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Vingt défaites sur vingt-deux depuis 1938

Les données historiques sont impitoyables. Brookings établit qu’au cours des 22 dernières élections de mi-mandat depuis 1938, le parti du président a perdu du terrain lors de 20 d’entre elles. Les deux seules exceptions reflètent des circonstances extraordinaires qui ne prévalent manifestement pas aujourd’hui. En 2002, les attaques terroristes du 11 septembre 2001 avaient propulsé l’approbation de George W. Bush à 63 % le jour du scrutin, créant une vague patriotique qui a défié les tendances historiques. En 1998, les républicains avaient tenté en vain de destituer Bill Clinton malgré un taux d’approbation présidentiel de 66 %, provoquant une réaction de sympathie envers le président démocrate. Aucune de ces conditions ne s’applique à Trump en 2025. Il n’a pas bénéficié d’un événement unificateur tragique, et ses taux d’approbation sont catastrophiquement bas, non pas élevés. L’analogie historique la plus pertinente pour Trump n’est pas 2002 ou 1998, mais plutôt 2010 quand Obama a perdu 63 sièges à la Chambre, ou 2018 quand Trump lui-même a perdu 41 sièges lors de son premier mandat.

Le taux d’approbation catastrophique de Trump

Le taux d’approbation présidentiel possède un pouvoir prédictif puissant sur les résultats des mi-mandats. Brookings constate que « au cours des trois dernières décennies, chaque fois que l’approbation nette du président était négative un an avant une élection de mi-mandat, le parti présidentiel a perdu du terrain à la Chambre ». Trump se trouve actuellement dans une position désastreuse : une moyenne non pondérée de sondages récents place son approbation à 45,8 % contre 50,9 % de désapprobation, soit un solde net de -5,1. Une moyenne pondérée tenant compte de la récence et de la qualité des sondages trouve 44,3 % d’approbation contre 52,2 % de désapprobation, un solde net de -7,9. Plus alarmant encore pour les républicains, la position de Trump est particulièrement faible parmi les groupes qui s’étaient déplacés vers lui lors de l’élection présidentielle — seulement 28 % d’approbation parmi les Hispaniques et les indépendants, et 29 % parmi les jeunes adultes de 18 à 29 ans. Ces chiffres présagent une hémorragie électorale en novembre 2026.

La marge républicaine trop mince pour survivre

Brookings souligne une réalité mathématique brutale : les républicains détiennent seulement 220 sièges à la Chambre, deux de plus que le minimum de 218 requis pour la majorité. Cela signifie que les démocrates n’ont besoin de gagner que trois sièges nets pour reprendre le contrôle — un nombre dérisoire selon les standards historiques. L’analyse granulaire siège par siège révèle que 29 sièges républicains sont « en danger à un certain niveau », comparé à 40 pour les démocrates. Mais l’analyse de Brookings des 37 sièges remportés par moins de cinq points en 2024 montre que les démocrates en détiennent 22 contre seulement 15 pour les républicains. Des 32 sièges remportés par une marge de 5 à 9,99 points, les démocrates en tiennent 24 contre huit pour les républicains. Cette distribution des sièges vulnérables favorise massivement les démocrates. Brookings prédit qu’un basculement de 6,5 points vers les démocrates dans le vote national à la Chambre produirait un gain démocrate d’environ 19 sièges et une majorité de 33 (234-201). Même si les républicains gagnent cinq sièges nets grâce au gerrymandering au Texas, un gain démocrate de 14 sièges leur donnerait quand même une majorité de 23 sièges.

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