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L’aveu public de Stephen Miran

Le 15 octobre 2025, lors du forum CNBC Invest, Stephen Miran a prononcé les mots que l’administration Trump redoutait par-dessus tout. Face à un parterre d’investisseurs et d’analystes médusés, le gouverneur de la Réserve fédérale a déclaré sans détour que l’économie américaine était plus faible qu’au cours de l’année précédente. Pas une simple fluctuation. Pas un ralentissement temporaire. Non. Un affaiblissement réel, mesurable, indéniable. Miran a pointé du doigt la détérioration continue du marché du travail durant le premier semestre de l’année, contredisant directement les déclarations triomphales de Trump selon lesquelles l’Amérique jouissait de la meilleure économie de son histoire.

Mais Miran n’en est pas resté là. Il a enfoncé le clou en identifiant les coupables : les incertitudes politiques créées par l’administration elle-même. Les modifications fiscales chaotiques, les guerres commerciales mal gérées, les politiques tarifaires agressives qui ont fait exploser les prix pour les consommateurs. « L’économie n’était pas aussi robuste au premier semestre de l’année comparé à la même période l’année dernière », a-t-il affirmé, selon les rapports du Daily Beast. Chaque mot pesait des tonnes. Chaque syllabe était un coup de poignard dans le dos de Trump. Et Miran savait exactement ce qu’il faisait. Il n’a pas directement nommé le président, mais l’implication était cristalline : les politiques de Trump ont saboté la reprise économique.

Les chiffres qui ne mentent pas

Les données économiques racontent une histoire que la Maison-Blanche tente désespérément d’enterrer. En septembre 2025, une révision catastrophique des chiffres de l’emploi a révélé que les États-Unis avaient créé 911 000 emplois de moins que prévu entre mars 2024 et mars 2025. Cette correction massive — la plus importante depuis des décennies — a provoqué un séisme dans les milieux financiers. Trump a immédiatement blâmé Jerome Powell et la Fed, accusant le président de la banque centrale d’incompétence et de s’appuyer sur des données obsolètes. Mais cette fois, il ne pouvait pas aussi facilement écarter Miran. Parce que Miran était son homme. Son choix. Son représentant au sein de l’institution qu’il déteste le plus.

Les révisions à la baisse ont touché tous les secteurs de l’économie. Les services de loisirs et d’hôtellerie ont perdu 15 000 emplois par mois de plus que rapporté initialement. Les services professionnels et commerciaux ont chuté de 13 000 emplois mensuels supplémentaires. Le commerce de détail a perdu 10 000 postes de plus que prévu. Comme l’a souligné Bradley Saunders, économiste pour Capital Economics basé à Londres, ces révisions généralisées dans les services — le dernier bastion de la croissance de l’emploi — n’augurent rien de bon pour la santé globale du marché du travail. L’économie américaine ne ralentit pas. Elle recule. Et les architectes de cette débâcle refusent de l’admettre.

La détérioration du marché du travail

Miran a également mis en lumière un aspect particulièrement préoccupant : la dégradation continue du marché de l’emploi. « Le marché du travail a continué de se détériorer au premier semestre de l’année », a-t-il déclaré lors de son intervention. Il a attribué une partie de ce déclin aux incertitudes entourant les politiques gouvernementales, notamment ce qu’il a qualifié de plus grande augmentation fiscale de l’histoire. Cette déclaration explosive fait référence aux conséquences imprévues des politiques tarifaires de Trump, qui ont essentiellement fonctionné comme une taxe déguisée sur les consommateurs et les entreprises américaines. Les compagnies ont reporté leurs investissements en attendant de voir comment les choses évolueraient. Résultat : stagnation, licenciements, incertitude généralisée.

Les données du Bureau of Labor Statistics confirment cette tendance alarmante. Le taux de chômage, bien que toujours relativement bas à 4,3 % en août 2025, masque une réalité beaucoup plus sombre. Les demandeurs d’emploi restent sans travail pendant des périodes de plus en plus longues. Il y a maintenant plus de chercheurs d’emploi que de postes disponibles. Les embauches ont ralenti de manière spectaculaire. En juillet 2025, seulement 73 000 emplois ont été créés, un chiffre catastrophique qui a conduit à des révisions à la baisse encore plus sévères pour mai et juin, ramenées respectivement à 14 000 et 19 000 emplois. L’hémorragie est constante, progressive, inéluctable. Et personne à la Maison-Blanche ne semble avoir de plan pour l’arrêter.

 

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