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L’Iran : le pari nucléaire

Le 21 juin 2025, à minuit heure locale, des bombardiers américains larguent leurs charges sur trois sites nucléaires iraniens. L’opération « Marteau de minuit » vise à détruire le programme atomique de la République islamique en une seule frappe coordonnée. Trump, qui avait multiplié les messages énigmatiques sur les réseaux sociaux les jours précédents — promettant quelque chose de « beaucoup plus grand » qu’un simple accord de paix — révèle enfin son plan. Les installations de Natanz, Ispahan et Fordo, où l’Iran enrichissait son uranium, sont réduites en décombres. Le président américain déclare avoir agi « pour arrêter la guerre », une formulation paradoxale puisque ces frappes risquent précisément de déclencher un conflit régional majeur.

Les analystes qualifient l’opération d’« immense pari ». Guillaume Lavoie, membre associé à la Chaire Raoul-Dandurand, souligne que « la volonté d’attaquer l’Iran pour en finir, ce sont des plans que le Pentagone a préparés depuis de nombreuses présidences ». Mais personne avant Trump n’avait osé franchir ce Rubicon. La question centrale demeure sans réponse : ces frappes marqueront-elles la fin du régime iranien et l’ouverture de négociations, ou le début d’une escalade incontrôlable? Trump appelle l’Iran à négocier immédiatement un accord de paix, mais Téhéran, humilié et affaibli, pourrait aussi bien choisir la résistance et les représailles asymétriques — attaques contre les installations pétrolières saoudiennes, sabotage du détroit d’Ormuz, frappes contre des bases américaines par l’intermédiaire de milices alliées.

Le Venezuela dans le viseur

Si l’Iran représente le théâtre moyen-oriental de l’agressivité trumpiste, le Venezuela incarne sa dimension hémisphérique. En octobre 2025, Trump confirme publiquement avoir autorisé la CIA à mener des opérations clandestines létales contre le régime de Maduro. Il ne se contente pas d’opérations secrètes : il envisage ouvertement des frappes aériennes sur le territoire vénézuélien et n’exclut pas l’envoi de troupes terrestres. « Je n’exclus rien », déclare-t-il lorsqu’un journaliste lui demande si des soldats américains pourraient être déployés. Cette franchise brutale constitue une rupture sans précédent : jamais un président américain n’avait admis publiquement planifier l’assassinat d’un chef d’État étranger en temps de paix.

L’administration Trump justifie cette escalade par deux arguments principaux : Maduro dirigerait un régime de « narco-terrorisme » responsable du trafic de drogue vers les États-Unis, et il aurait délibérément vidé les prisons vénézuéliennes pour envoyer des criminels en Amérique. Ces accusations — largement contestées et exagérées — servent de prétexte à une politique qui ressemble de plus en plus à une préparation d’invasion. En août, huit navires de guerre américains et un sous-marin nucléaire se déploient au large des côtes vénézuéliennes, officiellement pour lutter contre le trafic de stupéfiants. En novembre, le porte-avions Gerald R. Ford fait route vers les Caraïbes avec son groupe aéronaval. Des sources militaires évoquent des plans de bombardements des infrastructures militaires vénézuéliennes selon la doctrine du « choc et stupeur » utilisée en Irak en 2003.

Les ambitions territoriales

Mais Trump ne se limite pas aux interventions militaires ponctuelles. Il nourrit des projets d’expansion territoriale qui auraient semblé délirants il y a quelques années encore. Le Canada — oui, le Canada, allié historique et membre du G7 — figure dans sa ligne de mire. Trump menace d’imposer des tarifs douaniers dévastateurs pour forcer Ottawa à « rejoindre » les États-Unis, transformant essentiellement une nation souveraine en cinquante-et-unième État par la contrainte économique. Le Groenland, territoire autonome danois, fait l’objet de convoitises répétées : Trump affirme en avoir besoin pour surveiller les activités navales russes et chinoises dans l’Arctique, et n’exclut pas l’usage de la force militaire si le Danemark refuse de vendre ce territoire de 56 000 habitants.

Le canal de Panama complète ce tableau surréaliste. Trump accuse — faussement — Panama de laisser la Chine opérer le canal et d’imposer des tarifs excessifs aux navires américains. Il exige que les États-Unis reprennent le contrôle de cette voie maritime stratégique, rétrocédée à Panama en 1999 après des décennies de présence américaine. Lorsqu’on lui demande s’il envisage la force militaire, il répond : « Je ne peux exclure aucune de ces deux options » — comprendre : ni la pression économique, ni l’intervention armée. Cette rhétorique expansionniste culmine dans son projet pour Gaza : après le conflit avec le Hamas, Trump propose de vider la bande de Gaza de sa population palestinienne, de la relocaliser de force en Jordanie ou en Égypte, et de transformer le territoire en zone économique spéciale. Un projet de nettoyage ethnique à peine déguisé en plan de développement.

Quand ai-je basculé dans un univers parallèle? Je me rappelle d’une époque où annexer un pays allié aurait déclenché une crise internationale majeure. Aujourd’hui, on évoque l’absorption du Canada comme s’il s’agissait d’une simple transaction immobilière. Les mots ont perdu leur poids, les actes leur gravité. Tout semble permis pourvu qu’on le déclare suffisamment fort, suffisamment souvent. Cette normalisation de l’absurde me glace — car si tout devient acceptable, alors plus rien ne nous protège vraiment.

Source : nytimes

Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA.

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