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Les exigences linguistiques et d’âge supprimées

Pour attirer davantage de candidats, ICE a d’abord éliminé l’exigence de maîtrise de l’espagnol, pourtant cruciale pour un agent chargé d’interroger et d’expulser principalement des hispanophones d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud. Comment un agent peut-il mener un interrogatoire efficace, comprendre les déclarations d’un suspect, ou simplement communiquer avec les personnes qu’il arrête s’il ne parle pas leur langue? Peu importe, apparemment. L’agence a également supprimé la limite d’âge qui exigeait que les recrues aient entre vingt-et-un et quarante ans. Désormais, n’importe qui peut postuler, quel que soit son âge, élargissant théoriquement le bassin de candidats mais soulevant des questions sur la capacité physique de personnes plus âgées à effectuer un travail exigeant sur le terrain. Ces changements témoignent d’une urgence désespérée, d’une agence prête à accepter n’importe qui pour atteindre ses objectifs numériques, sans se soucier de l’impact sur la qualité des opérations ou la sécurité publique.

La formation réduite à quarante-sept jours symboliques

La durée de la formation à l’académie a été drastiquement réduite de treize semaines à seulement six semaines, soit quarante-sept jours. Ce chiffre n’a pas été choisi pour des raisons pédagogiques ou opérationnelles, mais pour une raison purement symbolique : Donald Trump est le quarante-septième président des États-Unis. Trois responsables ont confirmé à The Atlantic que cette durée ridicule a été sélectionnée uniquement pour créer un lien symbolique avec la présidence de Trump, transformant la formation des agents fédéraux en un exercice de culte de la personnalité. En moins de sept semaines, les nouvelles recrues doivent apprendre le Quatrième Amendement qui régit les perquisitions et saisies, la loi sur l’immigration et la nationalité, les techniques d’arrestation, le maniement des armes à feu, et les procédures opérationnelles. C’est une formation qui prenait auparavant cinq mois, compressée dans un délai si court qu’elle garantit pratiquement l’échec de nombreux candidats et la formation inadéquate de ceux qui réussissent.

Les entretiens en personne éliminés

Dans une décision stupéfiante, ICE a éliminé les entretiens en personne pour les candidats, s’appuyant uniquement sur des vérifications de dossiers et des processus virtuels. Les nouvelles recrues sont désormais assermentées par vidéoconférence plutôt qu’en personne, avec la promesse que leurs vérifications d’antécédents seront complétées « plus tard ». Cette approche garantit pratiquement que des individus problématiques se glissent à travers les mailles du filet. Comment évaluer l’aptitude d’une personne à porter une arme, à exercer un pouvoir coercitif sur d’autres êtres humains, à représenter l’autorité fédérale, sans jamais la rencontrer face à face? Les responsables des ressources humaines d’ICE, submergés par le volume de candidatures, prennent des raccourcis dangereux qui auront des conséquences réelles sur le terrain. Un ancien haut responsable d’ICE a déclaré à CNN : « Les RH ne sont pas équipées pour un recrutement massif. Il n’y a pas de personnel de soutien pour aider. » Même la FEMA a dû prêter du personnel pour aider ICE à traiter le déluge de candidatures.

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