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Un Obama transformé par la réalité

Pendant des années, Barack Obama s’est tenu en retrait. Les anciens présidents, c’est ainsi qu’on les imagine : discrets, sages, éloignés de la mêlée quotidienne. Mais il y a quelque chose qui s’est cassé chez lui. « Il est difficile de savoir par où commencer, car chaque jour cette Maison Blanche nous offre une nouvelle dose d’anarchie, de négligence et de mesquinerie, et tout simplement de folie, » a-t-il déclaré à Norfolk, en Virginie, devant Abigail Spanberger, candidate démocrate au poste de gouverneur. Remarquez bien cette phrase. Elle n’est pas anodine. Elle dit tout. Elle exprime l’impuissance face à l’inévitable, la frustration de celui qui avait prévenu le pays et qui voit ses pires craintes se concrétiser. « Je l’admets, » poursuit-il, « c’est encore pire que ce que j’avais prévu. Mais je vous avais avertis. » Il y a une forme de tragédie grecque dans ces mots. L’ancien maître du jeu observe le chaos qu’il prédisait, impuissant à le stopper, sentant chaque jour qui passe comme une seconde chance perdue.

Neuf mois de folie débridée

Neuf mois. C’est peu et c’est énorme à la fois. Suffisant pour transformer un pays, pour réécrire ses règles, pour briser ses garde-fous. Et c’est exactement ce que Trump a fait, selon Obama. L’économie américaine ? Elle fonctionne très bien. Mais pas pour vous. « L’économie s’est certainement améliorée pour Trump et sa famille, » lance Obama avec une ironie cinglante. Les familles ordinaires, elles, paient le prix. « Pour les familles ordinaires, les coûts n’ont pas baissé, ils ont augmenté, à cause de cette politique tarifaire chaotique, » affirme l’ex-président. Les droits de douane imposés par Trump écrasent le portefeuille des Américains moyens, tandis que les milliardaires deviennent plus riches. C’est un double sentiment de trahison : celle du républicain qui avait promis de défendre les ouvriers, celle de la démocratie elle-même, sacrifiée sur l’autel de l’enrichissement personnel.

Les symboles de la décadence blanche de la Maison Blanche

Mais Obama ne s’arrête pas aux questions économiques. Il se laisse porter par une rage qui monte, qui enfle, qui devient palpable. Il décrit la Maison Blanche elle-même comme un temple dédié au culte de la vanité présidentielle. « Il a pavé le Rose Garden pour que les gens ne se salissent pas les chaussures, il a plaqué d’or le Bureau ovale, et il a construit un ballroom de 300 millions de dollars, » énumère Obama comme une liste de crimes contre le goût et la décence. Le Rose Garden : ce jardin historique, symbole de la beauté et de la nature au cœur du pouvoir, rasé pour devenir un pâle reflet du Mar-a-Lago de Palm Beach. Un ballroom à 300 millions de dollars. Pensez à ce que cela signifie. Pensez aux écoles qui manquent de budget, aux routes qui s’effondrent, aux villes qui crient famine. Et imaginez le luxe érigé au cœur du pouvoir. C’est plus qu’un excès de richesse. C’est un symbole violent de l’indifférence aux souffrances du peuple.

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