Le plus grand navire de guerre du monde aux portes du Venezuela
L’USS Gerald R. Ford n’est pas un navire ordinaire. C’est le porte-avions le plus moderne, le plus puissant, le plus coûteux jamais construit. Treize milliards de dollars. Trois cent trente-sept mètres de long. Cent mille tonnes de déplacement. Soixante-quinze avions de combat. Quatre mille cinq cents marins. Une centrale nucléaire capable de fonctionner pendant vingt-cinq ans sans ravitaillement. Des catapultes électromagnétiques qui peuvent lancer un avion toutes les quarante-cinq secondes. Des systèmes d’armes dernier cri. Des radars capables de détecter une cible à des centaines de kilomètres. C’est une ville flottante. Une base aérienne mobile. Une démonstration de puissance absolue. Et depuis octobre 2025, il patrouille dans les Caraïbes. À quelques dizaines de kilomètres des côtes vénézuéliennes. Visible. Menaçant. Omniprésent. Le message est sans équivoque : nous sommes là. Nous sommes prêts. Nous pouvons frapper à tout moment. Officiellement, le Gerald R. Ford participe à l’opération « Southern Spear » – Lance du Sud. Une opération de lutte contre le narcotrafic. Mais personne n’est dupe. On n’envoie pas le plus grand porte-avions du monde pour intercepter des bateaux de pêche. On n’envoie pas treize milliards de dollars de technologie militaire pour arrêter des trafiquants. On envoie ça pour envahir un pays.
Autour du Gerald R. Ford, toute une armada. Des destroyers. Des croiseurs. Des sous-marins. Des navires de soutien. Des milliers de soldats. Des centaines d’avions. Une force de frappe capable de détruire l’armée vénézuélienne en quelques heures. Et ce n’est pas tout. Des avions de combat américains survolent quotidiennement les eaux territoriales vénézuéliennes. Des sites de suivi aérien enregistrent une activité constante. Des F-35. Des F-18. Des drones de reconnaissance. Une présence militaire écrasante qui ne laisse aucun doute sur les intentions de Washington. Le Venezuela est encerclé. Surveillé. Menacé. Chaque mouvement de ses forces armées est observé. Chaque déplacement de ses navires est tracé. Chaque communication est interceptée. Les États-Unis ont les yeux rivés sur Caracas. Et ils attendent. Ils attendent quoi? Que Maduro parte? Qu’il commette une erreur? Qu’il donne un prétexte pour l’invasion? Personne ne le sait vraiment. Mais une chose est sûre : cette armada n’est pas là pour faire de la figuration. Elle est là pour agir. Bientôt. Très bientôt peut-être. Et quand elle agira, ce sera rapide, brutal, dévastateur.
La République dominicaine ouvre ses bases aux forces américaines
Le 18 novembre 2025, la République dominicaine a autorisé les États-Unis à utiliser ses aéroports et ses bases militaires. Officiellement, pour des opérations de lutte contre le narcotrafic. En réalité, pour préparer une éventuelle intervention au Venezuela. Santo Domingo se transforme en base arrière américaine. Les avions de combat y atterrissent. Les troupes y transitent. Le matériel y est stocké. C’est la même stratégie qu’en Irak. Qu’en Afghanistan. Qu’en Libye. On sécurise d’abord les pays voisins. On installe des bases. On prépare la logistique. Et quand tout est prêt, on frappe. La République dominicaine n’est pas la seule. La Colombie, alliée historique de Washington, a renforcé sa présence militaire à la frontière vénézuélienne. Le Brésil observe avec inquiétude mais reste neutre. Le Guyana, en conflit territorial avec le Venezuela, se rapproche des États-Unis. Toute la région bascule. Les alliances se redessinent. Les camps se forment. Et au centre de tout ça, le Venezuela. Isolé. Encerclé. Menacé de toutes parts. Maduro le sait. Il voit l’étau se resserrer. Il sent la pression monter. C’est pour ça qu’il mobilise ses troupes. C’est pour ça qu’il organise des manœuvres militaires. C’est pour ça qu’il appelle à l’aide.
Samedi 29 novembre, les forces armées vénézuéliennes ont conduit des exercices le long des côtes. Des systèmes anti-aériens ont été déployés. Des pièces d’artillerie positionnées. Des avions de combat Sukhoi et F-16 ont participé à un meeting aérien à Maracay. Une démonstration de force. Une tentative de montrer que le Venezuela peut se défendre. Mais c’est David contre Goliath. L’armée vénézuélienne compte environ cent vingt mille soldats. Des équipements vieillissants. Des stocks de munitions limités. Face à elle, la première puissance militaire mondiale. Des centaines de milliers de soldats. Des milliards de dollars d’armement. Une technologie de pointe. Une expérience de guerre accumulée sur des décennies. Le rapport de force est écrasant. Et tout le monde le sait. Y compris Maduro. Mais il ne peut pas montrer sa faiblesse. Il ne peut pas céder. Parce que céder, c’est perdre. C’est finir comme Saddam Hussein. Comme Mouammar Kadhafi. Comme tous ces dirigeants que Washington a renversés. Alors il résiste. Il fait front. Il joue la montre. En espérant quoi? Un miracle? Un soutien international? Une intervention de la Russie ou de la Chine? Peut-être. Ou peut-être juste gagner quelques jours. Quelques semaines. Quelques mois de plus au pouvoir.
Je regarde ces images de porte-avions, d’avions de combat, de déploiement militaire, et je me demande : à quel moment avons-nous accepté que tout cela soit normal? À quel moment avons-nous décidé qu’un pays pouvait en encercler un autre, le menacer, le terroriser, sans que personne ne bronche? Le Venezuela n’a attaqué personne. Il n’a envahi aucun pays. Il n’a menacé aucune nation. Mais il a du pétrole. Et ça suffit. Ça suffit pour que la plus grande armée du monde se déploie à ses portes. Ça suffit pour que des milliers de soldats se préparent à l’invasion. Ça suffit pour que le droit international soit jeté aux oubliettes. Et nous, on regarde. On commente. On analyse. Mais on ne fait rien. Parce qu’on a peur. Ou parce qu’on s’en fout. Je ne sais plus.
L'espace aérien vénézuélien déclaré "fermé" par Trump
Une décision unilatérale qui viole le droit international
Samedi 29 novembre, Donald Trump a posté un message sur Truth Social. Court. Direct. Brutal. « L’espace aérien du Venezuela doit être considéré comme intégralement fermé. » Voilà. C’est dit. Le président américain décrète que l’espace aérien d’un pays souverain est fermé. Pas le Venezuela. Pas l’Organisation de l’aviation civile internationale. Pas l’ONU. Trump. Tout seul. De son propre chef. Comme si le Venezuela était une province américaine. Comme si Caracas devait demander la permission à Washington pour laisser voler des avions au-dessus de son territoire. C’est une violation flagrante du droit international. C’est une atteinte à la souveraineté vénézuélienne. C’est une provocation inacceptable. Mais Trump s’en fiche. Il a toujours considéré le droit international comme une suggestion. Pas comme une obligation. Et maintenant qu’il est de retour au pouvoir, il le prouve. Il fait ce qu’il veut. Quand il veut. Comme il veut. Sans se soucier des conséquences. Sans se préoccuper des réactions. Sans craindre les sanctions. Parce qu’il sait qu’il ne risque rien. Qui va le sanctionner? L’ONU? Elle est paralysée par le veto américain. L’Union européenne? Elle est trop faible. La Chine? Elle a d’autres priorités. La Russie? Elle est embourbée en Ukraine. Personne ne bougera. Personne ne protestera vraiment. Et Trump le sait.
Les conséquences de cette décision sont immédiates. Six compagnies aériennes suspendent leurs liaisons avec le Venezuela. Iberia. TAP Portugal. Turkish Airlines. Copa Airlines. Air Europa. Avianca. Toutes invoquent des raisons de sécurité. Toutes se plient à la volonté américaine. Résultat : le Venezuela est coupé du monde. Les vols commerciaux s’arrêtent. Les touristes ne peuvent plus venir. Les hommes d’affaires ne peuvent plus voyager. Les familles ne peuvent plus se retrouver. Et surtout, les migrants vénézuéliens expulsés des États-Unis ne peuvent plus être rapatriés. Depuis le début de l’année, soixante-quinze vols ont ramené près de quatorze mille Vénézuéliens chez eux. Ces vols continuaient malgré la crise entre les deux pays. Mais maintenant, c’est fini. Trump a décidé de fermer cette porte aussi. Pourquoi? Pour augmenter la pression. Pour isoler davantage le Venezuela. Pour montrer que Washington contrôle tout. Y compris qui entre et qui sort du pays. C’est un blocus aérien. Pas officiel. Pas déclaré. Mais réel. Et dévastateur. Caracas a réagi en retirant les licences des compagnies qui ont suspendu leurs vols. Une mesure de rétorsion symbolique. Parce que de toute façon, ces compagnies ne volent plus. Mais ça permet à Maduro de montrer qu’il ne se laisse pas faire. Qu’il riposte. Même si ses ripostes sont dérisoires face à la puissance américaine.
Le ministère vénézuélien dénonce une « menace colonialiste »
Le ministère des Affaires étrangères vénézuélien a publié un communiqué cinglant. Il « dénonce et condamne la menace colonialiste » de Trump. Il qualifie la décision de « nouvelle agression extravagante, illégale et injustifiée ». Il accuse Washington de « tenter de manière insolite de donner des ordres et de menacer la souveraineté de l’espace aérien national ». Les mots sont forts. Inhabituels dans la diplomatie. Mais ils reflètent la colère de Caracas. Et aussi son impuissance. Parce que dénoncer ne sert à rien. Condamner ne change rien. Les mots ne pèsent pas lourd face aux porte-avions. Les communiqués ne font pas le poids face aux missiles. Et Maduro le sait. Mais il doit quand même parler. Il doit montrer à son peuple qu’il résiste. Qu’il ne plie pas. Qu’il défend la souveraineté nationale. Même si cette souveraineté est chaque jour un peu plus écornée. Chaque jour un peu plus violée. Chaque jour un peu plus théorique. Le terme « colonialiste » n’est pas anodin. Il renvoie à l’histoire. À la domination américaine sur l’Amérique latine. À la doctrine Monroe. Au « big stick » de Theodore Roosevelt. Aux interventions militaires à répétition. Au Guatemala en 1954. À Cuba en 1961. Au Chili en 1973. Au Nicaragua dans les années 1980. Au Panama en 1989. À Haïti en 1994. Et maintenant au Venezuela en 2025. L’histoire se répète. Encore et toujours.
Mais cette fois, il y a une différence. Le monde a changé. Les États-Unis ne sont plus l’hyperpuissance incontestée des années 1990. La Chine est devenue une superpuissance économique. La Russie a retrouvé une certaine influence. Les pays émergents pèsent davantage. Le multilatéralisme progresse. Lentement. Difficilement. Mais il progresse. Et le Venezuela n’est pas seul. Il a des alliés. La Russie lui fournit des armes. La Chine lui achète du pétrole. Cuba le soutient politiquement. L’Iran partage son hostilité envers Washington. Ce n’est pas grand-chose face à la puissance américaine. Mais c’est quelque chose. C’est un filet de sécurité. Une assurance-vie. Une raison de ne pas céder. Parce que céder, pour Maduro, c’est la fin. C’est l’exil. Ou pire. C’est finir devant un tribunal international. Ou dans une prison américaine. Ou assassiné comme Kadhafi. Alors il résiste. Coûte que coûte. Même si les chances de victoire sont infimes. Même si la défaite semble inévitable. Parce qu’il n’a pas le choix. Parce que reculer, c’est mourir. Et Maduro ne veut pas mourir. Pas encore. Pas comme ça.
Colonialisme. Le mot est lâché. Et il fait mal. Parce qu’il est juste. Parce qu’il décrit exactement ce qui se passe. Les États-Unis qui décident de l’avenir d’un pays souverain. Les États-Unis qui ferment son espace aérien. Les États-Unis qui proposent l’exil à son président. Les États-Unis qui déploient leur armée à ses portes. C’est du colonialisme. Version XXIe siècle. Avec des drones au lieu de canonnières. Avec des sanctions au lieu de blocus. Avec des frappes chirurgicales au lieu d’invasions massives. Mais c’est la même logique. La même arrogance. La même certitude d’avoir le droit de décider pour les autres. Et ça me révolte. Profondément. Viscéralement. Parce que j’ai grandi en croyant que le colonialisme était fini. Que nous avions appris. Que nous avions évolué. Mais non. Il a juste changé de forme.
Le coup de fil Trump-Maduro : négociation ou ultimatum?
Un échange révélé par le New York Times
C’est le New York Times qui a révélé l’information vendredi 28 novembre. Trump et Maduro se sont parlés au téléphone. Récemment. Peut-être la semaine dernière. Peut-être il y a quelques jours. Les détails restent flous. Mais le fait est là. Les deux hommes ont communiqué. Directement. Sans intermédiaire. C’est la première fois depuis que Trump est revenu au pouvoir. C’est même la première fois depuis des années. Parce que les relations entre Washington et Caracas sont rompues depuis 2019. Pas d’ambassadeurs. Pas de diplomates. Pas de canaux officiels. Juste des sanctions. Des menaces. Des accusations mutuelles. Et maintenant, un coup de fil. Pourquoi? Qu’est-ce qui a poussé Trump à décrocher son téléphone? Qu’est-ce qui a convaincu Maduro de répondre? Le Times parle d’une possible rencontre aux États-Unis. Trump aurait proposé à Maduro de venir à Washington. Pour discuter. Pour négocier. Pour trouver une solution. Mais quelle solution? Un départ négocié? Un exil doré? Une transition en douceur? Ou simplement une reddition? Dimanche, Trump a confirmé l’appel. Mais il est resté évasif sur le contenu. « Je ne dirais pas que cela s’est bien ou mal passé. C’était un appel téléphonique. » Voilà tout. Pas de détails. Pas de précisions. Juste la confirmation que oui, ils se sont parlés. Et ça suffit à faire trembler toute la région.
Parce qu’un coup de fil entre Trump et Maduro, ce n’est pas anodin. C’est historique. C’est un signal. Mais un signal de quoi? D’apaisement? Ou de menace? Les deux probablement. Trump a l’habitude de mélanger les genres. De tendre la main tout en serrant le poing. De sourire tout en brandissant un couteau. C’est sa méthode. Sa stratégie. Et elle fonctionne. Elle déstabilise. Elle crée le doute. Elle maintient l’adversaire dans l’incertitude. Maduro ne sait plus à quoi s’attendre. Est-ce que Trump veut vraiment négocier? Ou est-ce qu’il prépare l’invasion? Est-ce que l’appel était sincère? Ou est-ce que c’était juste une manœuvre pour gagner du temps? Pour endormir la méfiance? Pour préparer le terrain? Personne ne le sait. Peut-être même pas Trump lui-même. Parce qu’il improvise. Il décide au jour le jour. Il change d’avis selon son humeur. Selon les conseils qu’il reçoit. Selon ce qu’il voit à la télévision. C’est ça qui est terrifiant avec Trump. Son imprévisibilité. Son instabilité. Son absence totale de cohérence. On ne sait jamais ce qu’il va faire. Ni quand. Ni comment. Et dans une crise comme celle-ci, cette imprévisibilité peut tout faire basculer. Un mot de trop. Un tweet mal placé. Une décision prise sur un coup de tête. Et c’est la guerre.
La proposition d’exil : partir pour la Russie ou ailleurs
Le sénateur Markwayne Mullin a été plus explicite que Trump. Beaucoup plus. Il a révélé dimanche ce qui s’était vraiment dit lors de l’appel. « Nous avons donné à Maduro une opportunité de partir. Nous lui avons dit qu’il pouvait partir pour la Russie ou qu’il pouvait aller dans un autre pays. » Voilà. C’est clair. C’est net. C’est un ultimatum. Partez, ou on vous fera partir. Choisissez votre exil, ou on choisira pour vous. La Russie est mentionnée en premier. Pas un hasard. Moscou est l’allié principal de Caracas. Poutine soutient Maduro depuis des années. Il lui a vendu des armes. Il lui a prêté de l’argent. Il lui a fourni des conseillers militaires. Il a même envoyé des mercenaires du groupe Wagner pour protéger le régime. La Russie a tout intérêt à ce que Maduro reste au pouvoir. Parce qu’un Venezuela pro-américain, c’est une défaite pour Moscou. C’est une perte d’influence en Amérique latine. C’est un allié de moins face à l’Occident. Alors oui, Poutine accueillerait Maduro les bras ouverts. Il lui offrirait l’asile. Une villa confortable. Une protection rapprochée. Une vie tranquille loin des tribunaux internationaux. Comme il l’a fait pour Viktor Ianoukovitch, l’ex-président ukrainien. Comme il l’a fait pour tant d’autres dirigeants déchus. La Russie est le refuge des dictateurs en fuite. Le paradis des autocrates en exil. Et Maduro le sait.
Mais accepter l’exil, c’est reconnaître la défaite. C’est admettre que Washington a gagné. C’est abandonner le pouvoir. C’est trahir ses partisans. C’est laisser le Venezuela aux mains de l’opposition. Ou pire, aux mains des Américains. Et ça, Maduro ne peut pas le faire. Pas après vingt-cinq ans de chavisme. Pas après avoir juré de défendre l’héritage d’Hugo Chávez. Pas après avoir promis de résister à l’impérialisme yankee. Il a construit toute sa légitimité sur la résistance. Sur le refus de plier. Sur la défense de la souveraineté nationale. S’il part maintenant, il perd tout. Son pouvoir. Sa crédibilité. Sa place dans l’histoire. Il devient juste un dictateur de plus qui a fui quand les choses sont devenues difficiles. Un lâche. Un traître. Et ça, son ego ne peut pas l’accepter. Alors il refuse. Il rejette la proposition. Il dit non à l’exil. Et il se prépare à affronter ce qui vient. Même si ce qui vient ressemble de plus en plus à une invasion. Même si les chances de survie sont minces. Même si la fin semble écrite d’avance. Parce que pour Maduro, mieux vaut mourir en résistant que vivre en exil. Mieux vaut finir en martyr qu’en fugitif. C’est sa logique. Tordue peut-être. Mais cohérente.
Cette proposition d’exil me glace. Parce qu’elle révèle tout. Elle révèle que Washington a déjà décidé. Que le sort de Maduro est scellé. Qu’il n’y a plus de négociation possible. Juste un choix : partir volontairement ou être chassé par la force. C’est du gangstérisme international. C’est la loi de la jungle. C’est le plus fort qui dicte sa loi au plus faible. Et le plus terrible, c’est que personne ne s’en offusque vraiment. On trouve ça normal. On se dit que Maduro est un dictateur, qu’il mérite son sort. Peut-être. Probablement même. Mais qui a donné à Trump le droit de décider? Qui a fait des États-Unis le juge suprême qui décide qui reste et qui part? Personne. Ils se sont auto-proclamés. Et on les laisse faire. Par lâcheté. Par intérêt. Par indifférence. Et ça me rend malade.
Le pétrole vénézuélien : le vrai enjeu de la crise
Les plus grandes réserves du monde dans le viseur
Parlons franchement. Cette crise n’a rien à voir avec la drogue. Rien à voir avec la démocratie. Rien à voir avec les droits de l’homme. Elle a tout à voir avec le pétrole. Le Venezuela possède les plus grandes réserves prouvées de pétrole au monde. Trois cent trois milliards de barils. Plus que l’Arabie Saoudite. Plus que le Canada. Plus que l’Iran. Plus que la Russie. Plus que n’importe quel autre pays. C’est une richesse colossale. Inestimable. Stratégique. Et Washington la veut. Trump ne s’en cache même pas. Dans sa lettre à l’OPEP, Maduro accuse directement : « Washington cherche à s’emparer des vastes réserves de pétrole du Venezuela, les plus grandes du monde, par l’utilisation de la force militaire. » Et il a raison. Complètement raison. Parce que c’est exactement ce qui se passe. On a déjà vu ce scénario. En Irak. En 2003. Les armes de destruction massive qui n’existaient pas. La menace terroriste qui était inventée. Et au final, le contrôle des champs pétroliers. Les contrats pour les compagnies américaines. Les milliards de dollars de profits. Le Venezuela, c’est la même chose. On invente un prétexte. Le narcotrafic. Les cartels. Le terrorisme. Mais le vrai objectif, c’est le pétrole. Toujours le pétrole. Depuis un siècle, les guerres américaines tournent autour du pétrole. Moyen-Orient. Amérique latine. Afrique. Partout où il y a du brut, il y a des soldats américains. C’est une constante. Une obsession. Une addiction.
Le problème, c’est que le pétrole vénézuélien est difficile à extraire. C’est du brut extra-lourd. Visqueux. Difficile à raffiner. Il faut des technologies spéciales. Des investissements massifs. Des infrastructures sophistiquées. Et le Venezuela n’a plus les moyens. Les sanctions américaines ont étranglé l’industrie pétrolière. Les compagnies étrangères sont parties. Les équipements tombent en ruine. La production s’effondre. Le pays qui produisait trois millions de barils par jour dans les années 1990 en produit à peine sept cent mille aujourd’hui. C’est un désastre. Une catastrophe économique. Et c’est exactement ce que Washington voulait. Affaiblir le Venezuela. Ruiner son économie. Pousser la population à se révolter. Et quand le pays sera à genoux, intervenir. Prendre le contrôle. Installer un gouvernement ami. Rouvrir les vannes. Et laisser les compagnies américaines se servir. C’est le plan. Il est cynique. Il est brutal. Mais il est efficace. Ça a marché en Irak. Ça a marché en Libye. Ça marchera au Venezuela. Sauf si Maduro résiste. Sauf si la Russie et la Chine interviennent. Sauf si la communauté internationale se réveille. Mais rien de tout ça ne semble probable. Alors le plan continue. Inexorablement. Méthodiquement. Cruellement.
L’appel de Maduro à l’OPEP : un cri dans le désert
Dimanche 30 novembre, la vice-présidente vénézuélienne Delcy Rodriguez a lu une lettre de Maduro lors d’une visioconférence des ministres de l’OPEP. Une lettre désespérée. Un appel à l’aide. « Nous demandons à l’OPEP de nous aider à stopper cette agression qui se prépare avec de plus en plus de force. » Maduro supplie. Il implore. Il demande à ses partenaires pétroliers de réagir. De protester. De faire quelque chose. N’importe quoi. Mais que peut faire l’OPEP? C’est une organisation économique. Pas militaire. Elle fixe des quotas de production. Elle régule les prix. Elle coordonne les politiques pétrolières. Mais elle ne commande pas d’armées. Elle ne peut pas arrêter une invasion. Elle ne peut pas défier les États-Unis. Au mieux, elle peut publier un communiqué. Exprimer sa préoccupation. Appeler au dialogue. Des mots. Juste des mots. Qui ne pèseront rien face aux porte-avions. L’Arabie Saoudite, membre clé de l’OPEP, est alliée des États-Unis. Elle ne bougera pas. Les Émirats arabes unis non plus. Le Koweït non plus. Seuls l’Iran et peut-être l’Algérie pourraient soutenir le Venezuela. Mais leur soutien sera symbolique. Verbal. Inefficace. Maduro le sait. Mais il devait essayer. Il devait montrer qu’il cherche des alliés. Qu’il ne reste pas passif. Qu’il se bat sur tous les fronts. Diplomatique. Politique. Médiatique. Même si tous ces fronts sont perdus d’avance.
La lettre de Maduro révèle aussi sa stratégie de communication. Il ne parle pas de démocratie. Il ne parle pas de droits de l’homme. Il parle de pétrole. De souveraineté sur les ressources naturelles. De droit des peuples à disposer de leurs richesses. C’est un discours qui résonne dans les pays du Sud. Dans les anciennes colonies. Dans les nations qui ont souffert de l’impérialisme occidental. Maduro essaie de se poser en victime. En résistant. En défenseur de la souveraineté nationale face à l’agression impérialiste. C’est un discours qui a marché pour Hugo Chávez. Qui lui a valu le soutien de millions de Latino-Américains. Qui a fait de lui un héros pour la gauche mondiale. Maduro essaie de reproduire ce succès. Mais le contexte a changé. Chávez était charismatique. Maduro est terne. Chávez avait le pétrole à cent dollars le baril. Maduro a une économie en ruine. Chávez faisait rêver. Maduro fait fuir. Des millions de Vénézuéliens ont quitté le pays. La plus grande crise migratoire de l’histoire latino-américaine. Sept millions de personnes. Sept millions. Qui ont fui la misère. La faim. La répression. Difficile de se poser en héros quand son peuple s’enfuit. Difficile de parler de souveraineté quand on a détruit son pays. Maduro a perdu la bataille de l’opinion. Même ses alliés naturels l’ont abandonné. Il est seul. Terriblement seul. Face à l’empire.
Cet appel à l’OPEP me brise le cœur. Pas parce que je soutiens Maduro. Mais parce qu’il révèle l’impuissance totale des organisations internationales. L’OPEP ne peut rien faire. L’ONU ne peut rien faire. La Cour pénale internationale ne peut rien faire. Personne ne peut rien faire face aux États-Unis. Parce que les États-Unis sont au-dessus des lois. Au-dessus des règles. Au-dessus de tout. Ils font ce qu’ils veulent. Quand ils veulent. Et personne ne peut les arrêter. C’est ça qui me terrifie. Pas Maduro. Pas le Venezuela. Mais cette impunité absolue. Cette certitude qu’on peut tout faire sans conséquence. Parce que si on accepte ça pour le Venezuela, on l’acceptera pour d’autres. Et un jour, ce sera notre tour. Ou celui de nos alliés. Et il sera trop tard pour protester.
L'opération Southern Spear : guerre contre la drogue ou préparation à l'invasion?
Une opération militaire sans mandat international
L’opération Southern Spear – Lance du Sud – a été lancée officiellement en septembre 2025. Objectif affiché : lutter contre le narcotrafic dans les Caraïbes et le Pacifique. Cible désignée : les cartels vénézuéliens. Moyens déployés : le plus grand porte-avions du monde, des dizaines de navires de guerre, des centaines d’avions, des milliers de soldats. Pour lutter contre la drogue. Vraiment? On envoie treize milliards de dollars de porte-avions pour intercepter des bateaux de pêche? On mobilise toute une flotte pour arrêter des trafiquants? Personne n’y croit. Même pas Trump. Parce que si c’était vraiment une guerre contre la drogue, on s’attaquerait aux vrais responsables. Aux cartels mexicains qui contrôlent le trafic. Aux banques qui blanchissent l’argent. Aux réseaux de distribution aux États-Unis. Mais non. On frappe des bateaux vénézuéliens. Sans preuve. Sans procès. Sans arrestation. Juste des frappes. Des explosions. Des morts. Quatre-vingt-trois pour l’instant. Et ça continue. Chaque semaine, de nouvelles frappes. De nouveaux morts. De nouvelles « victoires » dans la guerre contre la drogue. Sauf que personne ne voit de drogue saisie. Personne ne voit de trafiquants arrêtés. Personne ne voit de résultats concrets. Juste des cadavres. Et un déploiement militaire qui ressemble de plus en plus à une préparation d’invasion.
Le problème, c’est que cette opération n’a aucun mandat international. Aucune résolution de l’ONU. Aucun accord avec le Venezuela. Aucune base légale. Les États-Unis agissent unilatéralement. Ils frappent dans les eaux internationales. Ils tuent des citoyens étrangers. Ils violent la souveraineté d’autres pays. Et ils s’en fichent. Parce qu’ils sont les États-Unis. Parce qu’ils ont la force. Parce qu’ils peuvent. De nombreux experts en droit international ont dénoncé ces opérations. Ils parlent de crimes de guerre potentiels. D’exécutions extrajudiciaires. De violations des conventions de Genève. Mais leurs voix se perdent dans le bruit. Personne n’écoute. Personne ne réagit. Parce que critiquer les États-Unis, c’est dangereux. C’est s’exposer à des représailles. À des sanctions. À des pressions. Alors on se tait. On détourne le regard. On fait comme si de rien n’était. Et pendant ce temps, les frappes continuent. Les morts s’accumulent. Et l’invasion se prépare. Parce que c’est bien de ça qu’il s’agit. Southern Spear n’est pas une opération anti-drogue. C’est une opération de préparation du terrain. On teste les défenses vénézuéliennes. On évalue leurs capacités de réaction. On habitue l’opinion publique à la présence militaire américaine dans la région. Et quand tout sera prêt, on frappera. Fort. Vite. Brutalement.
Pete Hegseth et l’ordre de « tout tuer »
Le Washington Post a révélé une information glaçante. Lors d’une des frappes, le ministre de la Défense Pete Hegseth aurait ordonné que tous les passagers du bateau visé soient tués. Tous. Sans exception. Même ceux qui se jetaient à l’eau. Même ceux qui tentaient de fuir. Même les blessés. Une deuxième frappe a été ordonnée pour achever les survivants. Des hommes à l’eau, sans défense, ont été mitraillés. Exécutés. C’est un crime de guerre. Point. Même en temps de guerre, on ne tire pas sur des naufragés. Même en temps de guerre, on ne massacre pas des prisonniers. C’est écrit dans toutes les conventions internationales. C’est gravé dans le droit humanitaire. C’est la base de la civilisation. Mais Hegseth s’en fiche. Il a donné l’ordre. Et les soldats ont obéi. Parce que c’est la hiérarchie. Parce que c’est la discipline militaire. Parce qu’on ne discute pas les ordres. Mais à Nuremberg, on a jugé que « obéir aux ordres » n’était pas une excuse. Que les crimes restent des crimes. Que les bourreaux restent des bourreaux. Même s’ils portent l’uniforme. Même s’ils suivent les ordres. Même s’ils servent leur pays. Hegseth devrait être traduit devant un tribunal. Il devrait répondre de ses actes. Il devrait être jugé pour crimes de guerre. Mais il ne le sera pas. Parce qu’il est américain. Parce qu’il est ministre de la Défense. Parce que les États-Unis ne reconnaissent pas la Cour pénale internationale. Ils ont même voté une loi autorisant l’invasion des Pays-Bas si un Américain était jugé à La Haye. C’est dire leur mépris pour la justice internationale.
Jorge Rodriguez, le président de l’Assemblée nationale vénézuélienne, a été clair : « Si une guerre avait été déclarée et conduit à de tels assassinats, nous parlerions de crimes de guerre. Étant donné qu’il n’y a aucune guerre déclarée entre pays, ce qui s’est produit ne peut être qualifié autrement que d’assassinats ou d’exécutions extrajudiciaires. » Il a raison. Juridiquement. Moralement. Humainement. Mais ça ne changera rien. Parce que le droit ne s’applique pas aux puissants. Parce que la justice est à géométrie variable. Parce que certains sont au-dessus des lois. Et Hegseth en fait partie. Il continuera à donner des ordres. À ordonner des frappes. À tuer des gens. Sans conséquence. Sans remords. Sans jugement. Parce qu’il sert l’empire. Et l’empire protège les siens. Toujours. Quoi qu’ils fassent. Quels que soient leurs crimes. C’est la loi du plus fort. La seule qui compte vraiment. La seule qui s’applique partout. Tout le temps. Sans exception. Les familles des victimes pleurent. Elles demandent justice. Elles veulent des réponses. Mais elles n’en auront pas. Parce que leurs morts ne comptent pas. Parce qu’ils étaient vénézuéliens. Parce qu’ils étaient pauvres. Parce qu’ils n’avaient pas d’importance. Juste des dommages collatéraux dans une guerre qui n’en est pas une. Juste des statistiques dans un rapport militaire. Juste des numéros dans une liste de victimes que personne ne lira.
L’ordre de « tout tuer » me hante. Ces trois mots résument tout. La barbarie. L’inhumanité. La descente aux enfers. Parce qu’on ne parle pas d’une bavure. D’une erreur. D’un accident. On parle d’un ordre délibéré. Conscient. Assumé. Un ministre de la Défense qui ordonne le massacre de naufragés. Et personne ne bronche. Personne ne démissionne. Personne ne proteste. C’est devenu normal. Acceptable. Banal. Et ça me terrifie. Parce que si on accepte ça, on accepte tout. On accepte la torture. On accepte les camps. On accepte le génocide. Parce que c’est la même logique. La même déshumanisation. La même certitude que l’ennemi ne mérite pas de vivre. Que sa vie ne vaut rien. Qu’on peut le tuer sans conséquence. Et quand on commence à penser comme ça, on n’est plus humain. On est devenu le monstre qu’on prétendait combattre.
Les alliés du Venezuela : Russie, Chine, Cuba, Iran
Moscou, le soutien militaire et politique
La Russie est le principal allié militaire du Venezuela. Depuis des années, Moscou fournit des armes à Caracas. Des avions de combat Sukhoi. Des hélicoptères. Des systèmes anti-aériens S-300. Des missiles. Des chars. Des milliards de dollars d’équipement militaire. Pourquoi? Parce que le Venezuela est un allié stratégique. Un pied dans le jardin américain. Une épine dans le flanc de Washington. Chaque dollar investi au Venezuela est un dollar qui affaiblit l’influence américaine en Amérique latine. C’est un calcul froid. Cynique. Mais efficace. Poutine ne soutient pas Maduro par amitié. Il le soutient par intérêt. Parce qu’un Venezuela pro-russe, c’est une victoire géopolitique. C’est un message envoyé au monde : la Russie peut protéger ses alliés. Même face aux États-Unis. Même en Amérique latine. Même dans la chasse gardée de Washington. Et ce message compte. Il rassure les autres alliés de Moscou. Il montre que la Russie n’abandonne pas. Qu’elle tient ses engagements. Qu’elle est un partenaire fiable. Contrairement aux États-Unis qui ont lâché tant d’alliés au fil des ans. L’Afghanistan. L’Irak. La Syrie. Les Kurdes. La liste est longue. Moscou capitalise sur ces abandons. Elle se présente comme l’alternative. Le protecteur fiable. L’allié qui ne trahit pas. Et ça marche. De plus en plus de pays se tournent vers la Russie. Cherchent sa protection. Achètent ses armes. Signent des accords. Le Venezuela en est l’exemple parfait.
Mais jusqu’où ira Moscou? C’est la question. Poutine est embourbé en Ukraine. Sa guerre dure depuis presque quatre ans. Elle coûte des milliards. Elle épuise l’armée russe. Elle isole la Russie internationalement. Peut-il vraiment se permettre d’ouvrir un deuxième front au Venezuela? D’affronter directement les États-Unis? De risquer une escalade qui pourrait dégénérer? Probablement pas. Alors il fait ce qu’il peut. Il fournit des armes. Il envoie des conseillers. Il offre un soutien politique. Mais il ne s’engagera pas militairement. Il ne défendra pas le Venezuela si les États-Unis attaquent. Il protestera. Il condamnera. Il menacera. Mais il n’agira pas. Parce qu’il ne peut pas. Parce qu’il n’en a pas les moyens. Parce que le risque est trop grand. Maduro le sait. Il sait qu’il ne peut pas compter sur une intervention russe. Qu’il est seul face à l’Amérique. Que Moscou le soutiendra en paroles mais pas en actes. C’est la dure réalité de la géopolitique. Les alliances ont leurs limites. Les engagements ont leurs conditions. Et quand les choses deviennent vraiment difficiles, chacun pense d’abord à soi. La Russie ne sacrifiera pas ses intérêts pour le Venezuela. Elle ne risquera pas une guerre mondiale pour Maduro. Elle le laissera tomber si nécessaire. Comme elle a laissé tomber tant d’autres avant lui. C’est cruel. C’est injuste. Mais c’est comme ça que fonctionne le monde.
Pékin, le partenaire économique discret
La Chine est le principal partenaire économique du Venezuela. Elle achète son pétrole. Elle lui prête de l’argent. Elle investit dans ses infrastructures. Des milliards de dollars. Mais contrairement à la Russie, Pékin reste discret. Pas de déclarations fracassantes. Pas de soutien politique bruyant. Juste des affaires. Du commerce. Des contrats. La Chine ne veut pas s’aliéner Washington. Elle a trop à perdre. Le marché américain est crucial pour son économie. Une confrontation directe avec les États-Unis serait catastrophique. Alors elle joue sur les deux tableaux. Elle maintient ses relations avec le Venezuela. Mais elle évite de provoquer Washington. Elle achète du pétrole vénézuélien à prix réduit. Mais elle ne défie pas les sanctions américaines. Elle prête de l’argent à Caracas. Mais elle exige des garanties. Des remboursements. Des contreparties. La Chine n’est pas un allié. C’est un créancier. Un partenaire commercial. Pas un protecteur. Si le Venezuela tombe, Pékin négociera avec le nouveau régime. Elle récupérera ses créances. Elle maintiendra ses contrats. Elle s’adaptera. Parce que c’est ça la Chine. Pragmatique. Flexible. Opportuniste. Elle ne s’embarrasse pas d’idéologie. Elle ne défend pas de principes. Elle poursuit ses intérêts. Froidement. Méthodiquement. Efficacement. Maduro ne peut pas compter sur Pékin pour le sauver. Au mieux, la Chine retardera l’invasion. Elle appellera au dialogue. Elle proposera sa médiation. Mais elle ne s’opposera pas frontalement aux États-Unis. Elle ne risquera pas une crise majeure pour le Venezuela. Parce que le Venezuela ne vaut pas ça. Pas pour Pékin. Pas dans le grand jeu géopolitique mondial.
Cuba et l’Iran sont dans une situation similaire. Ils soutiennent le Venezuela. Politiquement. Idéologiquement. Mais ils ne peuvent pas le défendre militairement. Cuba n’a pas d’armée capable d’affronter les États-Unis. L’Iran est trop loin. Trop occupé au Moyen-Orient. Trop affaibli par les sanctions. Ils offriront des mots. Des déclarations. Des condamnations. Mais pas d’action concrète. Pas de soutien militaire. Pas de protection réelle. Le Venezuela est seul. Tragiquement seul. Face à la plus grande puissance militaire du monde. Avec des alliés qui le soutiennent en paroles mais pas en actes. Avec des partenaires qui pensent d’abord à leurs intérêts. Avec des amis qui l’abandonneront quand les choses deviendront vraiment difficiles. C’est la réalité brutale de la géopolitique. Les petits pays sont seuls. Toujours. Même quand ils ont des alliés. Même quand ils ont des amis. Parce qu’au final, personne ne risquera sa peau pour eux. Personne ne sacrifiera ses intérêts pour eux. Personne ne les sauvera. Ils doivent se sauver eux-mêmes. Ou périr. C’est la loi de la jungle internationale. Cruelle. Impitoyable. Inchangée depuis des siècles. Et le Venezuela est en train de l’apprendre. À ses dépens.
Ces alliances de façade me dépriment. Parce qu’elles révèlent l’hypocrisie du système international. Tout le monde parle de solidarité. D’amitié entre les peuples. De soutien mutuel. Mais quand les choses deviennent sérieuses, chacun pense à sa gueule. La Russie ne défendra pas le Venezuela. La Chine non plus. Cuba ne peut pas. L’Iran ne le fera pas. Maduro est seul. Complètement seul. Et il le sait. Mais il doit faire semblant. Il doit parler de ses alliés. De son soutien international. De sa résistance collective. Parce qu’admettre qu’il est seul, c’est admettre qu’il a perdu. Alors il joue le jeu. Il fait comme si. Il espère. Mais au fond, il sait. Il sait que personne ne viendra. Que personne ne le sauvera. Que quand les Américains frapperont, il sera seul face à eux. Et ça doit être terrifiant.
L'opposition vénézuélienne et le rôle de María Corina Machado
Une opposition divisée mais soutenue par Washington
L’opposition vénézuélienne attend son heure. Depuis des années, elle lutte contre le chavisme. Elle manifeste. Elle proteste. Elle dénonce. Mais elle est divisée. Fragmentée. Affaiblie par les répressions. Par les arrestations. Par les exils. María Corina Machado est devenue la figure de proue de cette opposition. Une femme déterminée. Charismatique. Intransigeante. Elle a remporté les primaires de l’opposition en 2023. Elle devait être la candidate aux présidentielles de 2024. Mais le régime l’a disqualifiée. Interdite de se présenter. Alors elle a soutenu Edmundo González Urrutia. Un diplomate. Un modéré. Un compromis. Les élections ont eu lieu en juillet 2024. Officiellement, Maduro a gagné. Mais personne n’y croit. Même ses alliés doutent. Les observateurs internationaux dénoncent des fraudes massives. L’opposition affirme avoir gagné. Elle publie des procès-verbaux. Des preuves. Des témoignages. Mais rien n’y fait. Maduro reste au pouvoir. Par la force. Par la répression. Par le mensonge. Et l’opposition se retrouve dans l’impasse. Que faire? Continuer à manifester? Se faire massacrer? Partir en exil? Attendre une intervention étrangère? C’est cette dernière option qui semble se dessiner. Washington soutient ouvertement l’opposition. Elle reconnaît González Urrutia comme président légitime. Elle finance des groupes d’opposition. Elle forme des militants. Elle prépare l’après-Maduro. Parce que pour Washington, l’opposition vénézuélienne n’est pas un partenaire. C’est un outil. Un moyen d’arriver à ses fins. Un gouvernement de transition qui légitimera l’intervention américaine. Qui ouvrira les vannes du pétrole. Qui signera les contrats. Qui remerciera les libérateurs.
Mais l’opposition est-elle prête à gouverner? C’est la question. Après vingt-cinq ans de chavisme, le pays est détruit. L’économie est en ruine. Les institutions sont corrompues. Les infrastructures s’effondrent. Sept millions de Vénézuéliens ont fui. Ceux qui restent sont épuisés. Affamés. Désespérés. Reconstruire le Venezuela prendra des décennies. Des investissements massifs. Un soutien international durable. Et surtout, une réconciliation nationale. Parce que le pays est déchiré. Divisé entre chavistes et anti-chavistes. Entre riches et pauvres. Entre ceux qui sont partis et ceux qui sont restés. Les blessures sont profondes. Les rancœurs tenaces. Les haines viscérales. Comment réconcilier tout ça? Comment reconstruire un pays sur des ruines? Comment créer un avenir commun quand le passé est si douloureux? L’opposition n’a pas de réponse. Elle promet la démocratie. La prospérité. La liberté. Mais ce sont des mots. Des promesses. Des espoirs. Pas un plan. Pas une stratégie. Pas une vision claire. Et si Washington intervient, si Maduro tombe, si l’opposition arrive au pouvoir, elle se retrouvera face à un défi immense. Peut-être insurmontable. Parce que gouverner un pays détruit, c’est plus difficile que renverser un dictateur. Beaucoup plus difficile. L’Irak l’a appris. La Libye l’a appris. L’Afghanistan l’a appris. Le Venezuela l’apprendra peut-être bientôt. À ses dépens.
Le risque d’une guerre civile prolongée
Et si Maduro ne part pas? Et si l’intervention américaine ne suffit pas? Et si le chavisme résiste? Alors le Venezuela plongera dans la guerre civile. Une guerre longue. Sanglante. Dévastatrice. Comme en Syrie. Comme en Libye. Comme au Yémen. Parce que le chavisme a des racines profondes. Des millions de partisans. Une base populaire solide. Surtout dans les quartiers pauvres. Surtout parmi les exclus. Ceux qui ont bénéficié des programmes sociaux de Chávez. Ceux qui ont eu accès à l’éducation. À la santé. Au logement. Pour la première fois de leur vie. Ils ne lâcheront pas facilement. Ils se battront. Ils résisteront. Parce que pour eux, le chavisme n’est pas qu’un régime politique. C’est une identité. Une fierté. Une revanche sur l’histoire. Sur les élites. Sur ceux qui les ont méprisés pendant des siècles. Et si on leur enlève ça, si on leur dit que c’était une erreur, que c’était une dictature, que c’était le mal, ils ne l’accepteront pas. Ils prendront les armes. Ils formeront des milices. Ils mèneront une guérilla. Et le pays sombrera dans le chaos. Les États-Unis l’ont déjà vécu. En Irak. En Afghanistan. Ils ont renversé les régimes. Facilement. Rapidement. Mais ensuite, ils se sont enlisés. Pendant des années. Des décennies. Des milliers de morts. Des milliards de dollars. Et au final, la défaite. Le retrait. L’humiliation. Parce qu’on ne peut pas gagner une guerre contre un peuple. On peut détruire une armée. Renverser un gouvernement. Occuper un territoire. Mais on ne peut pas vaincre une population qui refuse de se soumettre. Qui continue de résister. Qui préfère mourir que céder.
Le Venezuela pourrait devenir le nouveau Vietnam de l’Amérique. Le nouveau bourbier. Le nouveau cauchemar. Parce que les Vénézuéliens ne sont pas des Irakiens. Ils ne sont pas des Afghans. Ils sont à deux heures d’avion de Miami. Ils parlent espagnol. Ils connaissent les États-Unis. Ils ont de la famille là-bas. Ils savent comment fonctionne l’Amérique. Et ils sauront comment la combattre. Comment la faire saigner. Comment la fatiguer. Comment la pousser à partir. Parce que c’est ça la guerre asymétrique. C’est le faible qui use le fort. C’est la guérilla qui épuise l’armée régulière. C’est la patience qui vainc la puissance. Les Américains le savent. Ils l’ont appris au Vietnam. En Irak. En Afghanistan. Mais ils recommenceront quand même. Parce qu’ils ne peuvent pas s’en empêcher. Parce que c’est dans leur ADN. Parce qu’ils croient toujours que cette fois, ce sera différent. Que cette fois, ils gagneront. Que cette fois, le peuple les accueillera en libérateurs. Mais ça ne se passera pas comme ça. Ça ne se passe jamais comme ça. Et le Venezuela le prouvera. Une fois de plus. Dans le sang. Dans les larmes. Dans la souffrance. Comme toujours. Comme partout. Comme depuis toujours.
La perspective d’une guerre civile au Venezuela me glace le sang. Parce que j’ai vu ce qui s’est passé en Syrie. En Libye. Au Yémen. J’ai vu les villes détruites. Les familles brisées. Les millions de réfugiés. Les centaines de milliers de morts. Et je sais que ça pourrait se reproduire. Que ça se reproduira probablement. Parce que personne n’a appris. Personne n’a retenu les leçons. On continue de croire qu’on peut renverser un régime et tout ira bien. Que la démocratie s’installera naturellement. Que le peuple sera reconnaissant. Mais c’est faux. C’est toujours faux. Et le Venezuela le paiera. Comme les autres avant lui. Dans le sang et les larmes. Pendant des années. Des décennies peut-être. Et nous, on regardera. On commentera. On s’indignerera. Mais on ne fera rien. Parce qu’on ne fait jamais rien. Jamais.
Les précédents historiques : Irak, Libye, et les leçons ignorées
Le mensonge des armes de destruction massive en Irak
2003. L’Irak. Colin Powell devant le Conseil de sécurité de l’ONU. Une fiole à la main. « L’Irak possède des armes de destruction massive. » Des preuves irréfutables. Des renseignements solides. Une menace imminente. Il faut agir. Vite. Avant qu’il ne soit trop tard. Le monde entier regarde. Certains y croient. D’autres doutent. Mais l’Amérique est déterminée. Elle envahira l’Irak. Avec ou sans l’ONU. Avec ou sans ses alliés. Parce que c’est une question de sécurité nationale. De survie. De légitime défense. Mars 2003. L’invasion commence. « Shock and awe » – choc et stupeur. Bagdad bombardée. L’armée irakienne balayée. Saddam Hussein en fuite. Victoire rapide. Facile. Totale. Bush déclare la fin des opérations majeures. « Mission accomplie. » Les soldats américains sont accueillis en libérateurs. Les Irakiens dansent dans les rues. La démocratie arrive. La liberté triomphe. Le Moyen-Orient va changer. Tout va bien. Sauf que non. Rien ne va. Parce que les armes de destruction massive n’existent pas. Elles n’ont jamais existé. C’était un mensonge. Une manipulation. Une fabrication. Les renseignements étaient faux. Les preuves inventées. Les témoins corrompus. Tout était faux. Mais il était trop tard. L’Irak était envahi. Occupé. Détruit. Et le cauchemar commençait. L’insurrection. Les attentats. Les milices. Al-Qaïda. L’État islamique. Des centaines de milliers de morts. Des millions de déplacés. Un pays en ruine. Pour rien. Pour un mensonge. Pour du pétrole.
Vingt ans plus tard, l’Irak ne s’est toujours pas remis. Le pays est fragmenté. Divisé. Instable. Les infrastructures sont détruites. L’économie est en ruine. La corruption est endémique. Les milices contrôlent des pans entiers du territoire. L’Iran a étendu son influence. Les Kurdes ont gagné en autonomie. Les sunnites sont marginalisés. Les chiites dominent. Les chrétiens ont fui. Les yézidis ont été massacrés. C’est un désastre. Une catastrophe. Un crime. Et personne n’a payé. Bush n’a pas été jugé. Cheney non plus. Rumsfeld est mort tranquillement. Powell a présenté des excuses. Trop peu. Trop tard. Les responsables sont libres. Riches. Respectés. Pendant que l’Irak saigne. Pendant que les Irakiens meurent. Pendant que le Moyen-Orient brûle. Parce que l’invasion de l’Irak a tout déclenché. Elle a déstabilisé toute la région. Elle a créé l’État islamique. Elle a renforcé l’Iran. Elle a affaibli les États-Unis. Elle a coûté des milliers de milliards de dollars. Des milliers de vies américaines. Des centaines de milliers de vies irakiennes. Pour rien. Absolument rien. Sauf peut-être le contrôle du pétrole. Sauf peut-être les contrats pour les compagnies américaines. Sauf peut-être les profits pour l’industrie de l’armement. Voilà le vrai bilan de l’invasion de l’Irak. Voilà ce que cachait le mensonge des armes de destruction massive. Et maintenant, on recommence. Au Venezuela. Avec le même scénario. Les mêmes mensonges. Les mêmes promesses. Les mêmes résultats prévisibles.
La Libye, de Kadhafi au chaos permanent
2011. La Libye. Le printemps arabe. Les manifestations. La répression. Kadhafi qui menace de massacrer son peuple. « Nous les traquerons maison par maison, rue par rue. » L’Occident s’émeut. Il faut agir. Protéger les civils. Empêcher un massacre. L’ONU vote une résolution. Une zone d’exclusion aérienne. Rien de plus. Juste protéger. Pas renverser. Pas envahir. Juste protéger. Mais l’OTAN en profite. Elle bombarde. Elle détruit. Elle soutient les rebelles. Elle chasse Kadhafi. Qui finit lynché. Sodomisé avec un couteau. Exécuté dans un fossé. Hillary Clinton rigole : « We came, we saw, he died » – nous sommes venus, nous avons vu, il est mort. Victoire. Démocratie. Liberté. Sauf que non. La Libye sombre dans le chaos. Deux gouvernements. Trois parlements. Des dizaines de milices. Des milliers de morts. L’État islamique s’installe. Les migrants affluent. L’Europe panique. La Méditerranée devient un cimetière. Des milliers de noyés. Des centaines de milliers de réfugiés. Un pays détruit. Pour toujours. Parce qu’on a voulu bien faire. Parce qu’on a voulu protéger. Parce qu’on a cru qu’après Kadhafi, tout irait mieux. Mais rien ne va mieux. Rien n’ira jamais mieux. Parce qu’on a détruit sans reconstruire. On a renversé sans remplacer. On a bombardé sans plan. Et maintenant, la Libye est un État failli. Un trou noir. Un cauchemar. Pour les Libyens. Pour l’Afrique. Pour l’Europe. Pour le monde.
Kadhafi était un dictateur. Personne ne le nie. Il a commis des crimes. Personne ne le conteste. Mais la Libye d’aujourd’hui est-elle mieux que celle d’hier? Les Libyens sont-ils plus libres? Plus heureux? Plus en sécurité? Non. Mille fois non. Ils vivaient mieux sous Kadhafi. Ils avaient de l’eau. De l’électricité. Des écoles. Des hôpitaux. Un niveau de vie décent. Maintenant, ils ont la guerre. La misère. La peur. Les milices. Les enlèvements. Les exécutions. C’est ça le bilan de l’intervention en Libye. C’est ça le résultat de la protection des civils. Un pays détruit. Un peuple martyrisé. Une région déstabilisée. Et personne ne s’excuse. Personne ne reconnaît l’erreur. Personne ne tire les leçons. On continue. On recommence. Ailleurs. Autrement. Mais toujours avec les mêmes résultats. Toujours avec les mêmes conséquences. Toujours avec les mêmes victimes. Les peuples. Toujours les peuples. Qui paient. Qui souffrent. Qui meurent. Pendant que les dirigeants occidentaux dorment tranquilles. Pendant que les généraux reçoivent des médailles. Pendant que les compagnies pétrolières signent des contrats. Business as usual. Comme toujours. Comme partout. Comme depuis toujours.
Ces précédents me hantent. L’Irak. La Libye. L’Afghanistan. La Syrie. Partout où l’Occident est intervenu, c’est le chaos. Partout où on a voulu apporter la démocratie par les bombes, c’est la dictature qui a gagné. Partout où on a promis la liberté, c’est l’esclavage qui est revenu. Et maintenant, on recommence. Au Venezuela. Avec les mêmes arguments. Les mêmes mensonges. Les mêmes promesses. Et personne ne dit rien. Personne ne proteste. Personne ne crie : « Stop! Ça suffit! On a déjà donné! » Parce qu’on a la mémoire courte. Parce qu’on ne retient jamais les leçons. Parce qu’on croit toujours que cette fois, ce sera différent. Mais ça ne sera pas différent. Ça ne l’est jamais. Et le Venezuela le paiera. Comme les autres avant lui. Dans le sang. Dans les larmes. Dans l’oubli.
L'Amérique latine face à la menace : réactions et craintes
Le Brésil de Lula entre neutralité et inquiétude
Le Brésil observe. Avec inquiétude. Avec méfiance. Avec impuissance. Lula, le président brésilien, connaît bien le Venezuela. Il a soutenu Chávez. Il a défendu Maduro. Longtemps. Trop longtemps peut-être. Mais maintenant, il est coincé. Il ne peut pas soutenir ouvertement Maduro. Pas après les fraudes électorales. Pas après la répression. Pas après l’exode massif. Sept millions de Vénézuéliens ont fui. Beaucoup sont au Brésil. Ils racontent l’horreur. La faim. La violence. La dictature. Difficile de défendre ça. Mais Lula ne peut pas non plus soutenir une intervention américaine. Pas lui. Pas le leader de la gauche latino-américaine. Pas celui qui a toujours dénoncé l’impérialisme yankee. Alors il reste neutre. Il appelle au dialogue. Il propose sa médiation. Il demande des élections libres. Des mots. Juste des mots. Qui ne changeront rien. Qui ne stopperont rien. Parce que ni Washington ni Caracas ne veulent de médiation. Ils veulent la victoire. Totale. Définitive. Et le Brésil ne peut rien faire. Il est trop faible. Trop divisé. Trop préoccupé par ses propres problèmes. Alors il regarde. Il attend. Il espère que ça ne dégénère pas. Que la guerre n’éclate pas. Que les réfugiés ne déferlent pas. Parce que le Brésil ne pourra pas les accueillir. Il n’a pas les moyens. Pas les infrastructures. Pas la volonté politique. Déjà, les Vénézuéliens présents créent des tensions. Des ressentiments. Des violences. Que se passera-t-il si des millions d’autres arrivent? Si la guerre éclate? Si le Venezuela s’effondre complètement?
Le Brésil partage 2200 kilomètres de frontière avec le Venezuela. Une frontière poreuse. Difficile à contrôler. Si la guerre éclate, cette frontière deviendra un cauchemar. Des réfugiés par millions. Des armes qui circulent. Des trafiquants qui profitent. Des milices qui s’installent. Le chaos qui se propage. Comme en Colombie avec les FARC. Comme au Mexique avec les cartels. Le Brésil ne veut pas de ça. Il ne peut pas gérer ça. Alors Lula supplie. Il appelle Trump. Il écrit à Maduro. Il contacte Poutine. Il cherche une solution. N’importe laquelle. Pourvu qu’elle évite la guerre. Pourvu qu’elle préserve la stabilité. Pourvu qu’elle protège le Brésil. Parce que c’est ça qui compte vraiment. Pas le Venezuela. Pas Maduro. Pas la démocratie. Juste le Brésil. Ses intérêts. Sa sécurité. Sa tranquillité. C’est cynique. C’est égoïste. Mais c’est humain. C’est normal. C’est la logique de tous les États. Protéger d’abord les siens. S’occuper d’abord de soi. Et tant pis pour les autres. Tant pis pour les Vénézuéliens. Tant pis pour la justice. Tant pis pour la solidarité. Chacun pour soi. Et que le plus fort gagne. Ou que le plus faible perde. C’est pareil. C’est toujours pareil. Dans toutes les crises. Dans tous les conflits. Dans toutes les guerres. Les grands parlent. Les petits meurent. Les puissants décident. Les faibles subissent. Et le monde tourne. Indifférent. Implacable. Éternel.
La Colombie, alliée des États-Unis mais voisine du Venezuela
La Colombie est dans une position encore plus délicate. Elle est l’alliée historique des États-Unis en Amérique latine. Elle reçoit des milliards de dollars d’aide militaire. Elle héberge des bases américaines. Elle collabore étroitement avec Washington. Mais elle partage aussi 2200 kilomètres de frontière avec le Venezuela. Une frontière qui est déjà un problème. Des guérillas qui traversent. Des trafiquants qui opèrent. Des réfugiés qui affluent. Deux millions de Vénézuéliens vivent en Colombie. Deux millions. C’est énorme. C’est ingérable. Et si la guerre éclate, combien d’autres viendront? Trois millions? Cinq millions? Dix millions? La Colombie ne pourra pas les accueillir. Elle n’a pas les moyens. Pas les ressources. Pas la capacité. Déjà, les tensions montent. Les Colombiens en ont marre. Ils voient les Vénézuéliens comme des concurrents. Pour les emplois. Pour les services. Pour l’espace. Les violences se multiplient. Les discriminations augmentent. Le rejet grandit. Et le gouvernement colombien est pris entre deux feux. D’un côté, Washington qui pousse à soutenir l’intervention. Qui demande d’ouvrir les bases. Qui exige la coopération. De l’autre, la population qui ne veut pas de guerre. Qui ne veut pas de réfugiés. Qui ne veut pas être impliquée. Que faire? Obéir à Washington et risquer la colère populaire? Ou résister et perdre l’aide américaine? C’est un dilemme impossible. Un choix sans issue. Et la Colombie tergiverse. Elle hésite. Elle gagne du temps. En espérant que la situation se règle d’elle-même. Que Trump change d’avis. Que Maduro parte. Que le miracle se produise. Mais les miracles n’existent pas. Pas en géopolitique. Pas dans les guerres. Pas dans les crises. Il n’y a que des choix difficiles. Des compromis douloureux. Des sacrifices nécessaires. Et la Colombie devra choisir. Bientôt. Très bientôt peut-être.
Le reste de l’Amérique latine regarde avec effroi. Le Mexique condamne mollement. L’Argentine de Milei soutient Washington. Le Chili reste neutre. Le Pérou aussi. L’Équateur hésite. La Bolivie dénonce. Cuba proteste. Mais personne n’agit. Personne ne bouge. Personne ne fait rien de concret. Parce que personne ne peut rien faire. Parce que l’Amérique latine est faible. Divisée. Impuissante. Elle n’a pas d’armée commune. Pas de politique étrangère unifiée. Pas de voix qui porte. Chaque pays pense à ses intérêts. À sa survie. À sa tranquillité. Et tant pis pour la solidarité régionale. Tant pis pour l’unité latino-américaine. Tant pis pour la résistance à l’impérialisme. Ce sont des mots. Des slogans. Des rêves. Pas la réalité. La réalité, c’est que l’Amérique latine est le jardin des États-Unis. Leur chasse gardée. Leur zone d’influence. Et quand Washington décide d’intervenir, personne ne peut l’arrêter. Personne n’ose même essayer. Parce que défier l’Amérique, c’est risquer gros. C’est s’exposer à des sanctions. À des pressions. À des représailles. Alors on se tait. On baisse la tête. On laisse faire. Et on espère que ce ne sera pas notre tour. Pas cette fois. Pas encore. Peut-être jamais. Mais au fond, on sait. On sait que ça pourrait être nous. Demain. Après-demain. Un jour. Parce que l’empire ne s’arrête jamais. Il avance. Il conquiert. Il domine. Toujours. Partout. Sans fin.
L’impuissance de l’Amérique latine me désole. Parce qu’elle révèle l’échec de tous les rêves d’unité. De tous les projets d’intégration. De toutes les tentatives de résistance collective. Bolívar a rêvé d’une Amérique latine unie. Chávez a essayé de la construire. Mais elle n’existe pas. Elle n’a jamais existé. Ce ne sont que des pays séparés. Divisés. Rivaux. Qui se méfient les uns des autres. Qui se jalousent. Qui se détestent parfois. Et face aux États-Unis, ils sont seuls. Chacun pour soi. Chacun sa survie. Chacun son destin. C’est tragique. C’est pathétique. Mais c’est la réalité. Et le Venezuela en paie le prix. Seul face à l’empire. Abandonné par ses voisins. Trahi par ses frères. Comme toujours. Comme partout. Comme depuis toujours.
Conclusion : au bord du gouffre, le monde retient son souffle
Une guerre annoncée que personne ne veut vraiment
Nous sommes au bord du gouffre. Le Venezuela et les États-Unis. Trump et Maduro. L’empire et le rebelle. La puissance et la résistance. Tout est en place pour la guerre. Les navires. Les avions. Les soldats. Les armes. Les menaces. Les ultimatums. Il ne manque plus que l’étincelle. L’incident. Le prétexte. Et tout explosera. Mais personne ne veut vraiment cette guerre. Pas vraiment. Trump veut le pétrole. Mais il ne veut pas d’un nouveau bourbier. Pas d’un nouveau Vietnam. Pas d’un nouveau Afghanistan. Il a vu ce qui s’est passé. Il sait que ça peut mal tourner. Que ça tournera probablement mal. Alors il hésite. Il menace. Il déploie. Mais il n’attaque pas. Pas encore. Il attend. Il espère que Maduro partira. Que la pression suffira. Que l’exil sera accepté. Parce que ce serait plus simple. Plus propre. Plus rapide. Pas de guerre. Pas de morts américains. Pas de protestations. Juste un changement de régime. Discret. Efficace. Profitable. Maduro non plus ne veut pas la guerre. Il sait qu’il la perdra. Que son armée sera écrasée. Que son régime tombera. Que sa vie sera en danger. Mais il ne peut pas partir. Pas comme ça. Pas sur ordre de Washington. Pas en lâche. Alors il résiste. Il fait front. Il mobilise. Mais il espère aussi. Il espère que Trump reculera. Que la pression internationale montera. Que la Russie ou la Chine interviendront. Que le miracle se produira. Parce qu’il n’a pas d’autre choix. Parce que céder, c’est mourir. Et résister, c’est peut-être mourir aussi. Mais au moins en combattant. Au moins en héros. Au moins en martyr. C’est mieux que rien. C’est mieux que l’exil. C’est mieux que la honte.
Et nous? Nous regardons. Fascinés. Terrifiés. Impuissants. Nous savons ce qui va se passer. Nous l’avons déjà vu. Trop de fois. L’escalade. Les menaces. Les incidents. Et puis la guerre. Brutale. Rapide. Dévastatrice. Suivie du chaos. De l’occupation. De l’insurrection. Des années de souffrance. Des milliers de morts. Des millions de déplacés. Un pays détruit. Pour rien. Pour du pétrole. Pour la gloire. Pour l’empire. Nous savons tout ça. Mais nous ne faisons rien. Nous ne pouvons rien faire. Parce que nous sommes petits. Faibles. Insignifiants. Face aux géants qui s’affrontent. Face aux empires qui se déchirent. Face à l’histoire qui se répète. Encore et encore. Inlassablement. Cruellement. Stupidement. Alors nous attendons. Nous espérons. Nous prions peut-être. Pour que la raison l’emporte. Pour que la sagesse triomphe. Pour que la guerre soit évitée. Mais au fond, nous savons. Nous savons que ça n’arrivera pas. Que la guerre viendra. Que le sang coulera. Que le Venezuela brûlera. Comme l’Irak. Comme la Libye. Comme tous les autres. Parce que l’histoire ne change jamais. Parce que les hommes n’apprennent jamais. Parce que le pouvoir corrompt toujours. Et que la force fait loi. Toujours. Partout. Sans exception. C’est la loi de la jungle. La loi du plus fort. La seule qui compte vraiment. La seule qui s’applique quand tout le reste échoue. Et nous sommes là. Au bord du gouffre. À regarder le Venezuela tomber. Lentement. Inexorablement. Tragiquement.
Le prix du pétrole et le coût de l’empire
Combien vaut un baril de pétrole? Soixante-dix dollars? Quatre-vingts? Cent? Et combien vaut une vie humaine? Celle d’un pêcheur vénézuélien? Celle d’un soldat américain? Celle d’un enfant qui mourra de faim pendant la guerre? On ne pose jamais ces questions. Parce qu’elles sont gênantes. Parce qu’elles révèlent l’obscénité du système. Parce qu’elles montrent que nous avons mis un prix sur tout. Y compris sur la vie. Y compris sur la dignité. Y compris sur la justice. Le Venezuela a du pétrole. Beaucoup de pétrole. Le plus au monde. Et ce pétrole vaut des milliards. Des centaines de milliards. Des milliers de milliards peut-être. Alors on est prêt à tuer pour l’avoir. À envahir. À détruire. À massacrer. Parce que les chiffres sont bons. Parce que le calcul est rentable. Parce que les profits justifient les pertes. C’est cynique. C’est monstrueux. Mais c’est la logique du capitalisme. La logique de l’empire. La logique du pouvoir. Tout a un prix. Tout peut s’acheter. Tout peut se vendre. Y compris les pays. Y compris les peuples. Y compris l’avenir. Et nous acceptons ça. Nous vivons avec ça. Nous nous accommodons de ça. Parce que nous n’avons pas le choix. Ou parce que nous ne voulons pas choisir. Ou parce que nous avons peur de choisir. Alors nous laissons faire. Nous laissons l’empire s’étendre. Nous laissons les guerres se multiplier. Nous laissons les peuples souffrir. Et nous nous disons que ce n’est pas notre problème. Que ce n’est pas notre faute. Que nous n’y pouvons rien. Mais c’est faux. Nous y pouvons quelque chose. Nous pouvons protester. Nous pouvons résister. Nous pouvons refuser. Mais nous ne le faisons pas. Par lâcheté. Par confort. Par indifférence. Et c’est ça le vrai crime. Pas celui de Trump. Pas celui de Maduro. Mais le nôtre. Celui de tous ceux qui savent et qui se taisent. Celui de tous ceux qui voient et qui détournent le regard. Celui de tous ceux qui peuvent agir et qui ne font rien. Nous sommes complices. Tous. Sans exception. Et le Venezuela le paiera. Pour nous. À notre place. Avec son sang. Avec ses larmes. Avec son avenir.
Je termine cet article avec un goût amer dans la bouche. Parce que je sais que rien ne changera. Que mes mots ne serviront à rien. Que personne ne bougera. Que la guerre viendra quand même. Que le Venezuela tombera quand même. Que les morts s’accumuleront quand même. Et que dans quelques années, on écrira d’autres articles. Sur d’autres pays. Avec les mêmes constats. Les mêmes indignations. Les mêmes impuissances. Parce que l’histoire se répète. Toujours. Inlassablement. Cruellement. Et nous, on regarde. On commente. On s’indigne. Mais on ne fait rien. Jamais rien. Parce qu’on a peur. Ou parce qu’on s’en fout. Je ne sais plus. Je ne sais plus rien. Sauf que ça me révolte. Profondément. Viscéralement. Désespérément. Et que je voudrais hurler. Mais à quoi bon? Personne n’écoute. Personne n’entend. Personne ne veut entendre. Alors je me tais. Comme les autres. Comme toujours. Et le Venezuela brûle. Seul. Abandonné. Oublié.
Sources
Sources primaires
France 24 – « Trump confirme un échange avec Maduro, le Venezuela alerte sur une agression en préparation » – 1er décembre 2025. Le Monde – « Donald Trump considère l’espace aérien vénézuélien comme fermé; Caracas condamne une menace colonialiste » – 29 novembre 2025. Le Parisien – « Nous lui avons proposé de partir : Trump confirme un échange avec Maduro qui dénonce une agression en préparation » – 1er décembre 2025. The New York Times – « Trump Spoke by Phone Last Week With Maduro, Venezuela’s Leader » – 28 novembre 2025. Reuters – « Trump, Maduro spoke last week, New York Times reports » – 28 novembre 2025. La Presse – « Trump confirme un échange téléphonique avec Maduro » – 30 novembre 2025. Le Temps – « Donald Trump confirme un échange avec Nicolas Maduro » – 30 novembre 2025.
Sources secondaires
TF1 Info – « Partir pour la Russie : les États-Unis ont proposé à Nicolas Maduro de fuir le Venezuela » – 30 novembre 2025. Le Figaro – « Lutte contre le narcotrafic : le porte-avions USS Gerald Ford arrive en mer des Caraïbes en pleine crise avec le Venezuela » – 16 novembre 2025. Euronews – « Les États-Unis déploient leur plus grand porte-avions dans les Caraïbes en pleine escalade avec le Venezuela » – 24 octobre 2025. RTBF – « Les États-Unis annoncent une nouvelle opération militaire en Amérique latine visant les narco-terroristes » – 14 novembre 2025. Radio-Canada – « Le Venezuela dénonce l’agression en préparation des États-Unis » – 30 novembre 2025. Le Nouvel Obs – « Venezuela : le chantage de Trump à Maduro, quitter le pouvoir ou s’exposer à une intervention militaire » – 30 novembre 2025. Courrier International – « Avec l’opération Southern Spear, les États-Unis augmentent la pression sur le Venezuela » – novembre 2025.