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Le troisième en moins d’un an, et le pire

Ce shutdown de septembre-octobre 2025 — maintenant dans sa septième semaine et ne montrant aucun signe de résolution — est le troisième depuis que Trump a repris la présidence en janvier. Le premier, en mars, avait duré cinq jours. Le deuxième, en juin, dix jours. Celui-ci a maintenant dépassé les six semaines et continue de s’étendre sans fin visible. Chaque jour, environ 850 000 employés fédéraux sont soit en congé forcé sans salaire, soit contraints de travailler comme « personnel essentiel » — également sans salaire, avec seulement la promesse d’un paiement rétroactif une fois le shutdown terminé. Mais quand sera-ce? Personne ne le sait. Les familles vivent sur les cartes de crédit, puisent dans leurs économies de retraite, se tournent vers les banques alimentaires. Les services gouvernementaux essentiels sont perturbés: les demandes de sécurité sociale s’accumulent sans traitement, les inspections de sécurité alimentaire sont suspendues, les parcs nationaux sont fermés ou fonctionnent avec un personnel squelettique. Le coût économique se chiffre en milliards de dollars — perte de productivité, retards dans les projets, impact sur la confiance des consommateurs et des investisseurs.

Trump exige la soumission totale mais refuse de négocier

Le mécanisme du shutdown est simple: le Congrès doit adopter un budget ou une résolution de financement temporaire pour maintenir le gouvernement en fonctionnement. La Chambre des représentants républicaine a adopté une résolution de financement « propre » le 19 septembre — le dernier jour où elle a tenu un vote avant que Mike Johnson ne ferme boutique pour huit semaines consécutives. Cette résolution finance le gouvernement mais ne contient aucune des extensions de programmes sociaux que les démocrates exigent, notamment les crédits d’impôt de l’Affordable Care Act qui expirent fin 2025. Au Sénat, les républicains ont une majorité de 53-47, mais pas suffisante pour briser le filibuster qui exige 60 votes pour la plupart des législations. Donc, pour faire adopter la résolution de financement, ils ont besoin d’au moins sept démocrates. Mais les démocrates refusent catégoriquement de voter pour une résolution qui condamne des millions d’Américains à perdre leur couverture santé ou à voir leurs primes exploser. Trump, au lieu de négocier un compromis, a ordonné aux républicains de ne faire aucune concession. Il préfère le shutdown, qu’il utilise comme arme politique pour forcer les démocrates à capituler. Sauf que ça ne fonctionne pas.

Les employés fédéraux pris en otage dans un jeu politique

Pendant que se joue cette bataille idéologique, des centaines de milliers de familles souffrent concrètement. Des témoignages circulent d’employés fédéraux contraints de vendre leurs possessions pour payer le loyer. De familles qui sautent des repas. De médicaments essentiels non achetés faute d’argent. Des agents du FBI, des contrôleurs aériens, des gardiens de prison — tous ces « personnels essentiels » qui doivent continuer à travailler sans salaire, avec pour seule consolation la promesse qu’ils seront payés rétroactivement… éventuellement. Les banques alimentaires à Washington et dans d’autres villes organisent des distributions spéciales pour les employés fédéraux. C’est surréaliste: des serviteurs publics qui protègent notre sécurité nationale, qui inspectent notre nourriture, qui gèrent nos infrastructures critiques — réduits à dépendre de la charité parce que leurs employeurs politiques les utilisent comme pions dans un jeu de pouvoir. Trump avait promis durant sa campagne de 2024 qu’il résoudrait les dysfonctionnements de Washington. Au lieu de ça, il les a multipliés, les a amplifiés, les a transformés en méthode de gouvernance. Le shutdown n’est plus un échec accidentel — c’est une tactique délibérée.

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