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Quand l’antisémitisme se déguise en critique politique

Voilà le tour de prestidigitation que les propagandistes modernes ont perfectionné : prendre une théorie antisémite classique, l’enrober dans un langage de politique étrangère, et soudain ça devient une simple « question légitime ». Ça s’appelle l’antisémitisme détourné. Il fonctionne parce que la majorité des gens ne reconnaissent pas les tropes anciens sous leur costume moderne.

La théorie selon laquelle les juifs contrôlent les gouvernements n’est pas nouvelle. Elle remonte à des siècles. Elle a justifié les pogroms. Elle a justifié les massacres. Elle a justifié l’Holocauste. Et maintenant, en 2025, un étudiant américain la réutilise, légèrement modifiée : « Pourquoi les juifs nous contrôlent-ils? Pourquoi forcent-ils notre gouvernement à soutenir Israël ? » C’est la même accusation, maquillée pour 2025.

Et la réaction de Vance a envoyé un message clair : au sein de l’administration Trump, ce n’est pas un problème disqualifiant. Ce n’est même pas un problème qui mérite une correction. C’est juste un point de vue parmi tant d’autres. C’est la normalisation de l’antisémitisme, étape par étape, silence après silence.

Le contexte : Turning Point USA et l’érosion des normes

L’événement s’est déroulé à Turning Point USA, l’organisation fondée par Charlie Kirk, décédé le 10 septembre 2025 (abattu par un sniper pendant une allocution à l’Université d’État de la Vallée de l’Utah). L’organisation est une machine de mobilisation conservatrice pour les jeunes américains. Elle est influente. Elle est omniprésente sur les campus. Et ces dernières années, elle a accueilli une rhétorique de plus en plus permissive concernant le Moyen-Orient et les juifs.

Charlie Kirk lui-même n’était pas pro-Israël au même titre que des néoconservateurs traditionnels. Dans les années récentes, Turning Point USA a commencé à accueillir des critiques plus radicales de la politique américaine au Moyen-Orient. L’organisation a donné une plateforme à des figures controversées. Elle a organisé des événements où la rhétorique pro-Gaza dominait. Et maintenant, avec Kirk décédé et la présidence passée à d’autres, l’organisation semble encore plus poreuse aux influences anti-Israël.

JD Vance et le choix de la complicité

Mais ce n’est pas principalement sur Turning Point USA que doit peser le blâme. C’est sur JD Vance. Lui, c’est le vice-président des États-Unis. Il a du poids. Il a des responsabilités. Il a une plateforme. Et il a choisi d’utiliser cette plateforme pour esquiver une question antisémite plutôt que de la confronter.

Ce n’est pas la première fois que Vance montre une certaine… permissivité envers l’antisémitisme. En septembre 2024, il a refusé de critiquer Tucker Carlson pour avoir donné une plateforme à un révisionniste de l’Holocauste. La campagne de Vance a dit qu’il ne croyait pas à la « culture d’annulation » et qu’il ne partageait pas les vues de Carlson. Mais il n’a pas non plus dénoncé Carlson. Il a choisi le silence. Et maintenant, dix mois plus tard, il fait la même chose à nouveau.

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