37 jours sans gouvernement fonctionnel
Le 1er octobre 2025, à minuit et une minute, les États-Unis sont entrés dans un shutdown brutal. Faute d’accord budgétaire entre républicains et démocrates au Congrès, toutes les dépenses publiques non essentielles ont été suspendues. Les services fédéraux se sont arrêtés net. Quelque 750 000 fonctionnaires ont été placés en congé forcé ou contraints de travailler sans salaire. Les parcs nationaux ont fermé. Les agences de régulation ont cessé leurs inspections. Les projets de recherche scientifique ont été gelés. Et au fil des jours, des semaines, la situation s’est aggravée. Le 5 novembre, le shutdown atteignait son 37e jour, pulvérisant le précédent record établi en 2019 lors du premier mandat de Trump—un shutdown de 35 jours qui avait déjà traumatisé le pays. Cette fois, Trump a battu son propre record, accomplissant l’exploit sombre d’avoir provoqué les deux plus longues paralysies gouvernementales de l’histoire des États-Unis.
Des millions d’Américains privés de revenus
Les conséquences humaines ont été dévastatrices. Des centaines de milliers de fonctionnaires fédéraux ont été privés de salaire pendant plus d’un mois, incapables de payer leur loyer, leurs factures médicales, leurs prêts étudiants. Beaucoup ont dû recourir aux banques alimentaires, aux prêts d’urgence, à la charité de leurs voisins. Dans le nord de la Virginie, région qui concentre une énorme population de travailleurs fédéraux, les familles ont sombré dans l’angoisse financière. Selon un sondage de sortie des urnes de CNN en Virginie, plus d’un cinquième des électeurs avaient quelqu’un dans leur foyer travaillant pour le gouvernement fédéral ou comme contractant—et parmi eux, 63% ont voté pour la démocrate Abigail Spanberger. Le shutdown n’était pas une abstraction politique pour ces gens: c’était une catastrophe personnelle, une injustice vécue dans la chair, dans le compte bancaire, dans l’impossibilité de nourrir ses enfants.
Menaces sur les allocations alimentaires
Trump a poussé la cruauté jusqu’à un niveau inédit. Le 5 novembre, dans un message publié sur Truth Social, il a menacé de supprimer les allocations alimentaires du programme SNAP (anciennement appelé «food stamps») tant que les «démocrates radicaux de gauche» ne rouvriront pas le gouvernement. Cette déclaration a provoqué un tollé immédiat. Des millions d’Américains, les plus pauvres, les plus vulnérables, dépendent de SNAP pour se nourrir. Menacer de leur couper cette aide en plein shutdown, c’était franchir une ligne rouge morale. Karoline Leavitt, porte-parole de la Maison-Blanche, a tenté de corriger le tir quelques heures plus tard, affirmant que l’administration respectait les ordres judiciaires et distribuerait des paiements partiels en novembre. Mais le mal était fait: Trump avait montré jusqu’où il était prêt à aller pour gagner une guerre politique—même si cela signifiait affamer les Américains les plus démunis.
Les démocrates balaient tout sur leur passage
Virginie: Spanberger écrase les républicains
En Virginie, l’une des élections les plus surveillées du pays, la démocrate Abigail Spanberger a remporté le poste de gouverneur avec une marge confortable. Ancienne représentante au Congrès, Spanberger a fait campagne sur les thèmes de la stabilité, de la compétence gouvernementale, et de la protection des travailleurs fédéraux. Son message a résonné puissamment dans le nord de la Virginie, où des centaines de milliers de fonctionnaires fédéraux vivent et travaillent. Ces comtés—Fairfax, Loudoun, Prince William—ont basculé massivement vers les démocrates, donnant à Spanberger une victoire écrasante. Le shutdown était au coeur de cette élection. Les électeurs virginiens ont vu leurs voisins, leurs amis, leurs familles souffrir à cause d’une guerre politique orchestrée par Trump, et ils ont puni les républicains pour ça.
New Jersey: Murphy triomphe à nouveau
Au New Jersey, le gouverneur démocrate sortant Phil Murphy a été réélu sans difficulté, écrasant le républicain Jack Ciattarelli. Trump avait soutenu Ciattarelli, mais n’avait pas fait campagne activement pour lui—un signe que même le président savait que cette course était perdue d’avance. Murphy a fait campagne sur son bilan de gestion prudente, de protection des services publics, et d’opposition ferme aux politiques trumpiennes. Les électeurs du New Jersey, un État traditionnellement démocrate mais avec des poches républicaines importantes, ont massivement rejeté le message républicain. Le shutdown a joué un rôle majeur: même dans un État où la population fédérale est moins concentrée qu’en Virginie, les gens ont compris que la paralysie gouvernementale affectait tout le monde—retards dans les services, chaos dans les aéroports, incertitude économique.
New York: Mamdani, le socialiste qui défie Trump
À New York, l’élection mayoral a pris une dimension presque surréaliste. Zohran Mamdani, un socialiste démocrate de 34 ans, a remporté la mairie de la plus grande ville des États-Unis. Trump, dans un geste désespéré de dernière minute, avait appelé les New-Yorkais à voter pour Andrew Cuomo, l’ancien gouverneur déchu qui se présentait comme indépendant après avoir perdu la primaire démocrate. Ce soutien à un démocrate, même dissident, montrait à quel point Trump était paniqué à l’idée qu’un socialiste prenne le contrôle de New York. Mais ça n’a servi à rien. Mamdani a gagné largement, portant un programme radical de gratuité des bus, de gel des loyers, et de taxation massive des riches. Le shutdown n’était pas la seule raison de sa victoire, mais il a créé un climat de colère anti-républicaine qui a bénéficié à tous les candidats démocrates, même les plus à gauche.
L'aveu de Trump devant les sénateurs
«Un facteur important, négatif pour les républicains»
Mercredi matin, lors d’un petit-déjeuner avec les sénateurs républicains à la Maison-Blanche, Trump a fait une déclaration qui a stupéfié ses interlocuteurs. «Je pense, si vous lisez les sondeurs, que le shutdown a été un facteur important. Négatif pour les républicains, et c’était un facteur important», a-t-il déclaré, selon plusieurs personnes présentes. C’était un changement radical de ton. Pendant des semaines, Trump avait insisté sur le fait que le shutdown ne faisait mal qu’aux démocrates, que c’était eux qui allaient être punis par les électeurs. Il avait refusé de négocier, affirmant que les démocrates finiraient par céder. Mais les résultats électoraux ont fracassé cette illusion. Trump a été forcé d’admettre la vérité: le shutdown avait détruit les républicains, pas les démocrates.
«Je n’étais pas sur le bulletin de vote»
Mais Trump, incapable d’assumer pleinement la responsabilité, a immédiatement cherché à se distancer de la défaite. Il a affirmé que les sondeurs disaient aussi que le fait qu’il ne soit «pas sur le bulletin de vote» était le facteur le plus important—suggérant que si lui-même avait été candidat, les républicains auraient gagné. «Et ils disent que je n’étais pas sur le bulletin de vote était le plus grand facteur, mais je ne sais pas ça. Mais j’étais honoré qu’ils aient dit ça», a-t-il déclaré. C’est une logique tordue, typique de Trump: même dans la défaite, il trouve un moyen de se glorifier. Si les républicains ont perdu, c’est parce qu’il n’était pas là pour les sauver. Donc, en réalité, c’est une victoire pour lui, d’une certaine manière. Cette gymnastique mentale ne trompe personne, mais elle permet à Trump de préserver son ego fragile face à une réalité humiliante.
Appels à éliminer le filibuster
Face à cette débâcle, Trump a intensifié sa pression sur les sénateurs républicains pour qu’ils éliminent le filibuster au Sénat—la règle qui exige 60 votes pour faire passer la plupart des lois, forçant ainsi une certaine coopération bipartisane. Trump veut que les républicains abolissent cette règle, permettant ainsi de rouvrir le gouvernement et d’imposer l’agenda républicain avec une simple majorité. Mais la plupart des sénateurs républicains refusent catégoriquement cette idée, craignant qu’elle ne revienne les hanter lorsque les démocrates reprendront le contrôle du Sénat. «C’est possible que vous ne fassiez pas ça, et je vais respecter vos souhaits», a déclaré Trump aux sénateurs. «Vous êtes des gens très intelligents. Mais je pense que c’est une erreur monumentale. Ce serait une erreur tragique, en fait.» Dans une vidéo publiée mercredi soir, Trump a insisté: «Ceci est beaucoup plus grand que le shutdown. C’est la survie de notre pays.» Mais personne ne le suit sur ce terrain. Même ses alliés les plus proches au Sénat refusent de détruire une règle centenaire pour sauver la peau politique de Trump.
Chaos dans les aéroports et menaces sur l'aviation
FAA menace de fermer des espaces aériens
Le secrétaire aux Transports Sean Duffy a averti mardi d’un «chaos de masse» dans les aéroports américains si le shutdown se poursuivait. Avec des milliers de contrôleurs aériens travaillant sans salaire ou placés en congé forcé, la FAA (Federal Aviation Administration) a annoncé qu’elle pourrait être contrainte de fermer certaines zones de l’espace aérien américain, de réduire le trafic dans 40 aéroports majeurs, et d’annuler massivement des vols. «Vous allez voir du chaos, vous allez voir des retards de vols, vous allez voir des annulations massives», a déclaré Duffy. Il a accusé les démocrates de perpétuer un «shutdown insensé», une rhétorique qui a immédiatement été retournée contre lui: les démocrates ont souligné que c’est Trump qui refuse de négocier, pas eux.
Contrôleurs aériens au bord de la rupture
Les contrôleurs aériens, qui assurent la sécurité de millions de passagers chaque jour, sont en train de craquer. Travailler sans salaire pendant plus d’un mois, tout en maintenant une vigilance absolue sur des écrans radar où la moindre erreur peut provoquer une catastrophe, c’est psychologiquement et physiquement insoutenable. Plusieurs syndicats de contrôleurs ont appelé à une action collective, voire à une grève—bien que les contrôleurs aériens soient légalement interdits de faire grève aux États-Unis depuis que Reagan a licencié en masse les grévistes en 1981. Mais la colère monte, et personne ne sait combien de temps le système peut tenir avant qu’il n’y ait un incident grave.
Impact économique massif
Au-delà de la sécurité, le shutdown a des conséquences économiques catastrophiques. L’industrie aérienne, les hôtels, le tourisme, les restaurants—toute l’économie de service qui dépend des déplacements aériens—subit des pertes massives. Des vols annulés, c’est des réunions d’affaires reportées, des vacances gâchées, des conventions annulées. Selon certaines estimations, le shutdown coûte à l’économie américaine plusieurs milliards de dollars par semaine. Et plus il dure, plus les dégâts s’accumulent. Des entreprises commencent à licencier. Des contrats sont suspendus. L’incertitude économique freine les investissements. Trump prétend que tout cela finira par forcer les démocrates à céder, mais les électeurs ne voient pas les choses de cette façon: ils voient un président qui sacrifie le pays pour une bataille idéologique.
Les démocrates galvanisés refusent de céder
Validation de leur stratégie de résistance
Pour les démocrates, les résultats électoraux du 4 novembre sont une validation éclatante de leur stratégie. Depuis le début du shutdown, ils ont maintenu une ligne dure: pas de réouverture du gouvernement sans extension des subventions pour l’Affordable Care Act (Obamacare), qui expirent prochainement et dont dépendent des millions d’Américains pour leur assurance santé. Trump et les républicains ont refusé, exigeant que les démocrates votent d’abord pour rouvrir le gouvernement, et qu’on négocie ensuite. Les démocrates ont tenu bon, malgré la pression énorme de voir des fonctionnaires souffrir. Et maintenant, ils ont été récompensés: les électeurs leur ont donné raison. Ils ont puni les républicains, pas les démocrates.
Pression croissante pour tenir jusqu’au bout
Après les victoires électorales, de nombreux groupes alliés des démocrates—syndicats, organisations progressistes, mouvements de justice sociale—ont appelé les élus démocrates à ne pas céder. «C’est le moment de tenir bon», a déclaré un responsable syndical. «Les électeurs nous ont donné un mandat clair: ils veulent que nous défendions les services publics et les protections de santé, pas que nous capitulions devant Trump.» Certains démocrates, en particulier ceux venant d’États où la population fédérale est importante, subissent des pressions inverses: leurs électeurs veulent que le shutdown se termine immédiatement, peu importe les concessions nécessaires. Mais la majorité des démocrates au Sénat semblent déterminés à continuer la bataille, confiants que Trump finira par craquer sous le poids de la pression publique.
Trump refuse toujours de négocier
Le problème, c’est que Trump refuse catégoriquement de rencontrer les démocrates pour négocier. Il insiste qu’ils doivent d’abord rouvrir le gouvernement, et qu’ensuite, peut-être, il acceptera de discuter. Cette position est intenable. Les démocrates n’ont aucune raison de faire confiance à Trump: ils savent qu’une fois le gouvernement rouvert, Trump n’aura plus aucune incitation à négocier sur l’Obamacare. Le blocage est donc total. Aucune des deux parties ne bouge. Et pendant ce temps, le pays continue de souffrir. Certains observateurs politiques parlent d’une «impasse historique», d’autres d’une «crise constitutionnelle». Liam Donovan, stratège républicain, a déclaré à Politico: «Les républicains ne demandent rien, donc pour eux c’est un choix entre changer les règles ou aider les démocrates à trouver une sortie. Le résultat d’hier permet théoriquement aux démocrates de déclarer victoire et de mettre fin à tout ça selon leurs propres termes, mais le succès rend la chorégraphie de toute résolution beaucoup plus délicate.»
Sondages catastrophiques pour Trump
52% blâment Trump et les républicains
Un sondage NBC News publié dimanche dernier a révélé que 52% des électeurs tiennent Trump et les républicains responsables du shutdown, contre seulement 42% qui blâment les démocrates. C’est un écart significatif, et il explique en grande partie les résultats électoraux. Les électeurs américains, dans leur majorité, ont compris que c’est Trump qui a provoqué et prolongé cette crise, pas les démocrates. Trump, pendant des semaines, a tenté de faire croire le contraire, tweetant sans relâche que les démocrates étaient responsables, que c’était leur shutdown, pas le sien. Mais les électeurs ne sont pas dupes. Ils savent qui est au pouvoir. Ils savent qui refuse de négocier. Et ils ont jugé en conséquence.
Érosion du soutien républicain
Plus inquiétant encore pour Trump, le soutien parmi la base républicaine commence à s’effriter. Plusieurs sondages montrent que même les électeurs républicains commencent à exprimer leur frustration face au shutdown. Beaucoup d’entre eux travaillent dans le secteur public, ou connaissent quelqu’un qui y travaille. Ils voient l’impact concret de la paralysie gouvernementale sur leur vie quotidienne. Et même s’ils soutiennent généralement Trump, ils commencent à se demander si cette bataille en vaut vraiment la peine. Des éditorialistes conservateurs, des animateurs de talk-shows de droite, commencent à critiquer publiquement la stratégie de Trump. «C’est un désastre politique», a déclaré un commentateur sur Fox News. «Nous perdons cette bataille, et nous devons trouver une sortie.»
Impact sur les midterms de 2026
Les démocrates voient déjà plus loin. Ils considèrent que le shutdown et les victoires électorales du 4 novembre sont un prélude aux élections de mi-mandat de 2026, où tous les sièges de la Chambre des représentants et un tiers du Sénat seront en jeu. Si le shutdown se poursuit encore plusieurs semaines, ou si Trump provoque une nouvelle crise budgétaire plus tard, les démocrates sont convaincus qu’ils pourront reconquérir la Chambre et peut-être même le Sénat. «Les électeurs ont envoyé un message clair», a déclaré un stratège démocrate. «Ils en ont assez du chaos, des crises fabriquées, de l’incompétence. Trump nous donne un cadeau politique énorme, et nous allons l’exploiter jusqu’au bout.» Pour Trump, c’est un cauchemar: non seulement il perd des élections maintenant, mais il risque de perdre le contrôle du Congrès dans dix-huit mois, ce qui rendrait le reste de son mandat totalement paralysé.
Vers une sortie de crise impossible?
Négociations au Sénat dans l’impasse
Des discussions bipartisanes au Sénat se poursuivent, mais elles n’avancent nulle part. Quelques sénateurs modérés des deux camps tentent de trouver un compromis—peut-être une extension partielle des subventions Obamacare en échange d’une réouverture du gouvernement—mais Trump refuse toute concession. Il veut une victoire totale, pas un compromis. Et tant qu’il maintiendra cette position, aucun accord n’est possible. Les sénateurs républicains, de leur côté, sont de plus en plus nerveux. Ils voient les sondages. Ils ont vu les résultats électoraux. Ils savent que le shutdown leur fait du mal. Mais ils ont peur de défier Trump ouvertement, craignant qu’il ne les attaque publiquement et ne soutienne des challengers dans leurs prochaines primaires. C’est une paralysie politique totale.
Pression judiciaire et constitutionnelle
Plusieurs groupes juridiques et organisations de défense des droits civiques ont intenté des poursuites contre l’administration Trump, arguant que le shutdown viole la Constitution en forçant des employés fédéraux à travailler sans salaire. Certains tribunaux ont émis des ordonnances temporaires obligeant l’administration à payer certains fonctionnaires ou à maintenir certains services. Mais ces décisions sont partielles et contestées. Trump a fait savoir qu’il ignorerait autant que possible ces ordonnances judiciaires, testant ainsi les limites du pouvoir exécutif. Des experts constitutionnels avertissent que cette situation pourrait dégénérer en une crise constitutionnelle majeure si Trump continuait à défier les tribunaux. Mais pour l’instant, il semble déterminé à aller jusqu’au bout, quelle que soit la légalité de ses actions.
Scénarios possibles pour mettre fin au shutdown
Il n’y a que quelques façons dont ce shutdown peut se terminer. Première possibilité: Trump cède, accepte un compromis sur l’Obamacare, et signe un budget pour rouvrir le gouvernement. C’est l’option la plus rationnelle, mais aussi celle qui lui coûterait le plus politiquement en termes d’ego. Deuxième possibilité: les démocrates cèdent, votent pour rouvrir le gouvernement sans garantie sur l’Obamacare, espérant négocier plus tard. Mais après les victoires électorales, ils n’ont aucune raison de faire ça. Troisième possibilité: les républicains au Congrès se rebellent contre Trump, trouvent assez de voix démocrates pour passer un budget par-dessus le veto présidentiel. C’est théoriquement possible, mais hautement improbable—ça nécessiterait une majorité des deux tiers dans les deux chambres. Quatrième possibilité: le shutdown continue indéfiniment jusqu’à ce qu’un événement externe—une catastrophe, une crise économique majeure, un incident de sécurité—force une résolution. C’est le scénario le plus terrifiant, et malheureusement, c’est aussi celui qui semble le plus probable à ce stade.
Conclusion
L’aveu de Trump le 5 novembre 2025—que le shutdown a été un «facteur important, négatif» pour les républicains—marque un tournant historique dans son deuxième mandat. Pour la première fois depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier 2025, Trump a été forcé de reconnaître publiquement une défaite majeure, une erreur stratégique qui lui a coûté des élections cruciales à travers tout le pays. Les victoires démocrates en Virginie, au New Jersey, à New York, et dans d’autres États ont envoyé un message retentissant: les Américains en ont assez du chaos, de l’incompétence, des crises fabriquées. Ils veulent un gouvernement qui fonctionne, pas un président qui utilise la paralysie administrative comme arme politique. Le shutdown, maintenant le plus long de l’histoire américaine à 37 jours, continue de détruire des vies, de menacer la sécurité aérienne, d’affaiblir l’économie. Et Trump, piégé par son propre orgueil et son refus de négocier, ne sait plus comment en sortir sans paraître faible. Les démocrates, galvanisés par leurs victoires électorales, refusent de céder. Les républicains au Congrès sont paralysés par la peur de défier Trump. Les tribunaux émettent des ordonnances que l’administration ignore. Et pendant ce temps, des centaines de milliers de fonctionnaires fédéraux continuent de travailler sans salaire, des millions d’Américains craignent de perdre leur aide alimentaire, et le pays entier retient son souffle en attendant de voir si les contrôleurs aériens épuisés commettront une erreur fatale. Ce shutdown n’est pas juste une crise politique—c’est une crise morale, une démonstration éclatante de ce qui se passe quand un leader place son ego au-dessus du bien commun. Trump pensait qu’il pouvait gagner cette bataille en affamant le pays, en fermant les services publics, en menaçant les plus vulnérables. Mais les électeurs ont parlé, et leur verdict est sans appel: non, monsieur le président, nous n’acceptons pas votre guerre. Nous n’acceptons pas votre cruauté. Nous n’acceptons pas votre incompétence. Les élections du 4 novembre 2025 resteront dans l’histoire comme le moment où les Américains ont dit assez. Maintenant, la question est de savoir si Trump entendra ce message—ou s’il continuera à s’enfoncer dans un bourbier politique dont il ne pourra jamais sortir. Une chose est certaine: le shutdown a changé la donne. Trump a perdu l’initiative politique. Les démocrates ont repris le dessus. Et les midterms de 2026 se profilent déjà comme un jugement final sur ce deuxième mandat catastrophique. L’histoire se souviendra de novembre 2025 comme du moment où Trump a admis l’impensable—et où tout a commencé à s’effondrer autour de lui.