Introduction
Yonaguni. Un nom si petit. Un île si minuscule sur la carte. Cent dix kilomètres de Taïwan. Une distance qui se franchit à pied — ou presque. Ce dimanche 23 novembre 2025, Shinjiro Koizumi, ministre japonais de la Défense, s’est présenté là-bas, aux côtés d’une montagne de pierre qui frôle le ciel. Message: clair. Le Japon arme cette île. Le Japon l’arme. Missiles sol-air. Missiles anti-navires. Type-12. Type-03. NMESIS américains. Des armes qui regardent vers la Chine. Des canons pointés vers le Kremlin qui est resté, lui, discret — mais qui grinçait des dents depuis la Maison Blanche. Et Pékin? Pékin a explosé. Wang Yi, le ministre des Affaires étrangères chinois, a sorti sa plus gros rouleau de tonnerre : « Red line ». Ligne rouge. Franchie. Tokyo a osé. Maintenant, l’Asie orientale tremble.
Yonaguni. Pourquoi ce nom résonne-t-il comme un avertissement? Je regarde cette île sur la carte. Si proche. Si dangereuse. Et je réalise que nous assistons à la réécriture de l’ordre mondial en temps réel, dans un silence presque assourdissant.
Les îles du sud deviennent des forteresses
Une visite qui change la donne géopolitique
Koizumi n’a pas fait que visiter Yonaguni. Il a inspectée. Il a marché sur la base militaire des Forces d’autodéfense japonaises créée en 2016. Il a discuté avec le maire. Il a affirmé aux journalistes que « le déploiement peut réduire les risques d’attaque armée sur notre pays ». Pas d’équivoque. Pas d’ambigüité. Le Japon, depuis des décennies figé dans son pacifisme constitutionnel — rédigé par les Américains après 1945 — se réveille. Il se muscle. Il s’arme. Et ce qui fait trembler Pékin, ce n’est pas juste Yonaguni. C’est tout le archipel des Ryukyu qui devient une ligne de défense. Ishigaki, juste avant Yonaguni. Miyako. Toute cette chaîne d’îles qui s’étire de Kyushu jusqu’à Taïwan. Des postes avancés. Des vigies. Des murs de feu invisible. Le Japon bâtit une ligne de défense impénétrable à travers le détroit.
Je lis « Legislation for Peace and Security » — la loi que Takaichi invoque pour justifier tout cela. Un texte légal qui transforme la défense passive en domination militaire active. Brillant. Effrayant. Génial.
Des armes qui crispent les mâchoires
Les missiles Type-12 surface-to-air font jurer les stratèges chinois. Ces engins ont une portée de 124 miles — 200 kilomètres. Ils peuvent interdire l’air à plusieurs centaines de kilomètres du détroit de Taïwan. Puis il y a le Type-03, variante plus récente. Et les NMESIS américains — naval strike missiles — avec une portée de 115 miles, environ 185 kilomètres. Ces systèmes ne sont pas là pour défendre Yonaguni. Non. Ils sont là pour transformer le détroit de Taiwan, le détroit de Miyako — des passages critiques — en zones interdites. Pour barrer la route aux porte-avions chinois. Pour interdire aux bateaux de guerre chinois de traverser. Pour découper l’Asie orientale en deux. D’un côté, l’Asie libre. De l’autre, la Chine enfermée. C’est de la stratégie militaire brute. C’est une prison invisible mais mortelle — pour qui ose l’approcher.
La «First Island Chain» devient une muraille
Les stratèges américains l’appellent la « First Island Chain ». Une chaîne imaginaire mais réelle qui s’étend depuis le Japon, passe par Taiwan, les Philippines, jusqu’à Bornéo. L’objectif: empêcher la Chine de «sortir de sa cage» dans l’océan Pacifique. De contourner les îles. De dominer les mers. Yonaguni, la plus occidentale de cette chaîne, est un maillon crucial. Elle commande le détroit de Miyako — un passage que les navires chinois doivent traverser pour atteindre les eaux bleues de l’océan. Un «chokepoint» stratégique. Avec des missiles dessus, c’est comme mettre une mitraillette à la gorge de la Chine. Quand Beijing parle de «réunification forcée» de Taiwan, Yonaguni crie : «Pas si vite.» Et Tokyo sourit.
La First Island Chain. Ces mots me hantent. Une chaîne de montagnes sous-marines, d’îles, de militaires, de missiles. Une prison pour 1,4 milliard de Chinois qui rêvent de liberté maritime. Quelle ironie.
Takaichi a franchi la ligne rouge selon Pékin
« C’est une situation qui menace l’existence du Japon »
Tout a basculé le 7 novembre. Sanae Takaichi, la nouvelle première ministre du Japon (élue en octobre 2025), s’est présentée devant le Parlement national — la Diète. Un parlementaire lui a demandé : que ferait le Japon si la Chine attaquait Taiwan? Et Takaichi a prononcé des paroles que aucun premier ministre japonais n’avait osé dire depuis 1945. Elle a dit que si la Chine utilisait la force contre Taiwan, ce serait « une situation menaçant l’existence du Japon » — selon la Legislation for Peace and Security. Ce qui signifie: le Japon peut utiliser la « légitime défense collective ». Le Japon peut déployer son armée. Le Japon peut combattre. En quelques phrases, Takaichi a reécrit les règles du jeu géopolitique. Elle a transformé le Japon de spectateur pacifique en acteur militaire. Elle a dit: «Nous aussi, nous défendons Taiwan.»
Takaichi qui parle. Takaichi qui ose. Takaichi qui franchit la ligne. Je me demande si elle a mesuré le poids de ces paroles. Si elle sait qu’elle vient de reculer le curseur de la guerre de plusieurs années.
Wang Yi entre dans la danse diplomatique
Le 22 novembre — quinze jours plus tard — Wang Yi répond. Le ministre chinois des Affaires étrangères. Pas un porte-parole. Pas un officiel mineur. Wang Yi lui-même. Il publie une déclaration écrite glaciale sur le site du ministère chinois. Ses mots: « Japan has crossed a red line ». Le Japon a traversé une ligne qu’il ne devrait pas traverser. Il ajoute que le Japon « envoie un mauvais signal » et « essaie d’intervenir militairement ». Il appelle cela « shocking » — choquant. Et puis, le morceau de bravoure: Wang Yi invoque le spectre de la militarisation japonaise. Il demande à tous les pays du monde de « prévenir la résurgence du militarisme japonais ». Il sort les fantômes de la Seconde Guerre mondiale. Il dit que le Japon ressuscite son armée. Qu’il pense à Manchourie. À Pearl Harbor. À l’invasion de la Chine. Wang Yi transforme Takaichi en nouvel Hideki Tojo.
Des menaces voilées deviennent des réalités
Les réponses chinoises ne s’arrêtent pas aux paroles. En novembre 2025, la Chine lance une série d’actions coordonnées. Des consuls chinois menacent sur les réseaux sociaux — un consul général à Osaka parle de « trancher les gorges » des gens qui oseraient intervenir. Des missiles chinois volent près de Yonaguni — pour montrer qu’on peut frapper l’île, comme lors de l’incident Nancy Pelosi en 2022. Des avertissements aux voyageurs — la Chine décourage les touristes d’aller au Japon. Des bans sur les fruits de mer japonais — Pékin réinstaure des restrictions commerciales. Des exercices militaires — la Chine organise des simulations de blocus de Taiwan du 17 au 25 novembre. Des drone espions — des engins volent entre Taiwan et Yonaguni. Des gardes côtes chinois — des vaisseaux pénètrent les eaux territoriales autour des îles Senkaku (Diaoyu pour les Chinois — une autre source de tension). Tout cela? C’est pas du bluff. C’est un message: « Recule, Tokyo. Maintenant.»
Les menaces sur les réseaux. Les missiles simulés. Les bans économiques. China fait pression de tous les côtés. Sophistiqué. Multicanal. Terrifiants.
La rédaction géopolitique se réécrit en réel temps
Taiwan regarde, applaudit, puis tremble
Taiwan ne sait pas trop comment réagir. D’un côté, un allié militaire (le Japon) qui dit publiquement: «Nous vous défendrons.» C’est du «win». Le vice-ministre taïwanais des Affaires étrangères, Francois Wu, a dit aux journalistes que renforcer les installations militaires à Yonaguni « aide à maintenir la sécurité du détroit de Taiwan ». Que le Japon « a le droit de faire le nécessaire pour protéger son propre territoire ». C’est un feu vert discret. Taiwan célèbre en silence. Mais Taiwan sait aussi que plus Yonaguni s’arme, plus la Chine se fâche. Et une Chine qui se fâche, c’est une Chine qui prend des risques imprévisibles. Taiwan marche sur des œufs. Taiwan sourit et frissonne en même temps.
L’OTAN regarde de loin, inquiète
L’Europe observe. Les États-Unis observent aussi — plus attentivement. Le réseau «Fish Hook» américain qui surveille l’océan Pacifique, ce système de capteurs sous-marins qui court le long de la «First Island Chain» depuis les îles Senkaku jusqu’à Yonaguni, devient plus important. Plus critique. Si une guerre éclate dans le détroit de Taiwan, cette chaîne d’îles sera en première ligne. Et les alliés de l’OTAN? Beaucoup commencent à se demander si la tension ne va pas les entrainer — malgré eux — dans un conflit asiatique. Les dégâts pourraient être globaux. Les chaînes d’approvisionnement en semi-conducteurs passsent par Taiwan. Un tiers du commerce maritime mondial transite par le détroit de Taiwan. Une guerre ici = crise économique mondiale. L’OTAN tremble, mais reste silencieuse.
L’Europe qui regarde l’Asie de loin. L’OTAN qui prie. Tous sachant que si cela s’enflamme là-bas, aucun mur ne les protégera ici.
Les trois « nunca permiter » de la Chine
Wang Yi dessine ses trois lignes rouges
Wang Yi n’a pas juste parlé. Il a codifié. Les experts chinois parlent désormais des « trois nunca permiter » — les « trois jamais-permettre » de Pékin. Première ligne rouge : jamais permettre que des forces de droite au Japon demolissent la constitution pacifiste et relancent le militarisme. Deuxième ligne rouge : jamais permettre que le Japon intervienne militairement dans les affaires intérieures chinoises — le Taiwan, c’est du domaine réservé. Troisième ligne rouge : jamais permettre que le Japon utilise l’intimidation militaire contre la Chine. Takaichi, Koizumi, Yonaguni — tout cela représente les trois violations simultanées de ces trois lignes. C’est pour cela que Wang Yi est furieux. Ce n’est pas une simple querelle diplomatique. C’est une confrontation idéologique. C’est le pacifisme japonais d’après-guerre qui craque. C’est une nouvelle armée qui se lève.
Une spirale qui s’accélère
Les jours passent. Les pressions s’accumulent. La Chine impose des restrictions commerciales plus larges. Elle mobilise ses armées populaires de libération (PLA) pour des entraînements massifs. Elle renforce ses forces autour de Taiwan. Elle modernise sa marine. Elle augmente la fréquence des vols de survolance — des avions de combat chinois «testent» les radars taïwanais. Elle dit à la communauté internationale que si le Japon intervient, ce sera un « acte d’agression » — et la Chine « exercera son droit à l’autodéfense » (article 51 de la Charte des Nations unies). Tout est posé sur un plateau. Tous les briques sont alignées. Il ne manque que la première allumette. Et cette allumette, c’est peut-être une attaque contre Taiwan. Un blocus. Une action chinoise qui forcerait le Japon à agir. Et là… l’étincelle devient un incendie.
Une spirale. C’est le mot qui revient. Chaque action appelle une réaction. Chaque réaction appelle une escalade. Et personne n’arrive à arrêter la machine.
Conclusion
Yonaguni. Une minuscule île qui abrite désormais l’avenir de 1,4 milliard de personnes en Asie orientale. Un enjeu de guerre froide en train de devenir une enjeu de guerre chaude. Takaichi a parlé. Koizumi a visité les bases. Les missiles se positionnnent. La Chine gronde. Wang Yi trace ses lignes rouges avec le doigt pointé. Et pendant ce temps, Taiwan tient son souffle. L’Amérique surveille. L’Europe prie. Le détroit de Taiwan, autrefois zone grise, devient zone rouge. Zone de danger. Zone d’incertitude. Zone où une étincelle peut déclencher une explosion. Tokyo tend ses pièges. Pékin gronde. Et le monde regarde, incapable d’arrêter la mécanique — terrible, implacable — qui se met en place. Une guerre n’a jamais été aussi proche en Asie orientale depuis la fin de la Guerre froide.
Chronique : Tokyo tend ses pièges. Pékin gronde. Le détroit devient une poudrière
Source : lefigaro
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