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Le 26 septembre : le jour où tout a basculé

Le 26 septembre 2025, c’était un samedi ordinaire à Broadview. Des centaines de manifestants se sont rassemblés devant le centre de traitement d’ICE, déterminés à bloquer les mouvements, à marquer par leur présence la contestation absolue du système d’immigration. Kat Abughazaleh était là, dans la masse, peau contre peau avec d’autres corps protestataires. Un agent fédéral, au volant d’un véhicule gouvernemental, s’apprêtait à quitter les lieux. Les manifestants l’ont encerclé.

Selon l’acte d’inculpation, les accusés ont « frappé agressivement » sur les vitres et la carrosserie, ont « poussé contre le véhicule » pour le ralentir, ont « gravé un message dans le corps du véhicule, spécifiquement le mot « PIG » ». Le rétroviseur a volé en éclats. Le pare-brise arrière a été brisé. L’agent a dû rouler «à une vitesse extrêmement lente pour éviter de blesser l’un des conspirateurs». C’était calculé, organisé, selon les procureurs. Pour les manifestants, c’était la manifestation pure de la rage collective.

Les co-accusés : une coalition démocrate sous le feu

Kat Abughazaleh n’est pas seule dans le box des accusés. Cinq autres figures de la vie politique progressiste de Chicago ont été inculpées : Michael Rabbitt, représentant démocrate du 45e district ; Catherine Sharp, candidate au conseil des commissaires du comté de Cook et assistante d’un alderman ; Brian Straw, administrateur du village d’Oak Park ; Andre Martin et Joselyn Walsh. C’est une décapitation. Ce n’est pas une personne qu’on vise, c’est un mouvement entier, une coalition politique montante, une structure d’opposition.

Chacun d’eux risque des accusations graves : entrave aux agents fédéraux, conspiration pour les blesser, perturbation de l’accomplissement de leurs devoirs. Les peines potentielles sont élevées. La stratégie est claire : frapper fort, frapper large, démontrer que nul n’est au-dessus des lois fédérales, même pas les candidats, même pas les élus locaux.

Les vidéos : preuve de culpabilité ou témoignage de résistance ?

Les éléments de preuve reposent largement sur des vidéos de ce qui s’est déroulé ce jour-là. Abughazaleh elle-même a partagé des vidéos plus tôt dans le mois, montrant les agents d’ICE en train de brutaliser les manifestants. Le 19 septembre, elle a documenté sa propre chute au sol, l’impact du gaz lacrymogène, la violence brute. Ces vidéos, destinées à montrer l’excès fédéral, sont maintenant des pièces à conviction. Ironie cruelle, les manifestants qui documentaient la répression se retrouvent eux-mêmes documentés, leurs actes enregistrés, réutilisés contre eux.

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