Rutte, secrétaire général de l’OTAN, avait déclaré le 18 août 2025 dans une interview à Fox News que bien que l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN ne soit pas en discussion, il y avait des pourparlers sur des « garanties de sécurité de type Article 5 » pour le pays. Concernant le volet financier, le plan européen prévoit un mécanisme complexe concernant les 300 milliards de dollars d’avoirs russes gelés. Selon Bloomberg et le Straits Times, les sanctions contre la Russie seraient progressivement levées, mais les quelque 300 milliards de dollars de réserves de la banque centrale russe gelées ne seraient restitués qu’une fois que Moscou accepterait de contribuer à la reconstruction post-guerre de l’Ukraine. De plus, ces sanctions pourraient être réimposées automatiquement si la Russie attaquait à nouveau l’Ukraine.

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