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L’effondrement silencieux d’une coalition fragile

Novembre 2025. Les chiffres tombent comme des couperets. Trente-six pour cent. C’est le taux d’approbation de Donald Trump selon Gallup, le plus bas de son second mandat, un plongeon vertigineux qui approche dangereusement son record historique de trente-quatre pour cent enregistré en 2021. Mais ce n’est pas juste un chiffre. C’est un signal. Un avertissement. Le début de quelque chose que personne n’osait vraiment imaginer il y a encore quelques mois : la désintégration du mouvement MAGA. Cette machine politique qui semblait invincible, cette coalition qui avait défié toutes les prédictions en 2024, commence à se fissurer de l’intérieur. Et les fractures sont profondes. Irréversibles peut-être. Les élections de novembre 2025 ont révélé une vérité brutale que les stratèges républicains tentent désespérément d’ignorer : trente-huit pour cent des électeurs de Trump en 2024 ne se considèrent même pas comme faisant partie du mouvement MAGA. Trente-huit pour cent. Plus d’un tiers de sa base électorale refuse l’étiquette, rejette l’identité, se distancie du culte de la personnalité. Ces électeurs — ces millions d’Américains qui ont voté Trump sans épouser sa vision apocalyptique — sont en train de partir. Silencieusement d’abord. Puis de plus en plus bruyamment.

Le shutdown gouvernemental le plus long de l’histoire américaine — quarante-trois jours d’agonie bureaucratique — a servi de catalyseur à cette désaffection. Pendant que Trump jouait au poker menteur avec le Congrès, quarante-deux millions d’Américains risquaient de voir leurs bons alimentaires réduits de trente-cinq pour cent. Pendant que les républicains s’accrochaient à leurs principes idéologiques, six cent soixante-dix mille employés fédéraux étaient mis en congé forcé, et sept cent trente mille autres travaillaient sans salaire. L’économie américaine a perdu au moins sept milliards de dollars. Sept milliards évaporés dans le vide d’un bras de fer politique dont personne ne voulait vraiment. Et pendant ce temps, Trump parlait de patriotes anonymes donnant cent trente millions pour payer les militaires — une somme dérisoire qui représentait à peine cent dollars par soldat. Le symbole était là, éclatant, insultant : l’Amérique de Trump était une Amérique où les riches donnaient des miettes pendant que le peuple souffrait. Les électeurs latinos l’ont compris les premiers. Eux qui avaient donné à Trump quarante-six pour cent de leurs voix en 2024 — un record historique pour un républicain — se sont retournés massivement lors des élections de 2025.

Je regarde ces chiffres et je ressens quelque chose de profond, quelque chose qui dépasse la simple analyse politique. C’est comme observer un château de cartes s’effondrer au ralenti. Chaque statistique est une vie, chaque pourcentage représente des familles qui ont cru, qui ont espéré, qui ont voté en pensant que les choses changeraient. Et maintenant elles se réveillent. Elles voient. Elles comprennent que le rêve était un mensonge, que la promesse était creuse, que derrière le slogan « Make America Great Again » se cachait juste… du vide. De la rage. De la manipulation. Je ne peux pas m’empêcher de penser à ces électeurs latinos qui ont fait confiance à Trump, qui ont cru qu’il comprenait leurs luttes, leurs aspirations. Et qui découvrent aujourd’hui que pour lui, ils n’étaient que des pions sur un échiquier politique. Des numéros dans un sondage. Des voix à conquérir puis à oublier.

Le réveil brutal des communautés trahies

Dans le comté de Passaic, New Jersey — soixante-dix pour cent de population latino — l’histoire s’est répétée à l’envers. En 2024, Trump avait réalisé l’impossible : remporter ce bastion démocrate pour la première fois en plus de trente ans, augmentant sa marge de plus de trente points. Un triomphe. Une révolution électorale. Les analystes parlaient d’un réalignement historique, d’une nouvelle ère politique. Novembre 2025 a tout balayé. Le comté est revenu aux démocrates avec la même marge qu’en 2020, comme si 2024 n’avait jamais existé. À Paterson, à Prospect Park, dans toutes ces villes où les drapeaux MAGA flottaient fièrement il y a un an, les électeurs ont voté démocrate en masse. Soixante-huit pour cent des latinos du New Jersey ont soutenu la candidate démocrate Mikie Sherrill. Soixante-huit pour cent. Un retournement spectaculaire, brutal, sans appel. En Virginie, c’était soixante-sept pour cent pour la gouverneure démocrate Abigail Spanberger. Les jeunes hommes — ce groupe démographique que Trump avait conquis en 2024 avec ses podcasts et ses promesses de masculinité retrouvée — sont revenus vers les démocrates en nombre significatif.

Chuck Rocha, stratège démocrate, l’a dit sans détour : « Ce qui me frappe le plus, c’est l’ampleur du basculement de républicain à démocrate en seulement un an. Nous avions vu le glissement des Latinos vers la droite progresser lentement sur les dix ou douze dernières années, mais mardi soir, c’était un véritable retour en arrière — presque aux chiffres d’avant Trump. » Presque aux chiffres d’avant Trump. Cette phrase résonne comme un glas. Tout ce travail, toutes ces années de construction d’une coalition multiraciale conservatrice, tout ce capital politique accumulé… évaporé en quelques mois de gouvernance chaotique. Le sénateur Ruben Gallego de l’Arizona — premier sénateur latino de cet État — avait prédit ce retournement : « J’avais prédit que cela arriverait une fois que l’économie ne s’améliorerait pas et une fois qu’ils commenceraient non pas les expulsions, mais les expulsions d’étrangers non criminels et le profilage racial. » Le profilage racial. Ces mots pèsent lourd. Ils rappellent l’ère du shérif Joe Arpaio, ce temps où être latino en Arizona signifiait être suspect par défaut. Et maintenant, sous Trump, cette époque revient. Les raids de l’ICE se multiplient, indiscriminés, terrorisant des communautés entières. Quarante et un pour cent des Latinos craignent désormais qu’eux-mêmes ou un proche soient arrêtés par les agents fédéraux de l’immigration, malgré leur statut légal.

Il y a quelque chose de profondément tragique dans cette histoire. Ces familles qui ont fui la pauvreté, la violence, qui ont construit des vies ici, qui ont cru au rêve américain… et qui découvrent qu’aux yeux de certains, elles ne seront jamais vraiment américaines. Jamais vraiment acceptées. Toujours suspectes. Toujours à un contrôle de police de la catastrophe. Je pense à ces parents qui expliquent à leurs enfants nés ici, citoyens américains, pourquoi ils doivent avoir peur des uniformes. Je pense à ces travailleurs qui ont voté Trump en pensant qu’il protégerait leurs emplois, et qui réalisent maintenant qu’il ne les a jamais vus comme des égaux. Juste comme des outils. Des instruments de sa politique. Et quand l’outil ne sert plus, on le jette.

Sources

Sources primaires

Gallup, « Trump’s Approval Rating Drops to 36%, New Second-Term Low », 28 novembre 2025. Politico, « The emerging MAGA fractures », 28 novembre 2025. CBS News, « Latino voters swing toward Democrats in 2025 after Trump’s 2024 historic gains », 7 novembre 2025. CBS News, « The 2025 U.S. government shutdown, by the numbers », 13 novembre 2025. Alternet, « ‘Cracks are starting to show’: Huge chunk of Trump’s voters poised to drop MAGA », 28 novembre 2025. Politico, « The POLITICO Poll: MAGA Trump voter split could spell trouble for GOP », 28 novembre 2025. Emerson College Polling, « November 2025 National Poll: Trump’s Approval Drops While Congress Remains Unpopular », novembre 2025.

Sources secondaires

The Hill, « Wake up, MAGA: Trump’s disapproval rating is a real problem », novembre 2025. Newsweek, « Trump is losing his grip on MAGA », novembre 2025. CNN, « The key issues that are suddenly dividing MAGA », novembre 2025. NPR, « The Epstein files are just the latest fracture in Trump’s MAGA coalition », 18 novembre 2025. Reuters, « Trump approval falls to lowest of his term over prices and Epstein files », 18 novembre 2025. The Atlantic, « The Conservative Movement’s Intellectual Collapse », novembre 2025. Bloomberg, « Will MAGA’s Chaos Make Trump a Lame Duck? », 30 novembre 2025. Pew Research Center, « Majorities of Latinos Disapprove of Trump and His Policies on Immigration, Economy », 24 novembre 2025.

Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA.

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