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Le retour du guerrier MAGA

Si Kelly Ayotte représente le vieux monde républicain qui tente de survivre, Corey Lewandowski incarne le nouveau monde qui veut tout détruire. Lewandowski n’est pas un politicien ordinaire. C’est un guerrier MAGA, un homme qui a fait ses armes en tant que directeur de campagne de Trump en 2016 et qui est resté dans l’orbite du président depuis. Aujourd’hui, il occupe un poste de chef de cabinet de facto pour Kristi Noem, la secrétaire à la Sécurité intérieure. Et en octobre dernier, des rumeurs ont commencé à circuler : Lewandowski envisagerait de se présenter contre Ayotte pour le poste de gouverneur. Les réactions ont été immédiates et polarisées. Pour les trumpistes purs et durs, c’était une excellente nouvelle. Enfin quelqu’un qui ne ferait pas de compromis, qui ne danserait pas avec Washington, qui mettrait en œuvre l’agenda MAGA sans hésitation. Pour les modérés et les démocrates, c’était un cauchemar. Lewandowski est connu pour son style agressif, son mépris des conventions politiques et sa loyauté absolue envers Trump. Si Ayotte marche sur un fil, Lewandowski préfère couper le fil et regarder tout le monde tomber. Il a tenté de minimiser les rumeurs, tweetant qu’il ne faisait que « peser ses options », mais sans jamais exclure formellement une candidature. C’est une tactique classique : maintenir la pression, garder tout le monde sur le qui-vive, forcer Ayotte à regarder constamment par-dessus son épaule.

Mais Lewandowski a un problème : il n’est pas particulièrement populaire au New Hampshire. Andrew Smith, le directeur du Centre de sondage de l’Université du New Hampshire, est catégorique sur ce point. Lewandowski a déjà tenté sa chance en politique dans l’État, et ça n’a jamais vraiment marché. Il est perçu comme un outsider, quelqu’un qui vient de Washington pour imposer sa vision sans vraiment comprendre les spécificités du New Hampshire. Dante Scala partage ce scepticisme. Pour lui, Lewandowski n’a tout simplement pas le profil pour gagner dans un État où les électeurs indépendants représentent la majorité. Ces électeurs-là ne veulent pas d’un idéologue pur et dur, ils veulent quelqu’un qui résout des problèmes concrets. Kathleen Sullivan, ancienne présidente du Parti démocrate du New Hampshire, va encore plus loin. Elle pense qu’une candidature de Lewandowski serait en réalité une bonne chose pour Ayotte. « Elle lui botterait le cul », dit-elle sans détour. Sullivan n’a aucune sympathie pour Ayotte, mais elle reconnaît que la gouverneure a suffisamment de soutien dans l’État pour repousser un challenger MAGA comme Lewandowski. Les sondages semblent lui donner raison : les taux d’approbation d’Ayotte oscillent entre 47% et 53%, avec le chiffre le plus récent à 49%. Ce n’est pas extraordinaire, mais c’est suffisant pour tenir bon face à un adversaire impopulaire.

Lewandowski, c’est le genre de type qui me donne envie de hurler. Pas parce qu’il est trumpiste — il y a plein de trumpistes qui sont sincères dans leurs convictions, même si je ne les partage pas. Non, Lewandowski me dégoûte parce qu’il incarne cette politique de la destruction pure. Il ne construit rien, il ne propose rien, il ne fait que casser. Et le pire, c’est qu’il s’en fout. Il s’en fout de gagner, il s’en fout de gouverner, il s’en fout des conséquences. Tout ce qui compte pour lui, c’est la loyauté à Trump. C’est ça, le nouveau critère de réussite dans le parti républicain : pas la compétence, pas l’expérience, pas même les idées. Juste la loyauté. Et ça me rend malade. Parce que ça transforme la politique en une secte, où le seul test qui compte est de savoir si tu es prêt à tout sacrifier pour le chef. Lewandowski est prêt. Et c’est précisément pour ça qu’il ne devrait jamais, jamais être gouverneur.

La menace fantôme qui pèse sur Ayotte

Même si Lewandowski ne se présente finalement pas, sa simple existence en tant que menace potentielle change la donne pour Ayotte. Un responsable républicain national anonyme a déclaré à Politico en septembre que le refus d’Ayotte de soutenir le redécoupage électoral pourrait avoir des « conséquences ». Le message était clair : si tu ne joues pas le jeu, on trouvera quelqu’un qui le fera. C’est une forme de chantage politique, une épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête de tous les républicains qui osent encore faire preuve d’indépendance. Ayotte le sait. Elle sait que chaque décision qu’elle prend est scrutée non seulement par les électeurs du New Hampshire, mais aussi par les gardiens du temple MAGA à Washington. Et elle sait que si elle va trop loin, si elle défie Trump une fois de trop, quelqu’un comme Lewandowski — ou pire — pourrait débarquer avec le soutien total de l’appareil trumpiste. Kathleen Sullivan, malgré sa confiance dans la capacité d’Ayotte à battre Lewandowski, reconnaît que la gouverneure marche sur des œufs. « Si Kelly a des problèmes, il pourrait y avoir une chance », dit-elle. En d’autres termes, si Ayotte commet une erreur majeure, si elle perd le soutien de sa base, la porte s’ouvrira pour un challenger MAGA. Et ce challenger n’aura même pas besoin d’être populaire pour gagner — il lui suffira d’avoir le soutien de Trump et l’argent qui va avec.

Cette dynamique crée une situation absurde où Ayotte doit constamment prouver sa loyauté tout en essayant de gouverner de manière pragmatique. C’est épuisant, c’est inefficace, et ça transforme la politique en un jeu de survie plutôt qu’en un exercice de gouvernance. Andrew Smith résume bien la situation : « Ils font la danse de Trump — ils ne veulent pas être trop proches, mais ils ne veulent pas être trop loin non plus. » Cette danse, c’est devenu la norme pour les républicains modérés partout aux États-Unis, mais au New Hampshire, elle est particulièrement visible parce que l’État a toujours été un bastion de l’indépendance politique. Voir des politiciens comme Ayotte obligés de se plier à cette chorégraphie humiliante est un rappel brutal de à quel point Trump a transformé le Parti républicain. Ce n’est plus un parti d’idées, c’est un parti de personnes. Et la seule personne qui compte, c’est Trump. Tout le reste — les principes, les politiques, les traditions — est secondaire. Ayotte peut essayer de naviguer dans ce nouveau monde, mais elle ne peut pas le changer. Personne ne le peut.

Il y a quelque chose de profondément tragique dans la situation d’Ayotte. Elle n’est pas une héroïne — loin de là. Mais elle n’est pas non plus une méchante. Elle est juste une politicienne qui essaie de faire son boulot dans un environnement devenu toxique. Et le fait qu’elle doive constamment regarder par-dessus son épaule, qu’elle doive peser chaque mot, chaque décision, pour ne pas déclencher la colère de Trump ou de ses sbires… c’est pathétique. Pas pour elle — pour nous. Pour ce que ça dit de notre système politique. On a créé un monstre. Un monstre qui dévore ses propres enfants. Et maintenant, on regarde, impuissants, pendant que des gens comme Ayotte essaient de survivre dans le ventre de la bête. Je ne sais pas si elle mérite notre sympathie. Mais je sais qu’elle mérite mieux que ça. On mérite tous mieux que ça.

Sources

Sources primaires

Salon.com, « New Hampshire Republicans contend with the Trump Era » par Garrett Owen, publié le 3 décembre 2025. NPR, « MAGA or moderate? New Hampshire Republicans decide for their state and the party », publié le 23 janvier 2024. University of New Hampshire Survey Center, sondages et analyses politiques sur le New Hampshire, 2024-2025. Politico, « Lewandowski weighs bid against Gov. Ayotte amid White House pressure », publié le 2 octobre 2025. New Hampshire Bulletin, « Shaheen not seeking reelection, setting up high-stakes showdown for New Hampshire Senate seat », publié le 12 mars 2025. Politico, « Chris Sununu still believes the GOP is bigger than Donald Trump », publié le 1er janvier 2025.

Sources secondaires

CNN Politics, « NH Voters Back Trump Despite Dislikes », publié le 22 janvier 2024. BBC News, « Nikki Haley fights on, but this is Trump’s party now », publié le 24 janvier 2024. Al Jazeera, « Trump boosts hold on GOP nomination with decisive New Hampshire primary win », publié le 24 janvier 2024. NBC News, « Polling shows growing number of Republicans identify with MAGA movement », publié en 2024. The New York Times, « New Hampshire Presidential Election Results 2024 », publié le 5 novembre 2024. Ballotpedia, « United States Senate election in New Hampshire, 2026 », consulté en décembre 2025. WMUR, « Poll: Tight race for GOP Senate nomination; Pappas leads Democrats », publié le 24 novembre 2025.

Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA.

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