C’est un constat brutal, dévastateur, que plus personne ne peut ignorer. La Cour suprême des États-Unis — cette institution censée incarner l’indépendance judiciaire, la séparation des pouvoirs, le rempart ultime contre la tyrannie — s’est transformée en un instrument docile au service de Donald Trump. Entièrement MAGA maintenant, affirment des experts juridiques qui ont longtemps hésité avant de prononcer ces mots terrifiants. Le vingt-et-un octobre deux-mille-vingt-cinq, Raw Story publie une enquête dévastatrice révélant comment les observateurs les plus respectés du système judiciaire américain abandonnent finalement tout espoir que la Cour de John Roberts puisse encore prétendre à la légitimité. L’affaire Louisiana contre Callais — un dossier sur le droit de vote qui pourrait détruire la dernière protection significative de la loi sur les droits civiques de mille-neuf-cent-soixante-cinq — expose l’arrogance institutionnelle d’une cour qui ne se cache même plus. Les juges conservateurs semblent prêts à limiter la capacité de la Section Deux du Voting Rights Act à atténuer les impacts raciaux discriminatoires. Mais ce n’est qu’un symptôme d’une maladie beaucoup plus profonde.
Soixante-cinq juges fédéraux ont répondu à un questionnaire du New York Times envoyé à des centaines de magistrats à travers le pays. Quarante-sept d’entre eux — nommés par des présidents démocrates et républicains — ont déclaré que la Cour suprême gère mal son shadow docket, cette procédure d’urgence opaque qui permet à la Cour de prendre des décisions massives sans explications, sans audience, sans transparence. Les juges de première instance utilisent des termes incroyables pour décrire leur relation avec la plus haute juridiction : mystique, incroyablement démoralisante et troublante, une gifle au visage des tribunaux de district. Un juge compare la situation actuelle à une zone de guerre. Un autre parle d’une crise judiciaire. Ce ne sont pas des commentateurs politiques partisans. Ce sont des juges fédéraux avec des mandats à vie qui sonnent l’alarme. Le professeur de droit Seth Chandler a même demandé à une intelligence artificielle de prédire comment la Cour suprême statuerait dans l’affaire Trump contre CASA cet été — et l’IA a correctement prévu le résultat, lui faisant gagner un pari d’un dollar. Quand une machine peut prédire avec précision les décisions d’une cour censée délibérer impartialement, c’est que cette cour est devenue prévisiblement partisane. L’arrogance de Roberts et ses collègues conservateurs — leur conviction qu’ils savent tout, voient tout, peuvent tout — crée maintenant des problèmes inattendus même pour Trump. Mais le dommage à la légitimité du système judiciaire américain est déjà fait, profond, peut-être irréversible.
L'affaire Louisiana contre Callais et l'assaut sur le droit de vote

La dernière protection qui reste
Revenons à la genèse de cette catastrophe annoncée. En deux-mille-vingt-deux, la législature de Louisiane contrôlée par les républicains a redessiné la carte congressionnelle de l’État, maintenant cinq districts à majorité blanche et un seul district à majorité noire — malgré le fait que la population de la Louisiane soit environ un tiers afro-américaine. Les groupes de défense des droits civiques ont contesté cette carte, et à la fois un tribunal de district et une cour d’appel fédérale ont conclu qu’elle violait probablement la Section Deux du Voting Rights Act. La Cour suprême a suspendu cette décision pendant qu’elle examinait un cas similaire en provenance de l’Alabama. Lorsque les juges ont maintenu la Section Deux dans ce dossier, l’Alabama a créé un second district à majorité noire, ce qui a conduit à l’élection du représentant Shomari Figures. Par la suite, le nouveau gouverneur de Louisiane, Jeff Landry, a demandé aux législateurs de dessiner une carte comparable avec deux districts donnant aux électeurs noirs la chance d’élire des candidats de leur choix.
Le résultat fut un nouveau sixième district congressionnel — s’étendant sur plus de trois-cent-vingt kilomètres de Shreveport à travers Alexandria et Baton Rouge — maintenant représenté par le démocrate Cleo Fields. Mais voilà le piège diabolique : les républicains de Louisiane, soutenus par l’administration Trump, contestent maintenant cette nouvelle carte devant la Cour suprême, affirmant qu’elle viole les protections d’égalité constitutionnelle en utilisant la race comme facteur dans le redécoupage. C’est un argument d’une hypocrisie stupéfiante — après avoir été forcés par les tribunaux de créer un district qui donne aux Noirs une chance équitable, ils se retournent et prétendent que ce district viole la Constitution parce qu’il tient compte de la race. Lors des plaidoiries du seize octobre, les juges conservateurs — particulièrement Brett Kavanaugh — semblaient sympathiques à cet argument tordu. Kavanaugh a interrogé Janai Nelson du NAACP Legal Defense Fund sur la nécessité continue de la Section Deux, suggérant que les solutions basées sur la race devraient avoir une fin définie. À quel moment cette fin arrivera-t-elle, a-t-il demandé avec une fausse innocence.
Le démantèlement systématique du Voting Rights Act
Pour comprendre l’importance dévastatrice de Louisiana contre Callais, il faut replacer cette affaire dans le contexte plus large de l’assaut républicain contre le Voting Rights Act. En deux-mille-treize, dans l’affaire Shelby County contre Holder, la Cour suprême a effectivement anéanti la Section Cinq de la loi — cette disposition qui exigeait que certains États et comtés ayant un historique de discrimination raciale obtiennent l’approbation fédérale avant de modifier leurs règles électorales. La plupart de ces juridictions se trouvaient dans le Sud. Le juge en chef Roberts, écrivant pour la majorité, a déclaré avec une suffisance incroyable que le racisme était maintenant chose du passé et que ces protections n’étaient plus nécessaires. Moins de vingt-quatre heures après cette décision, plusieurs législatures contrôlées par les républicains ont adopté de nouvelles restrictions de vote. Sans la Section Cinq, la Section Deux est devenue la dernière protection majeure de la loi. Si la Cour frappe ou affaiblit maintenant la Section Deux, le Voting Rights Act perdrait son cœur.
Binny Miller, professeure de droit à l’American University, explique que lorsque la Section Cinq existait, elle attrapait beaucoup de problèmes qui se seraient transformés en litiges sous la Section Deux. Sans ces deux piliers, il est beaucoup plus difficile de contester la discrimination. Melissa Graves, experte en droit constitutionnel, a partagé avec Raw Story son impression que la Cour Roberts semble prête à limiter la capacité de la Section Deux à atténuer les impacts raciaux disparates. Elle ressent que la conscience publique a enfin rattrapé son retard, avec beaucoup de gens répondant Whoa, ce qu’elle interprète avec réticence comme un je vous l’avais bien dit. Louisiana contre Callais est positionné pour avoir des implications significatives alors que les États entreprennent des efforts de redécoupage hors cycle en prévision des élections de mi-mandat de deux-mille-vingt-six, un processus qui se produit normalement une fois par décennie. Trump a encouragé les républicains du Texas à redessiner les cartes congressionnelles pour sécuriser cinq sièges supplémentaires à la Chambre pour le GOP. Il a également exhorté d’autres États contrôlés par les républicains, incluant le Missouri, la Caroline du Nord et l’Indiana, à s’engager dans le gerrymandering pour bénéficier au parti.
Les implications électorales catastrophiques
Si la Cour suprême impose des limitations à la Section Deux du Voting Rights Act, cela pourrait fournir un feu vert pour encore plus de gerrymandering partisan, ce qui désavantagera probablement les minorités, note le professeur Seth Chandler. Les démocrates seraient en danger de perdre environ une douzaine de districts à majorité minoritaire à travers le Sud si la cour frappe une partie du Voting Rights Act. Pensons aux conséquences concrètes : des millions d’électeurs noirs, hispaniques et asiatiques verraient leur pouvoir de vote dilué, leurs communautés fragmentées entre plusieurs districts pour les rendre politiquement impuissantes. Les progrès chèrement acquis de l’ère des droits civiques — le droit fondamental de chaque citoyen d’avoir une voix égale dans notre démocratie — seraient systématiquement démantelés. Et pourquoi ? Pour donner au Parti républicain un avantage électoral permanent, lui permettant de conserver le pouvoir même lorsque ses politiques sont rejetées par la majorité des électeurs.
Le shadow docket et l'opacité institutionnelle

Une procédure d’urgence devenue arme politique
Le shadow docket — formellement appelé le calendrier d’urgence de la Cour suprême — est devenu le mécanisme préféré de cette cour pour imposer ses volontés sans transparence ni responsabilité. Traditionnellement, la Cour suprême entend les affaires selon un processus délibératif : arguments écrits complets, participation d’amici curiae, plaidoiries orales, puis une décision motivée expliquant le raisonnement juridique. Ce processus prend du temps mais garantit que toutes les perspectives sont entendues et que la logique de la décision est explicite. Le shadow docket contourne tout cela. Les décisions sont prises rapidement, souvent sans audience orale, fréquemment sans opinion signée expliquant le raisonnement, et sans même indiquer quel juge a voté dans quel sens. Ces décisions surgissent de l’ombre — d’où le nom — créant de nouveaux précédents sans la transparence qui devrait accompagner les décisions judiciaires majeures.
Bien que le shadow docket existe depuis longtemps pour des urgences légitimes — par exemple, suspendre une exécution pendant qu’un appel est examiné —, son utilisation a explosé sous l’administration Trump. Democracy Forward rapporte que l’administration Trump-Vance a déposé vingt-huit demandes d’urgence auprès de la Cour au milieu de septembre deux-mille-vingt-cinq. Ce pattern s’appuie sur une escalade drastique qui a commencé lors du premier mandat de Trump, lorsque son administration a déposé quarante-et-une demandes en quatre ans, comparé à seulement huit au cours des seize années combinées des présidences Bush et Obama. L’utilisation par l’administration Trump-Vance du shadow docket et la volonté de la Cour de décider de questions hautement conséquentielles sur le shadow docket n’est pas normale, souligne Democracy Forward. La Cour a accordé les demandes de Trump dans vingt cas sur vingt-huit selon un décompte récent de NBC News. C’est un taux de réussite stupéfiant qui suggère que la Cour fonctionne essentiellement comme une extension de l’exécutif plutôt que comme un frein indépendant sur son pouvoir.
La révolte des juges de première instance
Mais voici où l’histoire devient fascinante d’une manière inattendue. L’arrogance de la Cour suprême — son mépris pour les tribunaux inférieurs, son refus de déférer aux constatations de fait des juges de district, ses ordonnances opaques qui laissent les juges inférieurs deviner ce qu’ils sont censés faire — a créé une rébellion judiciaire sans précédent. Le New York Times a mené une enquête confidentielle auprès de dizaines de juges fédéraux, dont beaucoup ont sévèrement critiqué la gestion par la Cour suprême des demandes d’urgence, particulièrement dans les affaires liées à Trump. Ce ne sont pas des commentateurs libéraux ou des professeurs progressistes qui s’expriment — ce sont des juges fédéraux en exercice, certains même nommés par Trump, qui croient que la Cour suprême est allée trop loin. Ces magistrats avec des mandats à vie mettent en garde contre une crise judiciaire causée par une série d’ordonnances opaques sans opinions dans des cas liés à l’administration Trump. Les ordonnances les ont laissés perplexes sur la manière de procéder.
Quarante-deux des juges interrogés ont décrit les ordonnances du shadow docket de la Cour suprême comme mystiques, excessivement brutales, incroyablement démoralisantes et troublantes, et une gifle au visage des tribunaux de district. Un juge a comparé la relation actuelle de son district avec la Cour suprême à une zone de guerre. Un autre a déclaré que les tribunaux traversent une crise judiciaire. Ces termes sont extraordinaires. Les juges fédéraux sont formés à être mesurés, professionnels, respectueux de la hiérarchie judiciaire. Le fait qu’ils utilisent un langage aussi dramatique pour critiquer publiquement la Cour suprême indique à quel point la situation est devenue intolérable. Dans un cas récent impliquant le déploiement de la Garde nationale à Chicago, la Septième Cour d’appel — composée de juges nommés par George H.W. Bush, Obama et Trump — a refusé de suspendre une décision de tribunal de district qui interdit à Trump d’envoyer des troupes fédérales dans la ville. Le panel a souligné que l’établissement des faits est principalement la responsabilité des tribunaux de district, et les cours supérieures doivent généralement déférer à ces constatations à moins qu’elles ne soient clairement erronées.
Le mépris des faits et la création d’adversaires
Mark Joseph Stern, analyste juridique de Slate, offre une observation pénétrante sur la dynamique sous-jacente. Il semble que la Cour suprême a favorisé une mentalité nous contre eux avec les tribunaux inférieurs, se présentant comme l’autorité ultime sur toutes les questions factuelles, ignorant son devoir de déférer à ce que les tribunaux de district perçoivent comme se produisant dans la réalité. La Cour suprême a adopté la position : Nous savons tout, nous avons la prescience, nous sommes omniscients et tout-puissants. Cette arrogance n’offense pas seulement la dignité des tribunaux inférieurs, elle mine également le travail qu’ils considèrent comme leur responsabilité, particulièrement l’établissement des faits. Lorsque la Cour suprême traite l’établissement des faits comme optionnel, des juges comme la juge St. Eve — une nomination de Trump elle-même — peuvent répondre en le rendant essentiel. Ils ne vérifient pas seulement les faits, ils vérifient la réalité.
L'immunité présidentielle et l'effondrement des contraintes

Trump contre États-Unis et la monarchie élective
Melissa Graves, avec Roberts à la barre, affirme que la cour est engagée à démanteler les contraintes sur Donald Trump, comme en témoigne Trump contre États-Unis, la décision de deux-mille-vingt-cinq qui a accordé à Trump une immunité présidentielle presque absolue contre les poursuites. Cette décision stupéfiante a établi une fondation à trois niveaux : le président a une immunité absolue des poursuites criminelles dans la sphère exclusive de l’autorité constitutionnelle, une présomption d’immunité pour les actes officiels dans le périmètre extérieur des fonctions présidentielles, et aucune immunité pour les actes non officiels. En pratique, cette structure rend presque impossible de poursuivre un président pour quoi que ce soit fait pendant son mandat, parce que presque n’importe quelle action peut être caractérisée comme relevant de la sphère officielle avec une certaine créativité légale.
Cette décision illustre une hypocrisie spectaculaire d’une Cour de textualistes et d’originalistes. Dans cette décision, la Cour a pu établir des droits légaux non trouvés dans le texte direct de la Constitution pour le président tout en étant incapable de le faire pour les droits à l’avortement. Au-delà de cette hypocrisie, certains ont argumenté que la décision manque complètement de précédent. Dans sa dissidence, la juge Sonia Sotomayor affirme que la présomption dans cette nation a toujours été que personne n’est libre de bafouer la loi pénale, donc l’immunité partielle établie par cette décision manque de précédent historique. La juge Sotomayor a écrit dans sa dissidence des mots qui devraient glacer le sang de tout démocrate : Le président est maintenant un roi au-dessus des lois. Avec cette décision, la Cour suprême a effectivement créé une monarchie élective, où le président peut commettre des crimes avec impunité tant qu’il peut prétendre agir dans sa capacité officielle.
L’affaire Fischer et la protection des émeutiers du six janvier
La Cour n’a pas seulement protégé Trump personnellement — elle a également protégé ses partisans qui ont attaqué le Capitole le six janvier deux-mille-vingt-et-un. Dans Fischer contre États-Unis, la Cour a statué d’une manière qui protège les partisans de Trump en blindant les individus qui ont attaqué le Capitole américain de certaines accusations. L’affaire concernait l’interprétation d’un statut d’obstruction fédéral utilisé pour poursuivre des centaines d’émeutiers. La majorité conservatrice a interprété étroitement le statut, rendant plus difficile de poursuivre les participants au six janvier sous cette loi particulière. De manière révélatrice, le juge en chef Roberts a pris en charge la rédaction de cette opinion d’Alito. Cela s’est produit à la suite des scandales de drapeaux — lorsqu’il a été révélé que des drapeaux associés au mouvement Stop the Steal avaient flotté dans les résidences d’Alito. Malgré ce conflit d’intérêts apparent, Alito est resté une partie des délibérations.
La consolidation du pouvoir judiciaire
En renversant ce qui est connu comme la doctrine Chevron, la Cour a émis une décision qui s’est accordée de nouveaux pouvoirs de création de politiques. Cela permettra aux membres MAGA du système judiciaire, incluant la Cour suprême, d’avoir leur mot à dire sur des questions critiques comme les coûts des soins de santé et les protections des travailleurs — résultant probablement en des politiques qui ne passeraient jamais l’épreuve des urnes. Pendant des décennies, la doctrine Chevron avait établi que les tribunaux devraient déférer à l’expertise des agences fédérales lors de l’interprétation des statuts ambigus dans leurs domaines de compétence. C’était logique — les agences ont des scientifiques, des ingénieurs, des experts qui comprennent les questions techniques mieux que les juges. Mais la Cour Roberts a décidé que les juges — dont la plupart n’ont aucune formation scientifique ou technique — savent mieux que les experts gouvernementaux comment interpréter les lois complexes régissant l’environnement, la santé publique, la sécurité au travail.
Melissa Graves et le verdict accablant

Une cour entièrement MAGA
Melissa Graves ne mâche pas ses mots. Je crois que cette cour a pleinement embrassé un agenda MAGA, déclare-t-elle. Cette Cour Roberts est excessivement arrogante dans sa résolution de renverser non seulement les précédents récents du vingt-et-unième siècle, mais aussi de régresser à une époque avant le New Deal, de retour à l’ère des barons voleurs. C’est une affirmation extraordinaire, mais elle est soutenue par les preuves. La Cour démantèle systématiquement les protections gouvernementales établies depuis les années mille-neuf-cent-trente, revenant à une époque où les entreprises pouvaient exploiter les travailleurs sans contrainte, polluer l’environnement sans conséquence, discriminer sans sanction. L’objectif semble être de retourner à un âge d’or imaginaire — qui n’était doré que pour les riches et puissants — avant que le gouvernement ne commence à réguler l’économie dans l’intérêt public.
Graves partage avec Raw Story son sentiment que la conscience publique a enfin rattrapé son retard, avec beaucoup de gens répondant Whoa, ce qu’elle interprète avec réticence comme un je vous l’avais bien dit. Pendant des années, les experts juridiques progressistes ont averti que la Cour Roberts détruisait méthodiquement les protections des droits civiques, démantelait le filet de sécurité sociale, consolidait le pouvoir entre les mains des riches et des puissants. Ils ont été accusés d’alarmisme, de partisanerie, d’exagération. Maintenant, même des observateurs modérés et des juges conservateurs admettent que la Cour est allée trop loin. Le professeur Seth Chandler, qui a utilisé l’intelligence artificielle pour prédire les décisions de la Cour, a gagné un pari d’un dollar avec un collègue parce que l’IA a correctement anticipé comment la Cour statuerait dans Trump contre CASA. Quand une machine peut prédire vos décisions avec précision, vous n’êtes plus un tribunal impartial — vous êtes un mécanisme partisan prévisible.
L’engagement à détruire les contraintes sur Trump
Avec Roberts à la barre, Graves affirme que la cour est engagée à démanteler les contraintes sur Donald Trump. Chaque décision majeure de cette session judiciaire semble conçue pour élargir le pouvoir exécutif de Trump tout en affaiblissant les mécanismes qui pourraient le contrôler. L’immunité présidentielle le protège des poursuites criminelles. Le renversement de Chevron affaiblit les agences fédérales qui pourraient résister à ses ordres. L’affaiblissement du Voting Rights Act facilite le gerrymandering républicain qui maintiendra son parti au pouvoir même s’il perd le vote populaire. Les décisions du shadow docket permettent à son administration de mettre en œuvre des politiques radicales sans le retard et l’examen que le processus judiciaire normal imposerait. C’est une stratégie coordonnée, cohérente, dévastatrice. La Cour ne se contente pas de pencher en faveur de Trump — elle restructure activement le système constitutionnel américain pour le transformer en autocrate sans contrainte.
La régression vers l’ère des barons voleurs
L’observation de Graves selon laquelle la Cour cherche à régresser vers l’ère des barons voleurs mérite d’être développée. L’ère des barons voleurs — approximativement de mille-huit-cent-soixante-dix à mille-neuf-cent — a été une période où les titans industriels comme Rockefeller, Carnegie et Vanderbilt accumulaient des richesses obscènes tout en exploitant impitoyablement les travailleurs, en écrasant la concurrence et en corrompant le gouvernement. Les travailleurs travaillaient dans des conditions dangereuses pour des salaires de misère. Le travail des enfants était répandu. Il n’y avait pas de salaire minimum, pas de quarante heures, pas de sécurité sociale, pas de protection environnementale. La Cour suprême de cette époque — la Cour Lochner — invalidait régulièrement les lois progressistes qui tentaient de réguler l’économie, affirmant qu’elles violaient la liberté contractuelle. Cette jurisprudence est largement considérée comme l’un des chapitres les plus honteux de l’histoire de la Cour suprême. Et c’est précisément là où la Cour Roberts semble vouloir retourner.
Les implications pour les élections de deux-mille-vingt-six

Le redécoupage hors cycle comme arme
Louisiana contre Callais est positionné pour avoir des implications significatives alors que les États entreprennent des efforts de redécoupage hors cycle en prévision des élections de mi-mandat de deux-mille-vingt-six, un processus qui se produit normalement une fois par décennie. Traditionnellement, les cartes congressionnelles sont redessinées après chaque recensement décennal pour refléter les changements démographiques. Mais Trump et ses alliés républicains poussent les États contrôlés par le GOP à redessiner les cartes maintenant, entre les recensements, spécifiquement pour maximiser l’avantage républicain pour les élections de deux-mille-vingt-six. Cet été, Trump a encouragé les républicains du Texas à redessiner les cartes congressionnelles pour sécuriser cinq sièges supplémentaires à la Chambre pour le GOP. Il a également exhorté d’autres États contrôlés par les républicains, incluant le Missouri, la Caroline du Nord et l’Indiana, à s’engager dans le gerrymandering pour bénéficier au parti.
Si la Cour suprême impose des limitations à la Section Deux du Voting Rights Act, cela pourrait fournir un feu vert pour encore plus de gerrymandering partisan, ce qui désavantagera probablement les minorités, note le professeur Chandler. Le New York Times rapporte que les démocrates seraient en danger de perdre environ une douzaine de districts à majorité minoritaire à travers le Sud si la cour frappe une partie du Voting Rights Act. Ces districts ont été créés précisément pour donner aux électeurs minoritaires — principalement noirs dans le Sud — une chance équitable d’élire des représentants de leur choix. Les éliminer diluerait massivement le pouvoir politique de ces communautés, les rendant effectivement impuissantes malgré leur nombre significatif. C’est une forme sophistiquée de suppression des électeurs — pas par des tests d’alphabétisation ou des taxes électorales, mais par la manipulation géométrique des frontières de districts pour garantir que les votes minoritaires ne comptent jamais assez pour changer le résultat.
Le projet deux-mille-vingt-six de Trump
Ari Berman, écrivant pour Mother Jones, a décrit les efforts de Trump comme le Projet deux-mille-vingt-six — le plan de Trump pour truquer la prochaine élection. De la nationalisation de la suppression des électeurs à l’inondation des rues avec des agents fédéraux, le président et ses alliés utilisent toutes les astuces du manuel autoritaire pour incliner les élections de mi-mandat en leur faveur. Cette stratégie multi-facettes inclut non seulement le redécoupage géographique mais aussi des restrictions de vote, le déploiement de troupes fédérales dans les villes démocrates sous prétexte de maintien de l’ordre, et un réseau juridique prêt à contester les résultats électoraux dans n’importe quel État où les républicains perdent. Le réseau de juristes est bien plus préparé à renverser une défaite de Trump que l’équipe juridique embarrassante qui s’est ralliée autour de lui en deux-mille-vingt. Le machinerie MAGA se positionne pour lancer une vague de poursuites qui pourraient retarder la certification électorale et finalement empêcher certains votes électoraux d’États d’être comptés.
La Cour suprême comme facilitateur électoral
La Cour suprême joue un rôle central dans cette stratégie. En deux-mille-vingt-trois, les juges ont rejeté la demande des avocats MAGA d’adopter une version extrême de la théorie de la législature indépendante de droite, qui aurait complètement retiré les tribunaux d’État des questions impliquant les élections présidentielles contestées. Mais les juges MAGA se sont laissé une ouverture pour intervenir et outrepasser les tribunaux d’État — une manœuvre que le professeur de droit de NYU Richard Pildes a déclaré à NPR qui planera sur l’élection de deux-mille-vingt-six. Dans l’affaire Alexander contre South Carolina State Conference de la NAACP, la Cour a statué pour rendre plus difficile la contestation des cartes de vote — et, plus immédiatement, a assuré que les Sud-Caroliniens devraient adhérer à la carte de vote controversée de la législature d’État contrôlée par les républicains même pendant que d’autres litiges se déroulent. Cette tendance ne se limitait pas simplement aux intérêts de Donald Trump, mais aussi aux désirs républicains dans les poursuites liées aux élections en général.
La crise de légitimité

Les scandales éthiques ignorés
Au-delà de ses décisions partisanes, la Cour Roberts fait face à une crise de légitimité alimentée par des scandales éthiques que les juges refusent d’aborder de manière significative. Clarence Thomas a accepté des voyages de luxe somptueux, des vacances et même le paiement des frais de scolarité de son petit-neveu de la part d’un milliardaire conservateur Harlan Crow — cadeaux d’une valeur de millions de dollars qu’il n’a pas divulgués pendant des années. Samuel Alito a également accepté des voyages de luxe de milliardaires conservateurs et a refusé de se récuser d’affaires impliquant des donateurs ou des causes auxquelles il est idéologiquement aligné. Les drapeaux associés au mouvement Stop the Steal et à l’insurrection du six janvier ont flotté dans les propriétés d’Alito, suggérant son allégeance politique ouverte. Malgré ces révélations, ni Thomas ni Alito n’ont fait face à des conséquences sérieuses. La Cour suprême n’a pas de code d’éthique contraignant — les juges sont essentiellement sur le système d’honneur. Et comme ces scandales le démontrent, certains juges n’ont pas d’honneur.
Le juge en chef Roberts a publié des déclarations défensives insistant sur le fait que les juges de la Cour suprême adhèrent aux normes éthiques les plus élevées. Mais ces mots sonnent creux face aux preuves accablantes du contraire. Le Congrès démocrate a tenté d’imposer un code d’éthique contraignant à la Cour, mais les républicains ont bloqué ces efforts. Le résultat est une institution hors de contrôle — non contrainte par l’éthique, non contrainte par la loi, apparemment non contrainte même par la décence de base. Les sondages d’opinion publique montrent que la confiance dans la Cour suprême a chuté à des niveaux historiquement bas. Une majorité d’Américains croient maintenant que la Cour est motivée par la politique plutôt que par le droit. Cette perte de confiance n’est pas simplement un problème de relations publiques — elle érode le fondement même de l’autorité judiciaire, qui repose sur l’acceptation publique de la légitimité de la Cour.
L’échec de Roberts en tant que juge en chef
John Roberts se soucie profondément — ou du moins prétend se soucier — de l’héritage et de la réputation de la Cour suprême. Il a écrit et parlé à plusieurs reprises de l’importance de préserver l’indépendance judiciaire et la légitimité institutionnelle. Mais sous sa direction, la Cour a perdu les deux. Roberts vote régulièrement avec la majorité conservatrice sur les questions les plus importantes — immunité présidentielle, droits de vote, réglementation des agences — tout en occasionnellement se joignant aux libéraux sur des questions moins conséquentielles dans ce qui semble être une tentative transparente de maintenir une apparence de modération. Cette stratégie a échoué. Personne n’est dupe. Roberts préside une Cour qui a abandonné toute prétention à l’impartialité judiciaire, et sa propre réputation s’effondre avec celle de l’institution. L’histoire le jugera sévèrement — non pas comme le gardien de la légitimité judiciaire qu’il prétendait être, mais comme le facilitateur d’une transformation partisane qui a détruit la confiance publique dans la Cour pour des générations.
Que faire face à une cour illégitime
La question qui hante maintenant les observateurs juridiques et les citoyens inquiets est simple mais déchirante : que fait-on face à une Cour suprême qui a perdu sa légitimité ? Les options sont limitées et toutes problématiques. L’expansion de la Cour — ajouter des juges supplémentaires pour diluer la majorité conservatrice actuelle — nécessiterait le contrôle démocrate de la présidence, du Sénat et de la Chambre, ainsi que la volonté d’éliminer le filibuster du Sénat. Politiquement difficile, mais peut-être nécessaire. L’imposition de limites de mandat pour les juges de la Cour suprême nécessiterait probablement un amendement constitutionnel — un seuil encore plus élevé. La destitution des juges pour corruption éthique est constitutionnellement possible mais politiquement presque impossible sans un soutien bipartisan massif qui n’existe clairement pas. Certains juristes progressistes ont suggéré que les juridictions inférieures et les États pourraient simplement refuser d’appliquer les décisions les plus flagrantes de la Cour suprême — une forme de désobéissance judiciaire. Mais cela créerait un chaos constitutionnel et pourrait finalement affaiblir encore plus l’État de droit.
Les voix de la résistance juridique

Les juges fédéraux qui osent résister
Mais au milieu de ce tableau sombre, quelques lueurs d’espoir émergent. Les juges fédéraux de première instance — ceux qui entendent les affaires au niveau du district — commencent à résister à l’arrogance de la Cour suprême de manières subtiles mais significatives. La juge St. Eve dans l’affaire de la Garde nationale à Chicago en est un exemple parfait. Confrontée à une administration qui affirmait avoir l’autorité absolue de déployer des troupes fédérales sans contrainte, elle a méticuleusement établi les faits, documenté les preuves, et conclu que le déploiement était illégal. Lorsque la Septième Cour d’appel a maintenu sa décision, elle a envoyé un message clair : nous ne nous laisserons pas intimider par la Cour suprême. Nous ferons notre travail correctement, en établissant les faits avec soin, et nous forcerons la Cour suprême à nous renverser explicitement si elle le souhaite — exposant ainsi sa partisanerie pour que tous puissent la voir.
D’autres juges adoptent des stratégies similaires. Ils rédigent des opinions longues, détaillées, méticuleusement documentées qui rendent difficile pour la Cour suprême de les renverser sans paraître arbitraire. Ils citent abondamment les précédents — y compris les propres décisions antérieures de la Cour Roberts — pour montrer les contradictions flagrantes dans la jurisprudence actuelle. Ils invitent explicitement les cours d’appel à examiner attentivement leurs constatations de fait, créant ainsi un dossier solide qui survit à l’examen. C’est une forme de résistance institutionnelle — pas dramatique, pas révolutionnaire, mais potentiellement efficace. Ces juges comprennent qu’ils ne peuvent pas empêcher directement la Cour suprême de statuer comme elle le souhaite. Mais ils peuvent rendre ce processus plus difficile, plus transparent, plus coûteux politiquement. Et dans le contexte actuel, c’est déjà quelque chose.
Les organisations de défense des droits qui se mobilisent
Les organisations de défense des droits civiques comprennent également qu’elles font face à une bataille existentielle. Le NAACP Legal Defense Fund, l’ACLU, Democracy Forward et des dizaines d’autres groupes coordonnent leurs stratégies juridiques, partagent leurs ressources, et préparent des litiges à long terme conçus pour protéger les droits fondamentaux même face à une Cour suprême hostile. Ils ne se font pas d’illusions sur leurs chances de victoire devant cette Cour. Mais ils construisent des dossiers pour les futures cours, établissant des précédents dans les tribunaux inférieurs, documentant les abus, préservant les arguments constitutionnels pour le jour où la composition de la Cour changera. C’est une stratégie de guerre d’usure — perdre des batailles maintenant tout en positionnant les pièces pour gagner la guerre plus tard.
Le rôle crucial des élections
Finalement, la seule vraie solution à une Cour suprême devenue illégitime est politique, pas juridique. Les élections ont des conséquences, comme les républicains aiment le rappeler. L’élection de deux-mille-seize a donné à Trump trois nominations à la Cour suprême, créant la super-majorité conservatrice actuelle. Les élections futures pourraient inverser ce déséquilibre — si les démocrates peuvent gagner la présidence et le Sénat, ils peuvent nommer de nouveaux juges au fur et à mesure que des sièges se libèrent, transformant progressivement la composition de la Cour. Mais cela nécessite de gagner des élections que les républicains tentent activement de truquer avec le gerrymandering, la suppression des votes, et l’aide de la Cour suprême elle-même. C’est un cercle vicieux — nous avons besoin de gagner des élections pour réformer la Cour, mais la Cour aide les républicains à rendre les élections impossibles à gagner équitablement. Briser ce cercle nécessitera une mobilisation politique massive, soutenue, implacable. Rien de moins ne suffira.
Conclusion

La Cour suprême des États-Unis, sous la direction de John Roberts, a franchi un point de non-retour. Elle n’est plus une institution judiciaire indépendante guidée par le droit et la Constitution. Elle est devenue, comme Melissa Graves et d’autres experts l’affirment maintenant ouvertement, une cour entièrement MAGA — un instrument politique au service de Donald Trump et du mouvement autoritaire qu’il représente. L’affaire Louisiana contre Callais menace de porter le coup de grâce au Voting Rights Act, éliminant la dernière protection majeure contre la discrimination raciale dans le vote. Le shadow docket permet à la Cour d’imposer des décisions radicales sans transparence ni responsabilité. La décision sur l’immunité présidentielle a transformé Trump en roi au-dessus des lois. Le renversement de la doctrine Chevron transfère un pouvoir réglementaire massif des experts aux juges politisés. Chaque décision majeure de cette session judiciaire semble conçue pour élargir le pouvoir de Trump tout en affaiblissant les contraintes qui pourraient le limiter. Ce n’est pas une coïncidence. C’est une stratégie coordonnée pour restructurer le système constitutionnel américain.
Les scandales éthiques ignorés, l’arrogance institutionnelle, le mépris pour les tribunaux inférieurs, l’utilisation partisane du shadow docket — tout cela a créé une crise de légitimité dont la Cour ne se remettra pas facilement. Soixante-cinq juges fédéraux ont osé critiquer publiquement la Cour suprême dans une enquête du New York Times, utilisant des termes comme zone de guerre et crise judiciaire. Quand les propres collègues de la Cour — des magistrats avec des mandats à vie qui comprennent les enjeux — sonnent publiquement l’alarme, c’est que la situation est désespérée. Le professeur Seth Chandler a démontré qu’une intelligence artificielle peut prédire avec précision les décisions de cette Cour — preuve ultime qu’elle est devenue un mécanisme partisan prévisible plutôt qu’un tribunal impartial. L’histoire jugera Roberts non comme le gardien de la légitimité judiciaire qu’il prétendait être, mais comme le complice d’une transformation qui a détruit la confiance publique dans la Cour pour des générations.
Pourtant, au milieu de cette dévastation institutionnelle, des signes de résistance émergent. Les juges fédéraux de première instance résistent en établissant méticuleusement les faits, en rédigeant des opinions détaillées qui rendent difficile pour la Cour suprême de les renverser arbitrairement. Les organisations de défense des droits coordonnent leurs stratégies pour une guerre d’usure juridique à long terme. Les électeurs se mobilisent malgré les obstacles systématiques dressés contre eux. Cette résistance ne garantit pas la victoire — loin de là. Mais elle garantit que la bataille continuera, que l’autoritarisme ne progressera pas sans opposition, que l’histoire enregistrera qui a résisté et qui a collaboré. Les élections de deux-mille-vingt-six approchent, et avec elles vient le Projet deux-mille-vingt-six de Trump — son plan pour truquer le système électoral avec l’aide de sa Cour suprême complaisante. Si ce plan réussit, si le gerrymandering racial et partisan devient la norme sans contrainte du Voting Rights Act, alors la démocratie américaine telle que nous la connaissons aura effectivement pris fin. Pas avec un coup d’État militaire dramatique, mais avec des décisions judiciaires sèches, des cartes de districts redessinées, des votes minoritaires systématiquement dilués. Une mort lente, légale, irréversible. La question n’est plus de savoir si la Cour suprême est devenue un problème. C’est maintenant évident pour quiconque regarde honnêtement. La question est de savoir ce que nous allons faire à ce sujet — et si nous avons encore le pouvoir de faire quoi que ce soit.
