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L’ampleur de l’attaque : 433 projectiles lancés contre l’Ukraine

Selon la déclaration officielle des forces aériennes ukrainiennes publiée sur Telegram le 22 octobre 2025, l’ennemi a mené une frappe combinée contre les infrastructures critiques ukrainiennes en utilisant des drones d’attaque, des missiles air-sol et sol-sol dans la nuit du 21 au 22 octobre, à partir de 19h00 le 21 octobre. Au total, les troupes de surveillance aérienne des forces aériennes ont détecté et suivi 433 moyens d’attaque aérienne — 28 missiles, dont 15 balistiques, et 405 drones de divers types, selon Ukrainska Pravda dans un article publié le 22 octobre. La composition détaillée de l’arsenal russe déployé cette nuit-là était terrifiante par sa diversité et sa sophistication. Selon RBC Ukraine dans un rapport du 22 octobre, les Russes ont lancé 405 drones Shahed, Geran et autres drones de frappe depuis les directions de Koursk, Millerovo, Orel, Primorsko-Akhtarsk en Russie, et Chauda en Crimée occupée. Les missiles comprenaient 11 missiles balistiques Iskander-M ou KN-23 lancés depuis les oblasts russes de Briansk et Rostov, ainsi que depuis le territoire temporairement occupé de l’oblast de Donetsk. S’y ajoutaient 9 missiles de croisière Iskander-K lancés depuis les oblasts russes de Koursk et Voronej, ainsi que depuis la Crimée temporairement occupée. Les forces russes avaient également déployé 4 missiles aérobalistiques Kh-47M2 Kinzhal depuis l’oblast russe de Rostov, et 4 missiles guidés air-sol Kh-59 ou 69 lancés depuis le territoire temporairement occupé de l’oblast de Zaporizhzhia.

La direction principale de la frappe était l’oblast de Kiev, mais les oblasts de Dnipropetrovsk, Zaporizhzhia, Tcherkassy, Tchernihiv et Odessa ont également été ciblés, selon Ukrainska Pravda. Pour repousser cette attaque aérienne massive, les forces de défense ukrainiennes avaient déployé leur aviation, des unités de missiles antiaériens, des unités de guerre électronique, des groupes de tir mobiles et des systèmes de drones. Selon Reuters dans un article publié le 22 octobre, la défense ukrainienne a réussi à intercepter 16 missiles et 333 drones, tandis que certains missiles ont frappé leurs cibles prévues. Une analyse plus détaillée fournie par Interfax-Ukraine révélait que les forces aériennes avaient abattu ou supprimé 349 cibles ennemies sur les 433, mais que 12 missiles directs et 55 drones d’attaque avaient frappé 26 emplacements, selon un communiqué publié le 22 octobre. Cette statistique est cruciale car elle révèle l’efficacité meurtrière de l’offensive russe malgré les défenses ukrainiennes sophistiquées — même un taux d’interception de plus de 80 pourcent laisse passer suffisamment de projectiles pour causer des dégâts massifs lorsque le nombre initial de projectiles est aussi élevé. La décision russe de lancer plus de 400 drones simultanément représentait une stratégie délibérée de saturation des défenses, forçant l’Ukraine à épuiser ses précieux intercepteurs et créant des brèches par lesquelles les missiles les plus dangereux pouvaient passer.

Le bilan humain : six morts dont deux enfants et des dizaines de blessés

Le bilan humain de cette nuit d’horreur s’est progressivement alourdi au fil des heures, révélant l’ampleur tragique de l’attaque russe. Selon Kyiv Independent dans un article mis à jour tout au long de la matinée du 22 octobre, une attaque massive de missiles et de drones contre les infrastructures énergétiques à travers l’Ukraine a tué six personnes et blessé au moins 36 autres durant la nuit du 22 octobre. À Kiev, deux personnes avaient été tuées et 21 blessées, tandis que quatre avaient été tuées dans le district de Brovarsky de l’oblast de Kiev, selon les autorités régionales. Dans l’oblast de Zaporizhzhia, au moins 15 civils avaient été blessés, selon le gouverneur Ivan Fedorov. Les frappes étaient étendues — le président Volodymyr Zelensky a déclaré le 22 octobre que la Russie avait également frappé des sites dans les oblasts d’Odessa, Tchernihiv, Dnipropetrovsk, Kirovohrad, Poltava, Vinnytsia, Tcherkassy et Sumy. La plus grande entreprise énergétique privée d’Ukraine, DTEK, a annoncé que des coupures d’électricité d’urgence étaient en place à Kiev, dans l’oblast de Dnipropetrovsk, et a signalé des « dommages importants » aux infrastructures énergétiques dans l’oblast d’Odessa.

Le détail le plus déchirant du bilan humain concernait une famille anéantie dans l’oblast de Kiev. Selon le gouverneur Mykola Kalashnik cité par Kyiv Independent et The Washington Post le 22 octobre, les corps d’une femme née en 1987, d’un enfant de six mois et d’une fille de 12 ans avaient été retrouvés sur le site d’un incendie dans une maison du district de Brovarsky. Il a plus tard déclaré que le corps d’un homme né en 1987 avait également été retrouvé dans le district de Brovarsky. Cette famille — une mère, un père et leurs deux filles — avait été piégée dans leur maison en flammes après qu’une frappe ait déclenché un incendie, selon le chef régional Kalashnyk cité par Halifax CityNews. Dans la capitale elle-même, les résidents de Kiev ont entendu des explosions vers 1h10 du matin heure locale, peu après que les autorités aient émis un avertissement de missile balistique, selon des correspondants de Kyiv Independent sur le terrain. Plusieurs autres séries d’explosions ont commencé environ 30 minutes plus tard. Plusieurs incendies se sont déclarés dans la ville et des ambulanciers ont été dépêchés sur les sites d’attaque. Le maire Vitali Klitschko a signalé des incendies de véhicules et des dommages aux fenêtres et aux cours de certains bâtiments résidentiels, ainsi qu’un incendie dans un immeuble résidentiel de grande hauteur qui a été maîtrisé. De plus, les services d’urgence ont secouru 10 personnes du bâtiment, selon The Guardian dans un article du 22 octobre. Le chef de l’administration militaire de la ville de Kiev, Tymur Tkachenko, a déclaré qu’au total, deux personnes avaient été tuées à Kiev et 21 blessées, dont cinq enfants.

Les cibles prioritaires : infrastructures énergétiques à l’approche de l’hiver

Cette attaque massive n’était pas aléatoire mais faisait partie d’une campagne systématique visant à détruire les capacités énergétiques de l’Ukraine avant l’arrivée de l’hiver rigoureux. Selon le ministre ukrainien de l’Énergie cité par CBC News le 22 octobre, une « attaque combinée massive durant la nuit » sur les infrastructures énergétiques de la nation était en cours tôt mercredi, marquant la dernière tentative de la Russie pour saper le système énergétique de l’Ukraine alors que l’hiver approche. Le chef de l’administration de Kiev, Tymur Tkachenko, a déclaré qu’au moins 18 personnes avaient subi des blessures pendant l’assaut. Le ministère ukrainien de l’Énergie a indiqué que l’attaque avait provoqué des coupures de courant d’urgence dans tout le pays. Des efforts pour réparer les dommages étaient en cours dans la mesure du possible, et l’électricité serait restaurée « dès que possible », ont-ils noté. Selon CNN dans un article du 22 octobre, Ukrenergo, la compagnie énergétique d’État ukrainienne, a annoncé que des coupures de courant d’urgence avaient été mises en œuvre dans la plupart des régions en raison de l’attaque. DTEK, la plus grande entreprise énergétique privée d’Ukraine, a rapporté qu’une de ses installations dans l’oblast d’Odessa avait subi des dommages « significatifs », le personnel énergétique travaillant à restaurer l’électricité.

L’impact sur les installations spécifiques était dévastateur. Selon Reuters dans un article du 21 octobre, un bombardement russe d’infrastructures énergétiques avait coupé l’électricité à des centaines de milliers de personnes dans la région de Tchernihiv du nord de l’Ukraine le mardi, les efforts de réparation ne pouvant commencer en raison de la menace persistante de frappes de drones, a déclaré le ministère ukrainien de l’Énergie. Le ministère a rapporté que la capitale régionale, qui comptait environ 280 000 habitants avant le conflit, et la partie nord de la zone étaient complètement privées d’électricité. Oleksandr Lomako, le maire par intérim de Tchernihiv, a remarqué que Moscou visait à priver les résidents locaux d’électricité et de chauffage à l’approche de l’hiver, selon Reuters. Le ministère de l’Énergie avait accusé la Russie de déployer des drones pour survoler les sites endommagés, obstruant les travaux de réparation et « prolongeant intentionnellement la crise humanitaire ». « Les équipes d’intervention d’urgence dans la région de Tchernihiv ne peuvent pas commencer les efforts de restauration de l’alimentation électrique en raison des assauts continus par les drones russes », avait déclaré le ministère sur Telegram. Cette tactique de harcèlement continu des équipes de réparation représentait une nouvelle dimension de la guerre contre l’infrastructure civile — non seulement détruire les installations énergétiques, mais aussi empêcher activement leur réparation pour maximiser la souffrance de la population.

La nouvelle stratégie russe : ciblage régional et drones équipés de caméras

Ce qui distingue cette vague d’attaques d’octobre 2025 des précédentes campagnes russes contre les infrastructures ukrainiennes, c’est un changement tactique délibéré dans l’approche de Moscou. Selon une analyse publiée par Associated Press et reprise par plusieurs médias dont Military.com le 21 octobre, la crise dans des villes comme Shostka reflète la stratégie changeante de la Russie. En 2022-2023, Moscou lançait des vagues de missiles et de drones à travers le pays pour déstabiliser le réseau national ukrainien. Cette année, elle frappe région par région. Le schéma récent montre des attaques plus lourdes sur les régions de Tchernihiv, Sumy et Poltava, tandis que Kharkiv, Odessa, Mykolaïv et Dnipro font face à des frappes moins fréquentes mais toujours régulières. « Ils n’ont eu aucun succès en frappant l’infrastructure nationale parce qu’elle est maintenant beaucoup mieux protégée et les opérateurs savent comment répondre », a déclaré Oleksandr Kharchenko, directeur du Centre de recherche sur l’énergie, cité par Military.com. « Donc ils ont décidé de se recentrer et de changer de tactiques. » Les régions de première ligne situées à environ 120 kilomètres des combats sont les plus vulnérables, a-t-il ajouté. « Ce sont des attaques contre des civils qui n’ont rien à voir avec la guerre. »

La deuxième innovation tactique russe concerne les drones eux-mêmes. Selon Euronews dans un article du 22 octobre intitulé « La nouvelle stratégie d’assaut énergétique de la Russie pousse l’Ukraine vers un autre hiver de pannes », les attaques sont devenues plus efficaces alors que la Russie lance des centaines de drones, dont certains équipés de caméras qui améliorent le ciblage, submergeant les défenses aériennes ukrainiennes, en particulier dans les régions où la protection est plus faible. Selon Al Jazeera dans une analyse du 21 octobre, la Russie déploie des centaines de drones pour chaque opération, dont beaucoup ont été modifiés pour une vitesse accrue, des vols à plus haute altitude et des plongées abruptes sur les cibles pour échapper à l’interception. De plus, la Russie a mis à jour ses missiles avec des modifications logicielles pour modifier leurs trajectoires de vol et confondre les systèmes de défense aérienne avancés fournis par l’Occident, y compris les Patriots fabriqués aux États-Unis. Selon une analyse du Centre pour la résilience de l’information basé à Londres citée par Al Jazeera, ces modifications ont drastiquement réduit les taux d’interception de 37 pourcent en août à seulement 6 pourcent en septembre. Cette chute spectaculaire du taux d’interception représente un changement de paradigme dans la guerre aérienne au-dessus de l’Ukraine — les défenses qui avaient été largement efficaces pendant l’été 2025 sont soudainement devenues beaucoup moins fiables face aux tactiques russes adaptées.

Le contexte diplomatique : l’annulation du sommet Trump-Poutine

Cette attaque massive est survenue dans un contexte diplomatique particulièrement significatif qui aide à comprendre son timing et son intensité. Selon The Washington Post dans un article du 22 octobre, l’attaque massive de drones et de missiles russes à travers l’Ukraine avait tué au moins cinq personnes le mercredi, ont déclaré les responsables ukrainiens, survenant un jour après que le président américain Donald Trump ait annoncé qu’il reportait sa réunion prévue avec le président russe Vladimir Poutine, exprimant son désir d’éviter ce qu’il qualifiait de « perte de temps ». Selon News18 dans une analyse détaillée publiée le 21 octobre, à peine une semaine auparavant, Trump avait annoncé que lui et Poutine se rencontreraient à Budapest « dans environ deux semaines ». La déclaration était venue après un appel téléphonique de deux heures entre les deux leaders, que Trump avait décrit comme productif et plein de « grands progrès ». Le sommet avait été présenté comme une nouvelle tentative de relancer les négociations au point mort sur la guerre Russie-Ukraine, maintenant dans sa quatrième année. Cependant, le mardi 21 octobre, la Maison Blanche avait confirmé que la réunion n’aurait plus lieu. Les plans pour un dialogue préparatoire en personne entre le secrétaire d’État américain Marco Rubio et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avaient également été abandonnés.

La raison de cette annulation était révélatrice. Selon un porte-parole de la Maison Blanche cité par Unilad le 22 octobre : « Une réunion supplémentaire en personne entre le secrétaire et le ministre des Affaires étrangères n’est pas nécessaire, et il n’y a pas de plans pour que le président Trump rencontre le président Poutine dans un avenir immédiat. » Les préparatifs de la réunion avaient finalement été annulés après que le Kremlin ait mis en suspens une conversation préparatoire entre Lavrov et Rubio. Selon le New York Post dans un article du 21 octobre, la réunion prévue à Budapest entre Trump et Poutine avait été annulée après que la Russie ait rejeté son appel à cesser les hostilités en Ukraine le long des lignes de front existantes. Un responsable familier de la discussion avait indiqué que la conversation téléphonique du lundi entre Rubio et Lavrov avait mis en évidence la réticence du Kremlin à adhérer à la stratégie de paix de Trump. Trump avait révélé la semaine précédente que Rubio dirigerait une délégation américaine de haut niveau pour des discussions en personne avec leurs homologues russes cette semaine, visant à préparer une rencontre directe entre Trump et Poutine à Budapest. Mais selon CNN le 20 octobre, les interactions diplomatiques ne se déroulaient également pas — du moins pour le moment. Une source avait mentionné que Rubio et Lavrov avaient des attentes différentes concernant une résolution potentielle de l’invasion de la Russie en Ukraine. Le message que Moscou envoyait avec cette attaque massive du 21-22 octobre était donc clair : si l’Occident pense que Poutine va céder sous la pression diplomatique, cette pluie de missiles et de drones démontre qu’il reste totalement déterminé à poursuivre la guerre jusqu’à ce qu’il obtienne ses conditions.

Les déclarations officielles : Zelensky appelle à plus de pression sur Moscou

La réaction du président ukrainien Volodymyr Zelensky à cette attaque massive a été à la fois une condamnation de la Russie et un appel urgent à la communauté internationale pour intensifier la pression sur Moscou. Selon CBC News le 22 octobre, Zelensky a déclaré dans un communiqué : « Une autre nuit qui démontre que la Russie ne ressent pas suffisamment de pression pour mettre fin à la guerre. » Il a détaillé que les frappes avaient infligé des dommages à Kiev et Zaporizhzhia ainsi qu’à Odessa, Tchernihiv, Dnipropetrovsk, Kirovohrad, Poltava, Vinnytsia, Zaporizhzhia, et les zones environnantes de Kiev, Tcherkassy et Sumy. Zelensky a appelé l’Union européenne, les États-Unis et les nations du G7 à prendre des mesures contre la Russie. « Il est crucial que le monde ne reste pas silencieux maintenant et qu’il y ait une réponse unifiée aux attaques perfides de la Russie », a-t-il affirmé. Dans une déclaration antérieure publiée sur X selon CNN le 22 octobre, Zelensky avait écrit : « Une autre nuit démontrant que la Russie ne ressent pas suffisamment de pression pour conclure le conflit. » Il avait confirmé que les frappes avaient entraîné six décès et laissé 17 blessés à travers l’Ukraine.

Le président ukrainien a également lié explicitement les attaques au recul de la pression diplomatique sur Poutine. Selon Kyiv Independent dans un article du 21 octobre intitulé « La Russie intensifie les frappes sur le secteur énergétique ukrainien alors que la menace Tomahawk s’estompe, dit Zelensky », le président avait déclaré sur Telegram : « Il y a quelques semaines à peine, Poutine était sous une pression réelle et faisait face à la menace de missiles Tomahawk, et il a immédiatement montré une volonté de revenir à la diplomatie. Mais dès que cette pression s’est relâchée même légèrement, les Russes ont commencé à s’éloigner de la diplomatie et à essayer de retarder le dialogue. » Zelensky avait ajouté que les tactiques de la Russie ne tuent pas seulement des gens mais terrorisent également les civils en utilisant le froid comme arme. Il avait précisé qu’une pression soutenue sur Moscou était le seul moyen d’arrêter la Russie et d’avancer vers la paix. « Seule une portée suffisante de notre défense ramène Poutine à la réalité. Cette guerre doit se terminer — et seule la pression conduira à la paix », avait-il déclaré. Cette formulation révélait la frustration croissante de l’Ukraine face à ce qu’elle perçoit comme l’inconstance et l’incohérence de la pression occidentale sur Moscou — des moments d’intensité suivis de relâchements qui permettent à Poutine de reprendre l’offensive.

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