Aller au contenu

Des augmentations mensuelles qui s’accumulent

Les données officielles dressent un portrait accablant. Entre juillet et août 2025, l’indice des prix à la consommation pour l’ensemble des produits alimentaires a bondi de 0,4%, une progression plus rapide que l’inflation générale qui s’établissait à 0,3% sur la même période. Cette dynamique destructrice s’inscrit dans une trajectoire inquiétante : mars 2025 affichait déjà une hausse de 0,4%, mai 0,3%, juin 0,3%, avant une pause en juillet à 0%, puis ce rebond brutal d’août et septembre avec respectivement 0,5% et 0,2%. Ces chiffres, apparemment modestes pris isolément, constituent une montagne d’augmentations qui s’empilent mois après mois, grugeant inexorablement le pouvoir d’achat des Américains. Les aliments consommés à domicile – ceux achetés en épicerie ou supermarché – ont augmenté de 2,7% sur un an, tandis que la restauration hors foyer grimpe encore plus vite avec 3,9% d’inflation annuelle. Cette différenciation crée une situation paradoxale : même en renonçant aux restaurants pour économiser, les familles se heurtent à des prix d’épicerie qui continuent leur ascension imperturbable.

Les produits qui frappent le plus fort

Certaines catégories d’aliments connaissent des hausses vertigineuses qui dépassent l’entendement. Les sucreries et le sucre ont enregistré une progression de 5,3% entre août 2024 et août 2025, tirées principalement par les bonbons et les gommes à mâcher, incluant la majorité des produits chocolatés. Les boissons non alcoolisées explosent à 4,6% d’augmentation annuelle, alimentées en partie par la flambée des prix mondiaux du café qui répercutent leurs effets sur les consommateurs américains. La viande de bœuf, fraîche ou congelée, subit elle aussi des pressions considérables dues à une baisse de l’offre, créant une tension sur les marchés qui se traduit par des étiquettes de plus en plus prohibitives. Même le riz transformé pourrait voir ses prix grimper de 10,2% à long terme selon les projections du Budget Lab de l’université Yale, conséquence directe des tarifs douaniers imposés récemment. Les légumes et fruits frais pourraient initialement bondir de près de 7% avant de se stabiliser autour d’une hausse de 3,6%. Cette inflation sélective mais généralisée ne laisse aucun répit aux consommateurs qui tentent de jongler entre les catégories pour maintenir un semblant d’équilibre budgétaire.

Le fardeau qui s’alourdit pour les familles

Les répercussions concrètes sur les budgets familiaux sont dévastatrices. Une famille de quatre personnes devra débourser environ 800 dollars supplémentaires en 2025 – soit 66 dollars de plus chaque mois – si l’inflation alimentaire atteint le haut de la fourchette prévue entre 3% et 5%. Cette somme représente un sacrifice considérable pour des millions de foyers américains qui vivent déjà au bord du précipice financier. Le Département de l’Agriculture estime qu’un régime alimentaire nutritif pour une famille de quatre personnes coûte près de 1000 dollars mensuellement, un montant qui dépasse largement les moyens de nombreux ménages. Les plus démunis, bénéficiaires du programme SNAP (anciennement appelé food stamps), reçoivent en moyenne 574 dollars par mois pour les foyers avec enfants – une allocation insuffisante qui les contraint à des choix impossibles entre quantité et qualité nutritionnelle. Les données révèlent que près de 97% des bénéficiaires du SNAP terminent le mois avec moins d’un dollar sur leur carte prépayée, témoignage éloquent d’une précarité alimentaire qui ne cesse de s’aggraver. À New York, les prix alimentaires ont augmenté de plus de 50% au cours de la dernière décennie, dépassant largement la progression des salaires et des revenus de retraite fixes.

facebook icon twitter icon linkedin icon
Copié!

Commentaires

0 0 votes
Évaluation de l'article
Subscribe
Notify of
guest
0 Commentaires
Newest
Oldest Most Voted
Inline Feedbacks
View all comments
More Content