Des événements sportifs comme échappatoire
Les stades sont devenus le second bureau de Trump. Pas une métaphore, une réalité documentée, photographiée, filmée. Le 11 septembre 2025, jour de commémoration nationale, jour où l’Amérique se souvient de ses morts, Trump était au Yankee Stadium. Pas pour une cérémonie solennelle. Pour un match de baseball. Et ce n’était pas suffisant d’être simplement présent dans les tribunes présidentielles — non, il a fallu qu’il descende dans les vestiaires après le match, qu’il traîne avec des joueurs qui ont la moitié de son âge, qu’il se prenne en photo avec eux comme un fan surexcité. Le gamin du Queens qui rêvait de Willie Mays, Mickey Mantle et Duke Snider n’a jamais vraiment grandi. Il a juste obtenu Air Force One et un accès VIP permanent. La Ryder Cup à Bethpage, Long Island ? Trump n’était pas là en simple spectateur. Il a marché jusqu’au premier tee aux côtés de Bryson DeChambeau, champion de golf, comme s’il faisait partie de l’équipe américaine. Les photographes ont capturé ce moment surréaliste : le président des États-Unis, en pleine compétition internationale, jouant au caddie honorifique. Les Européens ont gagné, d’ailleurs. Et certains joueurs européens n’ont pas manqué de railler cette présence présidentielle envahissante.
Mais Trump ne s’arrête pas au golf et au baseball. Le football — le vrai, celui qu’on appelle soccer en Amérique — est devenu une nouvelle obsession. Personne ne savait que Trump suivait le football. Lui non plus, probablement. Pourtant, en juillet 2025, il était au Meadowlands dans le New Jersey pour la finale de la Coupe du monde des clubs de la FIFA. Chelsea FC contre le PSG. Trump est monté sur scène avec les joueurs de Chelsea après leur victoire. Les Anglais, perplexes, ne savaient pas trop quoi faire de ce président américain qui s’incrustait dans leur célébration. Les images sont surréalistes : Trump, sourire figé, au milieu de footballeurs qui lèvent le trophée, comme s’il avait contribué à cette victoire. Et puis il y a eu le match Commanders-Lions en novembre 2025. Trump ne s’est pas contenté d’assister au match depuis une loge présidentielle. Il a envahi la cabine de diffusion de Fox Sports, s’est installé aux côtés des commentateurs, a donné son avis sur les actions de jeu. Et pour faire bonne mesure, il a ordonné un survol du stade par Air Force One. Parce que pourquoi pas ? Quand on a soixante-dix-neuf ans et qu’on est président, on peut transformer un match de football américain en spectacle aérien personnel. Les huées du public ? Il ne les entend pas. Ou il fait semblant de ne pas les entendre. Peu importe.
Il y a quelque chose de profondément triste dans tout ça. Pas triste au sens pathétique — triste au sens tragique. Cet homme a tout ce qu’on peut désirer : pouvoir, richesse, influence. Et il le gaspille en courant après des ballons et des trophées qui ne lui appartiennent pas. Je pense à tous ces Américains qui travaillent deux jobs pour joindre les deux bouts, qui se battent pour payer leurs factures médicales, qui s’inquiètent pour l’avenir de leurs enfants. Et leur président ? Il est dans un vestiaire de baseball, en train de demander des autographes. Ce n’est pas de la colère que je ressens. C’est du dégoût. Un dégoût viscéral pour ce gâchis monumental.
Les célébrités comme validation permanente
Trump collectionne les célébrités comme un enfant collectionne les cartes Pokémon. Chaque rencontre est une victoire, chaque photo une validation. Sylvester Stallone ? Invité à la Maison Blanche. Kid Rock ? Pratiquement résident permanent. Andrea Bocelli chantant dans le Bureau ovale ? Pourquoi pas. Vince Vaughn qui traîne dans les couloirs ? Normal. La Maison Blanche est devenue un salon de célébrités où Trump joue au maître de maison perpétuellement émerveillé par ses propres invités. Ce n’est pas nouveau, cette fascination pour les stars. Mais dans ce second mandat, elle a pris une dimension obsessionnelle. Chaque apparition publique doit inclure une célébrité, chaque événement doit avoir son moment « people ». Les dirigeants étrangers ont compris le code. Ils ne viennent plus avec des propositions politiques sophistiquées — ils viennent avec des cadeaux. Les Britanniques offrent une invitation dorée à Windsor Castle. Les Qataris proposent un avion privé customisé. Les Sud-Coréens, dans un moment de génie diplomatique, ont servi à Trump des hamburgers avec du ketchup et des brownies dorés à la feuille d’or lors de sa visite en octobre 2025. Ils ont compris qu’on ne négocie pas avec Trump comme avec un chef d’État normal. On le traite comme un enfant capricieux qu’il faut amadouer avec des friandises.
Cette quête de validation par les célébrités révèle quelque chose de plus profond qu’une simple vanité. C’est une insécurité fondamentale, un besoin maladif d’être aimé, admiré, reconnu. Trump n’a jamais été accepté par l’élite new-yorkaise malgré sa fortune. Il n’a jamais été pris au sérieux par les intellectuels malgré sa présidence. Alors il se rabat sur ce qui est accessible : les sportifs, les chanteurs, les acteurs qui acceptent de poser avec lui. Chaque photo est une preuve qu’il existe, qu’il compte, qu’il n’est pas juste un vieux milliardaire capricieux mais quelqu’un d’important. Le problème ? Cette validation est creuse. Ces célébrités ne sont pas là par conviction politique ou admiration personnelle. Elles sont là parce que refuser une invitation présidentielle est compliqué, parce que ça fait du buzz, parce que leurs agents leur ont dit que c’était une bonne idée pour leur image. Trump le sait probablement. Mais il préfère l’illusion à la réalité. Comme un enfant qui préfère croire au Père Noël même quand les preuves s’accumulent. Cette présidence n’est pas construite sur des politiques ou des principes — elle est construite sur des apparences et des distractions. Et Trump est le maître de cérémonie de son propre cirque permanent.
Parfois je me demande s’il réalise. S’il comprend que ces gens ne sont pas ses amis. Qu’ils sont là pour la photo, pour le moment, pour pouvoir dire « j’étais à la Maison Blanche ». Et puis je me rappelle que ça n’a probablement aucune importance pour lui. Trump ne cherche pas l’authenticité. Il cherche le spectacle. Il cherche le moment où les caméras flashent, où les gens applaudissent, où il peut se sentir au centre de l’univers. C’est pathétique et fascinant à la fois. Comme regarder un accident au ralenti — on sait que ça va mal finir, mais on ne peut pas détourner les yeux.
La Maison Blanche comme bac à sable géant
Des rénovations pharaoniques et narcissiques
Trump a toujours été un promoteur immobilier avant d’être un politicien. Et maintenant qu’il a les clés de la Maison Blanche, il la traite comme son projet de construction personnel. Ça a commencé innocemment — un mât de drapeau plus grand. Parce que bien sûr, le mât existant n’était pas assez imposant. Puis le Jardin des roses a été pavé. Oui, pavé. Ce jardin historique, témoin de décennies d’histoire américaine, transformé en parking de luxe. Mais le véritable chef-d’œuvre de cette folie architecturale, c’est la salle de bal géante en construction dans ce qui était autrefois l’aile Est. Une structure massive qui domine le reste du bâtiment, qui coûte plus de deux cents millions de dollars, qui nécessite des grues, des excavateurs, des équipes de construction travaillant jour et nuit. Trump adore ça. Il passe des heures à regarder les travaux, à discuter avec les contremaîtres, à imaginer les galas somptueux qu’il organisera dans cet espace. C’est son Disneyland personnel, financé par les contribuables américains. Les historiens de l’architecture sont horrifiés. Les défenseurs du patrimoine protestent. Les démocrates dénoncent. Trump s’en fiche. Il a des plans, des maquettes, des visions grandioses. Et personne autour de lui n’a le courage ou l’autorité pour lui dire non.
Mais attendez, il y a plus. Sur le bureau du Bureau ovale trône une maquette de ce que Trump appelle l’« Arc de Trump » — un arc de triomphe monumental qu’il veut construire entre le Lincoln Memorial et Arlington House. Oui, vous avez bien lu. Trump veut ériger un monument à sa propre gloire dans le cœur historique de Washington D.C. Les estimations parlent de cent millions de dollars. Les architectes parlent de cauchemar logistique. Les vétérans parlent de profanation. Trump parle de grandeur, de vision, de laisser sa marque dans l’histoire. Il compare son projet à l’Arc de Triomphe de Paris, comme si ériger un monument à soi-même était comparable aux commémorations des victoires napoléoniennes. Cette obsession pour la construction révèle quelque chose de fondamental chez Trump : il ne comprend pas la différence entre laisser un héritage et construire un monument. Il pense que la grandeur se mesure en tonnes de marbre et en mètres carrés. Que l’histoire se souviendra de lui parce qu’il aura construit le plus gros, le plus haut, le plus cher. C’est une vision d’enfant — littéralement. Les enfants construisent des châteaux de sable de plus en plus grands, pensant que la taille équivaut à l’importance. Trump n’a jamais dépassé ce stade.
Je pense aux présidents qui l’ont précédé. À ceux qui ont marché dans ces mêmes couloirs avec le poids de l’histoire sur leurs épaules. Lincoln pendant la Guerre civile. Roosevelt pendant la Grande Dépression. Kennedy pendant la crise des missiles de Cuba. Ils n’ont pas construit de monuments à leur gloire. Ils ont construit un pays. Ils ont pris des décisions impossibles, porté des fardeaux inimaginables, sacrifié leur santé et parfois leur vie pour quelque chose de plus grand qu’eux. Et maintenant ? Maintenant nous avons un président qui mesure son succès en mètres cubes de béton. C’est obscène. C’est une trahison de tout ce que cette fonction devrait représenter.
Le refus des responsabilités adultes
Gouverner, c’est ennuyeux. Ça implique des briefings interminables, des documents à lire, des détails techniques à maîtriser. Trump déteste ça. Il l’a toujours détesté. Mais dans son premier mandat, il y avait encore des gens autour de lui pour le forcer à faire ses devoirs. Des généraux, des conseillers expérimentés, des membres du cabinet qui osaient dire non. Ils sont tous partis. Remplacés par des courtisans qui ont compris que la meilleure façon de garder leur poste est de ne jamais contrarier le président. Le résultat ? Trump fait ce qu’il veut, quand il veut, comment il veut. Une réunion du Cabinet en décembre 2025 illustre parfaitement cette dynamique. Pendant des semaines, les républicains l’ont supplié d’aborder la question du coût de la vie, le problème numéro un pour les électeurs américains. Qu’a fait Trump lors de cette réunion ? Il a qualifié « l’accessibilité financière » d’« arnaque » et de « faux narratif ». Devant les caméras. Devant son propre cabinet. Il a balayé d’un revers de main la préoccupation centrale de millions d’Américains parce que ça ne l’intéressait pas, parce que ça ne correspondait pas à sa vision du monde, parce qu’un enfant de douze ans ne s’inquiète pas des factures d’épicerie.
Cette réunion du Cabinet a également révélé autre chose : Trump s’endort au travail. Les caméras l’ont capturé, yeux fermés, tête qui dodeline, pendant que ses ministres parlaient. Pas une fois. Plusieurs fois. Les images ont fait le tour du monde. Les commentateurs ont parlé de fatigue, d’âge, de déclin cognitif. Mais la vérité est peut-être plus simple : Trump s’ennuie. Il s’ennuie profondément de tout ce qui ressemble à du travail réel. Les réunions de cabinet ne sont pas des matchs de baseball. Il n’y a pas de foule qui applaudit, pas de caméras qui le suivent partout, pas de moment de gloire instantanée. Juste des discussions sur des politiques publiques, des budgets, des stratégies à long terme. Pour quelqu’un qui vit dans l’instant, qui a besoin de gratification immédiate, qui mesure le succès en applaudissements et en likes sur les réseaux sociaux, c’est insupportable. Alors il décroche. Littéralement. Il ferme les yeux et laisse son esprit vagabonder vers des terrains de golf, des stades de football, des salles de bal en construction. Pendant ce temps, le pays attend qu’il fasse son travail. Mais Trump a décidé que son travail, c’est de s’amuser. Et personne ne peut l’en empêcher.
Il y a une cruauté dans tout ça. Une cruauté envers tous ceux qui ont voté pour lui en pensant qu’il allait résoudre leurs problèmes. Qu’il allait baisser les prix, créer des emplois, rendre l’Amérique grande à nouveau. Au lieu de ça, il joue. Il joue pendant qu’ils souffrent. Il joue pendant qu’ils se demandent comment payer le loyer du mois prochain. Il joue pendant que leur monde s’effondre. Et le pire ? Il ne s’en rend même pas compte. Ou pire encore, il s’en rend compte et il s’en fiche. Parce que dans son monde, dans sa bulle dorée, rien de tout ça n’existe vraiment. C’est juste du bruit de fond pendant qu’il vit sa meilleure vie.
L'obsession des écrans et de l'attention médiatique
La télévision comme miroir narcissique
Trump a toujours été obsédé par la télévision. Mais dans ce second mandat, cette obsession a atteint des sommets inédits. Chaque jour, les caméras sont invitées dans le Bureau ovale. Pas pour couvrir des annonces politiques importantes — pour filmer Trump en train de signer des décrets présidentiels dont il ne connaît souvent pas le contenu détaillé. Le rituel est toujours le même : Trump s’assoit derrière son bureau, les caméras se positionnent, il brandit le décret comme un trophée, signe avec un feutre épais, montre sa signature à la caméra. Parfois il y a un dirigeant étranger à côté de lui — dont il ne se souvient pas toujours du nom. Peu importe. L’important n’est pas le contenu de ces décrets ou l’identité de ces visiteurs. L’important, c’est que Trump se voie à la télévision. Que son visage remplisse les écrans. Que les chaînes d’information parlent de lui, encore et encore, sans interruption. Cette présidence n’est pas gouvernée par des principes ou des politiques — elle est gouvernée par les taux d’audience. Trump prend ses décisions en fonction de ce qui fera le plus de bruit médiatique, de ce qui générera le plus de couverture, de ce qui le maintiendra au centre de l’attention nationale.
Mais la télévision traditionnelle ne suffit plus. Trump passe des heures sur les réseaux sociaux, principalement sur sa propre plateforme. Il poste tout et n’importe quoi — des insultes contre ses adversaires, des théories du complot, des vidéos embarrassantes, des mèmes douteux. Le genre de contenu que la plupart des parents confisqueraient à leurs adolescents. Mais Trump n’a pas de parents pour surveiller son utilisation d’internet. Il n’a que des assistants terrifiés qui regardent, impuissants, leur patron de soixante-dix-neuf ans se comporter comme un troll en ligne. Cette addiction aux écrans révèle quelque chose de troublant : Trump ne peut pas exister sans validation externe constante. Il a besoin de voir son nom, son visage, ses opinions partout, tout le temps. Le silence est insupportable. L’absence d’attention est une forme de mort. Alors il poste, il tweete, il partage, il commente, dans une frénésie sans fin qui ne laisse aucune place à la réflexion, à la stratégie, à la gouvernance réelle. Les psychologues ont un terme pour ça : trouble narcissique de la personnalité. Mais diagnostiquer Trump est devenu un sport national, et ça ne change rien à la réalité : l’homme qui dirige l’Amérique est prisonnier de son propre besoin d’attention.
Je me souviens d’une époque où les présidents choisissaient leurs mots avec soin. Où chaque déclaration publique était pesée, mesurée, réfléchie. Parce qu’ils comprenaient que leurs paroles avaient du poids, qu’elles pouvaient déclencher des guerres ou construire la paix. Maintenant ? Maintenant nous avons un président qui poste des mèmes à trois heures du matin. Qui insulte des alliés sur Twitter. Qui prend des décisions de politique étrangère basées sur ce qu’il a vu à Fox News. C’est vertigineux. C’est terrifiant. Et c’est notre réalité quotidienne.
La transparence comme spectacle permanent
L’administration Trump se vante de sa « transparence ». Et techniquement, c’est vrai — les caméras sont partout, tout le temps. Mais cette transparence n’a rien à voir avec la responsabilité démocratique ou l’ouverture gouvernementale. C’est du spectacle pur. Trump n’invite pas les caméras parce qu’il croit au droit du public à l’information. Il les invite parce qu’il aime être filmé. Chaque réunion devient un événement médiatique. Chaque signature de décret devient un moment télévisuel. Chaque visite de dirigeant étranger devient une opportunité de photo. La Maison Blanche n’est plus le centre du pouvoir exécutif américain — c’est un plateau de télé-réalité permanent où Trump joue le rôle principal. Et comme dans toute télé-réalité, le contenu réel importe moins que le drame, les conflits, les moments chocs. Trump comprend instinctivement ce qui fait de la bonne télévision : la controverse, l’imprévisibilité, le chaos contrôlé. Alors il crée ces moments délibérément. Une insulte lancée lors d’une conférence de presse. Une décision surprise annoncée sans consultation. Un tweet incendiaire au milieu de la nuit. Tout est calculé pour maintenir l’attention, pour garder les projecteurs braqués sur lui.
Cette obsession du spectacle a des conséquences concrètes sur la gouvernance. Les décisions importantes sont prises non pas en fonction de leur mérite politique ou de leur impact sur les citoyens, mais en fonction de leur potentiel médiatique. Une politique qui pourrait réellement améliorer la vie des Américains mais qui manque de « punch » télévisuel sera ignorée. Une annonce spectaculaire mais vide de substance sera privilégiée. Trump ne gouverne pas — il performe. Et la différence est cruciale. Gouverner implique de faire des choix difficiles, souvent impopulaires, pour le bien à long terme du pays. Performer implique de faire ce qui génère des applaudissements immédiats, peu importe les conséquences futures. Trump a choisi la performance. Et l’Amérique paie le prix de ce choix. Les problèmes structurels s’accumulent, non résolus. Les crises s’aggravent, ignorées. Les institutions s’affaiblissent, négligées. Pendant ce temps, Trump parade devant les caméras, sourire aux lèvres, convaincu que tant qu’il est à la télévision, tout va bien. C’est la logique d’un enfant qui pense que fermer les yeux fait disparaître les monstres sous le lit. Sauf que les monstres sont bien réels, et ils ne disparaîtront pas parce qu’on refuse de les regarder.
Parfois je me demande ce que ça fait de vivre dans sa tête. De voir le monde uniquement à travers le prisme des caméras et des taux d’audience. Est-ce qu’il dort bien la nuit ? Est-ce qu’il a des moments de doute, de questionnement, de conscience de ce qu’il est en train de faire ? Ou est-ce que tout ça n’est qu’un grand jeu pour lui, une performance sans fin où il est à la fois l’acteur principal et le seul spectateur qui compte vraiment ? Je ne sais pas. Et peut-être que je ne veux pas savoir. Parce que la réponse pourrait être encore plus déprimante que la question.
Les grâces présidentielles comme distribution de bonbons
La corruption normalisée
Les grâces présidentielles sont censées être un pouvoir solennel, utilisé avec parcimonie pour corriger des injustices flagrantes ou reconnaître une réhabilitation authentique. Trump les distribue comme des bonbons d’Halloween. Décembre 2025 a été particulièrement productif. Henry Cuellar, représentant démocrate du Texas inculpé pour corruption et pots-de-vin ? Gracié. Tim Leiweke, dirigeant du secteur du divertissement inculpé par la propre administration Trump ? Gracié. David Gentile, PDG de private equity condamné pour fraude, qui devait payer quinze millions et demi de dollars de restitution ? Non seulement gracié, mais la restitution annulée. Ces grâces n’ont rien à voir avec la justice ou la compassion. Elles sont des faveurs politiques, des récompenses pour la loyauté, des messages envoyés à ceux qui pourraient être tentés de coopérer avec les enquêteurs fédéraux. Le message est clair : restez fidèles à Trump, et il vous protégera. Peu importe ce que vous avez fait, peu importe les preuves contre vous, peu importe les victimes de vos crimes. La loyauté personnelle prime sur tout le reste — la loi, la justice, la morale.
Cette utilisation des grâces présidentielles transforme le système judiciaire américain en farce. Pourquoi coopérer avec les enquêteurs si vous savez qu’une grâce présidentielle vous attend ? Pourquoi plaider coupable et accepter votre responsabilité si vous pouvez simplement attendre que Trump efface vos crimes d’un trait de plume ? Le département de la Justice, théoriquement indépendant, se retrouve impuissant. Les procureurs passent des mois, parfois des années, à construire des dossiers solides, à rassembler des preuves, à obtenir des condamnations. Et puis Trump, d’un caprice, annule tout leur travail. Les victimes de ces crimes regardent, incrédules, leurs agresseurs sortir libres, non seulement pardonnés mais célébrés. C’est une perversion totale de ce que le pouvoir de grâce était censé représenter. Les Pères fondateurs l’ont inclus dans la Constitution comme un dernier recours contre les erreurs judiciaires, pas comme un outil de corruption institutionnalisée. Mais Trump ne se soucie pas de l’intention des Pères fondateurs. Il ne se soucie pas de la séparation des pouvoirs ou de l’indépendance de la justice. Il se soucie de récompenser ses amis et de punir ses ennemis. C’est la logique d’un enfant dans une cour de récréation, pas celle d’un président dans une démocratie constitutionnelle.
La corruption ne me choque plus. C’est terrible à dire, mais c’est vrai. On s’habitue. On s’habitue aux scandales quotidiens, aux abus de pouvoir, aux violations flagrantes de toutes les normes éthiques. Ça devient du bruit de fond. Et c’est exactement ce qu’ils veulent. Nous épuiser. Nous désensibiliser. Nous faire accepter l’inacceptable par pure fatigue. Mais je refuse. Je refuse de m’habituer. Je refuse de considérer ça comme normal. Chaque grâce présidentielle accordée à un criminel est une insulte à tous ceux qui respectent la loi. Chaque faveur politique est un crachat au visage de la justice. Et je ne l’oublierai pas. Nous ne devons pas l’oublier.
L’impunité comme principe de gouvernance
Trump a compris quelque chose de fondamental : dans une démocratie affaiblie, l’impunité engendre l’impunité. Plus il viole les normes sans conséquence, plus il devient difficile de le tenir responsable. C’est un cercle vicieux qu’il exploite avec un instinct remarquable. Chaque transgression repousse les limites de ce qui est acceptable. Chaque abus de pouvoir normalise le suivant. Et maintenant, après presque un an de second mandat, nous sommes dans un territoire inconnu où les règles traditionnelles de la gouvernance américaine ne s’appliquent plus. Les contre-pouvoirs qui étaient censés limiter le pouvoir présidentiel se sont révélés impuissants face à quelqu’un qui refuse simplement de les reconnaître. Le Congrès ? Paralysé par les divisions partisanes et la peur de la base trumpiste. Les tribunaux ? Lents, prudents, souvent nommés par Trump lui-même. Les médias ? Fragmentés entre ceux qui le soutiennent inconditionnellement et ceux qu’il a réussi à discréditer aux yeux de ses partisans. L’opinion publique ? Polarisée au point où aucun scandale ne peut vraiment faire bouger les lignes.
Cette impunité a des effets en cascade sur toute l’administration. Si le président peut violer les normes sans conséquence, pourquoi ses subordonnés ne le feraient-ils pas ? Les membres du cabinet, les conseillers, les fonctionnaires — tous observent et apprennent. La loyauté personnelle est récompensée. L’intégrité est punie. La corruption devient un mode de fonctionnement normal. Et ceux qui résistent, ceux qui essaient de maintenir des standards éthiques, sont rapidement écartés. L’administration Trump 2.0 n’est pas juste dysfonctionnelle — elle est activement hostile à l’idée même de gouvernance responsable. C’est une cleptocratie déguisée en démocratie, où le pouvoir sert à enrichir et protéger les proches du président plutôt qu’à servir l’intérêt public. Les historiens futurs regarderont cette période avec incrédulité. Comment une démocratie aussi établie, aussi robuste en apparence, a-t-elle pu se dégrader si rapidement ? La réponse est simple et terrifiante : parce que nous l’avons laissé faire. Parce qu’à chaque transgression, nous avons haussé les épaules et dit « c’est juste Trump ». Parce que nous avons normalisé l’anormal jusqu’à ce qu’il devienne notre nouvelle réalité.
Il y a un moment où la colère se transforme en quelque chose de plus froid, de plus dur. Un moment où on arrête de crier et on commence à calculer. À se demander comment on en est arrivés là et, plus important, comment on va s’en sortir. Parce qu’on va s’en sortir. On doit s’en sortir. Cette présidence ne durera pas éternellement. Trump ne sera pas président pour toujours. Mais les dégâts qu’il cause, les institutions qu’il détruit, les normes qu’il piétine — ça, ça durera. Et c’est notre responsabilité, à tous, de commencer à penser à la reconstruction. Pas demain. Pas après les prochaines élections. Maintenant. Pendant que les décombres s’accumulent encore.
Le déclin cognitif comme éléphant dans la pièce
Les signes qui s’accumulent
Parlons de ce dont personne ne veut vraiment parler : Trump vieillit. Et pas gracieusement. Les images de la réunion du Cabinet en décembre 2025 ont fait le tour du monde — le président, yeux fermés, tête qui dodeline, visiblement en train de lutter contre le sommeil pendant que ses ministres parlaient. Ce n’était pas la première fois. Ni la deuxième. Les incidents se multiplient. Des noms oubliés en pleine conférence de presse. Des phrases qui partent dans tous les sens sans jamais arriver à destination. Des confusions entre des personnes, des lieux, des événements. Les défenseurs de Trump parlent de fatigue, de surmenage, de la charge écrasante de la présidence. Mais Trump ne travaille pas tant que ça. Il passe ses journées à regarder la télévision, à assister à des événements sportifs, à superviser des chantiers de construction. Ce n’est pas le surmenage qui cause ces épisodes — c’est l’âge. Trump aura quatre-vingts ans en 2026. Et à cet âge, le déclin cognitif n’est pas une question de si, mais de quand et de combien. Les neurologues qui ont observé les vidéos publiques de Trump notent des signes préoccupants : la démarche hésitante, les difficultés à articuler certains mots, les pertes de fil de pensée en plein discours.
Mais voici le problème : personne autour de Trump n’ose aborder le sujet. Suggérer que le président pourrait avoir des problèmes cognitifs est un ticket direct vers le chômage dans cette administration. Alors tout le monde fait semblant. Les assistants compensent discrètement. Les conseillers simplifient les briefings. Les alliés politiques détournent le regard. Et Trump lui-même refuse catégoriquement d’admettre la moindre faiblesse. Quand les images de lui en train de s’endormir sont devenues virales, sa réaction a été de tweeter « Trump est vif d’esprit » — à la troisième personne, comme s’il parlait de quelqu’un d’autre. Cette incapacité à reconnaître ses propres limites est peut-être le signe le plus inquiétant de tous. Un président conscient de son déclin pourrait déléguer, s’entourer de conseillers compétents, mettre en place des garde-fous. Mais Trump ne fait rien de tout ça. Il insiste pour être au centre de tout, pour prendre toutes les décisions importantes, pour maintenir un contrôle total sur son administration. Le résultat ? Des décisions prises par quelqu’un dont les capacités cognitives sont manifestement en déclin, sans aucun filet de sécurité.
Il y a quelque chose de profondément cruel dans le fait de regarder un vieil homme se dégrader publiquement. Même quand cet homme est Trump. Même quand il a passé sa vie à se moquer de la faiblesse des autres. Parce qu’au final, la vieillesse nous rattrape tous. La différence, c’est que la plupart d’entre nous n’ont pas le sort de millions de personnes entre leurs mains quand ça arrive. Trump si. Et personne n’a le courage de lui dire qu’il est temps de partir. Alors on continue. On regarde ce spectacle tragique se dérouler en direct, en sachant que ça ne peut que mal finir, mais incapables de détourner les yeux ou de changer le cours des événements.
L’âge comme facteur aggravant
Jonathan Martin, dans son article pour Politico, pose la question qui tue : « Pourquoi les républicains penseraient-ils qu’il grandirait maintenant ? » Trump aura quatre-vingts ans l’année prochaine. Les gens ne changent pas fondamentalement à cet âge — ils deviennent plus eux-mêmes. Les traits de personnalité s’accentuent. Les mauvaises habitudes se cristallisent. Les défauts deviennent des caricatures d’eux-mêmes. Trump a toujours été impulsif, narcissique, incapable de se concentrer sur les détails. Mais maintenant, ces traits sont amplifiés par l’âge et l’absence totale de contraintes. Il n’y a plus personne pour lui dire non. Plus personne pour tempérer ses pires instincts. Plus personne pour le forcer à faire ses devoirs présidentiels. Le résultat est ce que nous voyons : un homme de presque quatre-vingts ans qui se comporte comme un adolescent, avec le pouvoir d’un empereur romain et la maturité d’un collégien. C’est une combinaison terrifiante. Et ça empire chaque jour. Les républicains qui espéraient que Trump « deviendrait présidentiel » dans son second mandat ont été cruellement déçus. Non seulement il n’est pas devenu plus présidentiel — il est devenu moins responsable, moins sérieux, moins intéressé par la gouvernance réelle.
L’ironie est cruelle : Trump a passé des années à se moquer de Joe Biden, à l’appeler « Sleepy Joe », à questionner ses capacités mentales. Et maintenant, c’est lui qui s’endort en réunion. C’est lui qui confond les noms et les dates. C’est lui qui montre des signes évidents de déclin. Mais contrairement à Biden, qui a fini par reconnaître ses limites et se retirer, Trump ne le fera jamais. Son ego ne le permettra pas. Sa vision de lui-même comme un surhomme invincible ne peut pas accommoder l’idée de faiblesse ou de déclin. Alors il continue, de plus en plus erratique, de plus en plus imprévisible, de plus en plus dangereux. Et nous sommes tous prisonniers de cette tragédie en temps réel. Les vingt-cinq prochains mois — jusqu’à la fin de son mandat — vont être longs. Très longs. Parce que Trump ne va pas s’améliorer. Il ne va pas soudainement devenir le président sérieux et responsable que certains espèrent encore. Il va continuer à décliner, à se comporter de manière de plus en plus infantile, à prendre des décisions de plus en plus erratiques. Et nous devrons tous vivre avec les conséquences.
Je pense aux enfants qui grandissent en ce moment. À ce qu’ils apprennent sur le leadership, sur la responsabilité, sur ce que signifie être un adulte. Ils voient le président des États-Unis se comporter comme un gamin capricieux. Ils voient que les règles ne s’appliquent pas si vous êtes assez riche ou assez puissant. Ils voient que vous pouvez mentir, tricher, insulter, et quand même réussir. Quel genre de génération sommes-nous en train de former ? Quelles valeurs leur transmettons-nous ? C’est peut-être ça, le vrai coût de cette présidence. Pas les politiques spécifiques ou les scandales individuels, mais l’érosion lente et inexorable de l’idée même que le caractère compte, que l’intégrité a de la valeur, que grandir est quelque chose qu’on devrait tous aspirer à faire.
Les républicains face à leur monstre de Frankenstein
La complicité silencieuse
Les républicains savaient. Ils ont toujours su. Dès le premier mandat, ils voyaient qui était vraiment Trump — impulsif, ignorant, narcissique, dangereux. Certains l’ont dit publiquement, avant de se rétracter. D’autres l’ont murmuré en privé, tout en votant avec lui en public. Quelques-uns ont eu le courage de résister, et ont été chassés du parti pour leur peine. Maintenant, dans ce second mandat, alors que Trump atteint de nouveaux sommets d’irresponsabilité, les républicains sont coincés. Ils ont lié leur sort au sien. Ils ont défendu l’indéfendable pendant si longtemps qu’ils ne peuvent plus faire marche arrière sans admettre qu’ils avaient tort depuis le début. Alors ils continuent. Ils rationalisent. Ils minimisent. Ils détournent le regard. Quand Trump s’endort en réunion, ils parlent de sa charge de travail intense. Quand il distribue des grâces à des criminels, ils parlent de compassion présidentielle. Quand il ignore une élection cruciale pour aller à un match de baseball, ils parlent de l’importance de se connecter avec les Américains ordinaires. C’est de la gymnastique mentale olympique. Et c’est épuisant à regarder.
Mais la complicité républicaine va au-delà de la simple défense publique. Ils sont activement complices de la dégradation des institutions américaines. Ils bloquent les enquêtes sur les abus de pouvoir de Trump. Ils confirment ses nominations les plus incompétentes. Ils votent pour ses budgets les plus irresponsables. Ils applaudissent ses décisions les plus destructrices. Pourquoi ? Par peur. Peur de la base trumpiste qui peut détruire n’importe quelle carrière politique républicaine en une primaire. Peur de Trump lui-même, qui n’hésite pas à attaquer publiquement et vicieusement quiconque ose le critiquer. Peur de perdre le pouvoir qu’ils ont passé des décennies à accumuler. Cette peur les a transformés en lâches. En collaborateurs. En complices. L’histoire ne sera pas tendre avec eux. Les livres d’histoire raconteront comment un parti politique entier a abandonné ses principes, trahi ses valeurs, et sacrifié le bien du pays sur l’autel de l’ambition personnelle et de la survie politique. Ils seront jugés. Sévèrement. Et ils le méritent.
Je me demande comment ils se regardent dans le miroir. Ces sénateurs, ces représentants, ces gouverneurs qui savent — qui SAVENT — que Trump est inapte à la fonction. Qui le disent en privé à leurs amis, à leurs familles, peut-être même à leurs miroirs. Mais qui, en public, sourient et applaudissent et défendent l’indéfendable. Est-ce que ça vaut le coup ? Est-ce que le pouvoir, la position, la carrière politique valent vraiment le prix de votre âme ? Parce que c’est ce qu’ils ont vendu. Leur âme. Leur intégrité. Leur honneur. Pour quoi ? Pour quelques années de plus au Congrès ? Pour une chance de passer une loi ou deux ? Pour ne pas avoir à chercher un vrai travail ? C’est pathétique. Et c’est impardonnable.
L’élection du Tennessee comme avertissement ignoré
L’élection spéciale du Tennessee en décembre 2025 aurait dû être un signal d’alarme assourdissant pour les républicains. Un district que Trump avait remporté par vingt-deux points. Un candidat républicain solide. Tous les avantages structurels d’un bastion conservateur. Et pourtant, Matt Van Epps n’a gagné que par neuf points. Dans un district où il aurait dû gagner par vingt ou trente points. Les démocrates ont surperformé massivement. Leur candidate, Aftyn Behn, surnommée « l’AOC du Tennessee » par ses détracteurs, a mobilisé une énergie et un enthousiasme que personne n’avait vus venir. Elle a perdu, certes. Mais elle a perdu de manière qui ressemble beaucoup à une victoire morale. Et les républicains le savent. Les analystes politiques le savent. Tout le monde le sait. Sauf Trump, apparemment, qui était trop occupé à regarder un match de football pour se soucier de cette élection. Les élections de mi-mandat de 2026 approchent. Et si les républicains perdent des sièges dans des districts comme celui du Tennessee, ils perdront leur majorité à la Chambre. Et avec elle, leur capacité à protéger Trump des enquêtes et des poursuites.
Mais voici le problème : les républicains ne peuvent pas se distancer de Trump sans s’aliéner sa base. Et ils ne peuvent pas rester alignés avec Trump sans s’aliéner les électeurs modérés et indépendants dont ils ont besoin pour gagner. C’est un dilemme impossible, et c’est entièrement de leur propre fabrication. Ils ont passé des années à cultiver le culte de la personnalité autour de Trump. Ils ont dit à leurs électeurs que Trump était infaillible, que ses critiques étaient des ennemis, que la loyauté envers lui était la vertu suprême. Et maintenant, ils récoltent ce qu’ils ont semé. Ils sont prisonniers de leur propre propagande. Le résultat du Tennessee n’est pas une anomalie — c’est un aperçu de ce qui les attend en 2026. Et ils le savent. Mais ils ne peuvent rien faire. Parce que faire quelque chose nécessiterait de confronter Trump. Et confronter Trump nécessiterait du courage. Et le courage est la seule chose qui manque cruellement au Parti républicain moderne. Alors ils continuent, tête baissée, vers le désastre électoral qu’ils voient venir mais qu’ils sont impuissants à éviter. C’est tragique. C’est mérité. Et c’est absolument fascinant à regarder.
Il y a une justice poétique dans tout ça. Les républicains ont créé Trump. Ils ont nourri le monstre, l’ont défendu, l’ont protégé. Et maintenant, le monstre les dévore. Ils voulaient le pouvoir à tout prix. Eh bien, voilà le prix. Leur parti est devenu méconnaissable. Leurs principes sont abandonnés. Leur avenir électoral est en péril. Et ils n’ont personne à blâmer qu’eux-mêmes. Je devrais ressentir de la satisfaction. Mais je ne ressens que de la tristesse. Parce que quand le Parti républicain s’effondre, ce n’est pas juste eux qui souffrent. C’est tout le pays. C’est la démocratie elle-même. Et ça, ce n’est drôle pour personne.
Le coût humain d'une présidence adolescente
Les Américains oubliés pendant que Trump joue
Pendant que Trump assiste à des matchs de baseball et supervise des chantiers de construction, des millions d’Américains souffrent. Le coût de la vie continue d’augmenter. Les loyers sont inabordables. Les factures médicales écrasent les familles. L’éducation devient un luxe réservé aux riches. Les emplois bien rémunérés disparaissent, remplacés par des jobs précaires sans avantages sociaux. Et le président ? Il qualifie tout ça d' »arnaque » et de « faux narratif ». Il refuse même de reconnaître le problème. Parce que dans son monde, dans sa bulle dorée où l’argent n’a jamais été un problème, où chaque caprice peut être satisfait instantanément, l’idée que les gens ordinaires luttent pour survivre est abstraite. Irréelle. Pas assez intéressante pour mériter son attention. Trump n’a jamais eu à choisir entre payer le loyer et acheter de la nourriture. Il n’a jamais eu à rationner ses médicaments parce qu’il ne pouvait pas se permettre de remplir son ordonnance. Il n’a jamais eu à travailler deux jobs juste pour joindre les deux bouts. Comment pourrait-il comprendre ? Comment pourrait-il s’en soucier ? Pour lui, ces problèmes n’existent pas vraiment. Ce sont juste des statistiques, des chiffres dans des rapports qu’il ne lit pas.
Les conséquences de cette indifférence sont réelles et dévastatrices. Les familles qui perdent leur maison parce qu’elles ne peuvent plus payer l’hypothèque. Les personnes âgées qui doivent choisir entre manger et se chauffer. Les jeunes qui abandonnent leurs rêves d’université parce que la dette étudiante est trop écrasante. Les malades qui meurent parce qu’ils ne peuvent pas se permettre les traitements qui les sauveraient. Ce ne sont pas des abstractions. Ce sont des êtres humains réels, avec des noms, des visages, des histoires. Et leur président ne s’en soucie pas. Il est trop occupé à jouer. Trop occupé à s’amuser. Trop occupé à vivre sa « meilleure vie » pour se préoccuper de ceux qui souffrent. C’est une trahison. Une trahison du contrat social qui est censé lier un leader à son peuple. Une trahison de la confiance que les électeurs ont placée en lui. Une trahison de l’idée même que le gouvernement existe pour servir les citoyens, pas pour divertir le président. Et le pire ? Trump ne voit même pas ça comme une trahison. Pour lui, c’est juste… normal. C’est comme ça que les choses devraient être. Le président s’amuse, et les petites gens se débrouillent. C’est l’ordre naturel des choses dans son esprit tordu.
Je pense à ma propre famille. À mes amis. Aux gens que je croise dans la rue. Combien d’entre eux luttent en silence ? Combien sourient et disent que tout va bien alors qu’ils sont à deux chèques de paie de la rue ? Combien ont abandonné leurs rêves, leurs espoirs, leurs ambitions parce que la simple survie prend toute leur énergie ? Et pendant ce temps, leur président joue. Il joue pendant qu’ils souffrent. Il rit pendant qu’ils pleurent. Il s’amuse pendant qu’ils désespèrent. C’est obscène. C’est révoltant. Et ça me brise le cœur. Parce que ces gens méritent mieux. Nous méritons tous mieux. Mais nous sommes coincés avec ça. Coincés avec un président qui ne grandira jamais, qui ne changera jamais, qui ne se souciera jamais de rien d’autre que lui-même.
L’érosion de la confiance dans les institutions
Chaque jour de cette présidence érode un peu plus la confiance des Américains dans leurs institutions. Quand le président distribue des grâces à des criminels, les gens perdent foi dans le système judiciaire. Quand il ignore les élections cruciales pour aller à des matchs de sport, les gens perdent foi dans le processus démocratique. Quand il transforme la Maison Blanche en chantier de construction personnel, les gens perdent foi dans l’idée que le gouvernement existe pour servir l’intérêt public. Cette érosion n’est pas abstraite. Elle a des conséquences concrètes et mesurables. Les taux de participation électorale chutent parce que les gens pensent que leur vote ne compte pas. Le respect pour les forces de l’ordre diminue parce que les gens voient que la justice est à deux vitesses. La confiance dans les médias s’effondre parce que Trump a réussi à convaincre ses partisans que toute critique est « fake news ». Le tissu social qui maintient une société ensemble se déchire, fil par fil. Et Trump s’en fiche. Ou pire, il en est fier. Parce que dans son esprit, détruire les institutions qui le contraignent est une victoire, pas une tragédie.
Les dégâts vont durer des générations. Même après que Trump aura quitté le pouvoir — et il quittera le pouvoir, un jour — les cicatrices resteront. Les institutions affaiblies ne se reconstruisent pas du jour au lendemain. La confiance perdue ne se regagne pas facilement. Les normes brisées ne se réparent pas automatiquement. Nous allons passer des décennies à essayer de réparer ce que Trump a détruit en quelques années. Et pendant tout ce temps, d’autres pays — la Chine, la Russie, tous ceux qui voient l’Amérique comme un rival — vont exploiter cette faiblesse. Ils vont pointer du doigt notre chaos politique et dire : « Voilà ce que donne la démocratie. Voilà pourquoi notre système est supérieur. » Et ils n’auront pas complètement tort. Parce que nous avons prouvé qu’une démocratie peut élire quelqu’un comme Trump. Que les garde-fous peuvent échouer. Que les institutions peuvent être corrompues. Que le peuple peut être manipulé. C’est une leçon terrible. Et le monde entier la regarde, la note, l’apprend. Le coût de cette présidence ne se mesure pas juste en politiques ratées ou en scandales. Il se mesure en crédibilité perdue, en influence diminuée, en respect évaporé. L’Amérique était censée être un phare de démocratie. Maintenant, nous sommes un avertissement.
Parfois je me réveille la nuit et je me demande si on va s’en remettre. Si l’Amérique va survivre à ça. Pas physiquement — le pays existera toujours, évidemment. Mais l’idée de l’Amérique. L’idée qu’on est différents, meilleurs, que nos institutions sont solides, que notre démocratie est résiliente. Cette idée est en train de mourir. Et je ne sais pas si on peut la ressusciter. Je veux croire que oui. Je veux croire qu’après Trump, nous nous relèverons, plus forts et plus sages. Mais je ne sais pas. Je ne sais vraiment pas. Et cette incertitude me terrifie plus que tout le reste.
Conclusion : le réveil impossible d'un rêveur éveillé
Un président prisonnier de son propre narcissisme
Nous voici donc, presque un an après le début du second mandat de Trump, face à une réalité que personne ne peut plus ignorer : le président des États-Unis refuse de grandir. Ce n’est pas une phase. Ce n’est pas un style de gouvernance non conventionnel. C’est une régression complète vers un état d’adolescence perpétuelle, amplifiée par le pouvoir absolu et l’absence totale de contraintes. Jonathan Martin avait raison : Trump se comporte comme un garçon de douze ans. Mais c’est pire que ça. Parce qu’un garçon de douze ans finit par grandir. Trump, à soixante-dix-neuf ans, ne grandira jamais. Il est prisonnier de son propre narcissisme, incapable de voir au-delà de ses propres désirs immédiats, incapable de comprendre que la présidence n’est pas un jouet mais une responsabilité. Les stades de sport, les chantiers de construction, les célébrités, les grâces présidentielles distribuées comme des bonbons — tout ça n’est que la manifestation extérieure d’une vérité plus profonde et plus troublante : Trump ne veut pas être président. Il veut jouer à être président. Et il y a une différence énorme entre les deux.
Le problème, c’est que nous sommes tous prisonniers de son jeu. Chaque Américain, qu’il ait voté pour Trump ou contre lui, doit vivre avec les conséquences de cette présidence infantile. Les institutions qui s’effondrent. Les normes qui disparaissent. La confiance qui s’évapore. Le respect international qui s’effrite. Les problèmes réels qui ne sont pas résolus parce que le président est trop occupé à s’amuser. Et le plus frustrant ? Il n’y a pas de solution facile. On ne peut pas forcer quelqu’un à grandir. On ne peut pas obliger un narcissique à se soucier des autres. On ne peut pas transformer un enfant de soixante-dix-neuf ans en adulte responsable par décret ou par loi. Tout ce qu’on peut faire, c’est attendre. Attendre que son mandat se termine. Attendre que les électeurs aient une autre chance de choisir. Attendre et espérer que les dégâts ne seront pas irréparables. C’est une position terrible. Passive. Impuissante. Mais c’est notre réalité. Et nous devons l’accepter, même si ça nous tue de le faire.
Je suis fatigué. Fatigué de regarder ce spectacle. Fatigué d’écrire sur les derniers scandales, les dernières transgressions, les dernières preuves que Trump est inapte à la fonction. Fatigué de me battre contre le sentiment que rien de ce que je dis ou écris ne changera quoi que ce soit. Mais je ne peux pas arrêter. Aucun de nous ne peut arrêter. Parce que le jour où nous arrêtons de nous indigner, le jour où nous acceptons ça comme normal, c’est le jour où nous perdons vraiment. Alors je continue. Nous continuons. Nous témoignons. Nous documentons. Nous résistons. Pas parce que nous pensons que ça changera Trump — il ne changera jamais. Mais parce que nous devons nous changer nous-mêmes. Nous devons rester humains, rester conscients, rester engagés. Même quand c’est épuisant. Surtout quand c’est épuisant.
L’héritage d’une présidence perdue
L’histoire jugera cette présidence sévèrement. Pas à cause des politiques spécifiques — certaines seront défendues, d’autres condamnées, comme pour tous les présidents. Mais à cause de ce qu’elle représente : l’échec total d’un homme à comprendre la responsabilité qui lui a été confiée. Trump avait une opportunité unique. Un second mandat, libéré des contraintes de la réélection, avec une majorité au Congrès et une Cour suprême favorable. Il aurait pu accomplir des choses remarquables. Il aurait pu résoudre des problèmes que d’autres présidents n’avaient pas pu résoudre. Il aurait pu laisser un héritage dont il aurait été fier, dont le pays aurait bénéficié. Au lieu de ça, il a choisi de jouer. De transformer la Maison Blanche en terrain de jeu personnel. De distribuer des faveurs à ses amis et des punitions à ses ennemis. De poursuivre des projets de vanité pendant que les vrais problèmes s’accumulent, non résolus. Son héritage sera celui d’une opportunité gaspillée. D’un potentiel non réalisé. D’une présidence qui aurait pu être quelque chose de significatif mais qui a choisi d’être un cirque.
Et nous, les témoins de cette époque, nous porterons aussi une responsabilité. Parce que nous avons laissé faire. Nous avons élu Trump une première fois, puis une seconde. Nous avons ignoré les avertissements. Nous avons minimisé les signaux d’alarme. Nous avons voté pour lui malgré tout ce que nous savions sur qui il était vraiment. Certains par conviction, d’autres par cynisme, d’autres encore par simple indifférence. Mais le résultat est le même : nous avons collectivement décidé que c’était acceptable. Que les normes ne comptaient pas vraiment. Que le caractère n’était pas important. Que tant que notre équipe gagnait, peu importait qui était le capitaine. Et maintenant, nous vivons avec les conséquences de ce choix. Les générations futures nous demanderont : comment avez-vous pu ? Comment avez-vous pu regarder cet homme, voir clairement qui il était, et décider quand même de lui donner le pouvoir ? Et nous n’aurons pas de bonnes réponses. Juste des excuses. Des rationalisations. Des justifications qui sonneront creuses même à nos propres oreilles. Parce qu’au fond, nous savions. Nous avons toujours su. Et nous avons choisi de l’ignorer. C’est notre honte collective. Notre échec partagé. Et nous devrons vivre avec ça longtemps après que Trump aura quitté la scène.
Alors voilà où nous en sommes. Un président qui refuse de grandir. Un parti qui refuse de le confronter. Un pays qui refuse de faire face à la réalité. Et moi, assis ici, essayant de trouver les mots pour décrire quelque chose qui défie toute description rationnelle. Parce que comment décrire l’absurde ? Comment analyser le chaos ? Comment comprendre l’incompréhensible ? Je ne sais pas. Tout ce que je sais, c’est que ça ne peut pas continuer comme ça. Quelque chose doit céder. Quelque chose doit changer. Peut-être que ce sera Trump qui changera — mais j’en doute. Peut-être que ce seront les républicains qui trouveront enfin leur courage — mais je n’y crois pas. Peut-être que ce seront les électeurs qui diront enfin « assez » — mais je ne peux pas en être sûr. Tout ce que je peux faire, c’est continuer à témoigner. Continuer à écrire. Continuer à espérer que quelque part, quelqu’un lit ces mots et se dit : « Il a raison. Ça doit changer. » Et peut-être, juste peut-être, que ce sera suffisant. Peut-être.
Sources
Sources primaires
Politico Magazine, « The President Who Never Grew Up » par Jonathan Martin, publié le 4 décembre 2025. Raw Story, « ’12-year-old’: Profile shows Trump is in an ‘adult fantasy camp’ as he grows more childish » par Tom Boggioni, publié le 4 décembre 2025. The New York Times, « Trump Appears to Fight Sleep During Cabinet Meeting », publié le 2 décembre 2025. CNN Politics, « During Cabinet meeting, Trump appears to doze off », publié le 2 décembre 2025. USA Today, « Photos show President Trump appearing to doze off again at work », publié le 3 décembre 2025.
Sources secondaires
NPR, « Timeline: Trump’s ballroom compared to past White House renovations », publié le 23 octobre 2025. BBC News, « What we know about White House plans for an ‘Arc de Trump' », publié en octobre 2025. The New York Times, « What to Know About Trump’s Plan for a Triumphal Arch », publié le 21 octobre 2025. Politico, « Despite loss, Democrats overperformed in bright red Tennessee House race », publié le 2 décembre 2025. NBC News, « Republican Matt Van Epps holds deep-red House district in Tennessee special election », publié le 2 décembre 2025. CNN Sport, « Donald Trump’s eventful day at the Club World Cup final », publié le 14 juillet 2025. Fox Sports, « Trump faces jeers at Commanders-Lions game, joins Fox broadcast », publié le 10 novembre 2025. Department of Justice, « Clemency Grants by President Donald J. Trump (2025-Present) », consulté en décembre 2025.
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