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Une chute de quatre points en un mois

Le sondage Emerson College, publié le 6 novembre 2025, a été le premier à documenter cette chute spectaculaire. Réalisé auprès de 1 000 électeurs inscrits entre les 3 et 4 novembre, il révèle que l’approbation de Trump est passée de 45% en octobre à 41% en novembre, soit une baisse de quatre points en un seul mois. Dans le même temps, sa désapprobation est passée de 48% à 49%. Ces chiffres représentent un renversement complet par rapport au début de son second mandat, lorsque son approbation était de 49% et sa désapprobation de 41%. Spencer Kimball, directeur exécutif d’Emerson College Polling, a souligné que Trump avait perdu le soutien de groupes démographiques essentiels à sa coalition électorale. La baisse de 12 points parmi les électeurs républicains est particulièrement frappante : elle suggère que même les partisans les plus fidèles commencent à douter, que la loyauté aveugle qui avait caractérisé le trumpisme pendant des années commence à se fissurer. Cette érosion au sein de sa propre base est beaucoup plus dangereuse pour Trump qu’une simple baisse d’approbation chez les démocrates ou les indépendants, car elle remet en question la solidité même de son socle électoral. Si les républicains ne sont plus unanimement derrière lui, comment pourra-t-il mobiliser les troupes pour les élections de 2026 ? Comment pourra-t-il imposer son agenda législatif au Congrès ? Comment pourra-t-il maintenir son emprise sur le parti ?

Un record négatif selon plusieurs instituts

D’autres sondages confirment et amplifient ce diagnostic alarmant. Le sondage YouGov pour The Economist, réalisé sur 2 000 personnes, place l’approbation de Trump à seulement 39% contre 56% de désapprobation, soit un taux net de moins 17 points. C’est le niveau le plus bas atteint depuis le début de son second mandat, et trois points en dessous du minimum atteint lors de son premier mandat. Le sondage Morning Consult, conduit entre le 7 et le 9 novembre, affiche un taux d’approbation net de moins 10 points. Le sondage DDHQ montre que Trump a atteint son taux d’approbation le plus faible de son second mandat dans la moyenne des sondages qu’ils compilent. Même Rasmussen Reports, un institut souvent accusé d’avoir un biais conservateur et que Trump cite régulièrement comme preuve de sa popularité, montre une tendance à la baisse, avec un taux d’approbation qui est passé de 47% début novembre à 45% à la mi-novembre. Cette convergence de multiples sources de données est accablante. On ne peut plus parler d’un sondage isolé ou d’une méthodologie contestable. C’est une tendance lourde, confirmée par tous les instituts, quelles que soient leurs orientations politiques. Et cette tendance est à la baisse, constante, inexorable. Trump, qui avait l’habitude de se vanter de ses « meilleurs chiffres de tous les temps », se retrouve confronté à une réalité qu’il ne peut plus ignorer : il est en train de perdre le soutien du peuple américain.

La comparaison avec ses prédécesseurs

Pour mettre ces chiffres en perspective, il est utile de les comparer avec ceux de ses prédécesseurs à la même période de leur mandat. Selon les données de YouGov, Trump affiche un taux d’approbation net de moins 17 points, soit pire que Joe Biden à la même période de son mandat (moins 6 points), mais similaire à son propre taux lors de son premier mandat (moins 16 points). Cependant, la comparaison avec Barack Obama est particulièrement révélatrice : à la même période de son second mandat en 2009, Obama affichait un taux d’approbation net de plus 7 points, soit 24 points de mieux que Trump aujourd’hui. Cette comparaison est d’autant plus frappante que Obama avait lui-même traversé des périodes difficiles lors de son premier mandat, avec des taux d’approbation qui avaient chuté face à la crise économique et aux débats sur la réforme de la santé. Mais même dans ses moments les plus difficiles, Obama n’avait jamais atteint les niveaux d’impopularité que Trump connaît aujourd’hui. La différence fondamentale réside dans la nature du soutien : Obama bénéficiait d’un soutien relativement stable au sein de sa base démocrate et parmi les indépendants modérés, tandis que Trump, malgré un soutien intense d’une partie de l’électorat républicain, n’a jamais réussi à élargir sa coalition au-delà de ses partisans les plus fidèles. Et maintenant, même cette base se fissure.

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