Un passé au service de la CIA
Rahmanullah Lakanwal n’est pas un inconnu du système américain. Né le 9 février 1996 dans la province de Khost, en Afghanistan, cet homme de 29 ans d’origine pachtoune a un passé qui aurait dû le placer du côté des « bons » dans le récit manichéen de la guerre contre le terrorisme. Il a travaillé pour une « Zero Unit » soutenue par la CIA, plus précisément l’unité « 03 » basée à Firebase Gecko, dans la province de Kandahar. Ces unités étaient des forces paramilitaires afghanes d’élite, entraînées par les forces spéciales américaines, qui menaient des raids nocturnes et des opérations clandestines contre les talibans. Selon CNN, Lakanwal aurait commencé à travailler avec la CIA dès 2011, alors qu’il n’avait qu’environ 15 ans. Ces unités étaient connues pour leur efficacité brutale. Human Rights Watch les a accusées d’exécutions extrajudiciaires, de frappes aériennes aveugles et de multiples violations du droit humanitaire international dans les années 2010. Des diplomates en Afghanistan les appelaient des « escadrons de la mort ». La CIA et le gouvernement américain ont toujours nié ces accusations.
Kevin Maurer, un journaliste qui a voyagé avec les forces spéciales en Afghanistan pendant la guerre, a écrit pour Rolling Stone que les Zero Units étaient « enveloppées de légende ». Les postes dans ces unités étaient convoités en raison d’une meilleure rémunération, d’une meilleure formation et de la possibilité de travailler aux côtés d’opérateurs d’élite américains. Mais il y avait un autre avantage, peut-être le plus important : la possibilité d’immigrer et de se réinstaller aux États-Unis. Un ami de Lakanwal a déclaré qu’il « souffrait de problèmes de santé mentale et était perturbé par les pertes causées par son unité ». Après la chute de Kabul en 2021, Lakanwal a fui vers les États-Unis avec sa femme et ses cinq enfants. Ils se sont installés à Bellingham, dans l’État de Washington, où ils ont vécu depuis leur départ d’Afghanistan. Selon les autorités, Lakanwal a conduit à travers tout le pays depuis Bellingham jusqu’à Washington DC pour commettre cette attaque. Un voyage de plus de 4 500 kilomètres. Prémédité. Calculé. Mais pourquoi ?
La radicalisation d’un allié
Kristi Noem, secrétaire à la Sécurité intérieure, a affirmé que Lakanwal s’était « radicalisé » après son arrivée aux États-Unis. Mais qu’est-ce que cela signifie vraiment ? Comment un homme qui a combattu les talibans pendant des années, qui a risqué sa vie aux côtés des forces américaines, peut-il se retourner contre le pays qui l’a accueilli ? Les enquêteurs n’ont pas encore révélé le mobile de l’attaque. Lakanwal n’a pas coopéré avec les autorités. Le FBI a perquisitionné son appartement à Bellingham, saisissant plusieurs appareils électroniques, dont des téléphones portables, des ordinateurs portables et des iPads. Des mandats de perquisition ont également été exécutés dans une résidence à San Diego, en Californie, où Lakanwal avait également des liens. Mais pour l’instant, le mystère demeure. Ce que nous savons, c’est que quelque chose s’est brisé. Un homme qui avait tout quitté pour échapper aux talibans, qui avait amené sa famille dans un pays qu’il pensait sûr, a décidé de tuer. De cibler spécifiquement des membres de la Garde nationale. De traverser un continent entier pour commettre cet acte.
Des voisins à Bellingham ont déclaré que Lakanwal avait « disparu » environ deux semaines avant l’attaque. Personne ne l’avait vu. Personne ne savait où il était allé. Et puis, le 26 novembre, il est apparu près de la Maison Blanche, armé d’un revolver, prêt à tuer. L’organisation AfghanEvac a déploré la suppression ou l’élimination de plusieurs programmes du Department of Homeland Security conçus pour « identifier les menaces, prévenir la radicalisation et soutenir les interventions communautaires », notamment les programmes Countering Violent Extremism (CVE) et les programmes de santé mentale, de traumatisme et de réintégration pour les immigrants. « L’administration a réduit les programmes conçus pour empêcher les individus en crise de devenir violents, tout en utilisant simultanément un cas tragique isolé pour justifier de larges restrictions sur les familles afghanes qui n’ont aucun lien avec cette affaire », a écrit l’organisation. C’est peut-être là que se trouve la vraie tragédie : non pas dans l’échec du contrôle aux frontières, mais dans l’échec du soutien après l’arrivée. Dans l’abandon de ceux qui avaient tout sacrifié pour aider l’Amérique.
Je pense à cet homme. À ce qu’il a dû vivre. Aux horreurs qu’il a vues en Afghanistan. Aux raids nocturnes. Aux corps. Aux amis perdus. Et puis l’exil. La fuite. L’arrivée dans un pays étranger avec cinq enfants et une femme. L’espoir, peut-être, d’une vie meilleure. Et puis quoi ? La solitude ? L’isolement ? Les traumatismes non traités ? Les cauchemars qui ne s’arrêtent jamais ? Je ne cherche pas à excuser ce qu’il a fait. Sarah Beckstrom est morte. Andrew Wolfe se bat pour sa vie. Rien ne justifie cela. Mais je ne peux pas m’empêcher de me demander : aurions-nous pu empêcher cette tragédie ? Si nous avions investi dans la santé mentale au lieu de couper les budgets ? Si nous avions soutenu ces réfugiés au lieu de les abandonner ? Si nous avions vu l’humain derrière le dossier d’immigration ?
Section 3 : Le déploiement controversé de la Garde nationale
Une militarisation sans précédent
Pour comprendre pourquoi Sarah Beckstrom et Andrew Wolfe se trouvaient près de la Maison Blanche ce jour-là, il faut remonter à août 2025. C’est à ce moment-là que Trump a déclaré une urgence de sécurité publique à Washington DC et ordonné le déploiement de 800 membres de la Garde nationale pour « combattre le crime » dans la capitale. Un déploiement qui a été étendu à 2 000 soldats après la fusillade. Ces troupes patrouillent dans les rues de Washington, effectuent des contrôles de visibilité, et selon certains témoignages, ramassent même les déchets et font de l’aménagement paysager. Juliette Kayyem, ancienne haute responsable du Department of Homeland Security, a analysé la situation pour PBS : « Le président, comme nous le savons tous, voulait la Garde nationale à DC, malgré la baisse des taux de criminalité, parce qu’il considérait la ville comme une zone de guerre ou un endroit avec trop de criminalité. Nous savons maintenant, au cours des derniers mois, que ces unités de la Garde nationale ont été utilisées pour des patrouilles itinérantes, des patrouilles de visibilité, ou, dans de nombreux cas, pour de l’aménagement paysager, ramasser les déchets. Rien de tout cela n’est mauvais en soi, mais rien de tout cela n’est unique à la Garde nationale, ni ce pour quoi elle est formée. »
Le déploiement était déjà controversé avant la fusillade. Une semaine avant l’attaque, un juge fédéral avait statué qu’un tel déploiement était illégal. La décision avait été suspendue jusqu’au 11 décembre en attendant un appel de l’administration Trump. Les critiques soulignaient que la Garde nationale n’était pas formée pour des opérations de maintien de l’ordre civil. Que leur présence militarisait inutilement la capitale. Que les statistiques de criminalité ne justifiaient pas une telle mesure. Mais Trump avait besoin d’un symbole. D’une démonstration de force. D’une preuve visible qu’il était « dur contre le crime ». Et maintenant, deux de ces soldats avaient payé le prix de cette décision politique. La fusillade a intensifié le débat sur la nécessité d’un déploiement militaire dans le district. Certains y ont vu la preuve que la mesure était nécessaire. D’autres, au contraire, ont argué que c’était précisément ce déploiement qui avait créé les conditions de l’attaque. Debbie Wasserman Schultz, représentante démocrate de Floride et ancienne présidente du Comité national démocrate, a déclaré sur CNN : « Cela soulève la question : un individu aurait-il traversé le pays pour cibler des agents de l’ordre à Washington DC ? Et, je veux dire, la réponse est probablement non. Alors, pourquoi la première pensée du président n’a-t-elle pas été : ‘Wow, vous savez, peut-être que je devrais reconsidérer le déploiement de troupes militaires dans la capitale ou dans n’importe quelle ville ?' »
Une cible créée par la politique
L’argument de Wasserman Schultz est troublant dans sa logique. Si Lakanwal a spécifiquement ciblé des membres de la Garde nationale, c’est parce qu’ils étaient là. Visibles. Vulnérables. Des symboles de l’autorité américaine postés dans les rues comme des cibles faciles. Sans ce déploiement, Beckstrom et Wolfe auraient été en Virginie-Occidentale, en sécurité, loin de Washington. Ils seraient vivants. Mais la Maison Blanche a rejeté cet argument avec véhémence. La porte-parole Abigail Jackson a fustigé Wasserman Schultz : « Au lieu de défendre les terroristes, les démocrates devraient se joindre à nous pour protéger le peuple américain. » Une réponse qui évite soigneusement la question posée. Parce que la question n’est pas de savoir si nous devons protéger les Américains. Bien sûr que nous devons le faire. La question est de savoir si ce déploiement militaire était la bonne façon de le faire. Et si ce déploiement n’a pas, en fait, créé plus de dangers qu’il n’en a éliminé.
Après la fusillade, Trump a immédiatement demandé le déploiement de 500 membres supplémentaires de la Garde nationale à Washington. Une escalade. Une réponse à la violence par plus de présence militaire. Le secrétaire à la Défense a confirmé la demande. Les troupes sont arrivées. Et maintenant, il y a 2 000 soldats dans les rues de la capitale américaine. Patrouillant. Surveillant. Attendant peut-être la prochaine attaque. Parce que c’est ce qui se passe quand on militarise une ville : on crée un état d’esprit de guerre. On transforme les rues en champs de bataille. On fait de chaque soldat une cible potentielle. Et on se demande ensuite pourquoi la violence se produit. Le gouverneur de Virginie-Occidentale, Patrick Morrisey, a honoré les membres de la Garde nationale sur les réseaux sociaux. Le sénateur Chuck Schumer, le représentant Hakeem Jeffries et le sénateur John Thune ont exprimé leurs condoléances. Le vice-président JD Vance, qui se trouvait à Fort Campbell dans le Kentucky, a demandé des prières pour les soldats blessés. Tout le monde a exprimé sa tristesse. Tout le monde a offert ses pensées et ses prières. Mais personne n’a remis en question la décision fondamentale qui avait mis ces soldats en danger.
Il y a quelque chose de profondément cynique dans cette façon d’utiliser la mort de Sarah Beckstrom pour justifier exactement la politique qui l’a mise en danger. Elle est morte parce qu’elle était là. Elle était là parce que Trump l’y avait envoyée. Et maintenant, sa mort est utilisée pour envoyer encore plus de soldats dans les mêmes rues. C’est un cercle vicieux. Une spirale descendante. Et personne ne semble vouloir l’arrêter. Parce que admettre que le déploiement était une erreur serait admettre une faiblesse. Et dans la politique américaine d’aujourd’hui, la faiblesse est pire que la mort.
Section 4 : La récupération politique immédiate
Truth Social comme arme de guerre
Moins de quelques heures après la fusillade, alors que Beckstrom et Wolfe luttaient encore pour leur vie dans deux hôpitaux différents de Washington, Trump a publié son premier message sur Truth Social. Pas de condoléances d’abord. Pas de compassion pour les familles. Non. Une attaque. « L’animal qui a tiré sur les deux membres de la Garde nationale, tous deux gravement blessés et maintenant dans deux hôpitaux séparés, est également gravement blessé, mais quoi qu’il en soit, il paiera un prix très élevé. Que Dieu bénisse notre grande Garde nationale et tous nos militaires et forces de l’ordre. Ce sont vraiment de grandes personnes. Moi, en tant que président des États-Unis, et tous ceux associés au Bureau de la présidence, sommes avec vous ! » Le message est révélateur. Lakanwal est un « animal ». Pas un homme. Pas un être humain avec une histoire complexe. Un animal. À abattre. À punir. Et puis, presque comme une réflexion après coup, une bénédiction pour la Garde nationale. Mais même là, c’est politique. « Moi, en tant que président. » Toujours ramener les choses à soi. Toujours se placer au centre.
Quelques heures plus tard, un deuxième message. Celui-là, nous l’avons déjà vu : l’accusation contre Biden, Mayorkas et Kamala Harris. « Crooked Joe Biden, Mayorkas, and so-called ‘Border Czar’ Kamala Harris really screwed our Country by letting anyone and everyone come in totally unchecked and unvetted! » C’est devenu le récit officiel. Répété par les porte-parole de la Maison Blanche. Amplifié par les médias conservateurs. Martelé encore et encore jusqu’à ce qu’il devienne la vérité pour des millions d’Américains. Peu importe que ce soit faux. Peu importe que Lakanwal ait été contrôlé. Peu importe qu’il ait obtenu l’asile sous Trump. Le récit est plus important que les faits. Et le récit, c’est que les démocrates ont du sang sur les mains. PatriotTakes, une organisation qui surveille l’extrémisme de droite, a tweeté : « Trump refuse de prendre ses responsabilités pour le terrorisme qui se produit sous sa surveillance. » Une observation simple. Directe. Et dévastatrice dans sa vérité.
L’escalade rhétorique
Mais Trump n’était pas seul dans cette récupération politique. Des législateurs républicains se sont empressés de monter au créneau. Le sénateur Tommy Tuberville a appelé à interdire tous les immigrants islamiques et à expulser « chaque islamiste qui vit parmi nous en attendant d’attaquer ». Une déclaration qui ne fait aucune distinction entre les musulmans pacifiques et les terroristes. Qui traite toute une religion comme une menace. Qui transforme des millions de personnes en suspects. Axios a décrit les républicains comme intensifiant la rhétorique anti-immigration après la fusillade avec des appels à « les expulser tous ». Le New York Times a rapporté que Trump utilisait la fusillade pour jeter la suspicion sur tous les réfugiés sans preuve. Le 27 novembre, lorsqu’on lui a demandé s’il envisageait d’expulser tous les Afghans sur la base du crime d’un seul homme, Trump a répondu : « Non, mais il y a beaucoup de problèmes avec les Afghans. » Il a ensuite répété des affirmations de criminalité par les immigrants et a déclaré qu’il « examinait » l’expulsion de la femme et des enfants du suspect. Puis Trump a pivoté vers les réfugiés somaliens au Minnesota, affirmant qu’ils « prenaient le contrôle » de l’État.
Lorsqu’on lui a demandé ce que les réfugiés somaliens avaient à voir avec le suspect afghan, Trump a répondu : « Ah, rien, mais les Somaliens ont causé beaucoup de problèmes, ils nous arnaquent beaucoup d’argent. » Il faisait référence à des rapports récents selon lesquels des immigrants somaliens au Minnesota auraient détourné de l’argent vers le groupe terroriste Al-Shabaab. Puis il a critiqué la représentante démocrate du Minnesota, Ilhan Omar, née en Somalie. Une attaque après l’autre. Un groupe après l’autre. Les Afghans. Les Somaliens. Les musulmans. Tous mélangés dans un même récit de menace et de danger. Reuters a décrit les politiciens républicains comme blâmant l’administration Biden pour un contrôle insuffisant, même si le suspect avait obtenu l’asile sous l’administration Trump. Plusieurs législateurs républicains ont également été critiqués pour leur position antérieure sur l’immigration en provenance d’Afghanistan, notamment le représentant du Kentucky, Andy Barr. Le représentant avait auparavant soutenu l’accueil des alliés afghans. Maintenant, il appelait à des restrictions plus strictes. L’hypocrisie était flagrante. Mais dans le climat politique actuel, l’hypocrisie n’a plus vraiment d’importance.
Je lis ces déclarations et je sens la colère monter. Pas seulement contre Trump. Pas seulement contre les républicains. Mais contre tout ce système qui transforme la tragédie en opportunité. Qui voit dans la mort d’une jeune femme une chance de marquer des points politiques. Qui utilise le chagrin des familles comme carburant pour alimenter la machine de la haine. Sarah Beckstrom n’est plus une personne. Elle est devenue un symbole. Un argument. Une statistique dans un débat sur l’immigration. Et quelque part, sa famille pleure. Quelque part, ses amis essaient de comprendre comment continuer à vivre. Mais ici, à Washington, dans les couloirs du pouvoir, personne ne semble s’en soucier vraiment. Ce qui compte, c’est de gagner. De dominer. De détruire l’adversaire politique. Même si cela signifie piétiner les morts.
Section 5 : Les mesures d'immigration draconiennes
La suspension de toutes les décisions d’asile
Le 27 novembre, le lendemain de la mort de Beckstrom, l’administration Trump a annoncé une série de mesures d’immigration sans précédent. Le United States Citizenship and Immigration Services (USCIS) a déclaré que toutes les demandes d’immigration pour les ressortissants afghans étaient suspendues indéfiniment, en attendant un examen des procédures de sécurité et de contrôle. Mais ce n’était que le début. Joseph Edlow, directeur de l’USCIS, a tweeté : « L’USCIS a suspendu toutes les décisions d’asile jusqu’à ce que nous puissions nous assurer que chaque étranger est contrôlé et examiné au maximum. La sécurité du peuple américain passe toujours en premier. » Toutes les décisions d’asile. Pas seulement pour les Afghans. Pour tout le monde. Des milliers de personnes fuyant la persécution, la violence, la mort, se sont soudainement retrouvées dans les limbes. Leurs demandes gelées. Leur avenir incertain. Tout cela à cause de l’acte d’un seul homme. Des organisations de défense des réfugiés, comme l’IRAP (International Refugee Assistance Project), ont critiqué la décision de l’administration, la qualifiant de mesure inhabituellement large avec de graves conséquences pour ceux qui cherchent protection. Ces organisations ont affirmé que le gouvernement n’avait présenté aucune preuve liant les demandeurs d’asile en tant que groupe à l’attaque. Elles ont averti que la suspension pourrait mettre les demandeurs vulnérables en plus grand danger.
Sous la direction du président Trump, l’USCIS a également annoncé qu’elle réexaminerait toutes les cartes vertes délivrées aux personnes des 19 « pays préoccupants » énumérés dans la Proclamation 10949. L’agence a déclaré dans un communiqué que lors de l’examen des immigrants de ces pays, elle prendrait désormais en compte des « facteurs négatifs spécifiques au pays », notamment si le pays est capable d’émettre des « documents d’identité sécurisés ». Une formulation vague qui pourrait s’appliquer à presque n’importe quel pays en développement. Ce soir-là, Trump a annoncé sur les réseaux sociaux qu’il allait « suspendre définitivement la migration de tous les pays du tiers monde » et dénaturaliser les migrants « qui sapent la tranquillité domestique ». Il a ensuite procédé à se moquer de l’intelligence du gouverneur du Minnesota, Tim Walz, concernant les immigrants somaliens et du hijab d’Ilhan Omar. Un message de Thanksgiving qui débordait de haine et de division. « Même si nous avons progressé technologiquement, la politique d’immigration a érodé ces gains et les conditions de vie de beaucoup », a-t-il écrit. « Je vais suspendre définitivement la migration de tous les pays du tiers monde pour permettre au système américain de se rétablir complètement, mettre fin à toutes les millions d’admissions illégales de Biden, y compris celles signées par l’Autopen de Sleepy Joe Biden, et retirer toute personne qui n’est pas un atout net pour les États-Unis, ou qui est incapable d’aimer notre pays. »
La rhétorique de la « remigration »
Le 28 novembre, le compte Twitter officiel du Department of Homeland Security a publié un message glaçant : « Les enjeux n’ont jamais été aussi élevés, et l’objectif n’a jamais été aussi clair : Remigration maintenant. » Le terme « remigration » n’est pas neutre. C’est un euphémisme pour l’expulsion de masse. Pour le nettoyage ethnique déguisé en politique d’immigration. C’est un terme utilisé par l’extrême droite européenne pour décrire l’expulsion forcée des immigrants et de leurs descendants, même ceux nés dans le pays. Et maintenant, c’est la politique officielle du gouvernement américain. L’Associated Press a rapporté que les immigrants afghans avaient peur de quitter leur maison par crainte d’être expulsés ou attaqués avec des discours de haine après la fusillade. Les groupes de réfugiés s’inquiétaient que les Afghans soient considérés comme coupables par association. Martha Bellisle, journaliste pour l’AP, a écrit : « Les groupes de réfugiés s’inquiètent des représailles après la fusillade de membres de la Garde nationale à DC. » Une inquiétude justifiée. Parce que c’est exactement ce qui se passe quand un gouvernement désigne un groupe entier comme une menace. Les gens ont peur. Ils se cachent. Ils évitent les espaces publics. Ils craignent pour leur sécurité et celle de leurs familles.
Le maire de Bellingham, Kim Lund, a condamné l’attaque. Mais elle a également exprimé son soutien à la communauté afghane de la ville. « Nous ne permettrons pas qu’un acte de violence définisse toute une communauté », a-t-elle déclaré. Une position courageuse dans un climat politique où la nuance est souvent considérée comme une faiblesse. Mais pour beaucoup d’Afghans aux États-Unis, les paroles rassurantes ne suffisent pas. Ils voient les tweets du DHS. Ils entendent les discours de Trump. Ils lisent les appels à « les expulser tous ». Et ils savent que leur statut, aussi légal soit-il, est désormais précaire. Qu’ils peuvent être ciblés à tout moment. Que leurs familles peuvent être déchirées. Que le pays qui leur avait promis la sécurité est devenu une source de danger. L’ONU a exhorté Washington à garder ses portes ouvertes aux demandeurs d’asile après l’attaque de DC. Reuters a rapporté : « L’ONU exhorte Washington à garder ses portes ouvertes aux demandeurs d’asile après l’attaque de DC. » Mais l’administration Trump n’a montré aucun signe d’écoute. Au contraire, elle a doublé sa rhétorique anti-immigration. Elle a intensifié ses mesures restrictives. Elle a transformé une tragédie en prétexte pour une répression massive.
Je pense à ces familles afghanes. À ces gens qui ont tout quitté. Qui ont fui les talibans. Qui ont risqué leur vie pour aider l’Amérique. Et maintenant, ils sont traités comme des ennemis. Comme des menaces. Comme des indésirables. Leurs enfants ont peur d’aller à l’école. Leurs parents ont peur de sortir faire les courses. Ils vivent dans la terreur constante d’être arrêtés, détenus, expulsés. Et tout cela à cause de l’acte d’un seul homme. Un homme qui, lui aussi, avait fui les talibans. Qui, lui aussi, avait cherché refuge en Amérique. Mais qui, pour des raisons que nous ne comprenons pas encore, s’est retourné contre le pays qui l’avait accueilli. Et maintenant, des milliers de personnes innocentes paient le prix de sa folie.
Section 6 : Les victimes oubliées
Sarah Beckstrom : une vie interrompue
Sarah Beckstrom avait 20 ans. Vingt ans. Elle venait de Summersville, en Virginie-Occidentale, une petite ville de moins de 4 000 habitants nichée dans les montagnes des Appalaches. Elle servait dans la Garde nationale de Virginie-Occidentale. Elle avait des rêves. Des projets. Une famille qui l’aimait. Et le 27 novembre 2025, elle est morte d’une balle dans la tête, à deux blocs de la Maison Blanche, dans une ville où elle n’aurait jamais dû être. Le procureur général Pam Bondi et Kash Patel, directeur du FBI, ont appelé à des prières après la fusillade. Le gouverneur de Virginie-Occidentale, Patrick Morrisey, a honoré les membres de la Garde nationale sur les réseaux sociaux. Les dirigeants du Congrès ont exprimé leurs condoléances. Mais au-delà des déclarations officielles, au-delà des tweets et des communiqués de presse, qui était vraiment Sarah Beckstrom ? Qu’est-ce qu’elle aimait ? Qu’est-ce qui la faisait rire ? Quels étaient ses rêves pour l’avenir ? Nous ne le saurons jamais vraiment. Parce que dans le tourbillon de la récupération politique, dans la frénésie des accusations et des contre-accusations, Sarah Beckstrom l’être humain a disparu. Elle est devenue un symbole. Une victime. Un argument dans un débat sur l’immigration.
Sa famille a publié une déclaration disant qu’elle « regardait vers le bas sur nous » maintenant. Une croyance réconfortante. L’idée qu’elle est quelque part, en paix, veillant sur ceux qu’elle aimait. Mais pour ceux qui restent, il n’y a pas de paix. Il n’y a que le vide. L’absence. Le chagrin qui ne s’arrête jamais. Sarah Beckstrom ne verra jamais son 21e anniversaire. Elle ne se mariera jamais. Elle n’aura jamais d’enfants. Elle ne vieillira jamais. Toutes ces possibilités, tous ces futurs potentiels, effacés en un instant par une balle. Et pendant que sa famille pleure, pendant qu’ils essaient de comprendre comment continuer à vivre dans un monde sans elle, les politiciens utilisent sa mort pour leurs propres fins. Trump l’utilise pour attaquer les démocrates. Les démocrates l’utilisent pour critiquer le déploiement de la Garde nationale. Tout le monde l’utilise. Personne ne la pleure vraiment. Personne ne prend le temps de se souvenir d’elle comme d’une personne, pas comme d’un symbole. C’est peut-être la plus grande tragédie de toutes.
Andrew Wolfe : la lutte continue
Andrew Wolfe, 24 ans, de Martinsburg, en Virginie-Occidentale, se bat toujours pour sa vie. Samedi 30 novembre, il était toujours dans un état critique dans un hôpital de Washington. Touché à la tête, comme Beckstrom. Mais contrairement à elle, il a survécu. Pour l’instant. Les médecins ne savent pas encore s’il se rétablira complètement. S’il pourra marcher à nouveau. Parler à nouveau. Vivre une vie normale. Les blessures à la tête sont imprévisibles. Elles peuvent laisser des séquelles permanentes. Des dommages cérébraux. Des handicaps physiques. Même si Wolfe survit, il ne sera peut-être plus jamais le même. Sa famille attend. Espère. Prie. Ils passent leurs journées à l’hôpital, à son chevet, à lui parler même s’il ne peut pas répondre, à lui tenir la main, à lui dire qu’ils l’aiment. Et pendant ce temps, le monde continue de tourner. Les politiciens continuent de se battre. Les médias continuent de rapporter. Mais pour la famille de Wolfe, le temps s’est arrêté. Il n’y a que l’attente. L’incertitude. La peur de perdre quelqu’un qu’ils aiment.
Le Joint Task Force – District of Columbia a publié une déclaration disant que Wolfe était dans un état critique mais stable. Une formulation qui ne dit pas grand-chose. Critique signifie qu’il pourrait mourir à tout moment. Stable signifie que pour l’instant, il ne se détériore pas. Mais cela ne signifie pas qu’il va mieux. Cela ne signifie pas qu’il va se rétablir. Cela signifie simplement qu’il est toujours en vie. Pour l’instant. Et c’est tout ce que sa famille peut espérer. Wolfe était un sergent d’état-major. Un leader. Quelqu’un sur qui les autres comptaient. Il avait servi son pays avec honneur. Et maintenant, il lutte pour sa vie à cause d’une décision politique qui l’avait mis dans une situation dangereuse. Comme Beckstrom, il n’aurait jamais dû être là. Il aurait dû être en Virginie-Occidentale, en sécurité, avec sa famille. Mais il était à Washington parce que Trump avait décidé de militariser la capitale. Et maintenant, il paie le prix de cette décision. Lui et sa famille. Pour le reste de leur vie.
Je ne peux pas arrêter de penser à eux. À Sarah et Andrew. À leurs familles. À tout ce qui leur a été volé. Sarah ne verra jamais son avenir. Andrew ne sait même pas s’il en aura un. Et pendant ce temps, les politiciens se battent pour savoir qui est à blâmer. Comme si cela importait. Comme si déterminer la responsabilité pouvait ramener Sarah à la vie. Comme si pointer du doigt pouvait guérir Andrew. Rien de tout cela ne les aidera. Rien de tout cela ne changera ce qui s’est passé. Mais peut-être que cela pourrait empêcher que cela se reproduise. Si nous arrêtions de nous battre les uns contre les autres assez longtemps pour voir la vérité. Si nous admettions que ce déploiement était une erreur. Si nous reconnaissions que la militarisation de nos villes crée plus de problèmes qu’elle n’en résout. Peut-être alors pourrions-nous honorer vraiment Sarah et Andrew. Pas avec des mots. Pas avec des tweets. Mais avec des actions. En changeant les politiques qui les ont mis en danger. En nous assurant qu’aucun autre soldat ne meurt pour une photo politique.
Section 7 : Le contexte de la criminalité à Washington
Les statistiques qui contredisent le récit
Trump a justifié le déploiement de la Garde nationale à Washington en affirmant que la ville était devenue une « zone de guerre » avec des taux de criminalité hors de contrôle. Mais les statistiques racontent une histoire différente. Selon les données du Metropolitan Police Department de Washington DC, la criminalité dans la capitale a en fait diminué ces dernières années. Les crimes violents ont baissé de 12% entre 2023 et 2024. Les homicides ont diminué de 26%. Les vols à main armée ont chuté de 15%. Les cambriolages ont baissé de 18%. Alors pourquoi Trump a-t-il insisté sur le fait que Washington était en crise ? Parce que le récit était plus important que les faits. Parce qu’il avait besoin d’un ennemi. D’une menace. D’une justification pour déployer des troupes dans une ville dirigée par des démocrates. Washington DC est un symbole. La capitale du pays. Et pour Trump, contrôler Washington signifiait contrôler le récit national. Montrer sa force. Démontrer son autorité. Peu importe que les résidents de la ville n’aient pas demandé cette intervention. Peu importe que les autorités locales aient protesté contre le déploiement. Trump avait décidé que Washington avait besoin de la Garde nationale, et c’était tout ce qui comptait.
Juliette Kayyem a souligné l’absurdité de la situation dans son analyse pour PBS. Les membres de la Garde nationale n’étaient pas formés pour le maintien de l’ordre civil. Ils n’étaient pas équipés pour gérer les problèmes de criminalité urbaine. Ils étaient là pour la visibilité. Pour l’apparence. Pour créer l’impression que quelque chose était fait. Mais en réalité, ils ne faisaient pas grand-chose. Ils patrouillaient. Ils se tenaient debout. Ils ramassaient les déchets. Des tâches qui auraient pu être effectuées par n’importe qui. Des tâches qui ne nécessitaient certainement pas de soldats armés. Et maintenant, deux de ces soldats avaient été tués ou blessés. Pour quoi ? Pour une photo politique ? Pour un symbole ? Pour permettre à Trump de dire qu’il était « dur contre le crime » ? Le coût était trop élevé. Beaucoup trop élevé. Mais pour Trump, le coût en vies humaines n’a jamais été un facteur dans ses calculs politiques. Ce qui compte, c’est l’image. Le récit. La perception. Et si quelques soldats doivent mourir pour maintenir cette perception, eh bien, c’est le prix à payer.
La militarisation de l’Amérique urbaine
Le déploiement de la Garde nationale à Washington n’est pas un incident isolé. C’est partie d’un modèle plus large de militarisation de la vie américaine sous Trump. Depuis son retour au pouvoir en janvier 2025, Trump a déployé des troupes fédérales dans plusieurs villes américaines. À Los Angeles. À Chicago. À New York. Toujours avec la même justification : combattre le crime. Protéger les citoyens. Restaurer l’ordre. Mais les critiques soulignent que ces déploiements ont plus à voir avec le contrôle politique qu’avec la sécurité publique. Ils notent que Trump cible principalement les villes dirigées par des démocrates. Que ces déploiements se produisent souvent sans la demande ou le consentement des autorités locales. Que les troupes fédérales sont utilisées pour contourner les gouvernements locaux et imposer l’autorité fédérale. C’est une forme de centralisation du pouvoir. Une érosion du fédéralisme. Une transformation des États-Unis en quelque chose qui ressemble de plus en plus à un État autoritaire. Et la fusillade de Washington n’a fait qu’accélérer cette tendance. Au lieu de remettre en question le déploiement, Trump l’a doublé. Au lieu de retirer les troupes, il en a envoyé plus. Au lieu d’apprendre de la tragédie, il l’a utilisée comme justification pour plus de militarisation.
Des experts en sécurité nationale ont exprimé leurs inquiétudes. Ils soulignent que l’utilisation de l’armée pour le maintien de l’ordre civil viole les principes fondamentaux de la démocratie américaine. Que cela crée une dynamique dangereuse où les citoyens sont traités comme des ennemis potentiels. Que cela érode la confiance entre les communautés et les forces de l’ordre. Que cela transforme les rues américaines en zones de guerre. Mais ces voix sont noyées dans le bruit de la rhétorique politique. Dans les accusations et les contre-accusations. Dans la bataille pour contrôler le récit. Et pendant ce temps, de plus en plus de soldats sont déployés dans les rues américaines. De plus en plus de villes sont militarisées. De plus en plus de citoyens vivent sous occupation militaire. Et nous nous demandons pourquoi la violence continue. Pourquoi les gens sont en colère. Pourquoi la société semble se déchirer. Peut-être que la réponse est simple : quand on traite les gens comme des ennemis, ils finissent par agir comme tels. Quand on militarise une société, on crée les conditions de la guerre. Et dans une guerre, tout le monde perd.
Je regarde ces images de soldats dans les rues de Washington. De New York. De Los Angeles. Et je ne reconnais plus mon pays. Ce n’est pas l’Amérique que je connais. Ce n’est pas l’Amérique que j’aime. C’est quelque chose d’autre. Quelque chose de plus sombre. Quelque chose de plus dangereux. Et je me demande : comment en sommes-nous arrivés là ? Comment avons-nous accepté que des soldats armés patrouillent dans nos rues ? Comment avons-nous normalisé la présence militaire dans nos villes ? Quand avons-nous décidé que c’était acceptable ? Que c’était nécessaire ? Que c’était normal ? Et surtout : comment pouvons-nous revenir en arrière ? Comment pouvons-nous démilitariser notre société ? Comment pouvons-nous retrouver la confiance ? Comment pouvons-nous reconstruire ce qui a été détruit ? Je n’ai pas les réponses. Mais je sais que nous devons les trouver. Avant qu’il ne soit trop tard. Avant que la militarisation ne devienne permanente. Avant que nous ne perdions complètement ce qui fait de l’Amérique une démocratie.
Section 8 : Les répercussions internationales
L’image de l’Amérique dans le monde
La fusillade de Washington et la réponse de l’administration Trump ont eu des répercussions bien au-delà des frontières américaines. Les médias internationaux ont largement couvert l’incident, soulignant l’ironie d’un pays qui prétend exporter la démocratie mais qui militarise sa propre capitale. Le Guardian a titré : « Choc et consternation après que des membres de la Garde nationale ont été abattus près de la Maison Blanche. » Le Telegraph britannique a publié un article détaillé sur les « Zero Units » de la CIA, explorant le passé de Lakanwal et les opérations controversées de ces unités en Afghanistan. El País en Espagne a écrit : « La fusillade de la Garde nationale ravive le débat sur l’immigration et le déploiement des troupes. » Les médias du monde entier ont observé avec un mélange de fascination et d’horreur la façon dont l’Amérique gérait cette crise. Et ce qu’ils ont vu n’était pas rassurant. Ils ont vu un président qui utilisait la tragédie pour attaquer ses adversaires politiques. Ils ont vu un gouvernement qui suspendait les droits des réfugiés sur la base de l’acte d’un seul homme. Ils ont vu une société de plus en plus divisée, de plus en plus militarisée, de plus en plus autoritaire.
Pour les alliés de l’Amérique, c’était troublant. Comment pouvaient-ils faire confiance à un pays qui semblait abandonner ses propres principes démocratiques ? Comment pouvaient-ils s’appuyer sur un partenaire qui traitait les réfugiés avec une telle cruauté ? Comment pouvaient-ils respecter un leader qui utilisait la mort de ses propres soldats comme arme politique ? Pour les adversaires de l’Amérique, c’était une opportunité. La Russie, la Chine, l’Iran ont tous souligné l’hypocrisie américaine. Ils ont pointé du doigt la militarisation de Washington comme preuve que l’Amérique n’était pas différente des régimes autoritaires qu’elle critiquait. Ils ont utilisé la suspension des décisions d’asile comme exemple de la façon dont l’Amérique trahissait ses propres valeurs. Et ils avaient raison. Pas sur tout. Mais sur l’essentiel. L’Amérique était en train de perdre son âme. Elle était en train de devenir ce qu’elle avait toujours prétendu combattre. Et le monde entier regardait. Le monde entier prenait note. Le monde entier se demandait : que se passe-t-il en Amérique ? Et pourquoi personne ne semble capable de l’arrêter ?
L’impact sur les réfugiés afghans dans le monde
La réaction de Trump à la fusillade a eu des conséquences immédiates pour les réfugiés afghans, non seulement aux États-Unis, mais dans le monde entier. Des pays qui avaient accueilli des réfugiés afghans ont commencé à reconsidérer leurs politiques. Des gouvernements qui avaient été sympathiques à la cause des Afghans fuyant les talibans ont commencé à durcir leurs positions. Si l’Amérique, qui avait mené la guerre en Afghanistan pendant vingt ans, qui avait promis de protéger ses alliés afghans, pouvait les abandonner si facilement, pourquoi d’autres pays devraient-ils faire mieux ? La BBC a rapporté : « Les Afghans aux États-Unis lancent un appel à Trump après la fusillade de Washington DC. » Des communautés afghanes à travers le pays ont publié des déclarations condamnant l’attaque et exprimant leur solidarité avec les victimes. Ils ont souligné que Lakanwal ne les représentait pas. Que son acte était celui d’un individu perturbé, pas d’une communauté. Que la grande majorité des réfugiés afghans étaient des gens pacifiques qui voulaient simplement vivre en sécurité et reconstruire leur vie. Mais leurs voix ont été noyées dans le bruit de la rhétorique anti-immigration. Leurs appels à la compréhension ont été ignorés. Leurs tentatives de se distancer de Lakanwal ont été rejetées comme insuffisantes.
Dans les camps de réfugiés à travers le monde, des Afghans qui attendaient d’être réinstallés aux États-Unis ont vu leurs espoirs s’effondrer. Les programmes de réinstallation ont été suspendus. Les demandes ont été gelées. Les familles qui avaient attendu des années pour être réunies ont été séparées indéfiniment. Et tout cela à cause de l’acte d’un seul homme. L’ONU a exhorté les États-Unis à maintenir leurs engagements envers les réfugiés. Des organisations humanitaires ont appelé à la retenue. Des experts en droits de l’homme ont averti que la suspension des décisions d’asile violait les obligations internationales de l’Amérique. Mais l’administration Trump n’a pas écouté. Elle a continué sur sa voie. Elle a intensifié ses mesures restrictives. Elle a transformé une tragédie en prétexte pour une répression massive. Et le message envoyé au monde était clair : l’Amérique n’est plus un refuge pour les opprimés. Elle n’est plus une terre d’opportunités pour ceux qui fuient la persécution. Elle est devenue une forteresse. Fermée. Hostile. Dangereuse pour ceux qui cherchent protection. Et cette transformation aura des conséquences pendant des générations.
Je pense à tous ces Afghans qui ont cru en l’Amérique. Qui ont risqué leur vie pour aider les forces américaines. Qui ont fait confiance aux promesses américaines. Et maintenant, ils sont abandonnés. Trahis. Traités comme des ennemis. Leurs enfants grandissent en apprenant que l’Amérique ne tient pas ses promesses. Que les mots comme « liberté » et « justice » sont vides de sens. Que le pays qui prétendait les sauver les a en fait condamnés. Et je me demande : quel genre de monde créons-nous ? Quel genre de futur construisons-nous ? Quand nous abandonnons ceux qui nous ont fait confiance, quand nous trahissons nos alliés, quand nous fermons nos portes à ceux qui ont besoin de protection, que devenons-nous ? Nous ne sommes plus l’Amérique que nous prétendons être. Nous sommes quelque chose d’autre. Quelque chose de plus petit. Quelque chose de plus mesquin. Quelque chose de moins humain.
Section 9 : Le débat sur la responsabilité
Qui est vraiment à blâmer ?
La question de la responsabilité dans cette tragédie est complexe. Trump blâme Biden pour avoir laissé entrer Lakanwal aux États-Unis. Les démocrates blâment Trump pour avoir déployé la Garde nationale à Washington. Les républicains blâment les politiques d’immigration laxistes. Les progressistes blâment le manque de soutien en santé mentale pour les réfugiés. Tout le monde a quelqu’un à blâmer. Tout le monde a une explication simple. Mais la vérité est que cette tragédie est le résultat d’une série de décisions, de politiques et de circonstances qui se sont accumulées au fil du temps. Oui, Lakanwal est entré aux États-Unis sous l’administration Biden. Mais il a obtenu l’asile sous l’administration Trump. Oui, le déploiement de la Garde nationale a créé une cible visible. Mais Lakanwal aurait pu trouver d’autres cibles s’il était déterminé à commettre un acte de violence. Oui, les programmes de soutien en santé mentale ont été réduits. Mais nous ne savons pas si ces programmes auraient pu empêcher cette attaque. La vérité est que nous ne savons pas vraiment pourquoi Lakanwal a fait ce qu’il a fait. Nous ne connaissons pas son mobile. Nous ne comprenons pas son état d’esprit. Nous ne pouvons que spéculer sur ce qui l’a poussé à traverser le pays pour tuer deux membres de la Garde nationale.
Mais ce que nous savons, c’est que la façon dont nous répondons à cette tragédie en dit long sur qui nous sommes en tant que société. Nous pouvons choisir de blâmer. De diviser. De créer plus de haine et de peur. Ou nous pouvons choisir de comprendre. D’apprendre. De chercher des solutions qui empêcheront de futures tragédies. Nous pouvons choisir de traiter tous les réfugiés afghans comme des suspects potentiels. Ou nous pouvons reconnaître que la grande majorité d’entre eux sont des gens pacifiques qui ont fui la violence et cherchent simplement une vie meilleure. Nous pouvons choisir de militariser davantage nos villes. Ou nous pouvons reconnaître que la militarisation crée plus de problèmes qu’elle n’en résout. Nous pouvons choisir de suspendre les droits des réfugiés. Ou nous pouvons maintenir nos engagements envers ceux qui ont besoin de protection. Ce sont des choix. Des choix que nous faisons en tant que société. Et les choix que nous faisons maintenant détermineront le genre de pays que nous serons à l’avenir. Pour l’instant, nous avons choisi la voie de la division. De la haine. De la peur. Mais il n’est pas trop tard pour changer de cap. Il n’est pas trop tard pour choisir une voie différente. Une voie qui honore vraiment la mémoire de Sarah Beckstrom. Une voie qui donne un sens à son sacrifice.
Les leçons non apprises
L’histoire américaine est pleine de moments comme celui-ci. Des tragédies qui auraient pu être des points de basculement. Des occasions d’apprendre. De changer. De devenir meilleurs. Mais trop souvent, ces occasions sont gaspillées. Après le 11 septembre, l’Amérique aurait pu choisir de comprendre les racines du terrorisme. De s’attaquer aux causes profondes de l’extrémisme. De construire des ponts au lieu de murs. Au lieu de cela, elle a choisi la guerre. L’invasion. La torture. Et vingt ans plus tard, le monde n’est pas plus sûr. Après les fusillades de masse dans les écoles, l’Amérique aurait pu choisir de réformer ses lois sur les armes à feu. De s’attaquer à la santé mentale. De créer des communautés plus sûres. Au lieu de cela, elle a choisi l’inaction. Les pensées et les prières. Et les fusillades continuent. Après les manifestations de Black Lives Matter, l’Amérique aurait pu choisir de réformer ses forces de police. De s’attaquer au racisme systémique. De créer une justice plus équitable. Au lieu de cela, elle a choisi la répression. La militarisation. Et les tensions raciales restent élevées. Et maintenant, après la fusillade de Washington, l’Amérique a une autre chance. Une autre occasion d’apprendre. De changer. De devenir meilleure. Mais tous les signes indiquent que nous allons gaspiller cette occasion aussi.
Au lieu de remettre en question le déploiement de la Garde nationale, nous l’intensifions. Au lieu de soutenir les réfugiés, nous les punissons. Au lieu de chercher à comprendre, nous cherchons à blâmer. Au lieu de construire des ponts, nous construisons des murs. Et dans dix ans, vingt ans, nous nous retrouverons au même endroit. Face à une autre tragédie. Nous demandant comment cela a pu arriver. Cherchant quelqu’un à blâmer. Gaspillant une autre occasion d’apprendre. C’est un cycle. Un cycle vicieux. Et nous ne semblons pas capables de le briser. Peut-être parce que briser le cycle nécessiterait d’admettre nos erreurs. De reconnaître nos échecs. De changer nos façons de faire. Et dans la politique américaine d’aujourd’hui, admettre une erreur est considéré comme une faiblesse. Changer d’avis est considéré comme de l’incohérence. Apprendre de ses erreurs est considéré comme de l’indécision. Alors nous continuons sur la même voie. Nous répétons les mêmes erreurs. Nous obtenons les mêmes résultats. Et nous nous demandons pourquoi rien ne change. La définition de la folie, dit-on, c’est de faire la même chose encore et encore en espérant des résultats différents. Par cette définition, l’Amérique est folle. Et Sarah Beckstrom en a payé le prix.
Je suis fatigué. Fatigué de voir les mêmes tragédies se répéter. Fatigué de voir les mêmes erreurs commises. Fatigué de voir les mêmes occasions gaspillées. Fatigué de voir des gens mourir pour rien. Parce que c’est ce qui se passe ici. Sarah Beckstrom est morte pour rien. Sa mort ne changera rien. Elle ne nous apprendra rien. Elle ne nous rendra pas meilleurs. Elle sera juste une autre statistique. Un autre nom sur une liste. Une autre tragédie oubliée. Et dans quelques mois, quand une autre tragédie se produira, nous répéterons le même cycle. Les mêmes accusations. Les mêmes contre-accusations. Les mêmes occasions gaspillées. Et quelqu’un d’autre mourra. Et nous nous demanderons comment cela a pu arriver. Encore. Et encore. Et encore. Jusqu’à ce que nous décidions enfin de briser le cycle. Jusqu’à ce que nous décidions enfin d’apprendre. Jusqu’à ce que nous décidions enfin de changer. Mais quand ce jour viendra-t-il ? Combien de personnes devront mourir avant que nous décidions que c’est assez ? Combien de tragédies devrons-nous endurer avant que nous décidions de faire les choses différemment ? Je ne sais pas. Mais j’espère que ce jour viendra bientôt. Avant qu’il ne soit trop tard. Avant que nous ayons perdu complètement notre humanité.
Section 10 : Les conséquences juridiques et politiques
Les charges contre Lakanwal
Rahmanullah Lakanwal fait face à des charges de meurtre et de tentative de meurtre. Le procureur américain Jeanine Pirro a annoncé que les charges seraient portées au niveau fédéral, étant donné que les victimes étaient des membres de la Garde nationale en service actif. Le FBI enquête sur l’incident comme un acte possible de terrorisme. Si Lakanwal est reconnu coupable, il pourrait faire face à la peine de mort. Trump a déjà déclaré que le suspect « paiera un prix très élevé » pour ses actions. Une déclaration qui soulève des questions sur l’indépendance du système judiciaire. Le président devrait-il commenter les charges potentielles avant même qu’un procès ait lieu ? Devrait-il influencer le processus judiciaire avec ses déclarations publiques ? Dans un système de justice fonctionnel, la réponse serait non. Mais nous ne vivons plus dans un système de justice fonctionnel. Nous vivons dans un système où le président tweete ses opinions sur les affaires judiciaires. Où les procureurs sont nommés sur la base de leur loyauté politique plutôt que de leur compétence juridique. Où la justice est de plus en plus politisée. Et où les résultats des procès sont souvent déterminés avant même qu’ils ne commencent.
Lakanwal a été blessé lors de l’attaque. Il a été poignardé avec un couteau de poche par un membre de la Garde nationale et touché par quatre balles. Il a survécu à ses blessures et devrait se rétablir suffisamment pour faire face à un procès. Mais son état mental reste une question ouverte. S’il souffrait de problèmes de santé mentale, comme l’a suggéré son ami, cela pourrait-il être utilisé comme défense ? Pourrait-il plaider la folie ? Ou le traumatisme post-traumatique ? Ou la diminution de responsabilité ? Ce sont des questions que les avocats de la défense devront explorer. Mais dans le climat politique actuel, il est difficile d’imaginer que Lakanwal reçoive un procès équitable. Il est déjà été jugé dans la cour de l’opinion publique. Il a déjà été condamné par le président. Il a déjà été déshumanisé, appelé un « animal » par le leader du pays. Comment un jury pourrait-il être impartial dans ces circonstances ? Comment un juge pourrait-il garantir un procès équitable ? Comment le système de justice pourrait-il fonctionner comme il est censé le faire quand le président lui-même a déjà déclaré le suspect coupable ? Ce sont des questions sans réponses faciles. Mais ce sont des questions que nous devons poser. Parce que si nous abandonnons les principes de justice équitable, même pour ceux que nous considérons comme des monstres, alors nous abandonnons ce qui fait de nous une démocratie.
L’impact sur les futures politiques
La fusillade de Washington aura des conséquences durables sur les politiques américaines. L’immigration sera encore plus restrictive. Les contrôles aux frontières seront encore plus stricts. Les programmes de réfugiés seront encore plus limités. La militarisation des villes américaines se poursuivra. Le déploiement de la Garde nationale sera étendu à d’autres villes. Les libertés civiles seront encore plus érodées. Tout cela au nom de la sécurité. Au nom de la protection. Au nom de la prévention de futures tragédies. Mais est-ce que cela fonctionnera ? Est-ce que ces mesures nous rendront vraiment plus sûrs ? Ou est-ce qu’elles créeront simplement plus de division, plus de haine, plus de conditions pour de futures violences ? L’histoire suggère que la réponse est la seconde. Que la répression crée la résistance. Que la militarisation crée la confrontation. Que la déshumanisation crée la violence. Mais nous ne semblons pas capables d’apprendre de l’histoire. Nous continuons à répéter les mêmes erreurs. À suivre les mêmes chemins. À obtenir les mêmes résultats désastreux. Et à nous demander pourquoi rien ne change.
Des experts en politique publique ont averti que la suspension des décisions d’asile créera un arriéré massif de cas. Que des milliers de personnes resteront dans les limbes pendant des années. Que des familles seront séparées indéfiniment. Que des gens qui fuient la persécution seront renvoyés dans des situations dangereuses. Mais ces avertissements sont ignorés. Parce que dans le climat politique actuel, la compassion est considérée comme une faiblesse. L’empathie est considérée comme de la naïveté. Et la justice est considérée comme un luxe que nous ne pouvons pas nous permettre. Alors nous continuons sur cette voie. Nous construisons plus de murs. Nous déployons plus de troupes. Nous suspendons plus de droits. Et nous nous disons que c’est pour notre sécurité. Que c’est nécessaire. Que nous n’avons pas le choix. Mais nous avons toujours le choix. Nous pouvons choisir la compassion plutôt que la cruauté. Nous pouvons choisir la compréhension plutôt que la haine. Nous pouvons choisir la justice plutôt que la vengeance. Nous pouvons choisir d’être meilleurs. Mais pour l’instant, nous choisissons d’être pires. Et Sarah Beckstrom est morte pour cela.
Je regarde l’avenir et je vois plus de la même chose. Plus de tragédies. Plus de divisions. Plus de haine. Plus de violence. Parce que nous n’apprenons jamais. Nous ne changeons jamais. Nous répétons simplement les mêmes erreurs encore et encore. Et à chaque fois, nous nous disons que cette fois sera différente. Que cette fois, nous ferons les choses correctement. Que cette fois, nous créerons vraiment la sécurité. Mais ce n’est jamais différent. C’est toujours la même chose. Les mêmes politiques. Les mêmes résultats. Les mêmes tragédies. Et je me demande : combien de temps cela peut-il continuer ? Combien de temps pouvons-nous continuer sur cette voie avant que tout s’effondre ? Avant que la société se déchire complètement ? Avant que nous perdions tout ce qui fait de nous une nation ? Je ne sais pas. Mais je sais que nous nous rapprochons de ce point. Chaque jour. Chaque tragédie. Chaque mauvaise décision. Nous nous rapprochons du bord. Et je ne sais pas si nous pourrons revenir en arrière une fois que nous l’aurons franchi.
Section 11 : Les voix ignorées
Les communautés afghanes américaines
Au milieu de tout ce bruit politique, il y a des voix qui sont rarement entendues. Les voix des communautés afghanes américaines. Ces gens qui ont fui les talibans. Qui ont risqué leur vie pour aider l’Amérique. Qui ont reconstruit leur vie dans ce pays. Et qui maintenant vivent dans la peur. Peur d’être ciblés. Peur d’être expulsés. Peur d’être traités comme des ennemis dans le pays qu’ils considèrent comme leur maison. Après la fusillade, des organisations communautaires afghanes à travers le pays ont publié des déclarations. Elles ont condamné l’attaque. Elles ont exprimé leur solidarité avec les victimes. Elles ont souligné que Lakanwal ne les représentait pas. Mais ces déclarations ont été largement ignorées par les médias grand public. Elles n’ont pas fait les gros titres. Elles n’ont pas été citées par les politiciens. Elles n’ont pas influencé le débat public. Parce que dans le récit dominant, les Afghans sont soit des victimes à sauver, soit des menaces à éliminer. Ils ne sont jamais des voix à écouter. Des perspectives à considérer. Des êtres humains avec leurs propres histoires, leurs propres expériences, leurs propres opinions.
À Bellingham, où Lakanwal vivait, la communauté afghane est sous le choc. Ses voisins ont déclaré qu’ils ne l’avaient jamais vu comme une menace. Qu’il semblait être un homme tranquille qui s’occupait de sa famille. Qu’ils n’auraient jamais imaginé qu’il pourrait faire quelque chose comme ça. Mais maintenant, toute la communauté est stigmatisée. Les enfants afghans sont harcelés à l’école. Les adultes afghans sont regardés avec suspicion dans les magasins. Les familles afghanes ont peur de sortir de chez elles. Et tout cela à cause de l’acte d’un seul homme. C’est de la culpabilité par association. C’est du racisme. C’est de la xénophobie. Mais c’est aussi devenu notre normalité. Après chaque attaque terroriste, nous voyons la même chose. Si l’attaquant est musulman, toute la communauté musulmane est tenue responsable. Si l’attaquant est immigrant, tous les immigrants sont considérés comme des menaces. Si l’attaquant est réfugié, tous les réfugiés sont suspects. Mais si l’attaquant est blanc, c’est un « loup solitaire ». Un « individu perturbé ». Quelqu’un qui ne représente personne d’autre que lui-même. Cette double norme est flagrante. Elle est injuste. Elle est destructrice. Mais elle persiste. Parce qu’elle sert un objectif politique. Elle justifie les politiques restrictives. Elle alimente la peur. Elle divise les communautés.
Les experts en santé mentale
Une autre voix largement ignorée dans ce débat est celle des experts en santé mentale. Ces professionnels qui comprennent les traumatismes. Qui savent comment la guerre affecte les gens. Qui peuvent expliquer pourquoi quelqu’un comme Lakanwal pourrait se retourner contre le pays qui l’a accueilli. Mais leurs perspectives ne sont pas recherchées. Leurs explications ne sont pas entendues. Parce que dans le récit dominant, il n’y a pas de place pour la nuance. Pour la complexité. Pour la compréhension. Il n’y a que des bons et des méchants. Des héros et des vilains. Des victimes et des coupables. Les experts en santé mentale pourraient expliquer que Lakanwal a probablement souffert de PTSD sévère. Qu’il a été témoin et participant à des violences horribles en Afghanistan. Qu’il a probablement vu des amis mourir. Qu’il a probablement tué des gens lui-même. Qu’il a probablement été hanté par ces expériences. Qu’il a probablement lutté pour s’adapter à la vie civile. Qu’il a probablement eu besoin d’aide mais ne l’a pas reçue. Qu’il a probablement été isolé, seul, désespéré. Et que dans cet état, il a pris une décision terrible. Une décision qui a coûté la vie à Sarah Beckstrom et blessé Andrew Wolfe. Une décision inexcusable. Mais peut-être compréhensible si nous prenons le temps de comprendre.
Mais nous ne prenons pas ce temps. Nous ne voulons pas comprendre. Parce que comprendre pourrait signifier admettre que nous avons une part de responsabilité. Que nous aurions pu faire plus pour aider Lakanwal. Que nous aurions pu investir dans des programmes de santé mentale pour les réfugiés. Que nous aurions pu créer des systèmes de soutien pour ceux qui ont vécu des traumatismes. Que nous aurions pu empêcher cette tragédie. Mais admettre cela serait admettre un échec. Et dans la politique américaine d’aujourd’hui, admettre un échec est inacceptable. Alors nous blâmons. Nous accusons. Nous punissons. Et nous ne changeons rien. Les experts en santé mentale pourraient également expliquer que la militarisation de nos villes crée plus de traumatismes. Que voir des soldats armés dans les rues déclenche des réactions chez ceux qui ont vécu la guerre. Que pour quelqu’un comme Lakanwal, qui a passé des années dans un environnement militarisé en Afghanistan, voir la Garde nationale à Washington pourrait avoir déclenché quelque chose. Pourrait avoir ramené des souvenirs. Pourrait avoir créé une confusion entre le passé et le présent. Pourrait avoir contribué à sa décision de commettre cette attaque. Mais encore une fois, nous ne voulons pas entendre cela. Parce que cela remettrait en question la décision de déployer la Garde nationale. Et nous ne voulons pas remettre en question cette décision. Parce que cela signifierait admettre que Trump avait tort. Et dans la politique américaine d’aujourd’hui, admettre que Trump avait tort est impossible pour ses partisans.
Je pense à toutes ces voix que nous n’écoutons pas. Les communautés afghanes qui vivent dans la peur. Les experts en santé mentale qui pourraient nous aider à comprendre. Les travailleurs sociaux qui voient les conséquences de nos politiques. Les enseignants qui voient les enfants traumatisés. Les médecins qui traitent les blessures physiques et mentales. Toutes ces personnes qui ont quelque chose d’important à dire. Mais nous ne les écoutons pas. Parce que nous sommes trop occupés à crier. Trop occupés à blâmer. Trop occupés à nous battre les uns contre les autres. Et pendant ce temps, les problèmes s’aggravent. Les divisions s’approfondissent. Les traumatismes s’accumulent. Et nous nous demandons pourquoi rien ne s’améliore. Peut-être que si nous arrêtions de crier assez longtemps pour écouter, nous pourrions apprendre quelque chose. Nous pourrions comprendre quelque chose. Nous pourrions changer quelque chose. Mais pour l’instant, nous préférons crier. C’est plus facile. C’est plus satisfaisant. C’est plus politique. Et Sarah Beckstrom reste morte.
Conclusion : Vers où allons-nous maintenant ?
Le choix qui nous attend
Nous sommes à un carrefour. Pas seulement en tant que nation, mais en tant que société. En tant qu’êtres humains. La fusillade de Washington nous a montré quelque chose d’important. Elle nous a montré qui nous sommes. Et ce que nous avons vu n’est pas beau. Nous avons vu un président qui utilise la mort de ses propres soldats comme arme politique. Nous avons vu des politiciens qui exploitent la tragédie pour leurs propres fins. Nous avons vu une société qui préfère blâmer plutôt que comprendre. Qui préfère diviser plutôt qu’unir. Qui préfère la haine plutôt que la compassion. Mais nous avons aussi vu autre chose. Nous avons vu des communautés qui se rassemblent. Des gens qui refusent la haine. Des voix qui appellent à la compréhension. Des organisations qui continuent à se battre pour la justice. Des individus qui refusent d’abandonner leur humanité. Et c’est là que se trouve notre espoir. Pas dans les politiciens. Pas dans les institutions. Mais dans les gens ordinaires qui refusent d’accepter que c’est comme ça que les choses doivent être. Qui croient encore que nous pouvons être meilleurs. Qui sont prêts à se battre pour un avenir différent.
Le choix qui nous attend est simple. Nous pouvons continuer sur la voie que nous suivons. Plus de militarisation. Plus de division. Plus de haine. Plus de violence. Ou nous pouvons choisir une voie différente. Une voie de compréhension. De compassion. De justice. De guérison. Ce n’est pas un choix facile. La voie de la compréhension est difficile. Elle nécessite de l’empathie. De la patience. De la volonté d’écouter ceux avec qui nous ne sommes pas d’accord. De la capacité à voir l’humanité même chez ceux qui ont commis des actes terribles. Mais c’est la seule voie qui mène quelque part de bon. La voie de la haine ne mène qu’à plus de haine. La voie de la division ne mène qu’à plus de division. La voie de la violence ne mène qu’à plus de violence. Nous l’avons vu encore et encore tout au long de l’histoire. Et pourtant, nous continuons à choisir cette voie. Parce que c’est plus facile. Parce que c’est plus satisfaisant à court terme. Parce que cela nous permet de nous sentir justes dans notre colère. Mais à long terme, cela nous détruit. Cela détruit nos communautés. Cela détruit notre société. Cela détruit notre humanité.
L’héritage de Sarah Beckstrom
Sarah Beckstrom mérite mieux que d’être un symbole dans une guerre politique. Elle mérite d’être rappelée comme une personne. Comme une jeune femme de 20 ans qui avait toute sa vie devant elle. Qui servait son pays avec honneur. Qui avait des rêves et des espoirs et des plans pour l’avenir. Tout cela lui a été volé. Par un homme perturbé. Par une décision politique qui l’a mise en danger. Par un système qui a échoué à protéger ceux qu’il était censé servir. Mais son héritage ne doit pas être la division. Il ne doit pas être la haine. Il ne doit pas être la vengeance. Son héritage devrait être un appel au changement. Un appel à faire mieux. Un appel à créer une société où de telles tragédies ne se produisent pas. Où les soldats ne sont pas déployés dans les rues de leur propre pays. Où les réfugiés reçoivent le soutien dont ils ont besoin. Où la santé mentale est prise au sérieux. Où la compassion l’emporte sur la cruauté. C’est l’héritage que Sarah Beckstrom mérite. C’est l’héritage que nous devrions lui donner. Pas avec des mots. Pas avec des tweets. Pas avec des déclarations politiques. Mais avec des actions. Avec des changements réels. Avec un engagement à faire mieux.
Andrew Wolfe se bat toujours pour sa vie. Il ne sait pas encore quel sera son avenir. S’il se rétablira complètement. S’il pourra reprendre sa vie normale. S’il pourra servir à nouveau dans la Garde nationale. Tout cela est incertain. Mais ce qui est certain, c’est qu’il mérite notre soutien. Pas seulement maintenant, pendant qu’il est à l’hôpital. Mais après. Quand les caméras seront parties. Quand les politiciens auront trouvé une autre cause. Quand le monde aura oublié. Il aura besoin de soins médicaux. De thérapie. De soutien financier. De compassion. Et nous avons l’obligation de lui fournir tout cela. Parce que c’est notre décision qui l’a mis en danger. C’est notre système qui a échoué à le protéger. C’est notre responsabilité de l’aider maintenant. Sarah Beckstrom et Andrew Wolfe ne sont pas des symboles. Ce sont des personnes. Des êtres humains avec des familles qui les aiment. Avec des amis qui les pleurent. Avec des communautés qui les soutiennent. Et ils méritent mieux que ce que nous leur avons donné. Ils méritent mieux que d’être des pions dans un jeu politique. Ils méritent d’être honorés. Vraiment honorés. Pas avec des mots vides. Mais avec des actions significatives. Avec des changements réels. Avec un engagement à faire en sorte que leur sacrifice ne soit pas vain.
Je termine cet article avec un sentiment de tristesse profonde. Tristesse pour Sarah Beckstrom, qui ne verra jamais son 21e anniversaire. Tristesse pour Andrew Wolfe, qui lutte encore pour sa vie. Tristesse pour Rahmanullah Lakanwal, un homme brisé par la guerre qui a brisé d’autres vies. Tristesse pour les communautés afghanes qui vivent maintenant dans la peur. Tristesse pour une nation qui semble avoir perdu son âme. Mais aussi, étrangement, un peu d’espoir. Espoir que peut-être, juste peut-être, cette tragédie sera le point de basculement. Que peut-être nous nous réveillerons enfin. Que peut-être nous verrons enfin ce que nous sommes devenus. Et que peut-être nous déciderons enfin de changer. Je ne sais pas si cet espoir est justifié. L’histoire suggère que non. Que nous continuerons sur la même voie. Que nous répéterons les mêmes erreurs. Que nous gaspillerons une autre occasion d’apprendre. Mais je dois croire que c’est possible. Que le changement est possible. Que nous pouvons être meilleurs. Parce que si je ne crois pas cela, alors tout est perdu. Alors Sarah Beckstrom est morte pour rien. Alors Andrew Wolfe souffre pour rien. Alors tout ce que nous avons enduré, toutes les tragédies que nous avons vécues, tout cela n’a servi à rien. Et je refuse de croire cela. Je refuse d’accepter que nous sommes condamnés à répéter les mêmes erreurs pour toujours. Je refuse d’abandonner l’espoir que nous pouvons être meilleurs. Que nous serons meilleurs. Pour Sarah. Pour Andrew. Pour tous ceux qui ont souffert. Pour tous ceux qui souffriront si nous ne changeons pas. Nous devons être meilleurs. Nous n’avons pas le choix.
Sources
Sources primaires
Raw Story, « Really screwed up: Trump points finger at Dems in the wake of terrorism on his watch », 30 novembre 2025. Wikipedia, « 2025 Washington, D.C., National Guard shooting », consulté le 30 novembre 2025. New York Post, « White House hits back after Dem blames Trump for DC shooting despite Afghan terror suspect being let in under Biden », 29 novembre 2025. TIME Magazine, « Zero Unit: What We Know About the Elite CIA Force Allegedly Tied to the D.C. Shooting Suspect », 27 novembre 2025. Reuters, « National Guard member dies as ambush in US capital becomes political flashpoint », 27 novembre 2025. The New York Times, « Trump Uses National Guard Shooting to Cast Suspicion on Refugees », 27 novembre 2025. CNN, « November 26, 2025 – National Guard members shot in DC », 26 novembre 2025. ABC News, « National Guard shooting ‘act of evil,’ Trump says; suspect ID’d », 27 novembre 2025.
Sources secondaires
Mediapart, « Trump dénonce un acte de terrorisme et l’immigration après les tirs contre deux militaires », 27 novembre 2025. BFM TV, « Donald Trump dénonce un acte de terreur après les tirs contre deux militaires de la Garde nationale », 27 novembre 2025. Le Figaro, « Donald Trump signe un décret pour classer les Frères musulmans comme organisation terroriste », 24 novembre 2025. BBC News, « Afghans in US issue plea to Trump after Washington DC shooting », 28 novembre 2025. The Guardian, « Shock and dismay after national guard troops shot near White House », 26 novembre 2025. Axios, « Republicans push to deport them all after D.C. shooting », 27 novembre 2025. NPR, « Trump administration pausing all asylum decisions after National Guard shooting », 28 novembre 2025. PBS NewsHour, « Trump’s deployment of National Guard in U.S. cities gets renewed scrutiny », 27 novembre 2025.