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Une croisade anti-vaccin de longue date

Le Tylenol n’est qu’un chapitre dans la longue guerre que RFK Jr. mène contre la médecine conventionnelle. Sa véritable obsession, celle qui définit toute sa carrière d’activiste pseudo-scientifique, concerne les vaccins. Depuis des décennies, il promeut l’idée complètement discréditée que les vaccins causent l’autism, s’appuyant sur une étude frauduleuse de 1998 menée par Andrew Wakefield — un médecin britannique qui a depuis été radié pour avoir falsifié ses données. Cette étude a été rétractée, ses conclusions ont été démenties par des centaines d’autres recherches impliquant des millions d’enfants à travers le monde, mais RFK Jr. refuse obstinément d’abandonner ce récit. Pourquoi ? Parce que cela alimente son identité publique de « lanceur d’alerte » courageux qui défie le consensus médical corrompu.

Maintenant qu’il occupe le poste de secrétaire à la Santé, ses croyances anti-vaccins ne sont plus de simples opinions marginales — elles deviennent la politique officielle du gouvernement américain. En juin 2025, il a limogé tout le Comité consultatif sur les pratiques d’immunisation du CDC, remplaçant ses membres par des personnes triées sur le volet, dont plusieurs sceptiques notoires des vaccins. Il a forcé le départ du Dr Peter Marks, responsable de la FDA qui avait supervisé l’Operation Warp Speed sous la première administration Trump et qui avait joué un rôle crucial dans l’approbation rapide mais rigoureuse des vaccins COVID-19. Dans sa lettre de démission dévastatrice, le Dr Marks a écrit : « Il est devenu clair que la vérité et la transparence ne sont pas désirées par le secrétaire, mais plutôt il souhaite une confirmation servile de sa désinformation et de ses mensonges. »

Une épidémie de rougeole pendant qu’il tergiverse

Les conséquences de cette hostilité envers les vaccins ne sont pas théoriques — elles tuent déjà. En 2025, les États-Unis font face à la pire épidémie de rougeole depuis des décennies, avec plus de mille cas confirmés et au moins deux décès d’enfants non vaccinés. La rougeole, cette maladie que nous avions pratiquement éliminée grâce au vaccin ROR (rougeole-oreillons-rubéole), est de retour parce que les taux de vaccination ont chuté suite à des années de désinformation — désinformation que RFK Jr. a activement propagée. Et comment répond-il maintenant qu’il a le pouvoir de stopper cette épidémie ? Il refuse de recommander fermement la vaccination, malgré le fait que le vaccin ROR est efficace à 97% pour prévenir la maladie. Au lieu de cela, il promeut des traitements non prouvés comme la vitamine A à haute dose, ce qui a entraîné des lésions hépatiques graves chez certains enfants au Texas qui ont reçu ces doses massives.

L’American Public Health Association, dans une déclaration sans précédent publiée en avril 2025, a appelé RFK Jr. à démissionner ou à être licencié, le qualifiant de « danger pour la santé publique ». L’organisation a dressé une liste accablante de ses actions : réduction drastique du personnel des agences fédérales de santé, retrait de 11 milliards de dollars de financement approuvé pour les départements de santé locaux et étatiques (au moment même où ils en avaient le plus besoin pour gérer l’épidémie de rougeole), arrêt de la recherche au NIH axée sur la prévention des futures épidémies, et embauche d’anti-vaccins connus pour diriger des études visant à saper la science établie autour du vaccin ROR. Chacune de ces décisions affaiblit la capacité de l’Amérique à protéger la santé de ses citoyens, et chacune reflète l’idéologie personnelle de RFK Jr. plutôt que des preuves scientifiques solides.

Le COVID-19 et les théories du complot raciales

Si vous pensiez que les affirmations de RFK Jr. sur les vaccins et le Tylenol étaient déjà assez choquantes, attendez d’entendre ce qu’il a dit sur le COVID-19. En juillet 2023, il a été enregistré lors d’un dîner affirmant que le virus COVID-19 avait été « conçu pour cibler les Caucasiens et les Noirs », tandis que « les Chinois et les Juifs ashkénazes » étaient « les plus immuns ». Il a poursuivi en prétendant que le gouvernement américain avait investi « des centaines de millions de dollars dans des microbes ciblés ethniquement » et que des laboratoires en Ukraine collectaient de l’ADN russe et chinois pour « cibler les gens par race ». Ces déclarations ne sont pas seulement factuellement fausses — elles sont dangereusement proches de théories antisémites et racistes qui ont historiquement été utilisées pour justifier des persécutions.

Aucune preuve scientifique ne soutient l’idée que le COVID-19 a été conçu pour cibler ou épargner des groupes ethniques spécifiques. Les différences dans les taux d’infection et de mortalité entre populations s’expliquent par des facteurs socio-économiques bien documentés — accès aux soins de santé, conditions de logement surpeuplées, emplois exposés, comorbidités préexistantes liées aux inégalités systémiques — pas par une quelconque susceptibilité génétique orchestrée. Mais RFK Jr. préfère les explications complotistes spectaculaires aux réalités sociologiques banales. Et maintenant, cet homme qui propage des théories du complot dignes des recoins les plus sombres d’Internet occupe l’un des postes les plus puissants en matière de santé publique au monde. Laissez cette réalité s’imprégner un instant.

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