Skip to content

Mars 2018, Salisbury bascule dans l’horreur

Le 4 mars 2018, Sergueï Skripal, soixante-six ans, et sa fille Ioulia, trente-trois ans, sont retrouvés inconscients sur un banc public dans le centre de Salisbury, une ville tranquille du sud-ouest de l’Angleterre. Les premiers intervenants pensent d’abord à une overdose ou à une intoxication alimentaire. Mais très vite, les symptômes observés — convulsions, salivation excessive, pupilles rétrécies — alertent les médecins. Les analyses révèlent la présence de Novitchok, un agent neurotoxique militaire développé par l’Union soviétique dans les années 1970 et 1980. Ce poison, d’une puissance terrifiante, est conçu pour tuer rapidement et de manière indétectable. Sa simple présence sur le sol britannique constitue un acte de guerre chimique.

L’enquête établit rapidement que le Novitchok a été appliqué sur la poignée de la porte d’entrée de la maison de Skripal. Les deux victimes ont été contaminées en touchant cette poignée avant de partir en ville. Ils ont ensuite erré pendant plusieurs heures, visitant un pub et un restaurant, avant de s’effondrer sur ce banc. Miraculeusement, ils survivent tous les deux, mais au prix de semaines de soins intensifs et de séquelles neurologiques permanentes. Un policier, Nick Bailey, qui s’est rendu chez Skripal pour enquêter, est également gravement intoxiqué mais survit. L’affaire provoque une crise diplomatique majeure. Le Premier ministre britannique de l’époque, Theresa May, accuse directement la Russie et expulse vingt-trois diplomates russes. En représailles, Moscou expulse un nombre équivalent de diplomates britanniques. C’est le début d’une escalade qui va entraîner l’expulsion de plus de cent cinquante diplomates russes de pays occidentaux, la plus grande vague d’expulsions depuis la Guerre froide.

Qui était Sergueï Skripal et pourquoi le cibler ?

Sergueï Skripal n’était pas un espion ordinaire. Colonel du GRU, il avait été recruté par les services secrets britanniques dans les années 1990 et avait fourni des informations précieuses sur les opérations russes en Europe. Arrêté en 2004, il avait été condamné à treize ans de prison pour haute trahison. Mais en 2010, il avait été échangé dans le cadre d’un swap d’espions entre la Russie et les États-Unis, le même échange qui avait permis le retour en Russie d’Anna Chapman et d’autres agents russes arrêtés aux États-Unis. Skripal s’était installé à Salisbury, vivant discrètement sous sa véritable identité, sans protection particulière. Pour les services britanniques, il était considéré comme un retraité, un homme du passé qui ne représentait plus de menace pour Moscou.

Alors pourquoi le cibler en 2018, huit ans après son échange ? Plusieurs hypothèses ont été avancées. Certains analystes pensent que Poutine voulait envoyer un message aux traîtres potentiels : même après un échange, même après des années, la Russie n’oublie jamais. D’autres suggèrent que Skripal était peut-être encore actif, consultant pour les services britanniques ou formant de nouveaux agents. Le rapport Hughes avance une troisième explication : l’attaque n’était pas seulement une vengeance, mais une démonstration de puissance. En utilisant un agent chimique militaire sur le sol d’un pays de l’OTAN, la Russie montrait qu’elle pouvait frapper où elle voulait, quand elle voulait, sans craindre de représailles sérieuses. C’était un test de la détermination occidentale, un test que Moscou estimait avoir réussi puisque, au-delà des expulsions diplomatiques et des sanctions, aucune action militaire n’a été entreprise.

Skripal était un traître aux yeux de Moscou. Soit. Mais il avait été échangé, blanchi en quelque sorte par cet accord international. Il vivait tranquillement en Angleterre, un vieil homme qui nourrissait les pigeons et faisait ses courses au supermarché. Et on l’a empoisonné. Avec un produit militaire. Sur le sol britannique. C’est d’une audace folle. Ou d’une arrogance sans limite. Peut-être les deux. Ce qui me frappe, c’est le mépris absolu pour les règles, pour les conventions, pour la vie humaine. Skripal était une cible. Mais Dawn Sturgess ? Elle n’était rien. Juste une femme au mauvais endroit, au mauvais moment. Et ça, c’est impardonnable.

Sources

Sources primaires

TASS Russian News Agency, « Russian ambassador sees attempt to disrupt Ukraine talks in Amesbury poisoning report », 5 décembre 2025. Reuters, « Putin authorised 2018 Novichok poisoning of ex-Russian spy Skripal, UK inquiry says », 4 décembre 2025. Le Figaro avec AFP, « Vladimir Poutine porte la responsabilité morale de la mort d’une Britannique empoisonnée au Novitchok, selon les conclusions d’une enquête », 4 décembre 2025. The Dawn Sturgess Inquiry, rapport final publié par le gouvernement britannique, 4 décembre 2025.

Sources secondaires

Libération, « Empoisonnement au Novitchok : Poutine porte la responsabilité morale de la mort d’une Britannique selon une enquête », 4 décembre 2025. La Libre Belgique, « Poutine porte la responsabilité morale de la mort d’une Britannique empoisonnée selon les conclusions d’une enquête », 4 décembre 2025. TF1 Info, « Vladimir Poutine porte la responsabilité morale de l’empoisonnement d’une Britannique au Novitchok selon une enquête », 4 décembre 2025. BBC News, « Novichok inquiry: Who was Dawn Sturgess and how was she poisoned », 2025. Al Jazeera, « Russia’s Putin found morally responsible for nerve agent death in UK », 4 décembre 2025. Le Monde, « EN DIRECT, guerre en Ukraine : de nouvelles discussions entre Ukrainiens et Américains prévues aujourd’hui à Miami annonce Kiev », 5 décembre 2025. France Info, « Négociations pour la paix en Ukraine : Quelques progrès mais pas de compromis et surtout un air d’éternel recommencement », 3 décembre 2025.

Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA.

facebook icon twitter icon linkedin icon
Copié!

Commentaires

0 0 votes
Évaluation de l'article
Subscribe
Notify of
guest
0 Commentaires
Newest
Oldest Most Voted
Inline Feedbacks
View all comments
Plus de contenu