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Chicago, New York, Los Angeles : les villes sanctuaires deviennent des champs de bataille

Au cours des dix derniers mois de 2025, les villes progressistes américaines ont été transformées en zones de contrôle migratoire sans précédent. Chicago. New York. Los Angeles. Des villes qui avaient établi le statut de « ville sanctuaire » pour protéger les migrants se retrouvent maintenant assiégées par l’ICE et la Border Patrol. Les vidéos montrent ce qu’aucun mot ne peut vraiment capturer : des agents fédéraux masqués, équipés comme des militaires, défonçant des portes à l’aube, arrachant des gens de leurs lits, les jetant violemment au sol.

Une mère jeune. Un père travaillant. Des enfants témoins de cette violence d’État. C’est la réalité quotidienne dans des quartiers qui, jadis, pensaient avoir établi une limite au pouvoir fédéral. Qu’aucune limite n’existe plus devient évident chaque jour. Les gouverneurs démocrates protestent. Le gouverneur du Illinois, Pritzker, a comparé les opérations de Trump à l’Allemagne nazie. Mais les comparaisons historiques ne stopent pas les raids. Elles ne font que les amplifier, comme si Trump voyait chaque critique comme une permission tacite d’intensifier.

De 290 000 à 1 million : l’escalade des objectifs de déportation

L’administration Trump visait initialement entre 290 000 et 320 000 expulsions sur cinq ans. Pas assez, a décidé Trump. Alors en 2025, l’objectif a été révisé à la hausse : 1 million de déportations annuelles. Et maintenant? Même cet objectif semblé insuffisant à Trump, qui demande aux services de faire plus, d’aller plus loin, de repousser les frontières du juridiquement possible (et du humanement acceptable).

Mais voici le problème : même avec ce arsenal de ressources sans précédent, même avec les 170 milliards investis, même avec 10 000 agents supplémentaires, l’administration ne peut atteindre ses objectifs à cause d’une chose simple : la réalité physique. On ne peut expulser que ce qu’on peut attraper. On ne peut arrêter que ce qu’on peut localiser. Et quelque chose d’horrible commence à devenir apparent : Trump demande maintenant non seulement d’accélérer les expulsions, mais de contourner le système judiciaire lui-même pour les rendre possibles.

Les obstacles légaux qui deviennent des ennemis à vaincre

Trump blâme les juges. Il blâme le système judiciaire. Il suggère que la Constitution elle-même est un obstacle à surmonter — une phrase qui résonne avec une tonalité fasciste non dissimulée pour ceux qui savent écouter. Nombreux sont les juges qui ont, en effet, bloqué certaines expulsions pour manque de procédure régulière, pour violation des droits constitutionnels, pour le respect du due process. Et Trump les considère comme des ennemis.

Cette mentalité représente un tournant critique. Quand un président regarde les cours de justice non comme une institution contrapesante mais comme un obstacle politique à éliminer, on franchit une ligne démocratique majeure. Trump ne dit pas simplement : « Nous devons être plus agressifs ». Il dit : « Les juges nous retiennent ». Et l’implication est claire : trouver un moyen de contourner les juges. De rendre la justice un accessoire au pouvoir exécutif plutôt qu’une véritable limite.

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