Des chiffres qui ne mentent pas
Les chiffres sont brutaux. Impitoyables. Le taux d’approbation de Trump est tombé à 36% en novembre 2025, selon le dernier sondage Gallup. C’est son plus bas niveau depuis son retour à la Maison Blanche. Pire encore, c’est seulement deux points au-dessus de son record historique de 34%, atteint en 2021 après l’assaut du Capitole le 6 janvier. La chute est vertigineuse. En septembre, il était encore à 40-41%. En trois mois, il a perdu cinq points. Mais ce n’est pas tout. Son taux de désapprobation a grimpé à 60%. Six Américains sur dix désapprouvent la façon dont il gère la présidence. Chez les indépendants, c’est encore pire : seulement 25% l’approuvent, son pire score dans cette catégorie depuis son premier mandat. Même chez les républicains, son socle traditionnel, le soutien s’effrite. Il est passé de 91% en septembre à 84% en novembre. Sept points de moins. Ça peut sembler peu, mais dans un parti où la loyauté à Trump était jusqu’ici quasi-religieuse, c’est un séisme.
Le Congrès républicain n’est pas épargné. Son taux d’approbation est tombé à 14%, à peine au-dessus du plancher historique de 9% atteint après le shutdown de 2013. Chez les républicains eux-mêmes, l’approbation du Congrès a chuté de 54% en septembre à 23% en novembre. Une dégringolade de 31 points en deux mois. C’est du jamais vu. Les raisons ? Le shutdown gouvernemental le plus long de l’histoire américaine, qui a duré jusqu’au 12 novembre. Les pertes électorales lors des élections de mi-mandat. Les divisions internes sur des questions comme le redécoupage électoral en Indiana. Et surtout, une perception croissante que le parti est plus intéressé par le pouvoir que par le service public. Les Américains voient un parti qui se déchire, qui menace ses propres membres, qui manipule les cartes électorales pour compenser son impopularité. Et ils n’aiment pas ce qu’ils voient.
L’économie, talon d’Achille du président
L’économie, traditionnellement un point fort pour Trump, est devenue un boulet. Seulement 36% des Américains approuvent sa gestion économique, selon Gallup. C’est six points de moins qu’en février 2025. L’inflation reste élevée malgré les promesses. Les prix continuent de grimper. Les familles américaines peinent à joindre les deux bouts. Et le shutdown gouvernemental a aggravé la situation, retardant les paiements de sécurité sociale, fermant des services essentiels, créant une incertitude économique massive. Trump avait promis de « rendre l’Amérique grande à nouveau ». Au lieu de ça, il a livré un shutdown record et une économie chancelante. Les électeurs s’en souviennent. Ils s’en souviendront en 2026.
Mais ce n’est pas seulement l’économie. Sur presque tous les sujets, Trump est sous l’eau. Immigration : 37% d’approbation. Politique étrangère : 41%. Situation au Moyen-Orient : 33%. Ukraine : 31%. Santé : 30%. Budget fédéral : 31%. Seul le crime lui offre un répit relatif avec 43% d’approbation. Mais même là, c’est loin d’être glorieux. Les Américains ne font plus confiance à Trump pour gérer les grands enjeux du pays. Et quand un président perd la confiance du peuple sur l’économie, la sécurité, la santé et la politique étrangère, il ne lui reste plus grand-chose. Juste le désespoir. Et la tentation de tricher.
Ces chiffres me glacent le sang. Pas parce que je me réjouis de la chute de Trump. Je ne suis pas là pour ça. Mais parce que je sais ce qui se passe quand un leader politique perd le soutien du peuple et refuse de l’accepter. Il cherche des boucs émissaires. Il manipule le système. Il intimide ses opposants. Il menace. Il attaque. C’est exactement ce qu’on voit en Indiana. Trump a perdu le soutien des Américains, alors il essaie de truquer les cartes pour rester au pouvoir. Et quand des sénateurs républicains refusent de participer à cette mascarade, il les désigne publiquement, les expose à la violence de ses partisans les plus radicaux. C’est de la lâcheté pure. C’est de la manipulation. C’est dangereux.
Section 3 : Indiana, laboratoire de la manipulation électorale
Un redécoupage qui ne dit pas son nom
L’Indiana est devenue le champ de bataille d’une guerre plus large. Une guerre pour le contrôle du Congrès. Une guerre où tous les coups sont permis. Le gouverneur Mike Braun, sous pression de l’administration Trump, a appelé à une session spéciale de l’Assemblée générale de l’Indiana pour redessiner les cartes du Congrès. L’objectif ? Éliminer les deux derniers sièges démocrates de l’État. Actuellement, les républicains contrôlent sept des neuf sièges de l’Indiana au Congrès. Mais ce n’est pas assez. Trump veut tout. Neuf sur neuf. Un monopole total. Et pour y parvenir, il est prêt à violer toutes les normes démocratiques. Le redécoupage en milieu de décennie est extrêmement rare. Normalement, les cartes sont redessinées tous les dix ans, après le recensement. Mais Trump et ses alliés ne peuvent pas attendre. Ils savent que les élections de 2026 seront difficiles. Alors ils trichent.
Le président du Sénat de l’Indiana, Rodric Bray, et le président de la Chambre, Todd Huston, ont d’abord résisté. Ils ont refusé de convoquer une session spéciale, proposant plutôt de commencer la session régulière plus tôt, en décembre. Mais même ça, c’était trop pour certains sénateurs républicains. Bray a finalement annoncé que le caucus républicain du Sénat n’avait pas assez de voix pour soutenir le redécoupage. C’était un camouflet pour Trump. Une défaite rare. Et Trump n’aime pas perdre. Il a immédiatement contre-attaqué, nommant publiquement Bray et Goode sur les réseaux sociaux, les accusant de trahison, exigeant qu’ils « fassent leur travail » ou soient « sortis du bureau le plus vite possible ». C’était un appel à peine voilé à la violence. Et ses partisans ont répondu.
Quand la pression devient terreur
Les menaces ont commencé presque immédiatement. Le sénateur Greg Goode a été swatté le week-end suivant le message de Trump. Puis ce fut au tour des sénateurs Spencer Deery, Rick Niemeyer, Dan Dernulc et Kyle Walker. Au moins onze législateurs républicains de l’Indiana ont été ciblés par des attaques de swatting, des menaces de bombes ou du doxing (la divulgation publique de leurs adresses personnelles). La sénatrice Jean Leising a reçu une menace de bombe artisanale. D’autres ont vu des pizzas livrées chez eux la veille des attaques, un message clair : « Nous savons où vous habitez. » La police d’État de l’Indiana a ouvert une enquête, en partenariat avec les forces de l’ordre locales, du comté et fédérales. Mais le mal est fait. Les législateurs ont peur. Leurs familles ont peur. Et c’est exactement l’effet recherché.
Tim Miller, qui connaît bien les rouages du parti républicain, a expliqué sur son podcast que cette escalade de violence est directement liée au désespoir du parti. « Je pense que si ce plan de gerrymandering ne fonctionne pas, vous verrez une escalade de ceci, en partie parce qu’ils deviennent désespérés », a-t-il déclaré. « Le fait que cette pression soit mise sur l’Indiana pour deux sièges montre à quel point ils sont désespérés. » Miller a raison. Les républicains espéraient que le redécoupage en milieu de décennie leur rapporterait 10 à 15 sièges au Congrès, en combinant les efforts au Texas, au Missouri, en Indiana et en Floride. Mais ça a échoué dans plusieurs États. La Virginie a été redistribuée en faveur des démocrates grâce à la victoire d’Abigail Spanberger. La Californie a résisté grâce à Gavin Newsom. Au final, les républicains ne gagneront peut-être que quelques sièges, ce qui ne suffira probablement pas si l’environnement politique reste aussi défavorable qu’aujourd’hui.
Je dois vous avouer quelque chose. Quand j’ai lu l’histoire de la sénatrice Leising et de sa menace à la bombe, j’ai eu envie de pleurer. Pas de rage. Pas de colère. Juste une tristesse immense. Cette femme a consacré sa vie au service public. Elle représente sa communauté avec intégrité. Et maintenant, elle doit craindre qu’une bombe explose chez elle parce qu’elle refuse de tricher. C’est ça, l’Amérique ? C’est ça, la démocratie ? Des menaces de mort pour avoir dit non à une manipulation électorale ? Je ne peux pas accepter ça. Je refuse d’accepter ça. Et vous devriez refuser aussi.
Section 4 : les voix de la résistance républicaine
Des élus qui refusent de plier
Malgré les menaces, malgré la peur, certains législateurs républicains de l’Indiana tiennent bon. Le sénateur Spencer Deery a publié une déclaration longue et détaillée après avoir été victime d’une tentative de swatting. Il a loué le professionnalisme de la police de West Lafayette, qui a reconnu l’appel comme une fausse alerte. Mais il a aussi noté que l’attaque avait été précédée la veille par une livraison de pizza non sollicitée à son domicile, un message clair que les agresseurs connaissaient son adresse. « Il est troublant que quiconque tente de nuire ou d’intimider des législateurs, mais malheureusement pas si surprenant dans l’environnement actuel », a déclaré Deery. « Quand notre famille a décidé d’entrer dans l’arène publique il y a quatre ans, nous savions que nos vies changeraient, mais nous croyions alors — et croyons toujours aujourd’hui — qu’il est important que des personnes engagées à représenter le peuple avec intégrité et une attitude de service public se lèvent. Nous continuerons à faire notre devoir et à faire ce qui est dans le meilleur intérêt de notre district, quelles que soient les menaces. »
Le sénateur Dan Dernulc a exprimé des sentiments similaires. « C’est effrayant et choquant pour moi que quelqu’un aille si loin pour tenter de causer du tort ou de la peur à moi ou à ma famille », a-t-il déclaré. « J’ai toujours fait de mon mieux pour servir ma communauté, être leur voix et travailler aux côtés d’eux et de mes collègues au Statehouse pour aider à faire de l’Indiana un grand État. C’est triste parce que ces efforts et ce travail me diabolisent dans certains esprits au point de représailles nuisibles. Les menaces contre les fonctionnaires ne peuvent pas et ne doivent pas être la norme. » Le sénateur Kyle Walker a également confirmé qu’il avait été victime de tentatives d’intimidation et de menaces de violence à son domicile. « Tous les dirigeants de l’État devraient envoyer le message le plus fort possible que non seulement ces menaces violentes et ces tactiques d’intimidation sont contraires à la loi, mais elles sont aussi contre-productives », a-t-il déclaré.
Le courage face à la tempête
Ces déclarations sont remarquables. Pas parce qu’elles sont héroïques — bien qu’elles le soient. Mais parce qu’elles révèlent quelque chose de fondamental sur la démocratie. La démocratie ne fonctionne que si des gens ordinaires sont prêts à se lever et à dire « non » quand c’est nécessaire. Même quand c’est dangereux. Même quand c’est impopulaire. Même quand ça met leur vie en danger. Ces sénateurs républicains de l’Indiana ne sont pas des héros de cinéma. Ce sont des gens normaux avec des familles, des enfants, des vies. Et ils ont choisi de faire ce qui est juste plutôt que ce qui est facile. Ils ont choisi de représenter leurs électeurs plutôt que de céder à la pression de Trump. Ils ont choisi la démocratie plutôt que le pouvoir. Et pour ça, ils méritent notre respect.
Le président de la Chambre de l’Indiana, Todd Huston, a condamné les menaces lors d’une conférence de presse. « C’est terrible, au-delà de décevant et complètement inexcusable », a-t-il déclaré. Il a également noté que la Chambre avait mis en place un processus pour travailler avec les forces de l’ordre étatiques et locales afin de protéger les législateurs. Le leadership législatif a demandé aux représentants de contacter la police d’État chaque fois qu’ils ont des préoccupations concernant leur sécurité personnelle. Le chef de la minorité à la Chambre, Phil GiaQuinta, démocrate de Fort Wayne, a également dénoncé ce qui était arrivé au sénateur Goode. « C’est horrible », a-t-il dit. « Il n’y a pas de place dans notre société pour faire ça. » C’est rare de voir des démocrates et des républicains s’unir sur quelque chose. Mais la violence transcende les lignes partisanes. Elle menace tout le monde.
Ces sénateurs me donnent de l’espoir. Pas beaucoup. Juste un peu. Mais c’est déjà ça. Dans un monde où la lâcheté semble être la norme, où plier devant Trump est devenu un réflexe, ces hommes et ces femmes ont choisi de tenir bon. Ils ont choisi de dire non. Et ils paient le prix. Leurs familles paient le prix. Mais ils ne reculent pas. Ça, c’est du courage. Pas le courage des films d’action. Le courage réel. Le courage qui consiste à faire ce qui est juste même quand tout le monde vous dit de faire le contraire. Même quand votre vie est en danger. Même quand vous avez peur. Parce que c’est ça, le courage. Ce n’est pas l’absence de peur. C’est agir malgré la peur.
Section 5 : l'ombre de Charlie Kirk
Un assassinat qui a tout changé
L’assassinat de Charlie Kirk le 11 septembre 2025 a marqué un tournant dans l’histoire de la violence politique américaine. Kirk, militant conservateur controversé et figure influente du mouvement MAGA, a été abattu lors d’un événement à l’université de l’Utah Valley. Son meurtrier, Tyler Robinson, a déclaré qu’il avait tué Kirk parce qu’il « répandait trop de mensonges ». L’assassinat a déclenché une vague de choc à travers le pays. Des vigiles ont été organisées. Des manifestations ont éclaté. Les réseaux sociaux se sont enflammés. Certains ont pleuré Kirk comme un martyr. D’autres ont célébré sa mort. Cette polarisation extrême a révélé à quel point l’Amérique est divisée, à quel point la violence est devenue normalisée dans le discours politique.
Mais l’assassinat de Kirk n’était pas un incident isolé. C’était le point culminant d’une escalade qui durait depuis des années. Depuis les tentatives d’assassinat contre Trump lui-même. Depuis l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021. Depuis les menaces contre les fonctionnaires électoraux en 2020. Depuis les attaques contre les mosquées, les synagogues, les églises noires. La violence politique aux États-Unis n’est pas nouvelle. Mais elle atteint maintenant des niveaux qui n’avaient pas été vus depuis les années 1960 et 1970. Et contrairement à cette époque, où la violence était principalement le fait de groupes marginaux, aujourd’hui elle est alimentée par des leaders politiques eux-mêmes. Quand un président désigne publiquement des sénateurs de son propre parti et appelle à les « sortir du bureau », il donne le feu vert à la violence. Il dit à ses partisans : « Allez-y. Faites ce qu’il faut. »
Les leçons non apprises
Après l’assassinat de Kirk, il y a eu des appels à l’unité. Des politiciens des deux partis ont condamné la violence. Des experts ont averti que l’Amérique était à un carrefour dangereux. Mais rien n’a vraiment changé. Les menaces ont continué. Les attaques ont continué. Et maintenant, quelques mois plus tard, nous voyons des sénateurs républicains de l’Indiana terrorisés pour avoir refusé de participer à une manipulation électorale. La leçon de l’assassinat de Kirk n’a pas été apprise. Ou plutôt, elle a été apprise par les mauvaises personnes. Les extrémistes ont vu que la violence fonctionne. Qu’elle attire l’attention. Qu’elle fait peur. Qu’elle peut changer le cours des événements. Et maintenant, ils l’utilisent comme une arme politique.
Elizabeth Bennion, professeure de sciences politiques à l’université d’Indiana South Bend, a expliqué que le swatting et le doxing peuvent avoir un effet dommageable à long terme sur le discours politique. « La démocratie américaine est conçue pour le débat et la délibération sur des questions importantes, mais les actes de violence politique perturbent ce processus contemplatif », a-t-elle déclaré. « En fin de compte, les menaces et les dangers peuvent amener les législateurs à éviter de soulever des questions controversées et décourager les bonnes personnes de se représenter ou même de se présenter en premier lieu. » C’est exactement ce qui se passe. Des gens compétents, intègres, dévoués au service public renoncent à la politique parce qu’ils ne veulent pas mettre leur vie et celle de leur famille en danger. Et qui les remplace ? Des opportunistes. Des lâches. Des gens prêts à tout pour le pouvoir. C’est une spirale descendante qui ne peut mener qu’à la catastrophe.
L’assassinat de Charlie Kirk m’a hanté pendant des semaines. Pas parce que j’étais d’accord avec lui. Je ne l’étais pas. Mais parce que personne ne mérite de mourir pour ses opinions politiques. Personne. Et maintenant, je vois les mêmes dynamiques à l’œuvre en Indiana. Des gens qui utilisent la peur, la violence, l’intimidation pour faire taire ceux qui ne sont pas d’accord avec eux. C’est du terrorisme. Il n’y a pas d’autre mot. Et le fait que ça vienne de l’intérieur du parti républicain, que ce soit des républicains qui terrorisent d’autres républicains, rend la chose encore plus tragique. C’est un parti qui se dévore lui-même.
Section 6 : le désespoir comme moteur de la violence
Quand perdre n’est plus une option
Tim Miller a mis le doigt sur quelque chose d’essentiel quand il a parlé de « désespoir » républicain. Le parti républicain est en train de perdre. Pas seulement des élections. Pas seulement des sondages. Il est en train de perdre le soutien du peuple américain. Et pour un parti qui s’est construit sur l’idée qu’il représente la « vraie Amérique », c’est une pilule impossible à avaler. Alors au lieu d’accepter la défaite, au lieu de se remettre en question, au lieu de changer de cap, le parti double la mise. Il triche. Il manipule. Il intimide. Il menace. Parce que perdre n’est plus une option. Perdre signifierait admettre que leurs politiques ne fonctionnent pas. Que leurs idées ne sont plus populaires. Que l’Amérique a changé et qu’ils n’ont pas su s’adapter. C’est trop douloureux. Alors ils préfèrent détruire le système plutôt que de l’accepter.
Le redécoupage électoral en Indiana en est l’exemple parfait. Les républicains contrôlent déjà sept des neuf sièges du Congrès dans l’État. Mais ce n’est pas assez. Ils veulent tout. Parce qu’ils savent que les élections de 2026 seront difficiles. Ils savent que les taux d’approbation de Trump sont catastrophiques. Ils savent que le shutdown gouvernemental a aliéné des millions d’électeurs. Ils savent que leurs politiques économiques n’ont pas tenu leurs promesses. Alors ils essaient de truquer le jeu. De redessiner les cartes pour que même si les démocrates obtiennent plus de voix, ils n’obtiennent pas de sièges. C’est de la manipulation électorale pure et simple. Et quand des sénateurs républicains refusent de participer à cette mascarade, ils deviennent des cibles.
La spirale de la radicalisation
Gregory Shufeldt, professeur associé de sciences politiques à l’université d’Indianapolis, a expliqué que la montée des menaces et de la violence politique est liée au mécontentement et à la division dans le pays. « Je dirais d’abord que l’une des caractéristiques clés de notre climat politique actuel est le haut degré de polarisation idéologique et le haut degré de compétition entre les deux partis, et cela crée souvent un cadre où les gens ne se sentent pas représentés », a-t-il déclaré. « Les gens ont l’impression que l’autre camp — quel qu’il soit — est une menace et n’a pas les meilleurs intérêts de l’Amérique ou de tous les Américains à cœur. Et cela augmente la possibilité de violence politique. » Shufeldt a raison. Quand les gens perdent confiance dans le système, quand ils ont l’impression que leurs voix ne comptent pas, quand ils voient des normes démocratiques être violées, ils se radicalisent. Ils cherchent des solutions extrêmes. Et parfois, ces solutions incluent la violence.
Mais il y a quelque chose de plus profond ici. La violence politique n’est pas seulement le résultat de la polarisation. Elle est aussi un outil délibéré utilisé par certains pour maintenir le pouvoir. Quand Trump nomme publiquement des sénateurs qui s’opposent à lui, il ne fait pas que critiquer. Il désigne des cibles. Il dit à ses partisans les plus radicaux : « Voilà vos ennemis. Occupez-vous d’eux. » Et ils le font. C’est une forme de terrorisme politique. Et ça fonctionne. Parce que la peur est un outil puissant. Quand les législateurs ont peur pour leur vie, ils sont plus susceptibles de céder. Quand les électeurs ont peur de voter, ils restent chez eux. Quand les fonctionnaires électoraux ont peur de faire leur travail, ils démissionnent. La violence ne gagne pas seulement par l’acte lui-même. Elle gagne par la peur qu’elle inspire.
Je pense souvent à ce que signifie vivre dans une démocratie. Pas la définition abstraite. La réalité concrète. Vivre dans une démocratie signifie accepter que parfois, on perd. Que parfois, les gens votent contre nous. Que parfois, nos idées ne sont pas populaires. Et c’est OK. Parce que dans une démocratie, il y a toujours une prochaine élection. Toujours une chance de convaincre. Toujours une possibilité de changement. Mais quand un parti refuse d’accepter la défaite, quand il préfère détruire le système plutôt que de perdre, ce n’est plus une démocratie. C’est autre chose. Quelque chose de plus sombre. Quelque chose de plus dangereux.
Section 7 : les législateurs sans protection
Des cibles faciles
Tim Miller a soulevé un point crucial dans son podcast : les législateurs d’État n’ont pas les mêmes protections que les membres du Congrès. Ils n’ont pas de Service Secret. Ils n’ont pas de détails de sécurité. Ils n’ont pas de gardes du corps. Ce sont des gens ordinaires qui vivent dans des maisons ordinaires, dans des quartiers ordinaires. Leurs adresses sont souvent publiques. Leurs numéros de téléphone sont faciles à trouver. Ils sont vulnérables. Et les gens qui veulent leur faire du mal le savent. « Ils ont des raisons légitimes d’avoir peur », a déclaré Miller. « Évidemment, nous avons vu la mort de la législatrice d’État au Minnesota, le type qui est venu chez elle. Vous n’avez pas de Service Secret. Je pense que cette menace est réelle et je pense que l’utiliser comme un gourdin politique est réel. » Miller fait référence à un incident tragique où une législatrice d’État a été assassinée à son domicile. C’est un rappel brutal que ces menaces ne sont pas théoriques. Elles sont réelles. Et elles peuvent être mortelles.
La police d’État de l’Indiana a déclaré qu’elle enquêtait sur plusieurs tentatives de swatting contre des législateurs d’État, en partenariat avec les forces de l’ordre locales, du comté et fédérales. Mais les enquêtes prennent du temps. Et pendant ce temps, les législateurs vivent dans la peur. Ils regardent par-dessus leur épaule. Ils vérifient leurs voitures avant de démarrer. Ils s’inquiètent pour leurs enfants. C’est une façon horrible de vivre. Et c’est exactement ce que veulent les terroristes. Ils veulent que les législateurs aient peur. Ils veulent qu’ils cèdent. Ils veulent qu’ils renoncent. Et malheureusement, ça fonctionne parfois. Certains législateurs décident que ça ne vaut pas le coup. Qu’ils ne veulent pas mettre leur famille en danger. Alors ils démissionnent. Et les terroristes gagnent.
Le coût humain de la politique
Andrea Hunley, démocrate d’Indianapolis, a déclaré que les législateurs ne devraient pas avoir à craindre pour leur sécurité personnelle pour faire le travail pour lequel ils ont été élus. « Il est essentiel que nous nous assurions de protéger nos collègues, de protéger nos membres et de nous assurer que les gens peuvent faire le bon travail pour lequel ils ont été élus », a-t-elle déclaré. « Personne ne devrait être assassiné pour son travail ici à la législature d’État. » C’est une déclaration qui devrait être évidente. Personne ne devrait être assassiné pour avoir fait son travail. Mais dans l’Amérique de 2025, ce n’est plus évident. C’est devenu une possibilité réelle. Une menace constante. Un risque que les législateurs doivent prendre en compte chaque jour.
Le coût humain de cette violence est incalculable. Ce ne sont pas seulement les législateurs qui souffrent. Ce sont leurs familles. Leurs enfants qui ont peur d’aller à l’école. Leurs conjoints qui ne dorment plus la nuit. Leurs parents qui s’inquiètent constamment. C’est toute une communauté qui est traumatisée. Et pour quoi ? Pour un redécoupage électoral ? Pour deux sièges au Congrès ? Pour le pouvoir ? C’est obscène. C’est immoral. Et ça doit cesser. Mais comment ? Comment arrêter une spirale de violence qui semble s’accélérer chaque jour ? Comment protéger des législateurs qui n’ont pas les ressources pour se protéger eux-mêmes ? Comment restaurer un minimum de civilité dans le discours politique ? Ce sont des questions auxquelles personne n’a de réponses faciles.
Quand j’imagine ces législateurs, seuls dans leurs maisons, se demandant si ce soir sera le soir où quelqu’un viendra, je me sens impuissant. Que puis-je faire ? Que pouvons-nous faire ? Écrire des articles ? Dénoncer la violence ? Ça semble si dérisoire face à l’ampleur du problème. Mais peut-être que c’est tout ce que nous pouvons faire. Témoigner. Raconter ces histoires. Refuser de laisser la violence devenir normale. Refuser d’accepter que c’est comme ça maintenant. Parce que si nous acceptons, si nous nous résignons, alors les terroristes ont déjà gagné.
Section 8 : Trump, catalyseur de la violence
Des mots qui tuent
Il faut le dire clairement : Donald Trump porte une responsabilité directe dans cette escalade de violence. Quand il nomme publiquement des sénateurs sur les réseaux sociaux, quand il les accuse de trahison, quand il appelle à les « sortir du bureau », il ne fait pas que critiquer. Il incite à la violence. Il le sait. Ses conseillers le savent. Et il le fait quand même. Parce que pour Trump, le pouvoir est tout. Et si la violence est nécessaire pour maintenir ce pouvoir, alors soit. Après tout, il a déjà incité une foule à attaquer le Capitole le 6 janvier 2021. Il a déjà encouragé ses partisans à « se battre comme des diables » pour renverser une élection légitime. Pourquoi s’arrêterait-il maintenant ? Surtout quand ses taux d’approbation s’effondrent et que ses chances de maintenir le contrôle du Congrès en 2026 semblent de plus en plus minces.
Le message de Trump sur les réseaux sociaux ciblant Bray et Goode était explicite : « Les sénateurs Bray, Goode et les autres qui seront révélés au public plus tard cet après-midi devraient FAIRE LEUR TRAVAIL, ET LE FAIRE MAINTENANT ! Sinon, sortons-les du bureau, AU PLUS VITE. » C’était un appel à l’action. Et ses partisans ont répondu. Quelques heures plus tard, Goode était swatté. Puis Deery. Puis Niemeyer. Puis Dernulc. Puis Walker. La corrélation est évidente. Trump désigne des cibles, et ses partisans les attaquent. C’est un schéma qui se répète encore et encore. Et pourtant, Trump n’est jamais tenu responsable. Il nie toute responsabilité. Il dit qu’il ne contrôle pas ce que font ses partisans. Mais c’est un mensonge. Il sait exactement ce qu’il fait. Et il continue de le faire.
L’héritage toxique d’un président
L’héritage de Trump sera marqué par la violence. Pas seulement la violence du 6 janvier. Pas seulement les tentatives d’assassinat contre lui. Mais la violence qu’il a inspirée, encouragée, normalisée. Sous Trump, la violence politique est devenue acceptable. Elle est devenue un outil légitime. Elle est devenue une façon de faire de la politique. Et même quand Trump ne sera plus là, cet héritage perdurera. Parce qu’il a ouvert une boîte de Pandore. Il a montré à des millions d’Américains que la violence fonctionne. Qu’elle attire l’attention. Qu’elle fait peur. Qu’elle peut changer le cours des événements. Et maintenant, cette boîte ne peut plus être refermée. Les générations futures devront vivre avec les conséquences de ce que Trump a déchaîné.
Le gouverneur Mike Braun, lui-même un allié de Trump, a répondu à la décision du Sénat de ne pas redistribuer avec une déclaration incendiaire. « Malheureusement, le sénateur Rod Bray a été forcé de s’associer aux DÉMOCRATES pour bloquer un effort du nombre croissant de sénateurs America First qui voulaient avoir un vote sur l’adoption de cartes équitables », a déclaré Braun. Le lieutenant-gouverneur Micah Beckwith est allé encore plus loin, décrivant la décision du Sénat comme de la faiblesse. « À partir de maintenant, chaque fois que je me présenterai… que ce soit à une personne ou à un millier… je vais dire : ‘Je suis le lieutenant-gouverneur du grand État de l’Indiana… et le président du FAIBLE Sénat de l’Indiana' », a posté Beckwith sur les réseaux sociaux. Ces déclarations ne sont pas anodines. Elles alimentent la colère. Elles légitiment la violence. Elles disent aux partisans de Trump : « Ces sénateurs sont des traîtres. Ils méritent ce qui leur arrive. »
Trump me fatigue. Pas physiquement. Émotionnellement. Je suis fatigué de voir le même schéma se répéter encore et encore. Trump attaque. Ses partisans répondent. Des gens sont blessés. Trump nie toute responsabilité. Et le cycle recommence. Combien de fois devons-nous voir ce film avant de comprendre que Trump est le problème ? Pas le seul problème. Mais un problème majeur. Et tant qu’il sera là, tant qu’il aura une plateforme, tant qu’il pourra inciter à la violence sans conséquences, rien ne changera. Nous continuerons à voir des sénateurs swattés, des législateurs menacés, des gens assassinés. Et Trump continuera à dire que ce n’est pas sa faute.
Section 9 : la normalisation de l'inacceptable
Quand l’horreur devient routine
Il y a quelque chose de profondément troublant dans la façon dont nous parlons maintenant de la violence politique. « Encore un swatting. » « Encore une menace de mort. » « Encore un législateur ciblé. » Le mot « encore » est révélateur. Il implique que c’est devenu normal. Routinier. Attendu. Et c’est exactement le problème. Nous sommes en train de nous habituer à l’inacceptable. Nous sommes en train de normaliser la violence. Et quand la violence devient normale, quand elle cesse de nous choquer, quand elle devient juste une autre nouvelle dans le cycle de l’information, alors nous avons perdu quelque chose d’essentiel. Nous avons perdu notre capacité à nous indigner. Notre capacité à dire « non, ça suffit ». Notre capacité à exiger mieux.
Elizabeth Bennion a mis en garde contre cette normalisation. « C’est une tentative de faire taire les gens et d’imposer une action politique basée sur la menace de violence à la fois aux élus et à leurs familles », a-t-elle déclaré. « Cela rend très difficile pour les élus de faire ce qui est juste pour leurs électeurs, pour leur communauté, pour l’État et pour la nation dans son ensemble, quand ils sentent que leur sécurité et leur vie sont en danger s’ils ne cèdent pas simplement aux exigences de ceux qui les intimident ou les menacent. » Bennion a raison. La violence ne se contente pas de blesser ses victimes directes. Elle empoisonne tout le système. Elle rend impossible le débat honnête. Elle transforme la politique en un jeu de survie. Et quand la politique devient un jeu de survie, la démocratie meurt.
Le silence complice
Mais ce qui est peut-être encore plus troublant que la violence elle-même, c’est le silence qui l’entoure. Combien de leaders républicains ont condamné les menaces contre les sénateurs de l’Indiana ? Quelques-uns. Pas assez. Combien ont appelé Trump à cesser de désigner des cibles ? Presque aucun. Combien ont dit clairement que la violence politique est inacceptable, quelles que soient les circonstances ? Trop peu. Ce silence est complice. Il dit aux terroristes : « Continuez. Nous ne vous arrêterons pas. » Il dit aux victimes : « Vous êtes seuls. » Il dit au reste du pays : « C’est comme ça maintenant. Habituez-vous. » Et c’est inacceptable. Parce que le silence face à la violence n’est pas neutre. C’est un choix. Un choix de laisser faire. Un choix de permettre. Un choix de cautionner.
Gregory Shufeldt a expliqué que la violence politique est plus susceptible de se produire quand les gens ont l’impression que le système ne fonctionne pas pour eux. « Se concentrer sur la réforme procédurale pour que les gens aient l’impression de pouvoir effectuer des changements à travers le système réduit sûrement la fréquence de la violence politique », a-t-il déclaré. « Cela ne résout pas nécessairement tout parce que parfois la violence politique est commise par des acteurs irrationnels — la plupart du temps c’est le cas. Mais en général, si les moyens institutionnels sont largement disponibles — il est facile de voter, il est facile d’avoir des élections libres et équitables, si vous avez l’impression que votre vote avait une chance d’affecter le résultat — vous êtes moins susceptible de vous engager dans des formes extra-institutionnelles de participation politique ou de violence. » C’est un point crucial. La violence prospère quand les gens perdent foi dans le système. Et le redécoupage électoral en Indiana est exactement le genre de chose qui détruit cette foi.
Le silence me tue. Pas littéralement. Mais presque. Parce que le silence signifie l’acceptation. Il signifie la résignation. Il signifie que nous avons abandonné. Et je refuse d’abandonner. Je refuse d’accepter que c’est comme ça maintenant. Je refuse de me taire face à la violence. Même si ma voix est petite. Même si personne ne m’écoute. Même si ça ne change rien. Parce que le silence est pire que l’échec. Le silence est la mort de l’espoir.
Section 10 : les élections de 2026, un test décisif
Un parti au bord du gouffre
Les élections de mi-mandat de 2026 seront un test décisif pour le parti républicain. Avec des taux d’approbation catastrophiques, un président impopulaire, un Congrès dysfonctionnel et une base électorale de plus en plus désenchantée, les républicains font face à la possibilité réelle de perdre le contrôle du Congrès. Et ils le savent. C’est pourquoi ils sont si désespérés. C’est pourquoi ils essaient de truquer le système avec le redécoupage électoral. C’est pourquoi ils menacent leurs propres membres. Parce qu’ils savent que s’ils jouent selon les règles, ils perdront. Alors ils changent les règles. Ou plutôt, ils essaient. Mais même ça ne suffira peut-être pas. Parce que quand un parti perd le soutien du peuple à ce point, aucune manipulation électorale ne peut le sauver.
Les sondages sont clairs. Selon Marquette Law School, plus d’Américains favorisent maintenant les démocrates dans le vote anticipé pour le Congrès de 2026. C’est un renversement significatif par rapport à 2024, quand les républicains avaient un avantage. Les républicains eux-mêmes sont inquiets. Des articles dans The Hill et d’autres publications ont rapporté que les préoccupations républicaines augmentent concernant les perspectives des élections de mi-mandat de 2026. Ils voient les mêmes sondages que tout le monde. Ils voient les taux d’approbation s’effondrer. Ils voient les pertes électorales s’accumuler. Et ils paniquent. Cette panique se manifeste de différentes façons. Pour certains, c’est le redécoupage électoral. Pour d’autres, c’est la violence. Pour d’autres encore, c’est le déni. Mais aucune de ces stratégies ne fonctionnera à long terme. Parce que vous ne pouvez pas forcer les gens à vous soutenir. Vous ne pouvez pas les terroriser pour qu’ils votent pour vous. Vous ne pouvez pas truquer suffisamment le système pour compenser une impopularité massive.
Le prix de la manipulation
Le redécoupage électoral en Indiana, même s’il réussit, aura un coût. Un coût politique. Un coût moral. Un coût démocratique. Politiquement, il renforcera la perception que les républicains ne peuvent gagner qu’en trichant. Moralement, il montrera que le parti est prêt à sacrifier ses principes pour le pouvoir. Démocratiquement, il sapera la confiance dans le système électoral. Et tout ça pour quoi ? Pour deux sièges au Congrès ? Pour un avantage temporaire qui sera probablement annulé lors du prochain recensement ? C’est une vision à court terme qui ignore les conséquences à long terme. Parce que quand vous détruisez la confiance dans le système, quand vous montrez que les règles ne s’appliquent pas à vous, quand vous utilisez la violence pour obtenir ce que vous voulez, vous créez un précédent. Et ce précédent reviendra vous hanter.
Tim Miller a souligné que les républicains espéraient que le redécoupage en milieu de décennie leur rapporterait 10 à 15 sièges au Congrès. Mais ça a échoué dans plusieurs États. « Quelques choses se sont produites pour faire en sorte que peut-être ils ne gagneront que quelques sièges, ce qui ne suffira probablement pas si l’environnement politique reste tel qu’il est maintenant », a-t-il déclaré. C’est le problème fondamental. Même avec toute la manipulation, même avec toute la violence, même avec toute la tricherie, les républicains ne peuvent pas échapper à la réalité : ils sont impopulaires. Leurs politiques ne fonctionnent pas. Leur leader est toxique. Et aucune quantité de gerrymandering ne peut changer ça. Les élections de 2026 seront un jugement. Un jugement sur Trump. Un jugement sur le parti républicain. Un jugement sur la direction que prend l’Amérique. Et les républicains ont peur de ce jugement. Ils ont raison d’avoir peur.
Je pense souvent à ce que signifie gagner. Pas au sens sportif. Au sens politique. Gagner signifie-t-il simplement obtenir plus de sièges ? Ou gagner signifie-t-il quelque chose de plus profond ? Gagner la confiance du peuple. Gagner le droit de gouverner. Gagner par la persuasion plutôt que par la manipulation. Les républicains sont en train de perdre cette bataille plus large. Même s’ils gagnent quelques sièges grâce au gerrymandering, ils perdent quelque chose de bien plus important : leur légitimité. Et sans légitimité, le pouvoir n’est qu’une coquille vide.
Section 11 : les solutions qui n'arrivent pas
Des appels à l’action sans suite
Après chaque incident de violence politique, il y a des appels à l’action. Des politiciens condamnent. Des experts avertissent. Des éditorialistes écrivent. Mais rien ne change vraiment. Pourquoi ? Parce que résoudre le problème de la violence politique nécessiterait de s’attaquer à ses causes profondes. Et personne ne veut vraiment faire ça. Ça nécessiterait de réformer le système électoral pour le rendre plus équitable. Ça nécessiterait de réguler les réseaux sociaux pour empêcher l’incitation à la violence. Ça nécessiterait de tenir les leaders politiques responsables de leurs paroles. Ça nécessiterait de financer la sécurité pour les législateurs d’État. Ça nécessiterait de s’attaquer à la polarisation et à la désinformation. Ça nécessiterait du courage politique. Et le courage politique est en pénurie ces jours-ci.
Elizabeth Bennion a appelé à « un examen plus large de cette culture politique, de notre rhétorique politique et de nos actions les uns envers les autres, y compris ceux qui sont au pouvoir, ainsi qu’un effort concerté pour aider les gens à comprendre comment ils peuvent faire entendre leur voix et fournir des moyens non violents pour que les gens aient l’impression de pouvoir influencer les politiques publiques ». C’est un appel noble. Mais qui va le mettre en œuvre ? Qui va diriger cet effort ? Qui va prendre le risque politique de s’opposer à la violence quand la violence est devenue un outil politique efficace ? Ce sont des questions sans réponses faciles. Parce que résoudre la violence politique nécessite un consensus. Et le consensus est impossible dans un pays aussi divisé que les États-Unis en 2025.
Les réformes nécessaires mais improbables
Gregory Shufeldt a suggéré que se concentrer sur la réforme procédurale pourrait réduire la violence politique. « Si les moyens institutionnels sont largement disponibles — il est facile de voter, il est facile d’avoir des élections libres et équitables, si vous avez l’impression que votre vote avait une chance d’affecter le résultat — vous êtes moins susceptible de vous engager dans des formes extra-institutionnelles de participation politique ou de violence », a-t-il déclaré. C’est logique. Quand les gens ont confiance dans le système, ils sont moins susceptibles de recourir à la violence. Mais comment restaurer cette confiance quand le système est manifestement truqué ? Quand le redécoupage électoral élimine la compétition ? Quand les législateurs sont menacés pour avoir fait leur travail ? Quand les leaders politiques incitent à la violence sans conséquences ? La réforme est nécessaire. Mais elle semble improbable. Parce que ceux qui ont le pouvoir de réformer le système sont exactement ceux qui bénéficient de son dysfonctionnement.
Certains États ont essayé de durcir les lois contre la violence politique après l’assassinat de Charlie Kirk. Selon Politico, plusieurs États ont introduit une législation pour augmenter les peines pour les menaces contre les élus, pour le swatting et pour d’autres formes d’intimidation politique. Mais les lois seules ne suffisent pas. Parce que les lois doivent être appliquées. Et l’application nécessite des ressources, de la volonté politique et un système judiciaire fonctionnel. De plus, les lois ne s’attaquent pas aux causes profondes de la violence. Elles ne réduisent pas la polarisation. Elles ne restaurent pas la confiance. Elles ne changent pas la culture politique. Elles punissent après coup. Mais elles ne préviennent pas. Et la prévention est ce dont nous avons besoin. Pas plus de punition. Plus de prévention.
Je suis fatigué des solutions qui n’en sont pas. Fatigué des appels à l’action qui ne mènent nulle part. Fatigué des promesses de changement qui ne se matérialisent jamais. Parce que pendant qu’on parle, pendant qu’on débat, pendant qu’on propose des réformes qui ne seront jamais adoptées, des gens souffrent. Des législateurs vivent dans la peur. Des familles sont traumatisées. Et rien ne change. Rien. C’est épuisant. C’est désespérant. Mais je refuse d’abandonner. Parce qu’abandonner signifierait accepter que c’est comme ça maintenant. Et je ne peux pas accepter ça.
Section 12 : le rôle des médias et des réseaux sociaux
Amplificateurs de violence
Les réseaux sociaux jouent un rôle central dans l’escalade de la violence politique. C’est sur les réseaux sociaux que Trump a nommé les sénateurs de l’Indiana. C’est sur les réseaux sociaux que leurs adresses ont été divulguées. C’est sur les réseaux sociaux que les menaces ont été organisées. Les plateformes comme X (anciennement Twitter), Facebook et autres sont devenues des outils de radicalisation et d’incitation à la violence. Elles permettent aux leaders politiques de contourner les médias traditionnels et de parler directement à leurs partisans les plus radicaux. Elles créent des chambres d’écho où la désinformation prospère et où la violence est normalisée. Et elles font très peu pour modérer ce contenu. Parce que la modération coûte de l’argent. Et la controverse génère de l’engagement. Et l’engagement génère des profits. Alors les plateformes laissent faire. Elles laissent Trump désigner des cibles. Elles laissent les menaces se propager. Elles laissent la violence s’organiser. Et elles prétendent que ce n’est pas leur responsabilité.
Après l’assassinat de Charlie Kirk, NPR a rapporté que les réseaux sociaux divisaient les opinions sur sa mort. Certains le pleuraient comme un martyr. D’autres célébraient son assassinat. Cette polarisation extrême n’est pas naturelle. Elle est amplifiée par les algorithmes des réseaux sociaux qui privilégient le contenu controversé et émotionnel. Ces algorithmes ne se soucient pas de la vérité. Ils ne se soucient pas de la civilité. Ils ne se soucient pas des conséquences. Ils se soucient seulement de l’engagement. Et la violence génère de l’engagement. Alors les algorithmes la promeuvent. Ils la mettent en avant. Ils la rendent virale. Et le cycle continue. Plus de violence. Plus d’engagement. Plus de profits. C’est un modèle économique construit sur la destruction de la démocratie. Et personne ne fait rien pour l’arrêter.
La responsabilité des médias traditionnels
Les médias traditionnels ne sont pas innocents non plus. Ils couvrent la violence politique comme un spectacle. Ils se concentrent sur le sensationnel plutôt que sur le substantiel. Ils donnent une plateforme aux extrémistes. Ils normalisent l’inacceptable en le traitant comme une simple nouvelle parmi d’autres. « Encore un swatting. » « Encore une menace. » « Encore un incident. » Le langage lui-même révèle le problème. Quand la violence devient « encore un incident », elle cesse d’être choquante. Elle devient banale. Et quand elle devient banale, elle devient acceptable. Les médias ont une responsabilité. Une responsabilité de contextualiser. Une responsabilité d’expliquer. Une responsabilité de ne pas simplement rapporter les faits, mais de les mettre en perspective. Mais trop souvent, ils échouent à cette responsabilité. Parce que le contexte ne génère pas de clics. Le sensationnel génère des clics. Alors ils choisissent le sensationnel.
Il y a des exceptions, bien sûr. Des journalistes qui font un travail remarquable pour documenter et expliquer la violence politique. Des médias qui prennent le temps d’analyser les causes profondes plutôt que de simplement rapporter les symptômes. Mais ils sont trop rares. Et leurs voix sont noyées dans le bruit. Dans le flot constant d’informations, de désinformations, de controverses fabriquées et de scandales amplifiés. Les Américains sont bombardés d’informations 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Mais ils ne sont pas mieux informés. Ils sont juste plus confus. Plus polarisés. Plus en colère. Et plus susceptibles de recourir à la violence. Parce que quand vous ne savez plus à qui faire confiance, quand vous ne savez plus ce qui est vrai, quand vous avez l’impression que tout le monde vous ment, la violence commence à sembler rationnelle. Elle commence à sembler nécessaire. Elle commence à sembler justifiée.
Je travaille dans les médias. Je sais comment ça fonctionne. Je sais que le sensationnel vend. Je sais que la controverse génère de l’engagement. Je sais que la violence attire l’attention. Mais je refuse de participer à ce jeu. Je refuse de traiter la violence politique comme un spectacle. Je refuse de normaliser l’inacceptable. Parce que nous avons une responsabilité. Une responsabilité envers la vérité. Une responsabilité envers la démocratie. Une responsabilité envers les victimes de cette violence. Et si nous échouons à cette responsabilité, si nous choisissons les clics plutôt que la conscience, alors nous sommes complices. Nous sommes partie du problème.
Section 13 : l'avenir de la démocratie américaine
Un point de non-retour ?
La question qui hante tous ceux qui observent la situation actuelle est simple : sommes-nous déjà passés le point de non-retour ? La démocratie américaine peut-elle survivre à cette escalade de violence ? Peut-elle survivre à un parti politique qui refuse d’accepter la défaite ? Peut-elle survivre à des leaders qui incitent à la violence ? Peut-elle survivre à une polarisation si extrême que les Américains ne se voient plus comme des concitoyens mais comme des ennemis ? Ce sont des questions terrifiantes. Parce que les réponses ne sont pas claires. L’histoire nous montre que les démocraties peuvent mourir. Pas toujours par des coups d’État violents. Parfois par une érosion lente. Une norme violée ici. Une institution affaiblie là. Une violence normalisée partout. Et un jour, vous vous réveillez et vous réalisez que ce n’est plus une démocratie. C’est autre chose. Quelque chose de plus sombre.
Le Bridging Divides Initiative de Princeton a identifié plusieurs tendances préoccupantes dans son rapport de janvier 2025. L’augmentation des attaques ciblées contre des élus locaux. La montée des menaces en ligne qui se transforment en actions concrètes. La normalisation de la violence comme outil politique. Ces tendances ne vont pas dans la bonne direction. Elles suggèrent que la situation empire, pas qu’elle s’améliore. Et sans intervention significative, sans changement de cap, sans volonté politique de s’attaquer aux causes profondes, ces tendances continueront. La violence continuera. Les menaces continueront. Et la démocratie continuera de s’éroder. Jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien. Juste une coquille vide. Une façade démocratique cachant une réalité autoritaire.
Les raisons d’espérer malgré tout
Mais il y a aussi des raisons d’espérer. Les sénateurs de l’Indiana qui ont tenu bon malgré les menaces. Les citoyens ordinaires qui continuent de voter, de s’engager, de croire en la démocratie. Les organisations de la société civile qui travaillent sans relâche pour protéger les droits de vote et promouvoir la participation civique. Les journalistes qui continuent de documenter la vérité malgré les attaques. Les forces de l’ordre qui enquêtent sur les menaces et protègent les élus. Tous ces gens, tous ces efforts, tous ces actes de courage et de résistance sont des raisons d’espérer. Parce qu’ils montrent que la démocratie n’est pas morte. Elle est blessée. Elle est affaiblie. Elle est menacée. Mais elle n’est pas morte. Pas encore. Et tant qu’il y a des gens prêts à se battre pour elle, il y a de l’espoir.
L’avenir de la démocratie américaine dépend de choix. Des choix que nous faisons tous les jours. Le choix de voter. Le choix de s’informer. Le choix de s’engager. Le choix de résister à la violence. Le choix de refuser la normalisation de l’inacceptable. Le choix de tenir nos leaders responsables. Le choix de croire que le changement est possible. Ces choix peuvent sembler petits. Insignifiants. Mais ils s’additionnent. Ils créent une culture. Ils façonnent une société. Ils déterminent l’avenir. Et si suffisamment de gens font les bons choix, si suffisamment de gens refusent d’accepter la violence comme normale, si suffisamment de gens exigent mieux, alors peut-être, juste peut-être, la démocratie survivra. Pas intacte. Pas inchangée. Mais vivante. Et c’est tout ce qui compte.
Je ne sais pas si nous passerons à travers ça. Honnêtement, je ne sais pas. Certains jours, je suis optimiste. Je vois les sénateurs de l’Indiana tenir bon et je pense : « Oui, nous pouvons le faire. Nous pouvons sauver la démocratie. » D’autres jours, je suis pessimiste. Je vois les menaces s’accumuler, la violence s’intensifier, le silence complice, et je pense : « C’est fini. Nous avons perdu. » Mais même dans mes jours les plus sombres, je refuse d’abandonner. Parce qu’abandonner signifierait accepter la défaite. Et je ne suis pas prêt à accepter ça. Pas encore. Peut-être jamais.
Conclusion : le choix qui nous attend
Une nation à la croisée des chemins
L’Amérique est à un carrefour. Un carrefour dangereux. D’un côté, il y a la voie de la violence, de l’intimidation, de la manipulation. La voie où le pouvoir justifie tous les moyens. Où les normes démocratiques sont des obstacles à contourner plutôt que des principes à respecter. Où les opposants sont des ennemis à détruire plutôt que des concitoyens à convaincre. C’est la voie que certains républicains ont choisie en Indiana. C’est la voie que Trump a tracée avec ses messages incendiaires. C’est la voie qui mène à la fin de la démocratie. De l’autre côté, il y a la voie de la résistance, de l’intégrité, du courage. La voie où les principes comptent plus que le pouvoir. Où les normes démocratiques sont sacrées. Où les opposants sont respectés même quand on n’est pas d’accord avec eux. C’est la voie que les sénateurs de l’Indiana ont choisie malgré les menaces. C’est la voie qui préserve la démocratie. Mais c’est aussi la voie la plus difficile. La plus dangereuse. La plus coûteuse.
Le choix entre ces deux voies ne sera pas fait par un seul événement. Il sera fait par mille petites décisions. Par chaque législateur qui choisit de faire ce qui est juste plutôt que ce qui est facile. Par chaque citoyen qui choisit de voter plutôt que de rester chez lui. Par chaque journaliste qui choisit de rapporter la vérité plutôt que le sensationnel. Par chaque leader qui choisit de condamner la violence plutôt que de rester silencieux. Par chaque Américain qui choisit de croire en la démocratie plutôt que de céder au cynisme. Ces choix s’additionnent. Ils créent une direction. Ils déterminent l’avenir. Et l’avenir n’est pas encore écrit. Il est encore temps de choisir la bonne voie. Mais le temps presse. Parce que chaque jour qui passe sans action, chaque menace qui reste impunie, chaque violence qui est normalisée, nous rapproche du point de non-retour.
L’appel à l’action qui ne viendra peut-être jamais
Alors que faire ? Que pouvons-nous faire face à cette crise ? La réponse est à la fois simple et complexe. Simple parce que les actions nécessaires sont claires : voter, s’engager, résister, exiger mieux. Complexe parce que ces actions nécessitent du courage, de la persévérance, de l’espoir. Et le courage est difficile quand on a peur. La persévérance est difficile quand on est épuisé. L’espoir est difficile quand tout semble perdu. Mais c’est exactement dans ces moments que le courage, la persévérance et l’espoir sont les plus nécessaires. Parce que si nous abandonnons maintenant, si nous acceptons la violence comme normale, si nous laissons la peur nous paralyser, alors les terroristes ont gagné. Alors Trump a gagné. Alors la démocratie a perdu. Et nous ne pouvons pas laisser ça arriver. Nous ne devons pas laisser ça arriver.
Les élections de 2026 seront un test. Un test de la résilience de la démocratie américaine. Un test de la volonté du peuple américain de résister à la violence et à l’intimidation. Un test de la capacité du système à se corriger lui-même. Les républicains espèrent que le redécoupage électoral et l’intimidation leur donneront un avantage. Mais ils sous-estiment peut-être la détermination des Américains ordinaires. Ces Américains qui en ont assez de la violence. Qui en ont assez de la manipulation. Qui en ont assez des mensonges. Ces Américains qui veulent juste un gouvernement qui fonctionne. Des leaders qui les respectent. Une démocratie qui tient ses promesses. Ces Américains existent. Ils sont nombreux. Et s’ils se mobilisent, s’ils votent, s’ils refusent d’être intimidés, alors peut-être, juste peut-être, la démocratie survivra. Pas intacte. Pas inchangée. Mais vivante. Et c’est tout ce qui compte.
Je termine cet article avec un sentiment étrange. Un mélange de colère, de tristesse, de peur et d’espoir. Colère face à la violence. Tristesse face aux victimes. Peur face à l’avenir. Espoir face au courage de ceux qui résistent. Je ne sais pas comment cette histoire se terminera. Je ne sais pas si la démocratie américaine survivra à cette crise. Je ne sais pas si les sénateurs de l’Indiana resteront en sécurité. Je ne sais pas si Trump sera tenu responsable de ses actions. Je ne sais pas si les élections de 2026 seront libres et équitables. Je ne sais pas si la violence cessera. Mais je sais une chose : je refuse d’abandonner. Je refuse d’accepter que c’est comme ça maintenant. Je refuse de me taire. Parce que le silence est complice. Et je refuse d’être complice. Alors je continuerai à écrire. À témoigner. À résister. Même si ça ne change rien. Même si personne ne m’écoute. Même si je suis seul. Parce que c’est tout ce que je peux faire. Et parfois, c’est suffisant.
Sources
Sources primaires
Alternet, « Republican predicts more threats of violence as GOP approval dives », 3 décembre 2025. Gallup, « Trump’s Approval Rating Drops to 36%, New Second-Term Low », 28 novembre 2025. The Indiana Citizen, « ‘SCARY AND SHOCKING’: Indiana lawmakers face a rise in political threats after opposing redistricting », 21 novembre 2025. CNN, « Indiana’s governor and at least 8 lawmakers have been swatted or threatened amid redistricting debate », 21 novembre 2025. NBC News, « At least 11 Indiana Republicans were targeted with threats amid redistricting fight », novembre 2025. Marquette Law School, « New Marquette Law School national survey finds large majority think political violence is big problem », novembre 2025.
Sources secondaires
Bridging Divides Initiative Princeton, « Key Political Violence and Resilience Trends From 2024 », janvier 2025. PBS NewsHour, « Analysis: Why Charlie Kirk’s killing could embolden more political violence », septembre 2025. Politico, « States try getting tough on political violence after Charlie Kirk killing », 4 octobre 2025. The Hill, « Republican concerns rise over 2026 midterm election prospects », novembre 2025. NPR, « Charlie Kirk shooting adds to time of political upheaval and violence », 11 septembre 2025. CSIS, « Left-Wing Terrorism and Political Violence in the United States », 2025. The Atlantic, « The Fear Taking Hold Among Indiana Republicans », novembre 2025.