Aller au contenu

La capitulation ukrainienne comme seule issue acceptable

Lorsque Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, a pris la parole lundi 21 octobre, son message était d’une clarté cristalline — la Russie ne veut pas d’un cessez-le-feu temporaire, elle exige une « paix stable à long terme » qui réponde à toutes ses conditions. Et ces conditions n’ont pas changé depuis les premières heures de l’invasion du 24 février 2022. Lavrov a réitéré que Moscou cherche à éliminer les « causes profondes » du conflit, définies par le Kremlin comme l’expansion de l’OTAN vers l’est et la prétendue « discrimination contre les russophones » en Ukraine — deux narratifs fallacieux utilisés pour justifier l’agression. En substance, la Russie exige que l’Ukraine renonce à sa souveraineté, accepte la neutralité permanente, démantèle ses forces armées, renverse son gouvernement démocratiquement élu et installe un régime fantoche pro-russe. C’est exactement ce que Poutine voulait dès le départ — non pas quelques territoires, mais la destruction complète de l’Ukraine en tant qu’État indépendant capable de choisir son propre destin.

Crimée et quatre régions : le contrôle territorial non négociable

Les exigences territoriales de la Russie sont également restées inchangées. Moscou insiste pour que l’Ukraine reconnaisse la souveraineté russe sur la Crimée — annexée illégalement en 2014 — ainsi que sur les quatre régions partiellement occupées de Donetsk, Louhansk, Zaporijjia et Kherson. Ces quatre régions ont été formellement annexées par la Russie en septembre 2022 lors d’une cérémonie au Kremlin, malgré le fait que Moscou ne contrôle même pas la totalité de ces territoires. La Russie occupe actuellement environ 20% du territoire ukrainien, mais elle revendique la souveraineté sur des zones qu’elle n’a jamais conquises. Et maintenant, malgré les discussions sur une possible « offre » où la Russie céderait quelques petites portions des régions de Kherson et Zaporijjia en échange du contrôle total du Donbass, Peskov a clairement affirmé lundi que « la position de la Russie ne change pas » — autrement dit, Moscou n’a pas renoncé à ses exigences maximalistes sur les cinq régions complètes. Pour Poutine, accepter moins reviendrait à admettre un échec militaire, quelque chose qu’il ne peut absolument pas se permettre politiquement.

Démilitarisation et dénazification : les euphémismes d’un changement de régime

Au-delà des territoires, les exigences russes incluent la démilitarisation et la dénazification de l’Ukraine — deux termes orwelliens qui masquent l’objectif réel : détruire la capacité de l’Ukraine à se défendre et renverser son gouvernement légitime. La « démilitarisation » signifie que l’Ukraine devrait dissoudre ou réduire drastiquement ses forces armées, abandonner ses systèmes de défense, renoncer à toute capacité de résistance militaire — la laissant complètement vulnérable à de futures invasions russes. La « dénazification » est encore plus insidieuse — c’est une attaque directe contre le gouvernement de Zelensky, que Moscou qualifie de « régime nazi » malgré le fait que Zelensky soit juif et que son grand-père ait combattu les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce terme est un prétexte pour exiger le renversement du gouvernement ukrainien et son remplacement par un régime pro-russe obéissant. Poutine l’a dit explicitement au début de l’invasion — il veut installer des « autorités compétentes » à Kiev, c’est-à-dire des marionnettes contrôlées depuis Moscou.

facebook icon twitter icon linkedin icon
Copié!

Commentaires

0 0 votes
Évaluation de l'article
Subscribe
Notify of
guest
0 Commentaires
Newest
Oldest Most Voted
Inline Feedbacks
View all comments
More Content