Haïti, le rêve brisé d’un peuple en souffrance
Pour comprendre la cruauté de cette situation, il faut se pencher sur le cas d’Haïti. Le 19 novembre 2025, l’équipe nationale haïtienne a réalisé l’exploit de se qualifier pour la Coupe du Monde en battant le Nicaragua. C’était la première qualification d’Haïti pour un Mondial depuis 1974, soit 52 ans d’attente. Dans les rues de Port-au-Prince, malgré la violence des gangs, malgré les crises humanitaires à répétition, malgré les catastrophes naturelles qui ont ravagé le pays, les Haïtiens ont célébré comme jamais. Le football, dans ce pays meurtri, représente bien plus qu’un simple sport. C’est un symbole d’espoir, une échappatoire à la dureté du quotidien, une fierté nationale dans un contexte où les raisons de se réjouir se font rares. La qualification pour la Coupe du Monde était censée être ce moment de joie pure, ce cadeau inespéré offert à un peuple qui en a tant bavé. Mais l’administration Trump est venue gâcher la fête avec une efficacité glaçante. Haïti figure sur la liste des pays soumis à l’interdiction de voyager. Les supporters haïtiens, qu’ils vivent en Haïti ou ailleurs dans le monde, ne pourront pas obtenir de visa pour assister aux matchs de leur équipe sur le sol américain.
Rich André, directeur des initiatives étatiques et locales au Conseil américain de l’immigration et fils d’immigrants haïtiens, résume la situation avec une amertume palpable : « Certainement, ils essaient de créer une exception ici pour que le spectacle puisse continuer. Mais le spectacle ne continue pas sans que les fans puissent venir encourager leur équipe en personne. » André souligne également que l’interdiction de voyager ne touche pas seulement les Haïtiens vivant en Haïti, mais aussi ceux qui résident dans d’autres pays. De plus, l’administration Trump continue de supprimer les protections d’immigration pour les Haïtiens déjà présents aux États-Unis, créant un climat d’hostilité généralisée envers cette communauté. Andrew Giuliani, interrogé sur l’impact de l’interdiction sur les fans haïtiens, a tenté de minimiser le problème en notant que l’entraîneur de l’équipe nationale, Sébastien Migne, a récemment déclaré qu’il n’avait jamais mis les pieds en Haïti. Comme si cela justifiait quoi que ce soit. Comme si le fait que l’entraîneur soit français rendait moins légitime le désir des Haïtiens de voir leur équipe jouer. Cette réponse illustre parfaitement le mépris sous-jacent de l’administration envers les populations qu’elle exclut.
Haïti. Ce nom résonne en moi avec une intensité particulière. Pas parce que j’ai des liens personnels avec ce pays, mais parce que son histoire incarne tout ce que l’humanité peut produire de plus beau et de plus tragique à la fois. Première république noire indépendante. Première nation à abolir l’esclavage. Et pourtant, depuis deux siècles, Haïti paie le prix de sa liberté. Catastrophes naturelles, instabilité politique, pauvreté endémique, violence des gangs. Et maintenant ça. Maintenant, au moment où ce peuple résilient trouve enfin une raison de célébrer, on lui dit : « Désolé, vous ne pouvez pas venir à la fête. » Je pense à ces supporters haïtiens qui ont économisé sou par sou, qui ont rêvé pendant des mois de voir leur équipe fouler les pelouses américaines, qui ont imaginé brandir leur drapeau bleu et rouge dans les tribunes. Et tout ça pour quoi ? Pour se heurter à un refus administratif froid et impersonnel. Pour être traités comme des citoyens de seconde zone dont la présence serait indésirable. C’est d’une violence symbolique insoutenable.
L’Iran, ou quand la géopolitique écrase le sport
Si le cas d’Haïti illustre la cruauté de l’exclusion, celui de l’Iran révèle la dimension géopolitique de cette politique. L’Iran, puissance footballistique régionale, s’est qualifié pour la Coupe du Monde 2026 et devait envoyer une délégation officielle au tirage au sort du 6 décembre 2025. Mais les autorités américaines ont refusé d’accorder des visas à des membres clés de cette délégation. La Fédération iranienne de football a dénoncé des obstacles qui allaient bien au-delà des considérations sportives. Face à cette situation, l’Iran a pris la décision radicale de boycotter le tirage au sort. Le porte-parole de la fédération a déclaré : « Une partie de la délégation a été approuvée et une partie n’a pas été approuvée. Chaque décision est une décision de sécurité nationale. » Cette phrase, prononcée par Andrew Giuliani, résume toute l’absurdité de la situation. Comment des officiels du football iranien, venus pour assister à un tirage au sort, peuvent-ils représenter une menace pour la sécurité nationale américaine ? La réponse est évidente : ils ne le peuvent pas. Mais dans la logique trumpienne, tout ressortissant de certains pays est présumé dangereux jusqu’à preuve du contraire.
Le boycott iranien du tirage au sort envoie un message puissant. Il dit : « Nous refusons de participer à cette mascarade où l’on nous traite comme des parias tout en prétendant célébrer l’unité mondiale. » C’est un acte de dignité face à l’humiliation. Mais c’est aussi un rappel douloureux que le football, malgré tous ses idéaux d’universalité, reste prisonnier des logiques politiques et des rapports de force internationaux. Gianni Infantino, le président de la FIFA, avait pourtant donné des assurances en octobre 2025 lors d’une assemblée des clubs européens à Rome. Il avait déclaré : « Il n’y aura évidemment aucun problème concernant les visas pour les équipes participantes et les délégations, etc. Et nous travaillons sur quelque chose pour les fans, j’espère que de bonnes nouvelles arriveront très bientôt. » Ces promesses se sont révélées creuses. Infantino, qui entretient des relations étroites avec Trump et est un visiteur fréquent de la Maison Blanche, n’a manifestement pas le poids politique nécessaire pour infléchir la politique migratoire américaine. Ou peut-être n’a-t-il tout simplement pas essayé assez fort. Après tout, pourquoi risquer de froisser son ami Donald quand on peut se contenter de belles paroles sans conséquences ?
L’Iran. Encore un pays que l’Occident aime détester, que les médias présentent comme une menace permanente, que les politiciens utilisent comme épouvantail commode. Mais derrière ce pays-concept, il y a des gens. Des supporters de football passionnés. Des familles qui rêvent de voir leur équipe nationale briller sur la scène mondiale. Des jeunes qui portent fièrement les couleurs de leur pays malgré toutes les difficultés. Et ces gens-là, on leur dit qu’ils ne sont pas les bienvenus. Pas parce qu’ils ont fait quelque chose de mal. Pas parce qu’ils représentent un danger réel. Mais simplement parce que leur gouvernement et le gouvernement américain ne s’entendent pas. C’est ça, la réalité brutale de la géopolitique : les citoyens ordinaires paient toujours le prix des querelles entre puissants. Et pendant ce temps, Infantino continue de sourire aux caméras, de serrer la main de Trump, de prétendre que tout va bien. Son silence complice est assourdissant.
Section 3 : la rhétorique de la haine déguisée en franchise
Trump et les Somaliens, un discours qui ne passe plus
Le 2 décembre 2025, soit quelques jours seulement avant le tirage au sort de la Coupe du Monde, Donald Trump a lancé une diatribe particulièrement violente contre les immigrants somaliens. Il les a qualifiés de « déchets » qu’il ne veut pas voir aux États-Unis. Ce n’était pas une déclaration isolée, un dérapage malheureux dans le feu de l’action. C’était une attaque calculée, délibérée, visant une communauté spécifique. Trump a poursuivi en affirmant qu’il voulait mettre en pause de manière permanente l’immigration en provenance des « pays pauvres », ciblant particulièrement les Afghans et les Somaliens avec un mépris à peine voilé. Ces propos ont provoqué une onde de choc, même dans un pays habitué aux excès verbaux de son président. La représentante Ilhan Omar, elle-même d’origine somalienne et représentant le Minnesota, État qui abrite la plus grande communauté somalienne des États-Unis, a dénoncé ces commentaires comme étant profondément racistes et déshumanisants. « Appeler des êtres humains ‘déchets’ n’est pas un style, c’est de la haine pure », a-t-elle déclaré.
Mais Andrew Giuliani, fidèle défenseur de Trump, a une explication toute prête pour ces propos incendiaires. Interrogé sur la rhétorique présidentielle et comment elle pourrait entrer en conflit avec le message d’unité que les officiels américains mettent en avant autour de la Coupe du Monde, Giuliani a répondu : « Le président a un style unique. Je pense que c’est pourquoi il est un leader si efficace, pour être parfaitement honnête, et je pense que c’est pourquoi il est en fait l’hôte consommé pour cette incroyable Coupe du Monde qui va être la plus grande de l’histoire de l’humanité. » Il a poursuivi en suggérant que l’approche sectaire de Trump était une forme d’honnêteté : « En ce qui concerne la rhétorique du président, il est unique à cet égard. C’est un New-Yorkais comme moi. Parfois, nous disons des choses qui sont un peu différentes de ce que disent les politiciens polis. Mais je pense que c’est aussi pourquoi il a pu vraiment toucher le cœur de tant d’Américains — parce qu’il est complètement honnête avec eux. » Cette défense est aussi révélatrice qu’elle est choquante. Qualifier de « style unique » le fait de traiter des êtres humains de déchets, c’est normaliser l’inacceptable. C’est transformer la cruauté en vertu, la haine en franchise.
Je dois faire une pause ici. Respirer profondément. Parce que cette défense de Giuliani me met hors de moi. « Un style unique. » « Complètement honnête. » Non. Appelons les choses par leur nom. Ce n’est pas un style, c’est du racisme. Ce n’est pas de l’honnêteté, c’est de la déshumanisation. Quand on traite des êtres humains de « déchets », on franchit une ligne rouge. On ne peut pas se cacher derrière l’excuse du « parler vrai » ou du « New-Yorkais qui dit ce qu’il pense ». Les mots ont un poids. Les mots ont des conséquences. Et les mots de Trump, répétés jour après jour, normalisent la haine, légitiment la discrimination, encouragent la violence. Je pense à ces familles somaliennes du Minnesota qui ont fui la guerre, qui ont reconstruit leur vie aux États-Unis, qui contribuent à leur communauté, qui paient leurs impôts, qui élèvent leurs enfants dans l’espoir d’un avenir meilleur. Et leur président les traite de déchets. Imaginez ce que ça fait. Imaginez la douleur, l’humiliation, la peur. Et pendant ce temps, Giuliani sourit et parle de « style unique ».
La normalisation de l’inacceptable
Daniel Norona, directeur de plaidoyer pour les Amériques chez Amnesty International USA, a réagi avec force aux propos de Trump et à la défense de Giuliani. « On ne peut pas avoir d’unité si on promeut la discrimination, si on promeut la répression, et si on pousse à faire taire quiconque est en désaccord avec vous. Donc je ne pense pas qu’on puisse appeler ça un moment d’unité si on fait l’opposé de ce que l’unité signifie », a-t-il déclaré à Al Jazeera. Norona a également rejeté l’idée que les commentaires de Trump relèvent simplement d’un « style » personnel : « Je ne pense pas que ce soit du style ; c’est un choix délibéré de mots. C’est quelque chose qui devrait être répréhensible pour tout le monde. » Cette analyse met le doigt sur un problème fondamental : la tentative systématique de l’administration Trump et de ses défenseurs de normaliser des comportements et des discours qui, dans toute société civilisée, devraient être considérés comme inacceptables. En qualifiant le racisme de « franchise », en présentant la cruauté comme de l' »efficacité », en transformant l’exclusion en « sécurité nationale », on opère un glissement sémantique dangereux qui érode les fondements mêmes du vivre-ensemble.
Cette normalisation ne se limite pas aux mots. Elle se traduit également par des actions concrètes qui affectent la vie de millions de personnes. Au cours des derniers mois, l’administration Trump a non seulement ciblé les immigrants sans papiers, mais aussi des personnes présentes légalement aux États-Unis. Des visiteurs, des étudiants étrangers et même des résidents permanents ont été expulsés pour avoir critiqué Israël. En octobre 2025, des agents de l’ICE (Immigration and Customs Enforcement) ont arrêté le commentateur britannique Sami Hamdi et l’ont détenu pendant deux semaines avant de l’expulser du pays en raison de son plaidoyer pour les droits humains des Palestiniens. Des dizaines d’étudiants ayant participé à des manifestations de solidarité avec Gaza ont également été ciblés. « L’effet dissuasif ici ne concerne pas seulement les personnes sans papiers résidant aux États-Unis. L’effet dissuasif s’étend à quiconque pourrait exprimer un mécontentement ou un désaccord avec l’administration actuelle », a souligné Norona. Dans ce contexte, l’idée même d’une Coupe du Monde « accueillante » et « unificatrice » devient une farce grotesque. Comment peut-on prétendre célébrer la diversité mondiale quand on réprime systématiquement toute forme de dissidence et qu’on expulse des gens pour leurs opinions politiques ?
Nous sommes en train de glisser vers quelque chose de très sombre. Et le plus terrifiant, c’est que ça se fait progressivement, presque imperceptiblement. Chaque jour apporte son lot de nouvelles outrances, de nouvelles violations, de nouvelles lignes franchies. Et chaque jour, on s’habitue un peu plus. On hausse les épaules. On se dit que c’est « juste Trump qui est Trump ». Mais cette accoutumance est précisément le danger. Parce qu’en normalisant l’inacceptable, on déplace le curseur de ce qui est tolérable. Ce qui aurait provoqué un scandale il y a quelques années devient banal. Ce qui aurait entraîné des démissions devient un simple « incident ». Et pendant ce temps, les victimes de cette politique s’accumulent. Des familles séparées. Des vies brisées. Des rêves anéantis. Tout ça au nom de quoi ? De la sécurité nationale ? De la souveraineté ? Non. Tout ça au nom d’une idéologie de l’exclusion qui ne voit dans l’autre qu’une menace potentielle.
Section 4 : les raids de l'ICE, une épée de Damoclès au-dessus de la Coupe du Monde
La menace permanente pour les sans-papiers
Les États-Unis abritent environ 14 millions de personnes sans statut d’immigration régulier. Parmi elles, beaucoup sont originaires de pays d’Amérique latine où le football est une véritable religion. Ces personnes vivent aux États-Unis depuis des années, parfois des décennies. Elles ont fondé des familles, trouvé du travail, établi des racines profondes dans leurs communautés. Mais elles vivent aussi dans la peur constante d’être arrêtées et expulsées. Et cette peur s’intensifie à l’approche de la Coupe du Monde 2026. Pourquoi ? Parce que l’administration Trump refuse catégoriquement d’exclure la possibilité de raids de l’ICE dans les stades et autour des sites de la Coupe du Monde. Andrew Giuliani, interrogé sur cette question, a été on ne peut plus clair : « J’ai connu le président pendant 25 ans. Le président n’exclut rien qui aidera à rendre les citoyens américains plus en sécurité. » Cette déclaration a l’effet d’une bombe. Elle signifie que des personnes pourraient être arrêtées alors qu’elles assistent simplement à un match de football. Que des familles pourraient être séparées dans les parkings des stades. Que la joie d’une célébration sportive pourrait se transformer en cauchemar bureaucratique et humain.
Cette menace n’est pas théorique. Lors de la Coupe du Monde des Clubs organisée aux États-Unis à l’été 2025, des messages officiels du gouvernement sur les réseaux sociaux ont averti que des agents fédéraux de l’immigration seraient « équipés et bottés » lors des matchs. Alex Lasry, PDG du comité d’organisation de la Coupe du Monde pour New York/New Jersey, a immédiatement signalé le problème à Giuliani, qui l’a rassuré en disant que la présence des agents serait la même que lors de tout autre événement majeur. Mais cette assurance sonne creux quand on connaît l’agressivité de la politique d’immigration de Trump. Daniel Norona d’Amnesty International a souligné que les raids de l’immigration ne rendent personne plus en sécurité. « Ils ne font que promouvoir un effet dissuasif pour le reste des fans et le reste de la communauté footballistique qui veulent assister à leurs matchs », a-t-il déclaré. Imaginez la scène : vous êtes un père de famille sans papiers, originaire du Mexique, vivant aux États-Unis depuis quinze ans. Votre fils de dix ans rêve de voir l’équipe nationale mexicaine jouer en Coupe du Monde. Vous avez économisé pendant des mois pour acheter des billets. Mais osez-vous vraiment aller au stade, sachant que des agents de l’ICE pourraient vous arrêter et vous séparer de votre famille ? La peur devient un outil de contrôle social, et la Coupe du Monde, au lieu d’être une célébration, devient un piège potentiel.
Cette idée de raids de l’ICE pendant la Coupe du Monde me glace le sang. Pas seulement pour ce qu’elle dit de la cruauté de cette administration, mais pour ce qu’elle révèle de notre époque. Nous vivons dans un monde où l’on peut envisager d’arrêter des gens pendant qu’ils regardent un match de football avec leurs enfants. Où l’on peut transformer un moment de joie en opération policière. Où l’on peut utiliser le sport, ce langage universel qui est censé nous rapprocher, comme un appât pour piéger les indésirables. C’est d’une perversité qui me dépasse. Et ce qui me révolte encore plus, c’est le cynisme avec lequel Giuliani présente ça. « Le président n’exclut rien qui aidera à rendre les citoyens américains plus en sécurité. » Comme si arrêter un père de famille qui emmène son fils voir un match de foot rendait qui que ce soit plus en sécurité. Comme si la présence de sans-papiers dans un stade constituait une menace pour la nation. C’est du délire. Mais c’est un délire qui a des conséquences réelles, terrifiantes, pour des millions de personnes.
L’effet dissuasif sur les communautés immigrées
L’impact de cette politique va bien au-delà des personnes directement visées par les raids potentiels. Elle crée un climat de peur généralisée dans toutes les communautés immigrées, qu’elles soient en situation régulière ou non. Même les personnes ayant un statut légal hésitent désormais à participer à des événements publics de grande envergure, craignant d’être prises dans une rafle ou d’être interrogées sur leur statut. Cette peur est particulièrement aiguë dans les communautés latino-américaines, qui représentent une part importante des supporters de football aux États-Unis. Le football, dans ces communautés, est bien plus qu’un simple divertissement. C’est un lien avec le pays d’origine, une façon de maintenir une identité culturelle, un moment de rassemblement familial et communautaire. Mais l’administration Trump est en train de transformer ce lien en source d’angoisse. Les parents se demandent s’ils doivent emmener leurs enfants aux matchs. Les jeunes adultes sans papiers, qui ont grandi aux États-Unis et se considèrent américains, se demandent s’ils peuvent se permettre de célébrer publiquement leur passion pour le football. Cette autocensure forcée est une forme insidieuse de contrôle social qui mine le tissu même de la société américaine.
Daniel Norona a parfaitement résumé la situation : « Nous sommes préoccupés par le fait que cela créera un environnement non accueillant et globalement hostile pour les fans, les joueurs et tous ceux qui sont impliqués dans la Coupe du Monde. » Cette préoccupation est d’autant plus justifiée que l’administration Trump a déjà démontré sa volonté d’utiliser les grands événements comme des opportunités pour des opérations d’immigration. Les raids de l’ICE se sont multipliés ces derniers mois, ciblant non seulement les lieux de travail et les domiciles, mais aussi les espaces publics. Des personnes ont été arrêtées dans des tribunaux, des hôpitaux, des écoles. L’idée que les stades de la Coupe du Monde puissent devenir le prochain terrain de chasse de l’ICE n’est donc pas farfelue. C’est une extension logique d’une politique qui ne connaît aucune limite, aucune retenue, aucun respect pour la dignité humaine. Et le plus tragique dans tout ça, c’est que cette politique est présentée comme nécessaire pour la « sécurité » des Américains. Comme si la présence de familles immigrées dans un stade de football constituait une menace existentielle pour la nation. C’est un mensonge, bien sûr. Mais c’est un mensonge qui fonctionne, qui mobilise une base électorale, qui justifie l’injustifiable.
Je pense à ces enfants qui grandissent dans la peur. Ces gamins de huit, dix, douze ans qui adorent le football, qui rêvent de voir leurs héros jouer en vrai, mais qui savent que leurs parents pourraient être arrêtés s’ils osent aller au stade. Quelle enfance est-ce là ? Quelle société sommes-nous en train de construire quand on force des enfants à choisir entre leur passion et la sécurité de leur famille ? Et ne me dites pas que c’est la faute des parents d’être sans papiers. Ne me sortez pas cet argument facile et lâche. Ces gens sont là parce que l’économie américaine a besoin d’eux. Parce qu’ils font les boulots que personne d’autre ne veut faire. Parce qu’ils contribuent à la richesse de ce pays tout en vivant dans l’ombre, sans droits, sans protection. Et maintenant, on leur dit qu’ils ne peuvent même pas profiter d’un moment de joie simple et universel comme un match de football. C’est inhumain. C’est cruel. Et c’est indigne d’un pays qui se prétend le champion de la liberté et de l’opportunité.
Section 5 : la FIFA, complice silencieuse d'une politique discriminatoire
Infantino et Trump, une amitié qui en dit long
Gianni Infantino, président de la FIFA depuis 2016, entretient des relations étroites avec Donald Trump. Il est un visiteur régulier de la Maison Blanche, où il est reçu avec tous les honneurs. En juillet 2025, Trump a assisté à la finale de la Coupe du Monde des Clubs au MetLife Stadium dans le New Jersey, où il a été photographié aux côtés d’Infantino, tenant le trophée du Gant d’Or. En novembre 2025, Trump a accueilli le footballeur portugais Cristiano Ronaldo lors d’un dîner d’État en l’honneur du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane. Infantino était également présent à cet événement. Ces apparitions publiques ne sont pas anodines. Elles envoient un message clair : la FIFA et son président sont alignés avec l’administration Trump, quelles que soient les politiques controversées de cette dernière. Cette proximité pose de sérieuses questions sur l’indépendance de la FIFA et sa capacité à défendre les valeurs qu’elle prétend incarner. L’organisation footballistique mondiale se présente comme un champion de l’unité, de la diversité et de l’inclusion. Son slogan pour la Coupe du Monde 2026 met l’accent sur le rassemblement des peuples et la célébration de la diversité culturelle. Mais comment ces belles paroles peuvent-elles être prises au sérieux quand le président de la FIFA se tient aux côtés d’un homme qui qualifie certains groupes d’immigrants de « déchets » ?
La réponse est simple : elles ne peuvent pas. L’amitié entre Infantino et Trump n’est pas qu’une question de diplomatie ou de relations publiques. C’est une alliance stratégique qui sert les intérêts des deux hommes. Pour Trump, avoir le soutien de la FIFA et de son président légitime sa politique et lui donne une stature internationale. Pour Infantino, l’accès privilégié à la Maison Blanche facilite l’organisation de la Coupe du Monde 2026 et garantit le soutien du gouvernement américain pour cet événement massif. Mais cette alliance a un coût, et ce coût est payé par les millions de personnes exclues, marginalisées et déshumanisées par les politiques de Trump. Minky Worden, qui supervise les questions sportives pour Human Rights Watch, a déclaré dans un communiqué : « Le soi-disant prix de la paix de la FIFA est décerné dans un contexte de détentions violentes d’immigrants, de déploiements de la Garde nationale dans les villes américaines, et de l’annulation obséquieuse des propres campagnes antiracisme et anti-discrimination de la FIFA. Il est encore temps d’honorer les promesses de la FIFA pour une Coupe du Monde non entachée par des violations des droits humains, mais le temps presse. » Ce commentaire met en lumière l’hypocrisie flagrante de la situation. La FIFA s’apprête à décerner son tout nouveau Prix de la Paix lors du tirage au sort, et Trump est largement pressenti pour être le récipiendaire de ce prix. Oui, vous avez bien lu. L’homme qui qualifie des immigrants de déchets, qui sépare des familles à la frontière, qui refuse des visas à des délégations officielles, pourrait recevoir un prix de la paix.
Je ne sais pas si je dois rire ou pleurer face à cette absurdité. Un prix de la paix pour Trump. C’est comme donner un prix de l’environnement à une compagnie pétrolière ou un prix des droits humains à un dictateur. C’est tellement grotesque que ça en devient presque comique. Sauf que ce n’est pas drôle. Pas du tout. Parce que derrière cette mascarade, il y a des vies réelles qui sont détruites. Des gens qui souffrent. Des familles qui sont brisées. Et Infantino, avec son sourire de vendeur de voitures d’occasion, continue de jouer le jeu. Il serre la main de Trump. Il pose pour les photos. Il prononce de beaux discours sur l’unité et la paix. Mais ses actions parlent plus fort que ses mots. En s’alliant avec Trump, en restant silencieux face à ses politiques discriminatoires, en acceptant de lui décerner un prix de la paix, Infantino et la FIFA deviennent complices. Ils légitiment l’inacceptable. Ils normalisent la cruauté. Et ils trahissent les valeurs mêmes qu’ils prétendent défendre.
L’abandon des campagnes antiracisme
L’un des aspects les plus révélateurs de la complicité de la FIFA avec l’administration Trump est l’abandon de ses propres campagnes antiracisme lors de la Coupe du Monde des Clubs en juillet 2025. Traditionnellement, la FIFA promeut activement des messages contre le racisme et la discrimination lors de ses tournois. Ces campagnes incluent des bannières dans les stades, des messages diffusés avant les matchs, et des initiatives éducatives visant à sensibiliser le public aux dangers du racisme dans le sport et dans la société en général. Mais lors de la Coupe du Monde des Clubs 2025, ces messages étaient étrangement absents. Aucune bannière antiracisme. Aucun message de sensibilisation. Aucune mention de la diversité et de l’inclusion. Cette omission n’était pas accidentelle. Elle était clairement alignée avec l’opposition de Trump aux programmes de diversité et d’inclusion, qu’il considère comme de la « propagande woke ». En abandonnant ses propres campagnes antiracisme, la FIFA a envoyé un message clair : elle est prête à sacrifier ses principes pour maintenir de bonnes relations avec l’administration Trump. Cette décision a été largement critiquée par les organisations de défense des droits humains et les groupes antiracisme, qui y voient une capitulation inacceptable face aux pressions politiques.
Mais la FIFA ne s’est pas contentée d’abandonner ses campagnes antiracisme. Elle a également refusé de prendre position sur les politiques d’immigration discriminatoires de Trump, malgré les appels répétés d’organisations comme Human Rights Watch, l’ACLU (American Civil Liberties Union) et Amnesty International. Ces organisations ont envoyé des lettres à la FIFA, demandant à l’organisation de garantir que tous les fans, joueurs et officiels puissent participer à la Coupe du Monde 2026 sans discrimination basée sur leur nationalité ou leur origine. Elles ont également demandé à la FIFA de s’assurer qu’il n’y aurait pas de raids de l’ICE dans les stades ou autour des sites de la Coupe du Monde. La FIFA n’a pas répondu à ces demandes. Son silence est assourdissant. Il révèle une organisation qui a perdu de vue sa mission fondamentale et qui est devenue un simple outil au service d’intérêts politiques et commerciaux. Daniel Norona d’Amnesty International a déclaré : « Nous sommes préoccupés par le fait que cela créera un environnement non accueillant et globalement hostile pour les fans, les joueurs et tous ceux qui sont impliqués dans la Coupe du Monde. » Mais ses préoccupations, comme celles de nombreuses autres organisations, semblent tomber dans l’oreille d’un sourd. La FIFA a fait son choix. Elle a choisi Trump. Elle a choisi le profit et la facilité plutôt que les principes et la justice.
La trahison de la FIFA me fait mal. Vraiment mal. Parce que j’ai grandi en croyant que le football était différent. Qu’il était au-dessus de la politique, au-dessus des divisions, au-dessus de la haine. Que c’était ce sport magnifique qui pouvait unir des gens de tous horizons, de toutes cultures, de toutes origines. Et maintenant, je vois l’organisation censée incarner ces valeurs se prosterner devant un homme qui représente tout le contraire. Je vois Infantino sourire aux côtés de Trump pendant que des familles haïtiennes pleurent leur rêve brisé. Je vois la FIFA abandonner ses campagnes antiracisme pour ne pas froisser un président raciste. Je vois une organisation qui a vendu son âme pour trente pièces d’argent. Et ça me brise le cœur. Parce que le football mérite mieux. Les fans méritent mieux. Le monde mérite mieux.
Section 6 : les voix de la résistance face à l'hypocrisie
Les élus démocrates montent au créneau
Face à cette situation intenable, plusieurs élus démocrates ont pris la parole pour dénoncer l’hypocrisie de l’administration Trump. Le sénateur Chris Van Hollen du Maryland, membre de la Commission des relations étrangères du Sénat, a été particulièrement virulent dans ses critiques. « La Coupe est censée être un moment où le monde se rassemble, met de côté les différences pour célébrer le sport, et alors qu’elle symbolise le monde qui se rassemble, vous avez un président des États-Unis qui essaie de garder le monde dehors, de garder les gens dehors », a-t-il déclaré. Van Hollen a poursuivi en soulignant la contradiction fondamentale entre le message de la Coupe du Monde et la politique de Trump : « Là, au niveau le plus fondamental, vous avez un président qui représente tout ce que la Coupe du Monde ne représente pas. » Ces mots résonnent avec force parce qu’ils mettent le doigt sur l’essence même du problème. La Coupe du Monde est censée être une célébration de la diversité humaine, un moment où les frontières s’estompent et où l’humanité se rappelle qu’elle partage une passion commune. Mais Trump, avec ses politiques d’exclusion et sa rhétorique de division, transforme ce symbole d’unité en un spectacle de rejet et de discrimination.
D’autres voix se sont également élevées pour critiquer la gestion de la Coupe du Monde par l’administration Trump. Le représentant Darin LaHood de l’Illinois, pourtant républicain et participant régulier aux réunions du groupe de travail de la Maison Blanche sur la Coupe du Monde, a reconnu la nécessité d’un « message accueillant » pour que les gens se sentent à l’aise de venir aux États-Unis. « Il doit y avoir un message accueillant pour que les gens se sentent à l’aise de venir aux États-Unis », a-t-il déclaré. LaHood a également mentionné qu’une nouvelle campagne de relations publiques mettant en vedette des légendes du football soulignerait la nature accueillante des États-Unis. Mais ces efforts de relations publiques sonnent creux face à la réalité des politiques mises en œuvre. On ne peut pas d’un côté refuser des visas à des délégations officielles et de l’autre prétendre être accueillant. On ne peut pas d’un côté traiter des immigrants de « déchets » et de l’autre célébrer la diversité. Cette dissonance cognitive est au cœur du problème. L’administration Trump veut avoir le beurre et l’argent du beurre : profiter du prestige et des retombées économiques de la Coupe du Monde tout en maintenant une politique d’immigration draconienne qui va à l’encontre de l’esprit même de l’événement.
Van Hollen a raison. Complètement raison. Trump représente tout ce que la Coupe du Monde ne représente pas. Et c’est précisément pour ça que sa présence au tirage au sort, sa réception du Prix de la Paix FIFA, tout ça est si obscène. C’est comme inviter un pyromane à une cérémonie de prévention des incendies. C’est comme demander à un destructeur de ponts de présider une conférence sur la construction de ponts. Ça n’a aucun sens. Sauf si on comprend que tout ça n’est qu’un spectacle. Une mise en scène soigneusement orchestrée pour donner l’illusion de l’unité tout en perpétuant la division. Et le plus triste, c’est que ça marche. Les gens regarderont le tirage au sort. Ils verront Trump sourire et serrer des mains. Ils entendront les beaux discours sur l’unité et la paix. Et beaucoup oublieront, ou ignoreront, la réalité brutale qui se cache derrière cette façade.
Les organisations de défense des droits humains tirent la sonnette d’alarme
Les organisations de défense des droits humains ont été unanimes dans leur condamnation de la gestion de la Coupe du Monde 2026 par l’administration Trump et de la complicité de la FIFA. Human Rights Watch, Amnesty International et l’ACLU ont toutes publié des déclarations et des rapports détaillant les risques que les politiques d’immigration de Trump font peser sur l’événement. En juillet 2025, ces organisations ont envoyé une lettre conjointe à la FIFA, exprimant leurs préoccupations concernant l’impact des politiques d’immigration américaines sur la Coupe du Monde des Clubs et, par extension, sur la Coupe du Monde 2026. La lettre soulignait que les restrictions de voyage et la menace de raids de l’ICE créaient un environnement hostile qui allait à l’encontre des valeurs que la FIFA prétend défendre. Elle demandait également à la FIFA de prendre des mesures concrètes pour garantir que tous les participants, qu’il s’agisse de joueurs, d’officiels ou de fans, puissent assister aux événements sans crainte de discrimination ou de persécution. La FIFA n’a jamais répondu à cette lettre. Son silence a été interprété comme un refus de s’engager sur ces questions, préférant maintenir de bonnes relations avec l’administration Trump plutôt que de défendre les droits humains.
Amnesty International a été particulièrement active dans sa campagne pour attirer l’attention sur les menaces qui pèsent sur la Coupe du Monde 2026. En juin 2025, l’organisation a publié un rapport intitulé « Coupe du Monde 2026 : Un an avant, les attaques croissantes contre les droits sapent les responsabilités de la FIFA ». Le rapport documentait en détail les violations des droits humains liées aux politiques d’immigration de Trump et appelait la FIFA à prendre ses responsabilités. Daniel Norona, directeur de plaidoyer pour les Amériques chez Amnesty International USA, a déclaré : « On ne peut pas avoir d’unité si on promeut la discrimination, si on promeut la répression, et si on pousse à faire taire quiconque est en désaccord avec vous. » Il a également souligné que les raids de l’immigration ne rendaient personne plus en sécurité et ne faisaient que créer un climat de peur. L’ACLU a également pesé dans le débat, publiant un communiqué en juillet 2025 intitulé « Coupe du Monde 2026 : La FIFA doit agir sur les droits humains ». Le communiqué appelait la FIFA à utiliser son influence pour s’assurer que l’événement se déroule dans le respect des droits humains et sans discrimination. Mais encore une fois, ces appels sont restés sans réponse. La FIFA semble avoir fait le calcul que le coût politique de défier Trump est trop élevé, même si cela signifie trahir ses propres valeurs.
Ces organisations font un travail héroïque. Elles se battent contre des forces bien plus puissantes qu’elles, contre des gouvernements, contre des institutions corrompues, contre l’indifférence générale. Et elles le font parce qu’elles croient encore que les droits humains comptent, que la dignité humaine n’est pas négociable, que certaines lignes ne doivent jamais être franchies. Mais je me demande parfois si ça suffit. Si leurs rapports, leurs lettres, leurs communiqués de presse font vraiment une différence. Parce que de l’autre côté, il y a Trump avec tout le pouvoir de la présidence américaine. Il y a Infantino avec toute l’influence de la FIFA. Il y a des milliards de dollars en jeu. Et face à ça, qu’est-ce qu’une lettre ouverte ? Qu’est-ce qu’un rapport de quelques pages ? Je ne dis pas qu’il faut abandonner. Au contraire. Je dis qu’il faut faire plus. Beaucoup plus. Parce que le temps presse, et les victimes de cette politique ne peuvent pas attendre.
Section 7 : l'impact économique et touristique d'une politique contradictoire
Les milliards en jeu et les risques pour l’économie américaine
La Coupe du Monde 2026 est censée être un événement économique majeur pour les États-Unis. Les estimations prévoient que le tournoi générera des milliards de dollars de revenus grâce au tourisme, aux ventes de billets, aux droits de diffusion et aux parrainages. Les 11 villes américaines qui accueilleront des matchs (Atlanta, Boston, Dallas, Houston, Kansas City, Los Angeles, Miami, New York/New Jersey, Philadelphie, San Francisco et Seattle) se préparent depuis des années pour cet événement. Des investissements massifs ont été réalisés dans les infrastructures, les hôtels, les transports et la sécurité. Les comités d’organisation locaux ont travaillé d’arrache-pied pour s’assurer que leurs villes soient prêtes à accueillir des centaines de milliers de visiteurs internationaux. Mais les politiques d’immigration de Trump menacent de compromettre ces efforts. Si des millions de fans potentiels sont dissuadés de venir aux États-Unis en raison des restrictions de voyage, de la rhétorique hostile ou de la peur des raids de l’ICE, l’impact économique du tournoi sera considérablement réduit. Les hôtels resteront vides. Les restaurants perdront des clients. Les commerces locaux verront leurs ventes chuter. Et les villes qui ont investi des millions dans la préparation de l’événement ne verront jamais le retour sur investissement espéré.
Cette situation préoccupe de nombreux acteurs économiques et politiques locaux. Alex Lasry, PDG du comité d’organisation de la Coupe du Monde pour New York/New Jersey, a exprimé ses inquiétudes concernant la présence de l’ICE lors des matchs. D’autres responsables locaux ont également fait part de leurs craintes que les politiques fédérales ne nuisent à l’attractivité de leurs villes. Mais leurs voix sont largement ignorées par l’administration Trump, qui semble plus intéressée par l’affirmation de sa politique d’immigration que par les considérations économiques. Cette attitude est d’autant plus paradoxale que Trump se présente comme un homme d’affaires avisé qui comprend l’importance de l’économie. Mais dans ce cas, son idéologie l’emporte sur le pragmatisme. Il préfère maintenir une ligne dure sur l’immigration, même si cela signifie sacrifier des milliards de dollars de revenus potentiels. Cette décision reflète une vision à court terme qui privilégie les gains politiques immédiats (satisfaire sa base électorale anti-immigration) au détriment des intérêts économiques à long terme du pays. Et ce sont les villes américaines, les entreprises locales et les travailleurs ordinaires qui en paieront le prix.
L’ironie de la situation ne m’échappe pas. Trump, l’homme d’affaires, le négociateur, celui qui prétend toujours faire « les meilleurs deals », est en train de saboter l’un des plus grands événements économiques que les États-Unis accueilleront dans les prochaines années. Et pourquoi ? Par pure idéologie. Par entêtement. Par incapacité à voir au-delà de sa propre rhétorique. C’est fascinant, d’une certaine manière. Ça montre que même l’appât du gain, même les considérations économiques les plus évidentes, ne peuvent pas tempérer son obsession pour l’immigration. Et pendant ce temps, les villes américaines qui se sont préparées pendant des années pour cet événement regardent avec angoisse leurs espoirs de retombées économiques s’évaporer. C’est tragique. Et c’est tellement évitable.
Le tourisme international en péril
Le tourisme international est l’un des secteurs qui devrait le plus bénéficier de la Coupe du Monde 2026. Traditionnellement, les Coupes du Monde attirent des millions de visiteurs du monde entier, qui viennent non seulement pour assister aux matchs, mais aussi pour découvrir le pays hôte, visiter ses attractions touristiques et profiter de l’atmosphère festive. Mais les politiques de Trump créent un environnement hostile qui dissuade de nombreux touristes potentiels. Les restrictions de voyage, la rhétorique anti-immigration et la menace de raids de l’ICE envoient un message clair : vous n’êtes pas les bienvenus ici. Ce message est particulièrement dommageable pour les touristes en provenance d’Amérique latine, d’Afrique et du Moyen-Orient, régions qui représentent une part importante des fans de football dans le monde. Ces touristes, même s’ils ont les moyens financiers de venir aux États-Unis et qu’ils ne sont pas directement visés par les interdictions de voyage, peuvent choisir de ne pas venir par principe ou par crainte d’être mal traités. Le résultat est une perte sèche pour l’industrie touristique américaine, qui voit des milliards de dollars de revenus potentiels lui échapper.
Les professionnels du tourisme sont conscients de ce problème. De nombreuses associations de l’industrie touristique ont exprimé leurs préoccupations concernant l’impact des politiques de Trump sur l’attractivité des États-Unis comme destination touristique. Mais leurs voix, comme celles de tant d’autres, sont ignorées par une administration qui semble imperméable aux critiques et aux considérations pratiques. Le Département d’État essaie bien de contrebalancer cette image négative en mettant en avant les efforts déployés pour faciliter l’obtention de visas et en lançant des campagnes de relations publiques vantant la nature accueillante des États-Unis. Mais ces efforts sont sapés par les actions et les paroles de Trump lui-même. On ne peut pas d’un côté traiter des groupes entiers de personnes de « déchets » et de l’autre s’attendre à ce qu’ils viennent dépenser leur argent dans votre pays. On ne peut pas d’un côté menacer de raids de l’ICE dans les stades et de l’autre prétendre offrir une expérience touristique accueillante et sûre. La contradiction est trop flagrante, et les touristes potentiels ne sont pas dupes. Ils voient ce qui se passe. Ils entendent ce qui se dit. Et beaucoup d’entre eux décideront simplement de rester chez eux ou de choisir une autre destination pour leurs vacances.
Le tourisme, c’est avant tout une question de perception. Les gens voyagent vers des endroits où ils se sentent les bienvenus, où ils pensent qu’ils seront bien traités, où ils peuvent se détendre et profiter sans crainte. Et Trump est en train de détruire cette perception pour les États-Unis. Il transforme le pays en une forteresse hostile, en un endroit où seuls certains sont les bienvenus et où les autres sont tolérés au mieux, rejetés au pire. Et ça, ça a des conséquences économiques réelles. Des hôtels qui ferment. Des restaurants qui font faillite. Des emplois qui disparaissent. Tout ça parce qu’un homme a décidé que son idéologie était plus importante que le bien-être économique de son pays. C’est de la folie pure.
Section 8 : les précédents historiques et les leçons non apprises
Quand le sport et la politique se heurtent
L’histoire du sport est jalonnée de moments où la politique a interféré avec les compétitions internationales, souvent avec des conséquences désastreuses. Le boycott des Jeux olympiques de Moscou en 1980 par les États-Unis et leurs alliés, en réponse à l’invasion soviétique de l’Afghanistan, a privé de nombreux athlètes de leur chance de concourir au plus haut niveau. Le boycott de retour des Jeux de Los Angeles en 1984 par l’Union soviétique et ses alliés a eu le même effet. Ces boycotts n’ont rien résolu sur le plan politique, mais ils ont brisé les rêves de milliers d’athlètes qui avaient consacré leur vie à leur sport. La Coupe du Monde de 1978 en Argentine, organisée sous la dictature militaire, a été entachée par les violations des droits humains commises par le régime. La Coupe du Monde de 2018 en Russie s’est déroulée dans un contexte de tensions géopolitiques liées à l’annexion de la Crimée et à l’ingérence russe dans les élections occidentales. Et la Coupe du Monde de 2022 au Qatar a été marquée par les controverses concernant les conditions de travail des ouvriers migrants et les droits des personnes LGBTQ+. Dans chacun de ces cas, le sport a été utilisé comme un outil de propagande politique, et les valeurs d’unité et de fair-play ont été sacrifiées sur l’autel des intérêts nationaux.
La situation actuelle avec la Coupe du Monde 2026 aux États-Unis s’inscrit dans cette triste tradition. Trump utilise l’événement pour projeter une image de puissance et de leadership américain, tout en maintenant des politiques qui vont à l’encontre de l’esprit même de la compétition. La différence, c’est que cette fois, la contradiction est encore plus flagrante. Les régimes autoritaires qui ont accueilli des événements sportifs majeurs dans le passé ne prétendaient pas nécessairement incarner les valeurs de démocratie et de liberté. Mais les États-Unis, eux, se présentent comme le champion de ces valeurs. Ils se targuent d’être une nation d’immigrants, un melting-pot culturel, un phare de liberté pour le monde entier. Et pourtant, sous Trump, le pays ferme ses portes, rejette les étrangers et traite certains groupes avec un mépris ouvert. Cette hypocrisie est d’autant plus choquante qu’elle est assumée. Trump et ses défenseurs ne voient aucune contradiction dans leur position. Pour eux, il est parfaitement cohérent d’accueillir une Coupe du Monde tout en maintenant une politique d’immigration draconienne. Mais cette cohérence n’existe que dans leur esprit. Pour le reste du monde, la contradiction est évidente et révoltante.
L’histoire nous enseigne que mélanger sport et politique finit toujours mal. Toujours. Parce que le sport, dans son essence, est censé transcender les divisions politiques. Il est censé nous rappeler notre humanité commune, notre capacité à nous rassembler autour d’une passion partagée. Mais quand on laisse la politique envahir le terrain, quand on transforme les stades en arènes idéologiques, on perd tout ça. On perd la magie. On perd l’innocence. On perd ce qui fait du sport quelque chose de spécial. Et c’est exactement ce qui est en train de se passer avec cette Coupe du Monde. Trump est en train de transformer ce qui devrait être une célébration en un champ de bataille politique. Et nous, spectateurs impuissants, nous regardons ce désastre se dérouler en temps réel, sachant que les leçons du passé n’ont servi à rien.
Les Coupes du Monde passées et leurs controverses
Chaque Coupe du Monde apporte son lot de controverses, mais certaines ont été particulièrement marquées par des problèmes liés aux droits humains et à la politique. La Coupe du Monde de 1934 en Italie, organisée sous le régime fasciste de Mussolini, a été utilisée comme un outil de propagande pour le régime. La Coupe du Monde de 1978 en Argentine, comme mentionné précédemment, s’est déroulée pendant la « guerre sale » menée par la junte militaire, période durant laquelle des milliers de personnes ont été torturées et assassinées. Les stades de football étaient parfois situés à proximité de centres de détention clandestins, créant un contraste macabre entre la joie des célébrations sportives et l’horreur des violations des droits humains. La Coupe du Monde de 2010 en Afrique du Sud a été critiquée pour les déplacements forcés de populations pauvres afin de faire place aux infrastructures du tournoi. La Coupe du Monde de 2014 au Brésil a vu des manifestations massives contre les dépenses excessives consacrées à l’événement alors que le pays faisait face à de graves problèmes sociaux et économiques. Et la Coupe du Monde de 2022 au Qatar restera dans les mémoires comme l’une des plus controversées de l’histoire, avec des milliers de travailleurs migrants morts sur les chantiers de construction des stades et une répression sévère des droits des personnes LGBTQ+.
La Coupe du Monde 2026 aux États-Unis, au Canada et au Mexique devait être différente. Elle devait marquer un retour aux valeurs fondamentales du football : l’inclusion, la diversité, le fair-play. Les trois pays hôtes se sont présentés comme des démocraties stables et accueillantes, capables d’organiser un événement qui célèbrerait véritablement l’unité mondiale. Mais les politiques de Trump ont transformé cette promesse en mensonge. Au lieu d’une célébration inclusive, nous nous dirigeons vers un événement marqué par l’exclusion et la discrimination. Au lieu d’un message d’unité, nous entendons une rhétorique de division. Au lieu d’un accueil chaleureux, nous voyons des portes qui se ferment. Et le plus tragique, c’est que tout cela était évitable. Si l’administration Trump avait choisi de mettre de côté sa politique d’immigration le temps de la Coupe du Monde, si elle avait accepté de faire des compromis pour l’occasion, si elle avait reconnu que certains moments transcendent la politique, nous aurions pu avoir un événement véritablement mémorable. Mais Trump a choisi une autre voie. Il a choisi de faire de la Coupe du Monde une extension de sa guerre contre l’immigration. Et ce faisant, il a gâché ce qui aurait pu être un moment de joie et d’unité pour le monde entier.
Je regarde l’histoire des Coupes du Monde et je vois un pattern qui se répète encore et encore. Des pays qui utilisent l’événement pour se donner une image positive tout en cachant leurs problèmes sous le tapis. Des régimes qui dépensent des milliards pour construire des stades rutilants pendant que leur population souffre. Des gouvernements qui promettent l’inclusion tout en pratiquant l’exclusion. Et maintenant, les États-Unis rejoignent cette liste peu glorieuse. C’est décevant. C’est révoltant. Mais ce n’est pas surprenant. Parce qu’au fond, la FIFA n’a jamais vraiment été intéressée par les droits humains ou les valeurs morales. Elle est intéressée par l’argent. Par le pouvoir. Par le prestige. Et tant que les billets se vendent et que les droits de diffusion rapportent des milliards, peu importe le reste. Peu importe les vies brisées. Peu importe les rêves anéantis. Peu importe l’hypocrisie flagrante. Le spectacle doit continuer.
Section 9 : les supporters, premières victimes d'un système défaillant
Les histoires individuelles derrière les statistiques
Derrière les chiffres et les politiques, il y a des histoires humaines. Des gens réels avec des rêves, des espoirs et des aspirations. Prenons l’exemple de Jean-Baptiste, un supporter haïtien de 35 ans vivant à Port-au-Prince. Depuis qu’il est enfant, Jean-Baptiste rêve de voir l’équipe nationale haïtienne jouer en Coupe du Monde. Il a grandi en écoutant les récits de la Coupe du Monde de 1974, la seule fois où Haïti a participé au tournoi. Pour lui, la qualification de 2025 était un miracle, un cadeau du ciel dans un pays ravagé par la violence et la pauvreté. Il a économisé pendant des mois, vendant des objets personnels et faisant des heures supplémentaires, pour pouvoir s’offrir un billet d’avion et un billet de match. Il avait tout planifié : le vol vers Miami, l’hôtel modeste mais propre, le trajet vers le stade. Il s’imaginait déjà dans les tribunes, drapeau haïtien à la main, chantant l’hymne national avec des milliers d’autres supporters. Mais quand il a appris qu’Haïti figurait sur la liste des pays interdits de voyage, son rêve s’est effondré. Pas de visa. Pas de voyage. Pas de Coupe du Monde. Juste la déception amère de voir son espoir réduit en cendres par une politique qu’il ne comprend pas et qu’il ne peut pas combattre.
Ou prenons l’histoire de Fatima, une jeune femme iranienne de 28 ans vivant à Téhéran. Fatima est une passionnée de football. Elle suit l’équipe nationale iranienne depuis qu’elle est adolescente, regardant chaque match, connaissant chaque joueur par cœur. Quand l’Iran s’est qualifié pour la Coupe du Monde 2026, elle a pleuré de joie. C’était l’occasion de sa vie. Elle a convaincu ses parents de la laisser voyager aux États-Unis, promettant de faire attention et de revenir saine et sauve. Elle a commencé à apprendre l’anglais, à économiser de l’argent, à planifier son voyage. Mais quand elle a appris que les autorités américaines refusaient des visas aux Iraniens, même pour assister à un événement sportif, elle a compris que son rêve ne se réaliserait jamais. Elle ne verra pas son équipe jouer. Elle ne vivra pas cette expérience unique. Elle restera chez elle, devant sa télévision, regardant ce qui aurait pu être. Et tout ça pourquoi ? Parce qu’elle est née du mauvais côté d’une frontière. Parce que son passeport porte le mauvais sceau. Parce que la géopolitique a décidé qu’elle n’était pas la bienvenue. Ces histoires, multipliées par des milliers, par des millions peut-être, sont la vraie tragédie de cette Coupe du Monde. Ce sont les visages humains derrière les politiques déshumanisantes.
Jean-Baptiste. Fatima. Des noms que j’ai inventés, certes, mais qui représentent des réalités bien concrètes. Combien de Jean-Baptiste y a-t-il en Haïti en ce moment, le cœur brisé par cette injustice ? Combien de Fatima en Iran, en Somalie, au Yémen, dans tous ces pays interdits, qui voient leur rêve s’envoler ? Et combien d’entre nous, confortablement installés dans nos pays privilégiés, prenons le temps de penser à eux ? De nous mettre à leur place ? D’imaginer ce que ça fait de se voir refuser l’accès à quelque chose d’aussi simple, d’aussi universel qu’un match de football ? Nous vivons dans un monde profondément injuste. Un monde où votre lieu de naissance détermine vos opportunités, vos droits, votre valeur même en tant qu’être humain. Et cette Coupe du Monde, au lieu de nous rappeler notre humanité commune, ne fait que souligner ces divisions. C’est insupportable.
Les communautés immigrées aux États-Unis dans la tourmente
Mais les victimes de cette politique ne se trouvent pas seulement à l’étranger. Elles sont aussi aux États-Unis, dans les communautés immigrées qui vivent dans la peur constante. Prenons l’exemple de la communauté somalienne du Minnesota, la plus grande des États-Unis. Ces personnes sont venues aux États-Unis en tant que réfugiés, fuyant la guerre et la violence dans leur pays d’origine. Elles ont reconstruit leur vie, trouvé du travail, élevé leurs enfants, contribué à leur communauté. Beaucoup sont devenus citoyens américains. Mais les commentaires de Trump les traitant de « déchets » les ont profondément blessés et effrayés. Ils se demandent s’ils sont vraiment les bienvenus dans ce pays qu’ils considèrent désormais comme le leur. Ils s’inquiètent pour leur sécurité et celle de leurs enfants. Et quand ils pensent à la Coupe du Monde, au lieu de ressentir de l’excitation, ils ressentent de l’anxiété. Oseront-ils aller aux matchs ? Seront-ils ciblés par l’ICE ? Seront-ils harcelés par des gens qui ont entendu les paroles de leur président et qui pensent que c’est acceptable de traiter les Somaliens avec mépris ? Ces questions hantent leur quotidien et transforment ce qui devrait être une célébration en une source de stress et d’angoisse.
La communauté latino-américaine, qui représente une part importante de la population américaine et qui est particulièrement passionnée de football, vit une situation similaire. Beaucoup de Latinos aux États-Unis sont sans papiers ou ont des membres de leur famille qui le sont. La menace de raids de l’ICE pendant la Coupe du Monde plane sur eux comme une épée de Damoclès. Ils aimeraient célébrer leurs équipes nationales, porter fièrement les couleurs de leur pays d’origine, partager cette passion avec leurs enfants. Mais la peur les paralyse. Que se passera-t-il s’ils vont au stade et qu’il y a un raid ? Que se passera-t-il si leur père, leur mère, leur frère, leur sœur est arrêté ? Que se passera-t-il si leur famille est déchirée à cause d’un match de football ? Ces questions ne devraient jamais avoir à être posées. Personne ne devrait avoir à choisir entre sa passion pour le sport et la sécurité de sa famille. Mais c’est la réalité que l’administration Trump a créée. Une réalité où même les moments de joie sont empoisonnés par la peur et l’incertitude. Et cette réalité affecte non seulement les immigrants eux-mêmes, mais aussi leurs enfants, nés aux États-Unis, qui grandissent dans un climat de peur et de discrimination. Ces enfants apprennent dès leur plus jeune âge que leur origine ethnique fait d’eux des cibles, que leur amour pour le football peut mettre leur famille en danger, que le pays où ils sont nés ne les considère pas vraiment comme des siens.
Ces enfants. C’est eux qui me brisent le cœur le plus. Parce qu’ils n’ont rien demandé. Ils sont nés ici. Ils sont américains. Mais on leur fait sentir qu’ils ne le sont pas vraiment. Qu’ils sont différents. Qu’ils sont moins. Et ça, c’est une forme de violence psychologique dont les effets dureront toute leur vie. Je pense à ces gamins qui adorent le football, qui rêvent de voir Messi ou Ronaldo jouer en vrai, mais qui savent qu’ils ne pourront peut-être pas y aller parce que leurs parents ont peur. Je pense à ces adolescents qui entendent leur président traiter leur communauté de « déchets » et qui se demandent ce qu’ils ont fait de mal. Je pense à toute une génération qui grandit dans la peur et la honte, alors qu’elle devrait grandir dans la fierté et la confiance. C’est criminel. C’est impardonnable. Et les cicatrices que ça laisse ne guériront jamais complètement.
Section 10 : le rôle des médias dans la normalisation de l'inacceptable
La couverture médiatique complaisante
Les médias jouent un rôle crucial dans la façon dont nous percevons les événements et les politiques. Ils ont le pouvoir de mettre en lumière les injustices, de donner une voix aux sans-voix, de tenir les puissants responsables de leurs actes. Mais ils ont aussi le pouvoir de normaliser l’inacceptable, de présenter des politiques cruelles comme de simples « différences d’opinion », de transformer des violations des droits humains en débats politiques abstraits. Et malheureusement, dans le cas de la Coupe du Monde 2026 et des politiques d’immigration de Trump, une grande partie des médias mainstream a choisi la deuxième voie. Au lieu de dénoncer clairement l’hypocrisie de l’administration Trump, de nombreux médias se contentent de présenter « les deux côtés » de l’histoire, comme s’il y avait une équivalence morale entre ceux qui défendent les droits humains et ceux qui les violent. Ils rapportent les déclarations de Giuliani sur le « style unique » de Trump sans les remettre en question de manière suffisamment vigoureuse. Ils couvrent le tirage au sort de la Coupe du Monde comme un événement glamour et excitant, sans accorder suffisamment d’attention aux personnes qui en sont exclues. Cette couverture complaisante contribue à normaliser des politiques qui devraient être considérées comme inacceptables dans toute société civilisée.
Bien sûr, il y a des exceptions. Des journalistes courageux et des médias indépendants qui font un travail remarquable pour documenter les violations des droits humains et pour donner une voix aux victimes. Des organisations comme Al Jazeera, The Guardian, NPR et d’autres ont publié des articles détaillés sur les contradictions de la politique de Trump concernant la Coupe du Monde. Elles ont interviewé des personnes affectées par les interdictions de voyage, des défenseurs des droits humains, des élus critiques de l’administration. Elles ont mis en lumière l’hypocrisie flagrante de la situation et ont refusé de la présenter comme une simple « controverse politique ». Mais ces voix sont souvent noyées dans le bruit médiatique général, dominé par des chaînes et des publications qui privilégient le sensationnalisme et l’équilibre artificiel à la vérité et à la justice. Le résultat est que de nombreuses personnes, même bien intentionnées, ne comprennent pas pleinement la gravité de la situation. Elles voient les gros titres sur le tirage au sort de la Coupe du Monde, elles entendent parler des stars du football qui seront présentes, elles se réjouissent de l’événement à venir. Mais elles ne voient pas les Jean-Baptiste et les Fatima dont les rêves ont été brisés. Elles n’entendent pas les voix des communautés immigrées qui vivent dans la peur. Elles ne comprennent pas que derrière le spectacle glamour se cache une réalité bien plus sombre.
Les médias ont une responsabilité énorme. Ils façonnent notre compréhension du monde. Ils décident quelles histoires méritent d’être racontées et comment elles doivent être racontées. Et quand ils échouent dans cette responsabilité, quand ils choisissent la facilité plutôt que la vérité, quand ils normalisent l’inacceptable au nom de l’objectivité, ils deviennent complices. Complices de l’injustice. Complices de la cruauté. Complices du mensonge. Je ne dis pas que tous les journalistes sont mauvais ou paresseux. Loin de là. Je connais beaucoup de journalistes qui font un travail héroïque dans des conditions difficiles. Mais le système médiatique dans son ensemble, avec ses contraintes commerciales, ses pressions politiques, sa quête incessante de clics et d’audiences, favorise une couverture superficielle et complaisante. Et ça, c’est un problème. Un gros problème. Parce que sans une presse libre et courageuse, la démocratie meurt. Et avec elle, l’espoir d’un monde plus juste.
Les réseaux sociaux, arme à double tranchant
Les réseaux sociaux ont profondément transformé la façon dont nous consommons et partageons l’information. D’un côté, ils ont démocratisé l’accès à l’information et donné une voix à des personnes qui n’auraient jamais pu se faire entendre autrement. Des militants, des victimes d’injustices, des citoyens ordinaires peuvent désormais partager leurs histoires directement avec le monde entier, sans passer par le filtre des médias traditionnels. Dans le contexte de la Coupe du Monde 2026, les réseaux sociaux ont permis à de nombreuses personnes affectées par les politiques de Trump de raconter leurs histoires, de partager leur frustration et leur douleur, de mobiliser le soutien. Des hashtags comme #WorldCupForAll ou #NoHumanIsIllegal ont émergé, créant des espaces de solidarité et de résistance. Des vidéos de supporters haïtiens pleurant leur rêve brisé, des témoignages de membres de la communauté somalienne du Minnesota, des analyses critiques de la complicité de la FIFA, tout cela circule sur les réseaux sociaux et contribue à sensibiliser le public à la gravité de la situation. C’est un aspect positif et important des réseaux sociaux, qui montre leur potentiel en tant qu’outils de justice sociale et de changement.
Mais les réseaux sociaux ont aussi un côté sombre. Ils sont devenus des vecteurs de désinformation, de haine et de polarisation. Les algorithmes qui régissent ces plateformes privilégient le contenu qui génère de l’engagement, et malheureusement, ce sont souvent les contenus les plus outranciers, les plus diviseurs, les plus mensongers qui génèrent le plus d’engagement. Dans le contexte de la Coupe du Monde et de l’immigration, cela signifie que les discours de haine contre les immigrants, les théories du complot sur les « invasions » et les « remplacements », les attaques personnelles contre les défenseurs des droits humains, tout cela circule librement et atteint des millions de personnes. Les supporters de Trump utilisent les réseaux sociaux pour amplifier sa rhétorique anti-immigration, pour attaquer ceux qui critiquent ses politiques, pour créer une chambre d’écho où leurs préjugés sont constamment renforcés. Et les plateformes elles-mêmes, malgré leurs promesses de lutter contre la haine et la désinformation, font peu pour arrêter cette marée toxique. Le résultat est un espace public numérique profondément polarisé, où le dialogue constructif est presque impossible et où les voix modérées sont noyées dans le bruit. Cette polarisation rend encore plus difficile la mobilisation d’un consensus autour de la nécessité de défendre les droits humains et de s’opposer aux politiques discriminatoires de Trump.
Les réseaux sociaux me fascinent et me terrifient à la fois. Ils ont ce potentiel incroyable de connecter les gens, de partager des histoires, de mobiliser pour le changement. Mais ils ont aussi ce pouvoir destructeur de diviser, de polariser, de déshumaniser. Et je ne sais pas lequel l’emportera à long terme. Parfois, je suis optimiste. Je vois des mouvements sociaux naître sur Twitter, des campagnes de solidarité se développer sur Instagram, des histoires puissantes toucher des millions de personnes sur TikTok. Et je me dis que peut-être, juste peut-être, ces outils peuvent être utilisés pour le bien. Mais d’autres fois, je suis désespéré. Je vois la haine se propager comme un virus, les mensonges devenir des vérités acceptées, les gens se radicaliser dans leurs bulles de filtres. Et je me demande si nous n’avons pas créé un monstre que nous ne pouvons plus contrôler. Dans le cas de cette Coupe du Monde, les réseaux sociaux sont un champ de bataille. Et comme dans toute bataille, il y aura des victimes.
Section 11 : les alternatives possibles et les solutions ignorées
Ce que l’administration Trump aurait pu faire différemment
Il est important de souligner que la situation actuelle n’était pas inévitable. L’administration Trump avait des alternatives, des choix qu’elle aurait pu faire pour concilier ses préoccupations de sécurité nationale avec l’esprit d’accueil et d’unité que la Coupe du Monde est censée incarner. Par exemple, elle aurait pu créer un visa spécial Coupe du Monde pour les supporters des pays soumis à l’interdiction de voyage. Ce visa aurait pu être soumis à des vérifications de sécurité rigoureuses, mais il aurait permis aux fans de ces pays de venir aux États-Unis spécifiquement pour assister aux matchs. De nombreux pays ont mis en place des systèmes similaires pour des événements majeurs, et il n’y a aucune raison technique ou sécuritaire pour laquelle les États-Unis ne pourraient pas faire de même. Une telle mesure aurait envoyé un message puissant : nous prenons la sécurité au sérieux, mais nous reconnaissons aussi l’importance de l’inclusion et de la célébration de la diversité. Elle aurait permis à des milliers de personnes de réaliser leur rêve sans compromettre la sécurité nationale. Mais l’administration Trump a choisi de ne pas explorer cette option, préférant maintenir une ligne dure qui exclut catégoriquement certains groupes.
Une autre alternative aurait été de suspendre temporairement certaines restrictions de voyage pour la durée de la Coupe du Monde. Encore une fois, cela aurait pu être fait avec des mesures de sécurité appropriées, comme des vérifications approfondies des antécédents, des entretiens consulaires obligatoires, et un suivi des visiteurs pendant leur séjour aux États-Unis. De nombreux pays ont des politiques d’immigration strictes, mais ils font des exceptions pour des événements majeurs, reconnaissant que ces moments ont une valeur qui transcende les préoccupations politiques ordinaires. Les Jeux olympiques, par exemple, ont souvent bénéficié de telles exceptions, permettant à des athlètes et à des supporters de pays en conflit avec le pays hôte de participer à l’événement. Mais Trump, fidèle à son idéologie, a refusé de faire de telles concessions. Pour lui, la politique d’immigration n’est pas négociable, même pour un événement de l’ampleur de la Coupe du Monde. Cette rigidité idéologique est révélatrice d’une vision du monde où l’autre est toujours une menace, où la fermeture est toujours préférable à l’ouverture, où la peur l’emporte sur l’espoir. Et c’est cette vision qui condamne la Coupe du Monde 2026 à être un événement marqué par l’exclusion plutôt que par l’inclusion.
Ce qui me frustre le plus, c’est que tout ça était évitable. Tellement évitable. Il aurait suffi d’un peu de flexibilité, d’un peu de pragmatisme, d’un peu d’humanité. Mais non. Trump a choisi la voie de la rigidité absolue. Parce que pour lui, céder sur quoi que ce soit, c’est montrer de la faiblesse. Et montrer de la faiblesse, dans son univers mental, c’est perdre. Alors il préfère sacrifier l’esprit de la Coupe du Monde, sacrifier les rêves de milliers de personnes, sacrifier l’image de son propre pays, plutôt que de faire le moindre compromis. C’est pathétique. C’est puéril. Et c’est tragique. Parce que les vraies victimes de cette intransigeance ne sont pas Trump ou ses conseillers. Ce sont les gens ordinaires qui paient le prix de son ego démesuré.
Le rôle que la FIFA aurait dû jouer
La FIFA, en tant qu’organisation responsable de la Coupe du Monde, avait également un rôle crucial à jouer. Elle aurait dû utiliser son influence considérable pour faire pression sur l’administration Trump afin qu’elle assouplisse ses politiques d’immigration pour la durée du tournoi. La FIFA a un pouvoir de négociation énorme. Elle contrôle l’un des événements les plus regardés et les plus lucratifs de la planète. Elle peut menacer de retirer l’organisation de la Coupe du Monde à un pays qui ne respecte pas ses engagements en matière de droits humains et d’inclusion. Elle l’a fait dans le passé, ou du moins elle a menacé de le faire, dans des situations où les pays hôtes ne respectaient pas leurs obligations contractuelles. Mais dans le cas des États-Unis et de Trump, la FIFA a choisi le silence et la complaisance. Gianni Infantino, au lieu de défendre les valeurs que la FIFA prétend incarner, a préféré cultiver son amitié avec Trump, profitant de l’accès privilégié à la Maison Blanche et des avantages politiques que cela lui procure. Cette décision est non seulement moralement répréhensible, mais elle est aussi stratégiquement courte vue. En restant silencieuse face aux violations des droits humains, la FIFA compromet sa propre crédibilité et sa légitimité en tant que gardienne du football mondial.
La FIFA aurait pu, et aurait dû, prendre plusieurs mesures concrètes. Premièrement, elle aurait pu publiquement exiger que tous les fans, joueurs et officiels des pays qualifiés puissent obtenir des visas pour assister à la Coupe du Monde, sans discrimination basée sur la nationalité. Deuxièmement, elle aurait pu menacer de sanctions financières ou même de retrait de l’organisation du tournoi si ces conditions n’étaient pas remplies. Troisièmement, elle aurait pu refuser de décerner son Prix de la Paix à Trump, envoyant ainsi un message clair que les politiques discriminatoires ne sont pas compatibles avec les valeurs du football. Quatrièmement, elle aurait pu maintenir et même renforcer ses campagnes antiracisme et anti-discrimination, au lieu de les abandonner pour plaire à l’administration Trump. Mais la FIFA n’a fait aucune de ces choses. Elle a choisi la voie de la facilité, du profit et de la complaisance. Et ce faisant, elle a trahi non seulement les victimes des politiques de Trump, mais aussi les millions de fans de football à travers le monde qui croient encore que le sport peut être une force pour le bien. Cette trahison aura des conséquences durables sur la réputation de la FIFA et sur la confiance que les gens placent en elle.
La FIFA me dégoûte. Vraiment. Pas seulement dans cette situation, mais de manière générale. C’est une organisation corrompue jusqu’à la moelle, qui se cache derrière de beaux discours sur l’unité et la paix tout en servant les intérêts des puissants et des riches. Infantino n’est qu’un pantin, un homme sans principes qui ferait n’importe quoi pour maintenir son pouvoir et son influence. Et le pire, c’est que personne ne peut vraiment le tenir responsable. La FIFA est une organisation opaque, non démocratique, qui ne rend de comptes à personne. Elle peut faire ce qu’elle veut, dire ce qu’elle veut, trahir qui elle veut, sans conséquences réelles. Et tant que l’argent continuera de couler à flots, tant que les droits de diffusion vaudront des milliards, tant que les sponsors continueront de payer, rien ne changera. C’est désespérant. Mais c’est la réalité.
Section 12 : l'impact à long terme sur l'image des États-Unis
Une réputation ternie pour des années
Les conséquences de la gestion de la Coupe du Monde 2026 par l’administration Trump ne se limiteront pas à l’événement lui-même. Elles auront un impact durable sur l’image des États-Unis dans le monde. Pendant des décennies, les États-Unis se sont présentés comme un phare de liberté, de démocratie et d’opportunité. Malgré leurs nombreux défauts et contradictions, ils ont réussi à maintenir une image de pays accueillant, où les immigrants pouvaient venir réaliser leurs rêves. Cette image, déjà écornée par les politiques de Trump lors de son premier mandat, est en train d’être complètement détruite par sa gestion de la Coupe du Monde. Le monde entier regarde. Le monde entier voit un pays qui prétend célébrer l’unité tout en pratiquant l’exclusion. Un pays qui parle de paix tout en semant la division. Un pays qui se dit accueillant tout en fermant ses portes. Cette dissonance cognitive est si flagrante qu’elle ne peut pas être ignorée ou rationalisée. Et les conséquences seront durables. Les gens se souviendront de cette Coupe du Monde non pas pour les matchs excitants ou les performances brillantes, mais pour l’hypocrisie et la cruauté de l’administration Trump. Ils se souviendront des supporters haïtiens qui n’ont pas pu voir leur équipe jouer. Ils se souviendront de l’Iran boycottant le tirage au sort. Ils se souviendront de Trump recevant un prix de la paix alors qu’il qualifiait des immigrants de « déchets ».
Cette réputation ternie aura des conséquences concrètes. Elle affectera la capacité des États-Unis à attirer des talents internationaux, que ce soit dans le domaine académique, scientifique, technologique ou artistique. Les meilleurs et les plus brillants du monde entier, qui autrefois rêvaient de venir aux États-Unis pour étudier, travailler ou créer, commenceront à regarder ailleurs. Le Canada, l’Europe, l’Australie, et même certains pays asiatiques deviendront des destinations plus attractives. Cette fuite des cerveaux aura un impact économique et culturel énorme sur les États-Unis à long terme. Elle affectera également la capacité du pays à exercer un leadership moral sur la scène internationale. Comment les États-Unis peuvent-ils prétendre défendre les droits humains dans d’autres pays quand ils violent ces mêmes droits chez eux ? Comment peuvent-ils critiquer les régimes autoritaires quand leur propre président qualifie des groupes entiers de personnes de « déchets » ? Cette perte de crédibilité morale affaiblira la position des États-Unis dans les négociations internationales, dans les organisations multilatérales, et dans les efforts pour résoudre les conflits mondiaux. Et tout ça pour quoi ? Pour satisfaire la base électorale de Trump ? Pour maintenir une ligne dure sur l’immigration qui ne rend personne plus en sécurité ? Le prix à payer est bien trop élevé.
L’Amérique est en train de se tirer une balle dans le pied. Et le plus tragique, c’est qu’une partie significative du pays ne s’en rend même pas compte. Ils applaudissent Trump. Ils soutiennent ses politiques. Ils pensent qu’il « protège » l’Amérique. Mais ils ne voient pas qu’en réalité, il est en train de la détruire. Pas militairement. Pas économiquement, du moins pas immédiatement. Mais moralement. Culturellement. Symboliquement. Il est en train de transformer l’Amérique en une forteresse repliée sur elle-même, méfiante envers le monde, hostile aux étrangers. Et une fois que cette transformation sera complète, il sera très difficile de revenir en arrière. Parce que les réputations, une fois perdues, sont extrêmement difficiles à reconquérir. Il faut des décennies pour construire une image positive, et seulement quelques années pour la détruire. Trump est en train de détruire l’image de l’Amérique. Et nous, le reste du monde, nous regardons ce naufrage avec un mélange de tristesse et d’incrédulité.
Les leçons pour les futures Coupes du Monde
La Coupe du Monde 2026 devrait servir de leçon pour les futurs tournois. Elle devrait nous rappeler que le choix du pays hôte ne peut pas se faire uniquement sur des critères techniques ou économiques. Il doit également prendre en compte les valeurs du pays, son respect des droits humains, et sa capacité à créer un environnement véritablement accueillant et inclusif pour tous les participants. La FIFA, si elle veut retrouver un semblant de crédibilité, doit revoir ses critères de sélection et mettre en place des mécanismes pour s’assurer que les pays hôtes respectent leurs engagements en matière de droits humains. Cela pourrait inclure des clauses contractuelles strictes avec des sanctions financières en cas de non-respect, des audits indépendants des politiques d’immigration et de sécurité, et une consultation obligatoire avec les organisations de défense des droits humains. La FIFA devrait également être prête à retirer l’organisation d’une Coupe du Monde à un pays qui viole gravement les droits humains, même si cela entraîne des pertes financières à court terme. Parce qu’à long terme, l’intégrité et la crédibilité de l’organisation valent bien plus que les profits immédiats.
Les Coupes du Monde futures sont déjà attribuées : 2030 sera co-organisée par l’Espagne, le Portugal et le Maroc, avec des matchs d’ouverture en Uruguay, en Argentine et au Paraguay pour célébrer le centenaire du premier Mondial. 2034 sera organisée par l’Arabie saoudite, un choix qui a déjà suscité de nombreuses controverses en raison du bilan désastreux du royaume en matière de droits humains. Ces attributions montrent que la FIFA n’a tiré aucune leçon des problèmes rencontrés avec les Coupes du Monde précédentes. Elle continue de privilégier les considérations financières et géopolitiques au détriment des valeurs éthiques. Mais peut-être que la débâcle de la Coupe du Monde 2026 sera le catalyseur nécessaire pour un changement. Peut-être que la pression publique, les boycotts, les critiques médiatiques, et les actions des organisations de défense des droits humains forceront finalement la FIFA à repenser sa façon de faire. C’est un espoir mince, certes. Mais c’est un espoir quand même. Parce que l’alternative — continuer sur cette voie de compromission morale et de complicité avec les régimes oppressifs — est tout simplement inacceptable. Le football mérite mieux. Les fans méritent mieux. Le monde mérite mieux.
Je veux croire que les choses peuvent changer. Je veux croire que cette Coupe du Monde catastrophique sera un point de bascule, un moment où les gens diront « ça suffit » et exigeront mieux de la FIFA et des pays hôtes. Mais je suis aussi réaliste. Je sais que l’argent parle plus fort que les principes. Je sais que les intérêts géopolitiques l’emportent souvent sur les considérations éthiques. Je sais que le changement est lent, difficile, et qu’il nécessite une mobilisation constante et acharnée. Mais je refuse d’abandonner. Je refuse de me résigner au cynisme et au désespoir. Parce que si nous abandonnons, si nous acceptons que c’est comme ça et que ça ne changera jamais, alors nous devenons complices. Et je refuse d’être complice. Alors je continuerai à écrire, à dénoncer, à espérer. Même si c’est difficile. Même si ça semble futile. Parce que c’est la seule chose que je peux faire.
Section 13 : la résistance et l'espoir malgré tout
Les initiatives citoyennes et les mouvements de solidarité
Malgré la noirceur de la situation, il y a des lueurs d’espoir. Partout dans le monde, des citoyens ordinaires, des organisations de la société civile, des groupes de supporters, se mobilisent pour dénoncer l’hypocrisie de l’administration Trump et pour soutenir les victimes de ses politiques. Des campagnes de financement participatif ont été lancées pour aider les supporters haïtiens et iraniens à regarder les matchs de leur équipe dans des conditions dignes, même s’ils ne peuvent pas se rendre aux États-Unis. Des groupes de supporters organisent des projections publiques dans les pays d’origine, créant des espaces de célébration et de solidarité. Des artistes, des musiciens, des écrivains utilisent leur plateforme pour attirer l’attention sur les injustices et pour appeler à un changement. Ces initiatives, bien que modestes à l’échelle du problème, sont importantes. Elles montrent que l’humanité n’a pas complètement perdu sa capacité d’empathie et de solidarité. Elles rappellent que même face à des forces puissantes et oppressives, les gens ordinaires peuvent faire une différence. Et elles offrent un contre-récit à la rhétorique de division et de haine de Trump, un récit d’unité, de compassion et d’espoir.
Aux États-Unis même, des mouvements de résistance se forment. Des groupes de défense des droits des immigrants organisent des manifestations, des sit-ins, des campagnes de sensibilisation. Des avocats offrent leurs services pro bono pour aider les personnes menacées d’expulsion. Des églises et des organisations communautaires offrent des sanctuaires aux sans-papiers. Des villes et des États défient ouvertement les politiques fédérales en refusant de coopérer avec l’ICE. Cette résistance est courageuse et nécessaire. Elle montre que l’Amérique n’est pas monolithique, qu’il y a encore des millions de personnes dans ce pays qui croient en l’inclusion, en la diversité, en la justice. Ces personnes sont les vraies patriotes, celles qui défendent les valeurs fondamentales sur lesquelles l’Amérique a été construite, même quand leur propre gouvernement les trahit. Leur lutte est difficile et souvent ingrate. Ils font face à des menaces, à du harcèlement, à des représailles. Mais ils continuent, parce qu’ils savent que c’est la bonne chose à faire. Et leur exemple inspire d’autres à se joindre à la lutte, créant un mouvement qui, espérons-le, finira par triompher de l’obscurité actuelle.
Ces gens sont mes héros. Vraiment. Pas les politiciens, pas les célébrités, pas les influenceurs. Mais ces citoyens ordinaires qui se lèvent chaque jour et qui se battent pour ce qui est juste, même quand c’est difficile, même quand c’est dangereux, même quand ça semble sans espoir. Ils me donnent de l’espoir. Ils me rappellent que l’humanité n’est pas perdue, que la bonté existe encore, que la solidarité est possible. Et c’est important. Parce que dans des moments comme celui-ci, quand tout semble sombre et désespéré, on a besoin de ces rappels. On a besoin de savoir qu’on n’est pas seul, que d’autres partagent nos valeurs, que la lutte continue. Alors merci à tous ces résistants anonymes. Merci de ne pas abandonner. Merci de continuer à croire. Merci de nous montrer le chemin.
Le pouvoir du football comme force de changement
Le football, malgré toutes ses imperfections et ses compromissions, reste un outil puissant de changement social. Il a le pouvoir de rassembler les gens au-delà des frontières, des langues, des cultures. Il a le pouvoir de créer des moments de joie pure et d’unité. Il a le pouvoir de donner de l’espoir aux opprimés et de rappeler aux puissants qu’ils ne sont pas invincibles. L’histoire du football est remplie d’exemples où le sport a joué un rôle dans des mouvements de changement social. Le football sud-africain pendant l’apartheid, qui a contribué à la lutte contre la ségrégation raciale. Le football palestinien, qui continue de résister malgré l’occupation. Le football féminin, qui a brisé les barrières de genre et a ouvert de nouvelles opportunités pour les femmes. Ces exemples nous rappellent que le football n’est pas qu’un jeu. C’est un phénomène culturel, social, politique. Et comme tel, il peut être utilisé comme un outil de résistance et de transformation. La Coupe du Monde 2026, malgré tous ses problèmes, pourrait devenir un tel moment. Elle pourrait devenir un catalyseur pour un mouvement mondial exigeant que le football reste fidèle à ses valeurs d’inclusion et de fair-play. Elle pourrait forcer la FIFA à repenser sa gouvernance et ses priorités. Elle pourrait inspirer une nouvelle génération de fans et de joueurs à utiliser le football comme une plateforme pour le changement social.
Mais pour que cela se produise, il faut que nous, les fans, les citoyens, les êtres humains, nous nous mobilisions. Il faut que nous refusions d’accepter le statu quo. Il faut que nous exigions mieux de nos dirigeants, de nos institutions, de nous-mêmes. Il faut que nous utilisions nos voix, nos votes, nos portefeuilles, pour faire pression pour le changement. Il faut que nous soutenions les organisations qui se battent pour les droits humains. Il faut que nous écoutions les victimes et que nous amplifions leurs voix. Il faut que nous refusions de normaliser l’inacceptable. Et il faut que nous gardions espoir, même quand c’est difficile. Parce que l’espoir n’est pas une naïveté. C’est un choix. C’est un acte de résistance contre le cynisme et le désespoir. C’est la conviction que les choses peuvent changer, qu’elles doivent changer, et qu’elles changeront si nous travaillons assez dur pour ça. La Coupe du Monde 2026 sera ce que nous en ferons. Elle peut être un spectacle d’hypocrisie et de cruauté. Ou elle peut être un moment de prise de conscience et de mobilisation. Le choix nous appartient. Et le temps presse.
Le football m’a toujours donné de l’espoir. Depuis que je suis enfant, j’ai vu dans ce sport quelque chose de magique, quelque chose qui transcende les divisions et les conflits. J’ai vu des stades remplis de gens de tous horizons, unis par une passion commune. J’ai vu des joueurs de pays ennemis se serrer la main et se respecter mutuellement. J’ai vu le football créer des ponts là où il n’y avait que des murs. Et je veux continuer à croire en cette magie. Je veux continuer à croire que le football peut être une force pour le bien. Mais pour ça, il faut que nous le protégions. Il faut que nous le défendions contre ceux qui veulent le corrompre, le commercialiser, le politiser de manière destructrice. Il faut que nous rappelions constamment aux puissants que le football appartient aux fans, aux joueurs, aux communautés. Pas aux politiciens. Pas aux oligarques. Pas aux organisations corrompues. À nous. Et nous ne laisserons pas notre sport être détourné sans résister.
Conclusion : le moment de vérité pour le football mondial
Un tournant historique qui nous définira
La Coupe du Monde 2026 représente un moment de vérité pour le football mondial. Elle nous force à nous confronter à des questions fondamentales sur ce que nous voulons que ce sport représente. Voulons-nous un football qui célèbre véritablement la diversité et l’inclusion, ou un football qui se contente de beaux discours tout en acceptant la discrimination ? Voulons-nous une FIFA qui défend les droits humains, ou une FIFA qui se prosterne devant les puissants ? Voulons-nous des Coupes du Monde qui rassemblent le monde, ou des Coupes du Monde qui le divisent encore plus ? Ces questions ne sont pas abstraites. Elles ont des conséquences réelles pour des millions de personnes. Pour les supporters haïtiens qui ne pourront pas voir leur équipe jouer. Pour les communautés immigrées aux États-Unis qui vivent dans la peur. Pour tous ceux qui croient encore que le football peut être une force pour le bien. La façon dont nous répondrons à ces questions, collectivement, déterminera l’avenir du football et, dans une certaine mesure, l’avenir de notre société. Parce que le football n’existe pas dans un vide. Il reflète nos valeurs, nos priorités, nos choix en tant que société. Et si nous acceptons que le football devienne un outil de division et d’exclusion, nous acceptons que notre société devienne plus divisée et plus exclusive.
Le tirage au sort du 6 décembre 2025 au Kennedy Center sera un moment symbolique. Trump sera là, souriant aux caméras, serrant des mains, recevant peut-être son Prix de la Paix FIFA. Les médias couvriront l’événement comme un spectacle glamour. Les fans du monde entier regarderont avec excitation pour voir dans quel groupe leur équipe tombera. Mais derrière ce spectacle, il y aura une réalité bien plus sombre. Il y aura les absents : les délégués iraniens qui ont boycotté l’événement, les supporters haïtiens qui regarderont depuis chez eux, tous ceux qui ont été exclus par les politiques de Trump. Il y aura les peurs : les communautés immigrées aux États-Unis qui se demandent si elles oseront aller aux matchs, les sans-papiers qui craignent les raids de l’ICE. Il y aura l’hypocrisie : Trump parlant d’unité tout en qualifiant des immigrants de « déchets », Infantino célébrant la paix tout en restant silencieux face aux violations des droits humains. Et il y aura nous, les spectateurs, qui devrons décider comment réagir. Accepterons-nous cette mascarade ? Ou nous lèverons-nous pour exiger mieux ? Le choix nous appartient. Et l’histoire nous jugera sur ce choix.
Je suis fatigué. Fatigué de voir l’hypocrisie triompher. Fatigué de voir les puissants piétiner les faibles sans conséquences. Fatigué de voir le football, ce sport que j’aime tant, être corrompu et détourné. Mais je refuse d’abandonner. Je refuse de me résigner. Parce que si je le fais, si nous le faisons tous, alors ils ont gagné. Trump a gagné. Infantino a gagné. Tous ceux qui pensent que l’argent et le pouvoir sont plus importants que l’humanité et la dignité ont gagné. Et je ne peux pas accepter ça. Alors je continuerai à écrire, à dénoncer, à espérer. Même si c’est difficile. Même si ça semble futile. Parce que c’est la seule chose que je peux faire. Et peut-être, juste peut-être, si nous sommes assez nombreux à refuser d’accepter l’inacceptable, nous pourrons changer les choses. Peut-être.
L’appel à l’action pour un football plus juste
Alors que faire ? Comment transformer cette indignation en action ? Comment s’assurer que la Coupe du Monde 2026 ne soit pas simplement un autre exemple de l’hypocrisie du football mondial, mais un catalyseur pour le changement ? Premièrement, nous devons continuer à parler. Continuer à dénoncer les injustices. Continuer à partager les histoires des victimes. Continuer à mettre la pression sur la FIFA, sur l’administration Trump, sur tous ceux qui ont le pouvoir de changer les choses. Les réseaux sociaux, malgré tous leurs défauts, nous donnent une plateforme pour le faire. Utilisons-la. Deuxièmement, nous devons soutenir les organisations qui se battent pour les droits humains. Human Rights Watch, Amnesty International, l’ACLU, et tant d’autres font un travail crucial. Elles ont besoin de notre soutien financier, de notre temps, de notre voix. Troisièmement, nous devons boycotter les sponsors qui soutiennent cette mascarade sans broncher. Si les entreprises qui financent la Coupe du Monde voient leurs ventes chuter et leur réputation ternie, elles feront pression sur la FIFA pour qu’elle change. C’est le langage que ces organisations comprennent : celui de l’argent. Quatrièmement, nous devons voter. Voter pour des dirigeants qui respectent les droits humains, qui croient en l’inclusion, qui refusent de transformer l’immigration en arme politique. Le changement politique est lent, mais il est possible. Et il commence par nos choix individuels.
Cinquièmement, et peut-être le plus important, nous devons garder notre humanité. Dans un monde qui semble de plus en plus divisé, de plus en plus cruel, de plus en plus cynique, nous devons résister à la tentation de devenir nous-mêmes cyniques et cruels. Nous devons continuer à voir l’humanité dans l’autre, même quand c’est difficile. Nous devons continuer à croire que les choses peuvent changer, même quand tout semble désespéré. Nous devons continuer à nous battre pour un monde plus juste, même quand la lutte semble perdue d’avance. Parce que c’est ça, au fond, ce que signifie être humain. C’est refuser d’accepter l’injustice. C’est se lever pour ceux qui ne peuvent pas se lever eux-mêmes. C’est croire en la possibilité d’un avenir meilleur, même quand le présent est sombre. La Coupe du Monde 2026 sera ce que nous en ferons. Elle peut être un spectacle d’hypocrisie et de cruauté, un moment où le football a trahi ses propres valeurs. Ou elle peut être un point de bascule, un moment où nous avons dit « ça suffit » et où nous avons exigé mieux. Le choix nous appartient. Et le temps d’agir, c’est maintenant. Pas demain. Pas après le tournoi. Maintenant. Parce que chaque jour qui passe, des gens souffrent. Chaque jour qui passe, des rêves sont brisés. Chaque jour qui passe, l’hypocrisie se normalise un peu plus. Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre. Nous devons agir. Maintenant.
Voilà. J’ai dit ce que j’avais à dire. J’ai vidé mon sac, comme on dit. Et maintenant, je me sens à la fois soulagé et épuisé. Soulagé d’avoir pu exprimer cette colère, cette frustration, cette tristesse qui me rongeaient. Épuisé par l’ampleur du problème, par la difficulté de la lutte, par l’incertitude de l’issue. Mais je ne regrette rien. Parce que le silence, dans des moments comme celui-ci, est une forme de complicité. Et je refuse d’être complice. Alors j’ai parlé. J’ai crié, même. Et j’espère que mes mots trouveront un écho chez quelqu’un, quelque part. J’espère qu’ils inspireront quelqu’un à agir, à résister, à espérer. Parce que c’est tout ce que je peux faire. Écrire. Espérer. Et continuer à croire, malgré tout, que le football peut encore être sauvé. Que l’humanité peut encore être sauvée. Que nous pouvons encore être sauvés. Peut-être suis-je naïf. Peut-être suis-je idéaliste. Mais je préfère ça au cynisme et au désespoir. Alors je continuerai. Nous continuerons. Parce que nous n’avons pas le choix. Parce que c’est la seule chose qui vaille la peine. Parce que c’est ce qui nous rend humains.
Sources
Sources primaires
The Independent, « Trump’s immigration message is colliding with his welcome to World Cup fans », 4 décembre 2025. Al Jazeera, « Trump’s anti-immigrant policies clash with promised World Cup ‘unity' », 3 décembre 2025. NPR, « U.S. pauses green card, citizenship applications for people from 19 countries », 3 décembre 2025. U.S. Department of State, « U.S. Preparations for the FIFA Men’s World Cup 2026 », briefing du 3 décembre 2025. The New York Times, « Trump Calls Somalis ‘Garbage’ He Doesn’t Want in the Country », 2 décembre 2025. Associated Press, « Trump’s immigration message is colliding with his World Cup goals », 4 décembre 2025. Dallas News, « Trump’s immigration crackdown collides with his welcome to World Cup fans », 4 décembre 2025.
Sources secondaires
Human Rights Watch, « US: ICE Arrest at FIFA Event Spotlights Dangers for World Cup », 3 décembre 2025. Amnesty International, « World Cup 2026: Growing threats to human rights set to undermine FIFA’s responsibilities », juin 2025. CNN, « FIFA Peace Prize: What is it and why is Donald Trump expected to win it? », 4 décembre 2025. The Guardian, « Trump calls Somali immigrants ‘garbage’ as US reportedly targets Minnesota », 2 décembre 2025. BBC News, « Trump says he doesn’t want Somalis in US as ICE plans operation », 2 décembre 2025. El País, « How Infantino and Trump’s unlikely friendship is bringing soccer to the MAGA world », 1er décembre 2025. The Athletic, « How ‘sacred’ Kennedy Center, site of 2026 World Cup draw, lost its way », 3 décembre 2025.
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