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Des événements sportifs comme échappatoire

Les stades sont devenus le second bureau de Trump. Pas une métaphore, une réalité documentée, photographiée, filmée. Le 11 septembre 2025, jour de commémoration nationale, jour où l’Amérique se souvient de ses morts, Trump était au Yankee Stadium. Pas pour une cérémonie solennelle. Pour un match de baseball. Et ce n’était pas suffisant d’être simplement présent dans les tribunes présidentielles — non, il a fallu qu’il descende dans les vestiaires après le match, qu’il traîne avec des joueurs qui ont la moitié de son âge, qu’il se prenne en photo avec eux comme un fan surexcité. Le gamin du Queens qui rêvait de Willie Mays, Mickey Mantle et Duke Snider n’a jamais vraiment grandi. Il a juste obtenu Air Force One et un accès VIP permanent. La Ryder Cup à Bethpage, Long Island ? Trump n’était pas là en simple spectateur. Il a marché jusqu’au premier tee aux côtés de Bryson DeChambeau, champion de golf, comme s’il faisait partie de l’équipe américaine. Les photographes ont capturé ce moment surréaliste : le président des États-Unis, en pleine compétition internationale, jouant au caddie honorifique. Les Européens ont gagné, d’ailleurs. Et certains joueurs européens n’ont pas manqué de railler cette présence présidentielle envahissante.

Mais Trump ne s’arrête pas au golf et au baseball. Le football — le vrai, celui qu’on appelle soccer en Amérique — est devenu une nouvelle obsession. Personne ne savait que Trump suivait le football. Lui non plus, probablement. Pourtant, en juillet 2025, il était au Meadowlands dans le New Jersey pour la finale de la Coupe du monde des clubs de la FIFA. Chelsea FC contre le PSG. Trump est monté sur scène avec les joueurs de Chelsea après leur victoire. Les Anglais, perplexes, ne savaient pas trop quoi faire de ce président américain qui s’incrustait dans leur célébration. Les images sont surréalistes : Trump, sourire figé, au milieu de footballeurs qui lèvent le trophée, comme s’il avait contribué à cette victoire. Et puis il y a eu le match Commanders-Lions en novembre 2025. Trump ne s’est pas contenté d’assister au match depuis une loge présidentielle. Il a envahi la cabine de diffusion de Fox Sports, s’est installé aux côtés des commentateurs, a donné son avis sur les actions de jeu. Et pour faire bonne mesure, il a ordonné un survol du stade par Air Force One. Parce que pourquoi pas ? Quand on a soixante-dix-neuf ans et qu’on est président, on peut transformer un match de football américain en spectacle aérien personnel. Les huées du public ? Il ne les entend pas. Ou il fait semblant de ne pas les entendre. Peu importe.

Il y a quelque chose de profondément triste dans tout ça. Pas triste au sens pathétique — triste au sens tragique. Cet homme a tout ce qu’on peut désirer : pouvoir, richesse, influence. Et il le gaspille en courant après des ballons et des trophées qui ne lui appartiennent pas. Je pense à tous ces Américains qui travaillent deux jobs pour joindre les deux bouts, qui se battent pour payer leurs factures médicales, qui s’inquiètent pour l’avenir de leurs enfants. Et leur président ? Il est dans un vestiaire de baseball, en train de demander des autographes. Ce n’est pas de la colère que je ressens. C’est du dégoût. Un dégoût viscéral pour ce gâchis monumental.

Les célébrités comme validation permanente

Trump collectionne les célébrités comme un enfant collectionne les cartes Pokémon. Chaque rencontre est une victoire, chaque photo une validation. Sylvester Stallone ? Invité à la Maison Blanche. Kid Rock ? Pratiquement résident permanent. Andrea Bocelli chantant dans le Bureau ovale ? Pourquoi pas. Vince Vaughn qui traîne dans les couloirs ? Normal. La Maison Blanche est devenue un salon de célébrités où Trump joue au maître de maison perpétuellement émerveillé par ses propres invités. Ce n’est pas nouveau, cette fascination pour les stars. Mais dans ce second mandat, elle a pris une dimension obsessionnelle. Chaque apparition publique doit inclure une célébrité, chaque événement doit avoir son moment « people ». Les dirigeants étrangers ont compris le code. Ils ne viennent plus avec des propositions politiques sophistiquées — ils viennent avec des cadeaux. Les Britanniques offrent une invitation dorée à Windsor Castle. Les Qataris proposent un avion privé customisé. Les Sud-Coréens, dans un moment de génie diplomatique, ont servi à Trump des hamburgers avec du ketchup et des brownies dorés à la feuille d’or lors de sa visite en octobre 2025. Ils ont compris qu’on ne négocie pas avec Trump comme avec un chef d’État normal. On le traite comme un enfant capricieux qu’il faut amadouer avec des friandises.

Cette quête de validation par les célébrités révèle quelque chose de plus profond qu’une simple vanité. C’est une insécurité fondamentale, un besoin maladif d’être aimé, admiré, reconnu. Trump n’a jamais été accepté par l’élite new-yorkaise malgré sa fortune. Il n’a jamais été pris au sérieux par les intellectuels malgré sa présidence. Alors il se rabat sur ce qui est accessible : les sportifs, les chanteurs, les acteurs qui acceptent de poser avec lui. Chaque photo est une preuve qu’il existe, qu’il compte, qu’il n’est pas juste un vieux milliardaire capricieux mais quelqu’un d’important. Le problème ? Cette validation est creuse. Ces célébrités ne sont pas là par conviction politique ou admiration personnelle. Elles sont là parce que refuser une invitation présidentielle est compliqué, parce que ça fait du buzz, parce que leurs agents leur ont dit que c’était une bonne idée pour leur image. Trump le sait probablement. Mais il préfère l’illusion à la réalité. Comme un enfant qui préfère croire au Père Noël même quand les preuves s’accumulent. Cette présidence n’est pas construite sur des politiques ou des principes — elle est construite sur des apparences et des distractions. Et Trump est le maître de cérémonie de son propre cirque permanent.

Parfois je me demande s’il réalise. S’il comprend que ces gens ne sont pas ses amis. Qu’ils sont là pour la photo, pour le moment, pour pouvoir dire « j’étais à la Maison Blanche ». Et puis je me rappelle que ça n’a probablement aucune importance pour lui. Trump ne cherche pas l’authenticité. Il cherche le spectacle. Il cherche le moment où les caméras flashent, où les gens applaudissent, où il peut se sentir au centre de l’univers. C’est pathétique et fascinant à la fois. Comme regarder un accident au ralenti — on sait que ça va mal finir, mais on ne peut pas détourner les yeux.

Sources

Sources primaires

Politico Magazine, « The President Who Never Grew Up » par Jonathan Martin, publié le 4 décembre 2025. Raw Story, « ’12-year-old’: Profile shows Trump is in an ‘adult fantasy camp’ as he grows more childish » par Tom Boggioni, publié le 4 décembre 2025. The New York Times, « Trump Appears to Fight Sleep During Cabinet Meeting », publié le 2 décembre 2025. CNN Politics, « During Cabinet meeting, Trump appears to doze off », publié le 2 décembre 2025. USA Today, « Photos show President Trump appearing to doze off again at work », publié le 3 décembre 2025.

Sources secondaires

NPR, « Timeline: Trump’s ballroom compared to past White House renovations », publié le 23 octobre 2025. BBC News, « What we know about White House plans for an ‘Arc de Trump' », publié en octobre 2025. The New York Times, « What to Know About Trump’s Plan for a Triumphal Arch », publié le 21 octobre 2025. Politico, « Despite loss, Democrats overperformed in bright red Tennessee House race », publié le 2 décembre 2025. NBC News, « Republican Matt Van Epps holds deep-red House district in Tennessee special election », publié le 2 décembre 2025. CNN Sport, « Donald Trump’s eventful day at the Club World Cup final », publié le 14 juillet 2025. Fox Sports, « Trump faces jeers at Commanders-Lions game, joins Fox broadcast », publié le 10 novembre 2025. Department of Justice, « Clemency Grants by President Donald J. Trump (2025-Present) », consulté en décembre 2025.

Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA.

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