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C’est une bombe qui explose en plein cœur du Parti républicain américain, un scandale d’une ampleur si choquante qu’il devrait faire trembler les fondations mêmes de la démocratie. Deux-mille-neuf-cents pages de messages Telegram. Sept mois de conversations privées. Une douzaine de jeunes dirigeants républicains de New York, du Kansas, de l’Arizona et du Vermont. Et un déferlement de haine qui donne la nausée — insultes racistes contre les Noirs, propos antisémites, blagues sur le viol, admiration pour Adolf Hitler, fantasmes d’envoyer des adversaires politiques dans des chambres à gaz. Le quatorze octobre deux-mille-vingt-cinq, Politico publie cette enquête dévastatrice qui expose au grand jour ce que ces jeunes républicains — censés représenter l’avenir du parti — disent réellement quand ils pensent que personne ne les écoute. Le mot nègre utilisé plus de deux-cent-cinquante fois. Des Noirs traités de singes et de peuple de la pastèque. Des commentaires sur le fait qu’assister à un match de NBA reviendrait à aller au zoo pour regarder des singes jouer au ballon. Ces gens ne sont pas des adolescents égarés. Ce sont des sénateurs d’État, des conseillers de l’administration Trump, des présidents de chapitres Young Republicans.

Mais voici le plus terrifiant — la réaction du vice-président JD Vance qui balaye tout ça d’un revers de main condescendant. Les jeunes font des bêtises, dit-il. Ce sont des blagues provocatrices, ajoute-t-il sans sourciller. Il refuse catégoriquement de condamner ces messages, préférant plutôt attaquer les démocrates et dénoncer ce qu’il appelle du pearl clutching, cette indignation qu’il juge excessive et hypocrite. Vance affirme littéralement qu’on ne devrait pas ruiner la vie de quelqu’un pour des propos tenus dans un chat privé quand on a vingt-et-un ans. Sauf que ces individus ne sont pas des gamins. Samuel Douglass, sénateur du Vermont, a vingt-sept ans. Peter Giunta, ancien président des Young Republicans de New York, travaillait comme chef de cabinet d’un membre de l’assemblée législative. William Hendrix était vice-président des Young Republicans du Kansas et employé au bureau du procureur général de l’État. Ces personnes occupent des positions de pouvoir réel, prennent des décisions politiques qui affectent des millions de vies. Et quand personne ne regarde, voilà ce qu’ils disent, voilà ce qu’ils pensent, voilà ce qu’ils sont. Le scandale a déclenché des démissions, des licenciements, la dissolution du chapitre new-yorkais des Young Republicans. Mais la vraie question demeure : comment en est-on arrivé là, et qu’est-ce que cela révèle sur l’état actuel du conservatisme américain à l’ère Trump.

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