Les chiffres qui contredisent la propagande de Trump
L’administration Trump justifie son déploiement militaire massif dans les Caraïbes par la lutte contre le narcotrafic, accusant le président vénézuélien Nicolás Maduro de diriger le Cartel de los Soles, classé par Washington comme « organisation terroriste étrangère ». Pourtant, les données officielles des Nations Unies pulvérisent cette narration. Le World Drug Report 2025 publié par l’ONU démontre sans équivoque que le Venezuela joue un rôle marginal dans le circuit latino-américain de la drogue. Plus révélateur encore, la propre Drug Enforcement Administration (DEA) des États-Unis confirme que le pays ne connaît aucune culture illégale significative de stupéfiants et n’est impliqué que dans environ 5 pourcent des routes de contrebande régionales. Ces statistiques officielles réduisent à néant l’argumentaire de Trump et exposent au grand jour la nature mensongère de ses accusations. Les manifestants américains, armés de ces informations vérifiables, dénoncent ce qu’ils qualifient de « fake news de A à Z ». Ignacio Ramonet, ancien rédacteur en chef du prestigieux Monde diplomatique, a explicité les véritables motivations de cette escalade militaire dans une interview percutante : « Trump a des ambitions néocoloniales, et veut mettre la main sur les immenses richesses du Venezuela — pas seulement le pétrole et le gaz, mais aussi l’or et d’autres métaux précieux. »
Cette analyse trouve un écho retentissant dans les déclarations du président Maduro lui-même, qui a adressé une lettre officielle à l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et à tous ses États membres, accusant directement les États-Unis de convoiter les énormes réserves pétrolières vénézuéliennes. Le Venezuela possède en effet les plus importantes réserves prouvées de pétrole au monde, dépassant même celles de l’Arabie saoudite. Cette richesse souterraine constitue un enjeu géopolitique majeur dans un contexte de tensions énergétiques mondiales. Les organisateurs des manifestations du 6 décembre ont martelé ce point crucial : « Les gens voient clair dans les prétextes absurdes et tordus que l’administration Trump avance concernant le trafic de drogue, pour lequel elle n’a présenté absolument aucune preuve. » Cette absence totale de preuves tangibles rappelle étrangement les dossiers bidons sur les armes de destruction massive irakiennes qui avaient servi de justification à l’invasion de 2003. La population américaine, échaudée par deux décennies de guerres interminables au Moyen-Orient, refuse désormais d’avaler ces couleuvres diplomatiques. Les manifestants brandissent des pancartes cinglantes : « Du sang pour du pétrole ? Plus jamais ! » Cette formule résume la conviction partagée que derrière le discours officiel sur la lutte antidrogue se cache une guerre de rapine visant à s’approprier les ressources naturelles d’un pays souverain.
Le ministre des Affaires étrangères vénézuélien dénonce une agression coloniale
Face aux menaces américaines, le gouvernement vénézuélien a adopté une posture de fermeté diplomatique tout en dénonçant vigoureusement ce qu’il considère comme une agression néocoloniale. Le ministre des Affaires étrangères Yvan Gil a qualifié les menaces militaires de Trump de « coloniales » et d’atteinte illégale à la souveraineté du pays. Cette rhétorique n’est pas qu’un simple exercice de communication politique ; elle s’inscrit dans une longue histoire d’interventionnisme américain en Amérique latine, une région que Washington a longtemps considérée comme son « arrière-cour ». Les coups d’État orchestrés au Guatemala en 1954, au Chili en 1973, les invasions de la Grenade en 1983, du Panama en 1989, les tentatives répétées de renverser le gouvernement cubain depuis 1961 — cette liste macabre témoigne d’une tradition impérialiste que le Venezuela refuse de subir passivement. Le président Maduro, dans ses apparitions publiques, a multiplié les références à cette histoire douloureuse, rappelant que son pays ne se laissera pas dicter sa politique par une puissance étrangère, aussi puissante soit-elle. Le gouvernement vénézuélien a mobilisé tous les canaux diplomatiques disponibles, saisissant les instances internationales et appelant à la solidarité des pays du Sud global.
Cette résistance diplomatique trouve un soutien croissant dans la région latino-américaine et au-delà. Des pays comme le Mexique, la Colombie et le Brésil ont exprimé leur opposition ferme à toute intervention militaire américaine au Venezuela, considérant qu’une telle action déstabiliserait l’ensemble de la région. Le président colombien, malgré ses différends politiques avec Maduro, a clairement indiqué que son pays ne servirait pas de base arrière pour une opération militaire contre son voisin. Cette position reflète une prise de conscience régionale : une invasion américaine du Venezuela créerait un précédent dangereux et ouvrirait la porte à d’autres interventions futures. Les manifestants américains du 6 décembre ont d’ailleurs souligné cette dimension internationale de leur combat, affirmant qu’une attaque contre le Venezuela constitue « une attaque contre le droit international, le droit à l’autodétermination et au développement souverain des peuples et pays du Sud global, et contre la paix ». Cette formulation révèle une compréhension sophistiquée des enjeux géopolitiques en jeu, bien au-delà d’un simple conflit bilatéral entre Washington et Caracas. Les mouvements pacifistes américains établissent ainsi un lien direct entre leur lutte domestique et les aspirations à la souveraineté des nations du Sud, créant une solidarité transnationale qui transcende les frontières et les différences idéologiques.
Le néocolonialisme. Ce mot me hante. Parce qu’il décrit exactement ce qui se passe sous nos yeux. Trump ne parle pas de démocratie, de droits humains, de justice. Non. Il parle de pétrole. D’or. De ressources. Il parle de domination. Et ça me révolte profondément. Parce que derrière chaque guerre « humanitaire », derrière chaque « intervention pour la démocratie », il y a toujours — toujours — des intérêts économiques. Des compagnies pétrolières qui se frottent les mains. Des marchands d’armes qui comptent leurs profits. Et des populations qui paient le prix fort. Je pense aux Irakiens, aux Libyens, aux Afghans. Combien de vies brisées au nom de la « liberté » ? Combien de mensonges avalés par des opinions publiques manipulées ? Cette fois, les Américains disent non. Et c’est puissant. C’est nécessaire. C’est vital.
Un déploiement militaire d'une ampleur inédite
15 000 soldats et le plus grand porte-avions du monde
L’Operation Southern Spear représente l’un des déploiements militaires américains les plus massifs dans l’hémisphère occidental depuis des décennies. Au cœur de ce dispositif impressionnant se trouve l’USS Gerald Ford, le porte-avions le plus grand et le plus technologiquement avancé jamais construit, avec à son bord 5 000 marines et plus de 75 appareils, dont des avions de combat F/A-18 Super Hornet capables de frapper des cibles à des centaines de kilomètres de distance. Ce mastodonte flottant, long de 337 mètres et pesant plus de 100 000 tonnes, symbolise la puissance de feu colossale que Washington a positionnée aux portes du Venezuela. Mais le Gerald Ford n’est que la pièce maîtresse d’un arsenal bien plus vaste. Une douzaine de navires de guerre accompagnent le porte-avions, formant un groupe aéronaval complet comprenant des destroyers lance-missiles, des croiseurs, des sous-marins d’attaque et des navires de soutien logistique. Cette flotte de guerre, positionnée dans les eaux internationales des Caraïbes, constitue une menace militaire directe et immédiate pour le Venezuela. Les 15 000 soldats déployés dans la région ne sont pas de simples observateurs ; ils sont équipés, entraînés et prêts à mener des opérations de combat à grande échelle.
À cette force navale s’ajoute un déploiement aérien significatif. Dix des célèbres bombardiers furtifs F-35, les avions de combat les plus sophistiqués de l’arsenal américain, ont été mobilisés depuis Porto Rico, territoire américain situé à proximité relative du Venezuela. Ces appareils de cinquième génération, pratiquement invisibles aux radars conventionnels, peuvent pénétrer les défenses aériennes ennemies et frapper des cibles stratégiques avec une précision chirurgicale. Le coût total de cette opération dépasse le milliard de dollars, une somme astronomique prélevée sur les impôts des contribuables américains. Les manifestants du 6 décembre ont particulièrement insisté sur cet aspect financier, dénonçant un gaspillage de ressources publiques qui pourraient être investies dans l’éducation, la santé, les infrastructures ou la lutte contre la pauvreté aux États-Unis. « Nos fonds publics devraient être utilisés pour répondre aux besoins des gens, pas pour la mort et la destruction à travers le monde ! » ont scandé les protestataires devant la Maison Blanche. Cette critique économique de la militarisation résonne particulièrement dans un pays où des millions de citoyens peinent à accéder aux soins médicaux, où les infrastructures se délabrent et où l’endettement étudiant atteint des sommets vertigineux. Le contraste entre les milliards dépensés pour menacer un pays étranger et les besoins criants de la population américaine alimente la colère populaire.
Des bombardements meurtriers déjà perpétrés en mer
La menace militaire américaine n’est plus seulement théorique. Elle s’est déjà matérialisée de manière sanglante à travers des frappes aériennes contre des embarcations en mer des Caraïbes. Selon les informations disponibles, plus de 80 personnes ont été tuées lors de ces bombardements américains visant prétendument des « narcoterroristes ». Ces attaques, menées sans déclaration de guerre formelle, sans autorisation du Congrès américain et en violation flagrante du droit international, ont suscité une condamnation immédiate de la part d’organisations de défense des droits humains. Le Haut-Commissaire aux droits de l’homme des Nations Unies, Volker Türk, ainsi que Human Rights Watch, ont qualifié ces actions d’« exécutions sommaires » et les ont dénoncées comme totalement illégales. Cette qualification juridique est lourde de conséquences : elle signifie que les États-Unis ont commis des actes assimilables à des crimes de guerre, tuant des individus sans procès, sans possibilité de défense, sans respect des conventions internationales qui régissent les conflits armés. Parmi les victimes figurent plusieurs non-Vénézuéliens, ce qui élargit encore la portée de ces violations et implique potentiellement d’autres pays dans ce drame humanitaire.
Le scandale a pris une dimension supplémentaire avec la révélation d’un ordre particulièrement controversé attribué au secrétaire à la Défense Pete Hegseth. Selon plusieurs sources concordantes, Hegseth aurait donné l’instruction de « tuer tous les survivants » des navires désactivés par des frappes de missiles en mer. Cette directive, que les manifestants ont qualifiée de directive du « Secrétaire des crimes de guerre », constitue une violation flagrante des Conventions de Genève qui protègent les combattants hors de combat et les naufragés. Le droit international de la guerre interdit formellement l’exécution de personnes qui ne représentent plus une menace immédiate, qu’il s’agisse de soldats blessés, de prisonniers ou de naufragés. L’ordre de Hegseth, s’il est confirmé, relève de la catégorie des crimes de guerre les plus graves, comparables aux atrocités commises lors des conflits les plus sombres du XXe siècle. Les organisateurs des manifestations ont souligné que cet ordre représente « un crime de guerre clair et une violation flagrante du droit international ». Cette accusation n’émane pas de propagandistes hostiles aux États-Unis, mais de citoyens américains eux-mêmes, profondément choqués par les actions menées en leur nom. La controverse autour de ces frappes maritimes a même atteint le Congrès, où plusieurs sénateurs ont déposé une résolution sur les pouvoirs de guerre pour tenter de limiter la capacité de Trump à mener des opérations militaires sans autorisation législative.
« Tuez tous les survivants. » Ces quatre mots me glacent le sang. Littéralement. Parce qu’ils révèlent une barbarie assumée, une déshumanisation totale de l’ennemi. On ne parle plus de guerre, on parle d’extermination. De massacre. Et ça se passe maintenant, en 2025, pas dans un film d’horreur ou un roman dystopique. C’est réel. Des êtres humains — peu importe ce qu’ils ont fait ou n’ont pas fait — sont exécutés en mer, sans procès, sans jugement. Et le pire ? C’est que cet ordre vient du sommet de la hiérarchie militaire américaine. Pas d’un soldat isolé qui aurait perdu la raison. Non. C’est une politique officielle. Une doctrine. Et ça me terrifie. Parce que si on accepte ça, si on laisse passer ça, alors on accepte que la loi du plus fort remplace le droit international. On accepte que la barbarie devienne la norme.
Trump annonce des opérations terrestres « très prochainement »
La fermeture unilatérale de l’espace aérien vénézuélien
Le 29 novembre 2025, Donald Trump a franchi un nouveau cap dans l’escalade en déclarant unilatéralement l’espace aérien vénézuélien « fermé ». Cette décision, prise sans aucune consultation internationale et en violation totale de la souveraineté vénézuélienne, constitue en soi un acte d’agression selon les normes du droit international. Un État ne peut pas décréter la fermeture de l’espace aérien d’un autre État souverain ; c’est une prérogative qui appartient exclusivement au pays concerné. En s’arrogeant ce droit, Trump a effectivement déclaré que les États-Unis ne reconnaissent plus la souveraineté du Venezuela sur son propre territoire. Cette posture rappelle les heures les plus sombres de l’impérialisme colonial, lorsque les grandes puissances s’octroyaient le droit de dicter leur loi aux nations qu’elles considéraient comme inférieures. Le gouvernement vénézuélien n’a pas cédé à cette intimidation. Caracas a continué d’autoriser les vols à destination et en provenance de ses aéroports, défiant ouvertement l’ultimatum américain. Cette résistance symbolique revêt une importance capitale : elle démontre que le Venezuela refuse de se soumettre aux diktats de Washington, même face à une menace militaire écrasante.
Trump a accompagné cette déclaration d’annonces encore plus inquiétantes concernant des opérations militaires terrestres au Venezuela, affirmant qu’elles commenceraient « possiblement très prochainement ». Cette formulation délibérément vague vise à maintenir une pression psychologique maximale sur le gouvernement vénézuélien tout en préparant l’opinion publique américaine à une éventuelle invasion. Les termes employés par Trump évoquent les heures précédant l’invasion de l’Irak en 2003, lorsque l’administration Bush multipliait les déclarations menaçantes tout en affirmant que la guerre n’était pas inévitable si Saddam Hussein se conformait aux exigences américaines. Cette stratégie de communication vise à placer la responsabilité du conflit sur le pays ciblé, en suggérant que l’invasion ne serait qu’une réponse à son intransigeance. Les manifestants américains ont immédiatement identifié ce schéma narratif et l’ont dénoncé dans leurs slogans : « Ils avaient tort sur l’Irak, ils avaient tort sur le Vietnam, ils ont tort sur le Venezuela ! » Cette référence aux guerres passées n’est pas anodine. Elle rappelle que les promesses de « victoires rapides » et de « libération » se sont systématiquement transformées en bourbiers sanglants, en catastrophes humanitaires et en désastres politiques. L’invasion de l’Irak devait durer quelques semaines ; elle s’est éternisée pendant des années, causant des centaines de milliers de morts et déstabilisant toute la région du Moyen-Orient.
Une prime de 50 millions de dollars sur la tête de Maduro
L’administration Trump ne cache plus son objectif ultime : le « changement de régime » au Venezuela, c’est-à-dire le renversement du président Nicolás Maduro par tous les moyens nécessaires. Pour matérialiser cette intention, Washington a placé une prime de 50 millions de dollars sur la tête du dirigeant vénézuélien, le transformant effectivement en homme à abattre. Cette pratique, digne des westerns hollywoodiens ou des États mafieux, révèle le mépris total de l’administration américaine pour les normes diplomatiques et le droit international. Offrir une récompense pour la capture ou l’élimination d’un chef d’État élu, aussi contesté soit-il, constitue une incitation directe à l’assassinat politique. C’est une forme de terrorisme d’État, une tentative de sous-traiter un meurtre politique à quiconque serait assez cupide ou idéologiquement motivé pour commettre l’acte. Cette approche s’inscrit dans la « longue tradition de coups d’État et d’interventions de l’impérialisme américain dans son arrière-cour latino-américaine », comme l’ont souligné les organisateurs des manifestations. L’histoire de l’Amérique latine au XXe siècle est jalonnée d’interventions américaines visant à renverser des gouvernements jugés hostiles aux intérêts de Washington : Guatemala, Chili, Nicaragua, Grenade, Panama, et la liste continue.
Cette politique de changement de régime repose sur une vision profondément paternaliste et néocoloniale des relations internationales. Elle présuppose que les États-Unis ont le droit — voire le devoir — de déterminer qui devrait gouverner d’autres pays, indépendamment de la volonté des populations concernées. Peu importe que Maduro ait été élu (même si la légitimité de ces élections est contestée par l’opposition vénézuélienne et de nombreux pays occidentaux) ; ce qui compte pour Trump, c’est que le dirigeant vénézuélien refuse de se plier aux exigences américaines et maintient des relations avec des pays considérés comme adversaires de Washington, notamment la Chine, la Russie et Cuba. Le fait que le Venezuela entretienne de bonnes relations avec ces pays et participe aux BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) suffit à faire de Maduro un « narcocommuniste » aux yeux de l’administration Trump. Cette étiquette grotesque, qui combine deux épouvantails de la propagande américaine, révèle l’indigence intellectuelle du discours officiel. Elle réduit la complexité géopolitique à des caricatures dignes de la Guerre froide, comme si le monde de 2025 pouvait encore être compris à travers le prisme simpliste du capitalisme contre le communisme. Les manifestants américains rejettent cette vision manichéenne et exigent une politique étrangère fondée sur le respect de la souveraineté des nations et le dialogue diplomatique plutôt que sur la menace militaire et l’assassinat politique.
50 millions de dollars pour une tête. C’est le prix que Trump met sur la vie d’un homme. Et ça me donne envie de vomir. Parce que derrière ce chiffre obscène, il y a une logique terrifiante : la vie humaine n’a de valeur que si elle sert les intérêts américains. Maduro peut être critiqué, contesté, dénoncé pour ses politiques — et il l’est, y compris par de nombreux Vénézuéliens. Mais de là à mettre sa tête à prix comme un vulgaire criminel recherché ? C’est franchir une ligne rouge. C’est transformer la politique internationale en chasse à l’homme. Et le message envoyé au monde entier est clair : si vous ne vous pliez pas à la volonté de Washington, vous devenez une cible. Votre vie ne vaut plus rien. Cette logique est celle des gangsters, pas celle d’une démocratie qui prétend défendre les valeurs universelles.
Une opposition massive au sein de la population américaine
70 à 76 pourcent des Américains rejettent l’intervention militaire
Les sondages d’opinion révèlent un fossé abyssal entre les intentions bellicistes de l’administration Trump et les aspirations de la population américaine. Selon plusieurs enquêtes concordantes, entre 70 et 76 pourcent des citoyens américains s’opposent à une intervention militaire visant à renverser le président Maduro. Ces chiffres, publiés notamment par CBS News et d’autres instituts de sondage réputés, démontrent qu’une écrasante majorité de la population refuse de soutenir une nouvelle guerre d’agression. Cette opposition transcende les clivages partisans traditionnels : elle inclut des Républicains, des Démocrates et des Indépendants, unis dans leur rejet d’une aventure militaire dont ils perçoivent clairement les dangers et l’illégitimité. Les raisons de cette opposition sont multiples et profondément ancrées dans l’expérience collective américaine des deux dernières décennies. Les guerres en Irak et en Afghanistan ont coûté des milliers de vies américaines, des centaines de milliers de vies civiles dans les pays concernés, et des trillions de dollars au Trésor public. Elles ont également terni l’image des États-Unis à travers le monde et n’ont abouti à aucun des objectifs proclamés : ni démocratie florissante au Moyen-Orient, ni stabilité régionale, ni victoire décisive contre le terrorisme.
Cette mémoire douloureuse explique pourquoi les Américains accueillent avec un scepticisme profond les justifications avancées par Trump pour une intervention au Venezuela. Ils ont entendu ces arguments auparavant : la menace imminente, les armes dangereuses, le dictateur sanguinaire qu’il faut absolument renverser pour le bien de l’humanité. Et ils ont vu comment ces narrations se sont effondrées face à la réalité. Les armes de destruction massive irakiennes n’existaient pas. La guerre rapide promise s’est transformée en occupation interminable. La « libération » annoncée a engendré le chaos, la violence sectaire et l’émergence de groupes terroristes encore plus dangereux. Face à ce bilan catastrophique, la population américaine refuse de croire aveuglément les nouvelles promesses de l’administration Trump. Les manifestants du 6 décembre ont exprimé cette défiance avec des slogans sans équivoque : « Plus jamais ! », « Nous ne serons plus dupés ! », « Pas de nouvelle guerre fondée sur des mensonges ! » Cette mobilisation citoyenne représente un contre-pouvoir essentiel dans une démocratie. Elle rappelle que le pouvoir exécutif ne peut pas mener le pays en guerre contre la volonté du peuple. Elle exige que les représentants élus au Congrès assument leur responsabilité constitutionnelle de déclarer la guerre, plutôt que de laisser le président agir unilatéralement. Et elle affirme que les citoyens ordinaires ont leur mot à dire sur les questions de guerre et de paix, qu’ils ne sont pas de simples spectateurs passifs des décisions prises dans les couloirs du pouvoir.
Des voix s’élèvent au Congrès contre l’illégalité des opérations
L’opposition à la politique agressive de Trump envers le Venezuela ne se limite pas aux manifestations de rue. Elle a également pénétré les couloirs du Congrès américain, où plusieurs parlementaires ont exprimé leurs préoccupations concernant la légalité et la sagesse des opérations militaires en cours. Quatre sénateurs ont déposé une résolution sur les pouvoirs de guerre (War Powers Resolution) visant à contraindre l’administration à obtenir l’autorisation du Congrès avant de poursuivre ou d’intensifier les actions militaires contre le Venezuela. Cette démarche s’appuie sur la Constitution américaine, qui confère au Congrès, et non au président, le pouvoir de déclarer la guerre. En contournant cette exigence constitutionnelle, Trump agit de manière « inconstitutionnelle », comme l’ont souligné les organisateurs des manifestations. Cette critique juridique est fondamentale : elle rappelle que même dans une démocratie puissante comme les États-Unis, le pouvoir exécutif n’est pas au-dessus des lois. Le président ne peut pas décider seul d’entraîner le pays dans un conflit armé, surtout lorsque ce conflit ne répond à aucune menace immédiate pour la sécurité nationale américaine.
Les parlementaires critiques soulignent également que Trump n’a présenté aucune preuve tangible pour étayer ses accusations de narcotrafic d’État contre le Venezuela. Cette absence de preuves rappelle fâcheusement le dossier sur les armes de destruction massive irakiennes, qui s’était révélé être un tissu de mensonges et d’exagérations. Les législateurs exigent donc de voir les renseignements sur lesquels l’administration fonde ses décisions, conformément au principe de transparence démocratique. Ils demandent également des comptes sur les frappes maritimes qui ont causé la mort de plus de 80 personnes, interrogeant la légalité de ces actions au regard du droit international et du droit américain. Cette pression parlementaire, combinée à la mobilisation populaire dans les rues, crée un environnement politique de plus en plus difficile pour Trump. Même au sein de son propre parti républicain, des voix s’élèvent pour questionner la sagesse d’une intervention militaire au Venezuela. Certains conservateurs, traditionnellement favorables à une politique étrangère musclée, reconnaissent que les États-Unis ne peuvent pas se permettre un nouveau bourbier militaire, surtout dans une région aussi proche géographiquement. L’échec des interventions passées a créé une forme de « syndrome du Vietnam » moderne, une réticence profonde à s’engager dans des conflits dont l’issue est incertaine et les coûts potentiellement astronomiques.
Quand des sénateurs américains — pas des militants gauchistes, pas des pacifistes radicaux, mais des élus du peuple — quand ces personnes disent « stop », il faut écouter. Parce que ça signifie que même au cœur du système, même parmi ceux qui ont accès aux informations classifiées, aux briefings de sécurité nationale, il y a des doutes. Des inquiétudes. Des questions sans réponses. Et si eux doutent, comment le citoyen lambda pourrait-il faire confiance ? Cette fracture au sein de l’establishment politique américain est révélatrice. Elle montre que la folie guerrière de Trump n’est pas partagée par tous. Qu’il existe encore des garde-fous, des contre-pouvoirs, des voix de la raison. Et ça, c’est essentiel. Parce que sans ces voix, sans cette résistance institutionnelle, le chemin vers la guerre serait déjà tracé, inévitable, irréversible.
Les organisations progressistes mobilisées pour la paix
Une coalition large et diversifiée
La mobilisation du 6 décembre 2025 a été rendue possible grâce à l’union d’une coalition exceptionnellement large d’organisations progressistes américaines. Cette alliance transcende les clivages habituels du mouvement social et rassemble des groupes aux sensibilités diverses mais unis par un objectif commun : empêcher une guerre contre le Venezuela. Parmi les organisations fer de lance de cette mobilisation figurent ANSWER Coalition (Act Now to Stop War and End Racism), un collectif pacifiste historique qui s’est illustré dans les mobilisations contre les guerres en Irak et en Afghanistan. Le People’s Forum, un centre culturel et politique progressiste basé à New York, a également joué un rôle central dans l’organisation des manifestations. La Black Alliance for Peace apporte la perspective cruciale des communautés afro-américaines, historiquement les plus touchées par les guerres américaines, tant comme soldats envoyés au front que comme victimes des coupes budgétaires nécessaires pour financer les aventures militaires. CODEPINK, organisation féministe pacifiste connue pour ses actions directes créatives et percutantes, a mobilisé ses réseaux à travers tout le pays. Le Palestinian Youth Movement établit un lien de solidarité entre les luttes anti-impérialistes, rappelant que la résistance à l’oppression est universelle et interconnectée.
Le Party for Socialism and Liberation et les Democratic Socialists of America représentent la gauche socialiste américaine, en pleine renaissance après des décennies de marginalisation. Ces organisations ont su mobiliser une nouvelle génération de militants, souvent jeunes, éduqués et profondément critiques du capitalisme néolibéral et de l’impérialisme américain. Enfin, Dissenters regroupe des voix dissidentes au sein même de l’appareil sécuritaire et militaire américain, des vétérans et des analystes qui connaissent de l’intérieur les mécanismes de la guerre et en dénoncent les mensonges. Cette diversité organisationnelle reflète l’ampleur du rejet populaire de la politique trumpiste envers le Venezuela. Elle démontre que l’opposition à la guerre n’est pas l’apanage d’une frange marginale de la société, mais qu’elle traverse l’ensemble du spectre progressiste américain. Les syndicats, les mouvements sociaux, les comités de solidarité internationale, les universitaires, les artistes — tous ces secteurs de la société civile ont répondu présent à l’appel du 6 décembre. Cette convergence des luttes crée une force politique considérable, capable de peser sur les décisions gouvernementales et de contraindre l’administration Trump à reculer ou du moins à modérer ses ambitions bellicistes.
Des manifestations dans les quartiers, les entreprises et les campus
La force de la mobilisation du 6 décembre réside dans sa capillarité sociale. Les manifestations ne se sont pas limitées aux grandes places publiques des métropoles ; elles ont essaimé dans les quartiers, les lieux de travail, les universités, créant un maillage dense de résistance à travers tout le territoire américain. Sur les campus universitaires, les étudiants ont organisé des rassemblements, des débats, des projections de films documentaires sur l’histoire de l’interventionnisme américain en Amérique latine. Ces jeunes, qui n’ont connu que des guerres interminables depuis leur naissance, refusent de voir leur génération sacrifiée dans un nouveau conflit inutile. Ils établissent des parallèles entre la lutte contre la guerre au Venezuela et d’autres combats progressistes : la justice climatique, l’égalité raciale, les droits des travailleurs. Pour eux, toutes ces luttes sont interconnectées, toutes relèvent d’un même système d’oppression qu’il faut combattre globalement. Dans les quartiers populaires, les organisations communautaires ont mobilisé les résidents, souvent issus de minorités ethniques, pour qui les guerres américaines signifient des coupes dans les services publics, des écoles sous-financées, des hôpitaux qui ferment. Ces communautés comprennent viscéralement que chaque dollar dépensé pour bombarder le Venezuela est un dollar qui ne sera pas investi dans leur bien-être.
Dans les entreprises et les lieux de travail, des syndicalistes ont organisé des actions de sensibilisation, distribuant des tracts, organisant des discussions pendant les pauses déjeuner. Certains syndicats ont même adopté des résolutions officielles condamnant la politique agressive de Trump envers le Venezuela et appelant à une solution diplomatique. Cette implication du mouvement ouvrier est cruciale : elle rappelle que les guerres sont menées par les classes populaires, que ce sont les fils et les filles des travailleurs qui partent au front, tandis que les élites économiques et politiques restent à l’abri et profitent des contrats militaires. Les manifestants ont également investi les cafés, les centres culturels, les églises, transformant ces espaces de sociabilité en lieux de débat politique et de mobilisation. Cette stratégie de « capillarisation » vise à toucher le maximum de personnes, y compris celles qui ne participent pas habituellement aux grandes manifestations. Elle cherche à créer une culture de résistance diffuse, présente dans tous les interstices de la société, rendant impossible pour l’administration Trump d’ignorer l’opposition populaire. Le slogan « No pasarán ! » (Ils ne passeront pas), emprunté à la guerre civile espagnole, résume cette détermination collective à faire barrage à la machine de guerre.
Cette mobilisation me donne de l’espoir. Vraiment. Parce qu’elle prouve que la société civile américaine n’est pas morte, qu’elle n’est pas résignée, qu’elle refuse de se laisser entraîner passivement dans une nouvelle catastrophe. Ces gens — ces milliers, ces dizaines de milliers de personnes qui descendent dans la rue, qui s’organisent dans leurs quartiers, sur leurs lieux de travail, sur les campus — ils incarnent ce qu’il y a de meilleur dans la tradition démocratique américaine. Pas la démocratie des élites, pas celle des lobbies et des multinationales. Non. La démocratie populaire, celle qui vient d’en bas, celle qui se construit dans la lutte collective. Et c’est beau. C’est puissant. C’est nécessaire.
Le souvenir des guerres passées hante les manifestants
Vietnam et Irak : les promesses trahies de victoires rapides
Les manifestants américains du 6 décembre ont explicitement invoqué la mémoire des guerres du Vietnam et de l’Irak, deux conflits qui ont profondément marqué la conscience collective américaine et laissé des cicatrices durables dans la société. Ces références historiques ne sont pas de simples exercices de rhétorique ; elles reflètent une compréhension profonde des mécanismes qui conduisent les États-Unis à s’enliser dans des guerres désastreuses. La guerre du Vietnam, qui s’est étendue de 1955 à 1975, a été justifiée par la théorie des dominos et la nécessité de contenir l’expansion communiste en Asie du Sud-Est. Les présidents successifs ont promis que la victoire était proche, que quelques milliers de soldats supplémentaires suffiraient à renverser la situation. Au final, plus de 58 000 soldats américains sont morts, des millions de Vietnamiens ont péri, et les États-Unis ont subi leur première défaite militaire majeure de l’histoire moderne. L’invasion de l’Irak en 2003 a suivi un schéma similaire : des promesses de guerre éclair, d’accueil en libérateurs, de reconstruction rapide. La réalité a été tout autre : une occupation chaotique, une insurrection sanglante, l’émergence de l’État islamique, et un bilan humain catastrophique avec des centaines de milliers de morts.
Ces deux guerres partagent des caractéristiques communes qui résonnent étrangement avec la situation actuelle au Venezuela. Premièrement, elles ont été justifiées par des mensonges ou des exagérations : l’incident du golfe du Tonkin pour le Vietnam, les armes de destruction massive pour l’Irak. Deuxièmement, elles ont été présentées comme des interventions humanitaires ou des nécessités stratégiques, alors qu’elles servaient en réalité des intérêts géopolitiques et économiques. Troisièmement, elles ont été lancées avec l’assurance de victoires rapides, promesses qui se sont révélées illusoires face à la résistance des populations locales. Les manifestants du 6 décembre ont martelé ce message : « Ils avaient tort sur le Vietnam, ils avaient tort sur l’Irak, ils ont tort sur le Venezuela ! » Cette formule résume la conviction que l’histoire est en train de se répéter, que les mêmes erreurs sont sur le point d’être commises, et qu’il est encore temps de les éviter. Les vétérans présents dans les manifestations ont apporté un témoignage particulièrement poignant. Beaucoup d’entre eux ont servi en Irak ou en Afghanistan, ont vu de leurs propres yeux les conséquences dévastatrices de ces guerres, et refusent catégoriquement de voir une nouvelle génération de jeunes Américains envoyée au combat pour des raisons fallacieuses.
Une invasion au cœur de l’Amérique latine provoquerait une résistance massive
Les organisateurs des manifestations ont souligné un point crucial souvent négligé dans les calculs stratégiques de Washington : une invasion militaire du Venezuela ne serait pas une opération chirurgicale rapide, mais déclencherait inévitablement une résistance massive non seulement au Venezuela, mais dans toute l’Amérique latine. Cette région du monde a une longue histoire de lutte contre l’impérialisme américain, et les mouvements sociaux latino-américains sont parmi les plus organisés et les plus combatifs de la planète. Une attaque contre le Venezuela serait perçue comme une attaque contre l’ensemble du continent, réveillant des sentiments anti-américains profondément enracinés dans la mémoire collective régionale. Les manifestants ont averti que « une invasion militaire au cœur de l’Amérique latine provoquerait inévitablement une résistance massive ». Cette prédiction s’appuie sur des réalités géopolitiques tangibles. Le Venezuela n’est pas un pays isolé ; il entretient des relations étroites avec Cuba, le Nicaragua, la Bolivie et d’autres nations progressistes de la région. Une invasion américaine pourrait déclencher une vague de solidarité continentale, avec des volontaires affluant de toute l’Amérique latine pour défendre le Venezuela, à l’image des Brigades internationales pendant la guerre civile espagnole.
De plus, le terrain vénézuélien lui-même pose des défis militaires considérables. Le pays dispose d’une géographie complexe, avec des montagnes, des jungles denses et des zones urbaines où une guérilla pourrait s’installer durablement. L’armée vénézuélienne, bien qu’inférieure technologiquement aux forces américaines, compte environ 350 000 soldats actifs et dispose d’un armement non négligeable, incluant des systèmes de défense aérienne russes et chinois. Plus important encore, le Venezuela a développé une doctrine de « guerre asymétrique » inspirée du modèle cubain et vietnamien, basée sur la mobilisation populaire et la résistance prolongée plutôt que sur des batailles conventionnelles. Le président Maduro a d’ailleurs créé une milice populaire de plusieurs millions de membres, théoriquement entraînés à la défense territoriale. Même si l’efficacité réelle de cette force est discutable, elle témoigne d’une volonté de transformer toute invasion en cauchemar logistique pour les forces américaines. Les manifestants ont rappelé que « nous sommes à un moment critique. Les législateurs des deux partis dénoncent de plus en plus l’illégalité de ces attaques. Mais la situation exige une urgence bien plus grande — une fois l’escalade intensifiée, il pourrait ne plus y avoir de retour en arrière. » Cette mise en garde souligne le caractère irréversible d’une intervention militaire : une fois lancée, la machine de guerre est difficile à arrêter, et les conséquences se déploient sur des décennies.
L’Amérique latine n’oubliera jamais. C’est ça que Trump ne comprend pas. Chaque coup d’État, chaque intervention, chaque dictateur soutenu par Washington est gravé dans la mémoire collective de ces peuples. Le Guatemala en 1954. Le Chili en 1973. Le Nicaragua. Le Salvador. Panama. La liste est longue, douloureuse, sanglante. Et maintenant, Trump voudrait ajouter le Venezuela à cette liste macabre ? Il croit vraiment que les Latino-Américains vont accepter ça sans broncher ? Qu’ils vont regarder passivement leur continent être à nouveau violé par l’impérialisme yankee ? Non. Mille fois non. La résistance sera féroce. Elle sera déterminée. Elle sera continentale. Et elle transformera le Venezuela en tombeau pour les ambitions impériales de Trump.
La solidarité internationale s'organise
Des manifestations dans plusieurs pays
La mobilisation contre les menaces de guerre américaines au Venezuela a dépassé les frontières des États-Unis pour devenir un mouvement de solidarité internationale. Le 6 décembre 2025, des manifestations ont eu lieu simultanément dans plusieurs pays, créant une chaîne humaine de résistance à travers les continents. Au Chili, pays qui a lui-même subi un coup d’État orchestré par les États-Unis en 1973, des milliers de personnes sont descendues dans les rues de Santiago pour exprimer leur solidarité avec le Venezuela et dénoncer l’interventionnisme américain. La mémoire du renversement de Salvador Allende et de la dictature de Pinochet qui s’en est suivie reste vive dans la conscience chilienne, rendant la population particulièrement sensible aux menaces pesant sur un autre pays latino-américain. Au Mexique, des rassemblements ont été organisés devant l’ambassade américaine à Mexico et dans plusieurs autres villes. Le gouvernement mexicain, tout en maintenant des relations diplomatiques avec Washington, a clairement exprimé son opposition à toute intervention militaire au Venezuela, considérant qu’elle violerait les principes de non-intervention et d’autodétermination des peuples inscrits dans la doctrine Estrada, pilier de la politique étrangère mexicaine depuis un siècle.
À Porto Rico, territoire américain mais avec une identité latino-américaine forte, les manifestations ont pris une dimension particulière. Les Portoricains, qui ont eux-mêmes subi la colonisation américaine et dont l’île sert de base militaire pour les opérations contre le Venezuela, ont exprimé leur refus de voir leur territoire utilisé comme tremplin pour une invasion. En République dominicaine, pays voisin du Venezuela dans les Caraïbes, des organisations sociales ont organisé des veillées de solidarité et des forums de discussion sur les dangers d’une guerre régionale. En Espagne, ancienne puissance coloniale en Amérique latine mais aujourd’hui liée par des liens culturels et linguistiques forts avec le continent, des manifestations ont eu lieu à Madrid, Barcelone et dans d’autres villes. Le mouvement de solidarité espagnol avec l’Amérique latine a une longue tradition, remontant aux luttes contre les dictatures des années 1970 et 1980. En Colombie, pays frontalier du Venezuela et traditionnellement allié des États-Unis, la situation est plus complexe. Malgré les tensions entre les gouvernements colombien et vénézuélien, une partie significative de la société civile colombienne s’oppose à une intervention militaire américaine, craignant qu’elle ne déstabilise toute la région et n’entraîne la Colombie dans un conflit dont elle ne veut pas.
Le soutien de pays latino-américains clés
Au-delà des manifestations de rue, plusieurs gouvernements latino-américains ont exprimé leur opposition diplomatique aux menaces américaines contre le Venezuela. Le Brésil, géant régional et membre des BRICS, a adopté une position ferme de rejet de toute intervention militaire. Le président brésilien a déclaré que son pays ne permettrait pas l’utilisation de son territoire ou de son espace aérien pour des opérations militaires contre le Venezuela, et a appelé à une solution diplomatique négociée. Cette position brésilienne est cruciale car le Brésil partage une longue frontière avec le Venezuela et dispose d’une influence considérable en Amérique du Sud. La Colombie, malgré ses différends politiques profonds avec le gouvernement Maduro, a également exprimé des réserves concernant une intervention militaire américaine. Le président colombien a souligné que son pays privilégie les solutions diplomatiques et ne souhaite pas voir la région plongée dans un conflit armé. Cette position reflète une prise de conscience que les conséquences d’une guerre au Venezuela déborderaient inévitablement sur les pays voisins, créant des flux massifs de réfugiés, déstabilisant les économies régionales et potentiellement ravivant des conflits internes.
Le Mexique, sous la présidence de Claudia Sheinbaum, a maintenu la tradition diplomatique mexicaine de non-intervention et de respect de la souveraineté des États. Le gouvernement mexicain a proposé ses bons offices pour faciliter un dialogue entre Washington et Caracas, cherchant à jouer un rôle de médiateur dans la crise. Cette position mexicaine s’inscrit dans une longue tradition de politique étrangère indépendante, même face aux pressions américaines. D’autres pays de la région, comme la Bolivie, le Nicaragua et Cuba, ont exprimé leur solidarité totale avec le Venezuela et dénoncé ce qu’ils considèrent comme une agression impérialiste. Ces pays, qui ont eux-mêmes connu des tensions avec Washington, voient dans la menace contre le Venezuela une menace contre l’ensemble des gouvernements progressistes de la région. Cette solidarité latino-américaine, bien que fragmentée et parfois contradictoire, constitue néanmoins un obstacle politique significatif aux ambitions de Trump. Elle démontre que l’Amérique latine du XXIe siècle n’est plus l’« arrière-cour » docile des États-Unis, mais un ensemble de nations souveraines capables de défendre leurs intérêts et leurs principes face à la première puissance mondiale.
Cette solidarité internationale me touche profondément. Parce qu’elle prouve que malgré les frontières, malgré les différences, malgré les océans qui nous séparent, il existe une conscience humaine universelle qui refuse l’injustice. Quand des Chiliens manifestent pour le Venezuela, ils ne défendent pas seulement un pays lointain. Ils défendent leur propre histoire, leur propre mémoire, leur propre dignité. Ils disent : « Plus jamais ça. Plus jamais de coups d’État. Plus jamais d’interventions impérialistes. » Et cette voix collective, qui résonne de Santiago à Madrid, de Mexico à Caracas, elle est puissante. Elle est belle. Elle est porteuse d’espoir. Parce qu’elle nous rappelle que nous ne sommes pas seuls, que la lutte pour la justice et la paix est universelle, et que l’humanité peut encore choisir la solidarité plutôt que la guerre.
Les enjeux pétroliers au cœur du conflit
Le Venezuela possède les plus grandes réserves de pétrole au monde
Derrière le discours officiel sur le narcotrafic et la démocratie se cache une réalité beaucoup plus prosaïque : le pétrole. Le Venezuela possède les plus importantes réserves prouvées de pétrole au monde, estimées à environ 303 milliards de barils, dépassant même celles de l’Arabie saoudite. Cette richesse souterraine colossale fait du pays un enjeu stratégique majeur dans la géopolitique énergétique mondiale. Pour comprendre l’acharnement de l’administration Trump contre le Venezuela, il faut regarder au-delà des déclarations officielles et examiner les intérêts économiques en jeu. Le président Maduro l’a d’ailleurs explicitement dénoncé dans sa lettre à l’OPEP, accusant directement les États-Unis de vouloir « s’emparer des énormes réserves pétrolières » de son pays. Cette accusation n’est pas une simple rhétorique anti-impérialiste ; elle s’appuie sur des précédents historiques bien documentés. L’invasion de l’Irak en 2003, malgré les dénégations officielles, était largement motivée par le contrôle des ressources pétrolières irakiennes. Les documents déclassifiés et les témoignages d’anciens responsables américains ont confirmé que l’accès au pétrole irakien était un objectif central de l’intervention, même si cet objectif était soigneusement dissimulé derrière des justifications humanitaires et sécuritaires.
Le pétrole vénézuélien présente des caractéristiques particulières qui compliquent son exploitation mais n’en diminuent pas la valeur stratégique. Il s’agit principalement de pétrole lourd, plus difficile et coûteux à raffiner que le pétrole léger, mais les technologies modernes permettent de le transformer en produits pétroliers de haute qualité. Avant les sanctions américaines imposées à partir de 2015 et intensifiées sous Trump, le Venezuela exportait environ 2,5 millions de barils par jour, principalement vers les États-Unis, la Chine et l’Inde. Ces exportations généraient des revenus considérables pour l’État vénézuélien, finançant les programmes sociaux qui ont fait la popularité du chavisme auprès des classes populaires. Les sanctions américaines ont drastiquement réduit ces exportations et privé le Venezuela de milliards de dollars de revenus, contribuant à la crise économique et humanitaire que connaît le pays. Cette stratégie d’étranglement économique vise à affaiblir le gouvernement Maduro et à créer les conditions d’un changement de régime. Mais elle a également créé un vide que d’autres acteurs internationaux, notamment la Chine et la Russie, se sont empressés de combler, établissant des partenariats énergétiques avec Caracas et acquérant une influence croissante dans le pays.
La lettre de Maduro à l’OPEP dénonce une guerre pour les ressources
La lettre adressée par le président Maduro à l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et à ses États membres constitue un document diplomatique majeur qui expose crûment les véritables enjeux du conflit. Dans cette missive, Maduro accuse directement les États-Unis de préparer une guerre de rapine visant à s’approprier les ressources énergétiques vénézuéliennes. Cette accusation, loin d’être fantaisiste, s’inscrit dans une analyse géopolitique cohérente. Les États-Unis, bien qu’ils soient eux-mêmes devenus le premier producteur mondial de pétrole grâce à l’exploitation du pétrole de schiste, restent profondément dépendants des importations pour certains types de brut et cherchent à sécuriser leur approvisionnement énergétique à long terme. Le contrôle des réserves vénézuéliennes permettrait à Washington de peser sur les marchés mondiaux de l’énergie, d’affaiblir des concurrents comme la Russie et l’Iran, et de garantir l’accès des compagnies pétrolières américaines à des gisements colossaux. La lettre de Maduro appelle les pays membres de l’OPEP à se solidariser avec le Venezuela et à condamner ce qu’il qualifie d’« agression en préparation ». Cette démarche vise à internationaliser le conflit et à créer un front diplomatique capable de dissuader Washington de passer à l’acte militaire.
L’OPEP, organisation fondée en 1960 pour défendre les intérêts des pays producteurs de pétrole face aux grandes compagnies occidentales, se trouve dans une position délicate. Plusieurs de ses membres, comme l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, entretiennent des relations étroites avec les États-Unis et pourraient être réticents à s’opposer frontalement à Washington. D’autres, comme l’Iran et l’Algérie, sont plus enclins à soutenir le Venezuela dans sa confrontation avec l’impérialisme américain. Cette division au sein de l’OPEP reflète les fractures géopolitiques plus larges qui traversent le monde pétrolier. Néanmoins, la lettre de Maduro soulève une question fondamentale qui concerne tous les pays producteurs : si les États-Unis peuvent envahir un pays pour s’emparer de ses ressources pétrolières, quel pays sera le prochain ? Cette interrogation résonne particulièrement dans les pays du Moyen-Orient, qui ont déjà connu les conséquences dévastatrices de l’interventionnisme américain. Les manifestants du 6 décembre ont repris cette thématique dans leurs slogans : « Du sang pour du pétrole ? Plus jamais ! », « Pas de guerre pour les profits des compagnies pétrolières ! » Ces formules résument la conviction que la guerre envisagée contre le Venezuela n’a rien à voir avec la démocratie, les droits humains ou la lutte contre le narcotrafic, mais tout à voir avec le contrôle des ressources naturelles et les intérêts économiques des élites américaines.
Le pétrole. Toujours le pétrole. C’est obscène. C’est révoltant. C’est prévisible. Combien de guerres ont été menées pour cette substance noire et visqueuse ? Combien de vies sacrifiées sur l’autel de l’or noir ? L’Irak, la Libye, et maintenant le Venezuela. Le schéma est toujours le même : on invente un prétexte moral, on diabolise le dirigeant du pays ciblé, on mobilise l’opinion publique avec des histoires d’horreur, et ensuite on envahit. Et une fois la poussière retombée, une fois les corps enterrés, on découvre que les vraies raisons étaient économiques. Que les compagnies pétrolières se sont partagé le gâteau. Que les contrats ont été signés. Que les profits ont été engrangés. Et pendant ce temps, les populations locales vivent dans le chaos, la violence, la misère. C’est ça, la réalité de ces guerres « humanitaires ». C’est ça, la vérité que Trump essaie de cacher derrière ses mensonges sur le narcotrafic.
Le silence complice de l'Europe
La Belgique et l’Union européenne restent muettes
Face à l’escalade militaire américaine dans les Caraïbes, la réaction de l’Union européenne et de ses États membres, dont la Belgique, se caractérise par une prudence excessive qui confine à la complicité passive. Le gouvernement belge, comme la plupart de ses homologues européens, observe un silence assourdissant sur les menaces de guerre proférées par Trump contre le Venezuela. Cette attitude contraste fortement avec la rhétorique européenne habituelle sur le respect du droit international, la résolution pacifique des conflits et la défense des droits humains. Lorsque la Russie a envahi l’Ukraine, l’Union européenne a réagi avec une rapidité et une fermeté remarquables, imposant des sanctions massives et apportant un soutien militaire et financier considérable à Kiev. Mais face aux menaces américaines contre le Venezuela, Bruxelles se contente de « déclarations générales de soutien au droit international, au dialogue et à l’intégrité territoriale », comme le souligne le Parti du Travail de Belgique (PTB) dans sa déclaration sur la crise. Cette différence de traitement révèle un double standard flagrant : les violations du droit international sont condamnées ou tolérées en fonction de l’identité de leur auteur, non en fonction de leur gravité intrinsèque.
Cette lâcheté diplomatique européenne s’explique par plusieurs facteurs. Premièrement, la dépendance de l’Europe vis-à-vis des États-Unis en matière de sécurité, particulièrement dans le contexte de la guerre en Ukraine, rend les gouvernements européens réticents à critiquer ouvertement Washington. Deuxièmement, de nombreux pays européens partagent l’hostilité américaine envers le gouvernement Maduro, qu’ils considèrent comme autoritaire et illégitime. L’Union européenne a d’ailleurs refusé de reconnaître la réélection de Maduro en 2024, dénonçant des irrégularités électorales. Cette position politique commune crée une forme de solidarité tacite avec les objectifs américains de changement de régime, même si les moyens envisagés (l’intervention militaire) suscitent des réserves. Troisièmement, l’Europe elle-même a des intérêts économiques au Venezuela, notamment dans le secteur pétrolier, et pourrait espérer bénéficier d’un changement de régime qui ouvrirait le pays aux investissements occidentaux. Cette combinaison de calculs géopolitiques, de dépendance stratégique et d’intérêts économiques explique pourquoi les gouvernements européens préfèrent garder le silence plutôt que de s’opposer frontalement aux plans de Trump, même lorsque ces plans violent manifestement les principes que l’Europe prétend défendre.
Les mouvements sociaux européens appellent à la mobilisation
Heureusement, le silence des gouvernements européens ne reflète pas l’opinion de l’ensemble de la société civile. Des mouvements pacifistes, des syndicats, des organisations de solidarité internationale et des universitaires à travers l’Europe ont exprimé leur opposition aux menaces américaines contre le Venezuela et appelé à la mobilisation. En Belgique, le PTB a publié une déclaration vigoureuse dénonçant « l’agression de Trump contre le Venezuela » et appelant à « une vaste mobilisation » pour empêcher la guerre. Cette prise de position courageuse contraste avec la timidité des partis politiques traditionnels et démontre que la gauche européenne reste attachée aux principes de non-intervention et de solidarité internationale. Des manifestations de solidarité avec le Venezuela ont été organisées dans plusieurs villes européennes, rassemblant des militants pacifistes, des membres de la diaspora latino-américaine et des citoyens européens préoccupés par la dérive belliciste de la politique américaine. Ces mobilisations, bien que plus modestes que celles observées aux États-Unis, témoignent d’une conscience internationale des enjeux et d’un refus de laisser l’impérialisme américain agir sans opposition.
Les organisations de la société civile européenne soulignent qu’une attaque contre le Venezuela constitue non seulement une violation du droit international, mais aussi une menace pour la paix mondiale et un précédent dangereux. Si les États-Unis peuvent envahir un pays souverain sans l’autorisation du Conseil de sécurité de l’ONU, sur la base de prétextes fallacieux, alors le système international basé sur des règles s’effondre complètement. Cette préoccupation est particulièrement vive en Europe, continent qui a connu deux guerres mondiales dévastatrices et qui a construit son projet d’intégration sur le rejet de la guerre comme moyen de résolution des conflits. Les mouvements sociaux européens appellent donc leurs gouvernements à sortir de leur silence complice et à adopter une position claire de condamnation des menaces américaines. Ils exigent que l’Union européenne utilise son poids diplomatique et économique pour faire pression sur Washington et favoriser une solution pacifique à la crise. Ils rappellent que l’Europe a une responsabilité historique et morale de défendre le droit international, même lorsque cela implique de s’opposer à son allié américain. Cette pression de la société civile pourrait éventuellement contraindre les gouvernements européens à adopter une posture plus ferme, bien que les signes d’un tel changement restent pour l’instant limités.
Le silence de l’Europe me dégoûte. Vraiment. Parce qu’il révèle l’hypocrisie fondamentale de nos démocraties occidentales. On se gargarise de valeurs universelles, de droits humains, de respect du droit international. Mais quand vient le moment de défendre ces principes face à notre allié américain, on se tait. On détourne le regard. On trouve des excuses. « C’est compliqué », « Il faut être pragmatique », « Nous avons des intérêts stratégiques ». Toutes ces justifications ne sont que des euphémismes pour dire : nous sommes lâches. Nous préférons notre confort, notre sécurité, nos profits, à la défense de nos prétendues valeurs. Et cette lâcheté nous condamne. Elle nous rend complices. Elle fait de nous des spectateurs passifs d’une nouvelle catastrophe annoncée.
Les risques d'une escalade régionale incontrôlable
Le Venezuela n’est pas seul : Cuba, la Russie et la Chine en soutien
Une dimension cruciale souvent négligée dans l’analyse de la crise vénézuélienne est le réseau d’alliances internationales dont dispose Caracas. Le Venezuela n’est pas un pays isolé que Washington pourrait attaquer impunément ; il bénéficie du soutien politique, économique et potentiellement militaire de plusieurs puissances mondiales et régionales. Cuba, allié historique du Venezuela depuis l’ère de Hugo Chávez, a clairement indiqué qu’elle considérerait une attaque contre le Venezuela comme une menace pour sa propre sécurité. Les liens entre La Havane et Caracas sont profonds et multiformes : coopération médicale, échanges pétroliers, coordination diplomatique. Des milliers de médecins et de conseillers cubains travaillent au Venezuela, et toute intervention militaire américaine les mettrait directement en danger, créant un risque d’incident impliquant des citoyens cubains. La Russie, qui entretient des relations stratégiques avec le Venezuela depuis plusieurs années, a également exprimé son soutien à Caracas. Moscou a vendu des systèmes d’armes sophistiqués au Venezuela, incluant des avions de combat, des hélicoptères et des systèmes de défense aérienne. Des conseillers militaires russes sont présents dans le pays, et la Russie a effectué des exercices militaires conjoints avec les forces vénézuéliennes dans les Caraïbes, envoyant un message clair à Washington.
La Chine, deuxième économie mondiale et rival stratégique des États-Unis, a investi massivement au Venezuela, prêtant des dizaines de milliards de dollars à Caracas en échange de garanties pétrolières. Pékin considère le Venezuela comme un partenaire important dans sa stratégie de présence en Amérique latine et dans sa compétition globale avec Washington. Une intervention militaire américaine au Venezuela serait perçue par la Chine comme une tentative de réaffirmer l’hégémonie américaine dans l’hémisphère occidental et de contrer l’influence chinoise croissante dans la région. Bien que la Chine soit peu susceptible d’intervenir militairement pour défendre le Venezuela, elle pourrait utiliser d’autres leviers — diplomatiques, économiques, commerciaux — pour punir les États-Unis et leurs alliés. Cette configuration géopolitique complexe transforme la crise vénézuélienne en un point de friction potentiel entre les grandes puissances, avec des risques d’escalade qui dépassent largement le cadre régional. Les manifestants du 6 décembre ont souligné ce danger, avertissant qu’une guerre au Venezuela pourrait « embraser toute la région caraïbe et l’Amérique latine au sens large », voire déclencher une confrontation plus vaste impliquant les puissances mondiales.
Les conséquences humanitaires prévisibles d’une invasion
Au-delà des considérations géopolitiques, une invasion américaine du Venezuela aurait des conséquences humanitaires catastrophiques qui sont étrangement absentes du discours officiel de l’administration Trump. Le Venezuela compte environ 28 millions d’habitants, dont une large partie vit déjà dans des conditions de précarité extrême en raison de la crise économique qui frappe le pays depuis plusieurs années. Une guerre aggraverait dramatiquement cette situation, créant des pénuries alimentaires et médicales encore plus graves, détruisant les infrastructures essentielles, et provoquant des déplacements massifs de population. Les experts humanitaires estiment qu’une intervention militaire pourrait générer des millions de réfugiés fuyant vers les pays voisins — Colombie, Brésil, Équateur, Pérou — qui sont déjà confrontés à l’accueil de plusieurs millions de migrants vénézuéliens ayant quitté leur pays ces dernières années. Cette nouvelle vague de réfugiés déstabiliserait toute la région, créant des tensions sociales, économiques et politiques dans les pays d’accueil. Les bombardements américains, même s’ils visent prétendument des cibles militaires, causeraient inévitablement des victimes civiles. L’expérience de l’Irak, de l’Afghanistan, de la Libye et de la Syrie démontre que les guerres modernes, malgré la rhétorique sur les « frappes chirurgicales » et les « dommages collatéraux minimaux », tuent massivement des civils.
Les infrastructures civiles — hôpitaux, écoles, centrales électriques, stations d’épuration d’eau — seraient endommagées ou détruites, privant la population de services essentiels. Les organisations humanitaires internationales auraient des difficultés considérables à opérer dans un contexte de conflit armé, laissant des millions de personnes sans assistance. De plus, une invasion américaine ne garantirait nullement une transition rapide vers la stabilité et la démocratie. L’expérience irakienne a montré que le renversement d’un régime autoritaire par la force militaire peut conduire au chaos, à la guerre civile, à l’émergence de groupes extrémistes et à des années de violence incontrôlée. Le Venezuela, avec ses divisions politiques profondes, ses milices armées, ses groupes criminels organisés et ses tensions sociales exacerbées, pourrait facilement sombrer dans un conflit interne prolongé après une intervention américaine. Les manifestants du 6 décembre ont rappelé ces réalités douloureuses, brandissant des pancartes montrant des images de l’Irak et de la Libye post-intervention, avec le message : « Ne répétez pas ces erreurs ! » Cette mise en garde s’appuie sur une compréhension tragiquement acquise : les guerres sont faciles à commencer mais difficiles à terminer, et leurs conséquences humanitaires se mesurent en décennies, pas en mois.
Les conséquences humanitaires. On en parle si peu. Comme si elles étaient secondaires, négligeables, un simple « dommage collatéral ». Mais derrière ces mots aseptisés, il y a des vies brisées. Des enfants orphelins. Des familles déchirées. Des communautés détruites. Des traumatismes qui se transmettent de génération en génération. J’ai vu les images de l’Irak, de la Libye, de la Syrie. J’ai vu les ruines, les corps, les visages hagards des survivants. Et je refuse — je refuse catégoriquement — d’accepter que le Venezuela subisse le même sort. Parce que ces gens, ces Vénézuéliens qui vivent déjà dans des conditions difficiles, ils ne méritent pas ça. Personne ne mérite ça. Aucun être humain ne devrait avoir à fuir sa maison sous les bombes, à voir ses proches mourir, à perdre tout ce qu’il possède. Et pourtant, c’est exactement ce que Trump s’apprête à leur infliger. Au nom du pétrole. Au nom du pouvoir. Au nom de l’empire.
La résistance s'organise : « No pasarán ! »
Un appel à l’action dans les rues, les parlements et les quartiers
Face à la menace imminente d’une guerre contre le Venezuela, les mouvements pacifistes et progressistes américains ont lancé un appel à l’action généralisée qui dépasse le cadre des manifestations traditionnelles. Le slogan « No pasarán ! » (Ils ne passeront pas), emprunté à la guerre civile espagnole où il symbolisait la résistance républicaine contre le fascisme, résume la détermination collective à faire barrage aux plans bellicistes de Trump. Cette mobilisation se déploie sur plusieurs fronts simultanés, créant un réseau dense de résistance à travers toute la société américaine. Dans les rues, les manifestations se multiplient et s’intensifient, avec des actions de désobéissance civile, des sit-ins devant les bureaux de recrutement militaire, des blocages symboliques d’installations militaires. Dans les parlements, au niveau fédéral comme au niveau des États, des élus progressistes introduisent des résolutions condamnant les menaces de guerre et exigeant le respect des procédures constitutionnelles. Certains États, comme la Californie et New York, envisagent même d’adopter des lois interdisant l’utilisation de leurs ressources ou de leurs bases militaires pour des opérations contre le Venezuela sans autorisation explicite du Congrès. Dans les quartiers, des comités de solidarité se forment, organisant des réunions publiques, des projections de films documentaires, des collectes de fonds pour soutenir les organisations pacifistes vénézuéliennes.
Cette stratégie de mobilisation multiforme vise à créer une pression politique tellement forte que l’administration Trump sera contrainte de reculer ou du moins de modérer ses ambitions. Les organisateurs savent que le temps joue contre eux : chaque jour qui passe rapproche la possibilité d’une intervention militaire. D’où l’urgence de leurs appels : « Mais il n’est pas trop tard pour agir ! Nous devons arrêter cette guerre avant qu’elle ne commence. Mobilisez-vous à travers le pays ce samedi 6 décembre pour envoyer un message clair à Trump et au Congrès : Non à la guerre contre le Venezuela ! » Cette formulation souligne le caractère préventif de la mobilisation : il s’agit d’empêcher la guerre avant qu’elle ne se déclenche, car une fois lancée, elle sera beaucoup plus difficile à arrêter. Les manifestants établissent également des liens avec d’autres luttes progressistes, créant des coalitions larges qui incluent les mouvements pour la justice climatique, les droits des immigrants, la justice raciale et l’égalité économique. Cette convergence des luttes repose sur la compréhension que toutes ces batailles sont interconnectées, qu’elles relèvent d’un même système d’oppression et d’exploitation qu’il faut combattre globalement. Un slogan populaire lors des manifestations résume cette vision : « Justice climatique, justice raciale, justice économique, justice internationale — une seule lutte ! »
L’importance cruciale de ce moment historique
Les organisateurs des manifestations insistent sur le fait que nous vivons un « moment critique » où l’action collective peut encore changer le cours de l’histoire. « Nous sommes à un moment critique. Les législateurs des deux partis dénoncent de plus en plus l’illégalité de ces attaques. Mais la situation exige une urgence bien plus grande — une fois l’escalade intensifiée, il pourrait ne plus y avoir de retour en arrière », avertissent-ils. Cette mise en garde souligne le caractère irréversible d’une intervention militaire : une fois que les premières bombes tombent, une fois que les premiers soldats américains meurent au combat, une fois que la machine de guerre est lancée, il devient extrêmement difficile de l’arrêter. La dynamique politique change radicalement : les critiques de la guerre sont accusés de ne pas soutenir les troupes, le patriotisme est instrumentalisé pour étouffer le débat, et les médias se mettent en mode « couverture de guerre » qui privilégie les perspectives militaires et gouvernementales. C’est pourquoi l’action préventive est si cruciale. Les mouvements pacifistes ont appris des erreurs du passé, notamment de leur incapacité à empêcher l’invasion de l’Irak en 2003 malgré des manifestations mondiales massives. Cette fois, ils sont déterminés à ne pas laisser l’histoire se répéter.
Cette détermination s’accompagne d’une analyse lucide des rapports de force. Les manifestants savent qu’ils affrontent un adversaire puissant : l’administration Trump, soutenue par une partie de l’establishment militaire et sécuritaire, par les lobbies de l’industrie de défense et du secteur pétrolier, et par des médias complaisants qui relaient sans esprit critique la propagande gouvernementale. Mais ils savent aussi qu’ils disposent d’atouts considérables : le soutien de 70 à 76 pourcent de la population américaine, une coalition d’organisations large et diversifiée, des alliés au Congrès, et une solidarité internationale croissante. Le défi consiste à transformer ce potentiel en force politique effective, capable d’influencer les décisions gouvernementales. Pour cela, la mobilisation doit être soutenue, visible, bruyante. Elle doit occuper l’espace public, saturer les médias, interpeller les élus, créer un coût politique tellement élevé pour Trump que poursuivre ses plans bellicistes devienne politiquement intenable. Les organisateurs appellent donc à une mobilisation permanente, pas seulement une journée d’action isolée. Ils prévoient des manifestations hebdomadaires, des campagnes de lobbying auprès des parlementaires, des actions de sensibilisation dans les communautés, des grèves étudiantes sur les campus. Cette stratégie de pression continue vise à maintenir la question vénézuélienne au centre du débat public américain jusqu’à ce que la menace soit définitivement écartée.
Ce moment est crucial. Je le sens. Nous le sentons tous. C’est maintenant ou jamais. Si nous laissons Trump lancer cette guerre, si nous restons passifs, si nous nous contentons de déplorer la situation sans agir, alors nous porterons une part de responsabilité dans le désastre qui suivra. Chaque vie perdue, chaque famille détruite, chaque communauté anéantie — nous en serons complices par notre silence. Mais si nous agissons, si nous nous mobilisons massivement, si nous faisons entendre notre voix avec force et détermination, alors nous pouvons encore changer le cours des événements. Nous pouvons encore empêcher cette catastrophe. Et c’est ça qui me donne de l’énergie, malgré la fatigue, malgré le découragement parfois. Parce que je crois encore au pouvoir de l’action collective. Je crois encore que les peuples peuvent faire plier les empires. Je crois encore que la justice peut triompher de la force brute. Et je refuse d’abandonner cette croyance.
Conclusion : le choix entre la guerre et la paix appartient au peuple
Un précédent dangereux pour l’ordre international
La crise vénézuélienne de 2025 représente bien plus qu’un conflit bilatéral entre les États-Unis et un petit pays d’Amérique du Sud. Elle constitue un test décisif pour l’ordre international basé sur le droit et les institutions multilatérales. Si l’administration Trump parvient à envahir le Venezuela sans l’autorisation du Conseil de sécurité de l’ONU, sur la base de prétextes fallacieux et en violation flagrante de la Charte des Nations Unies, alors le système international tel que nous le connaissons depuis 1945 s’effondrera définitivement. Le principe de souveraineté des États, pierre angulaire du droit international moderne, sera réduit à une fiction que les grandes puissances peuvent ignorer à leur guise. Le précédent créé serait catastrophique : il légitimerait toutes les futures interventions militaires unilatérales, qu’elles soient menées par les États-Unis, la Russie, la Chine ou toute autre puissance disposant des moyens militaires nécessaires. Nous entrerions dans une ère de « loi de la jungle » internationale où seule la force brute détermine les relations entre États. Les manifestants du 6 décembre ont parfaitement compris cet enjeu, affirmant qu’« une attaque contre le Venezuela constitue une attaque contre le droit international, le droit à l’autodétermination et au développement souverain des peuples et pays du Sud global, et contre la paix ». Cette formulation souligne la dimension universelle de la lutte contre l’intervention américaine au Venezuela.
Le monde entier observe cette crise avec une attention anxieuse. Les pays du Sud global, qui ont historiquement subi l’impérialisme occidental et luttent pour affirmer leur souveraineté, voient dans le Venezuela un symbole de résistance à la domination américaine. Une défaite du Venezuela renforcerait les tendances néocoloniales et découragerait d’autres pays de poursuivre des politiques indépendantes. À l’inverse, si la mobilisation populaire parvient à empêcher l’intervention militaire, ce sera une victoire majeure pour tous les peuples qui aspirent à la souveraineté et à l’autodétermination. Les puissances émergentes comme la Chine, l’Inde, le Brésil, l’Afrique du Sud observent également cette crise avec intérêt, car elle révèle les limites de la puissance américaine et les possibilités de résistance à l’hégémonie de Washington. Le fait que 70 à 76 pourcent de la population américaine elle-même s’oppose à l’intervention démontre que l’impérialisme ne bénéficie plus du soutien populaire, même dans le pays impérialiste lui-même. Cette fracture entre les élites bellicistes et les populations pacifistes ouvre des espaces politiques pour construire un monde multipolaire basé sur le respect mutuel et la coopération plutôt que sur la domination et la coercition. Les manifestations du 6 décembre s’inscrivent dans cette perspective historique plus large : elles ne défendent pas seulement le Venezuela, elles défendent un certain ordre du monde, une certaine vision des relations internationales, une certaine idée de la justice globale.
L’espoir réside dans la mobilisation populaire
Malgré la gravité de la situation et l’ampleur des forces alignées en faveur de la guerre, les organisateurs des manifestations maintiennent un message d’espoir fondé sur la puissance de l’action collective. « Mais il n’est pas trop tard pour agir ! » répètent-ils inlassablement. Cette insistance sur la possibilité d’un changement, sur la capacité des citoyens ordinaires à influencer les décisions des puissants, constitue le cœur de leur stratégie de mobilisation. L’histoire leur donne raison : les mouvements populaires ont parfois réussi à empêcher ou à arrêter des guerres. La mobilisation contre la guerre du Vietnam a contribué au retrait américain. Les manifestations mondiales de février 2003 contre l’invasion de l’Irak, bien qu’elles n’aient pas empêché la guerre, ont néanmoins contraint plusieurs pays à refuser de participer à la « coalition des volontaires » de Bush. Plus récemment, la pression populaire a limité l’engagement militaire américain en Syrie. Ces précédents démontrent que la mobilisation citoyenne n’est pas vaine, qu’elle peut produire des résultats concrets, même face à des adversaires apparemment tout-puissants. Le défi consiste à maintenir cette mobilisation dans la durée, à ne pas se décourager face aux obstacles, à continuer de faire pression jusqu’à ce que la menace soit définitivement écartée.
Les manifestants du 6 décembre ont envoyé un message puissant à l’administration Trump et au monde entier : le peuple américain refuse d’être complice d’une nouvelle guerre d’agression. Cette prise de position collective représente un acte de courage civique dans un contexte où le patriotisme est souvent instrumentalisé pour étouffer la dissidence. En osant critiquer leur propre gouvernement, en refusant de suivre aveuglément les directives de leurs dirigeants, ces citoyens incarnent les valeurs démocratiques les plus nobles : la pensée critique, la responsabilité civique, le courage moral. Ils rappellent que dans une démocratie authentique, le pouvoir appartient au peuple, pas aux élites. Que les décisions de guerre et de paix ne peuvent pas être prises dans le secret des bureaux présidentiels, mais doivent faire l’objet d’un débat public transparent. Que les citoyens ont non seulement le droit mais le devoir de s’opposer aux politiques qu’ils jugent injustes ou immorales. Cette mobilisation populaire contre la guerre au Venezuela s’inscrit dans la grande tradition de la dissidence américaine, celle des abolitionnistes qui ont combattu l’esclavage, des suffragettes qui ont lutté pour le droit de vote des femmes, des militants des droits civiques qui ont affronté la ségrégation raciale, des opposants à la guerre du Vietnam qui ont défié l’establishment militaro-industriel. Toutes ces luttes ont été difficiles, souvent dangereuses, parfois apparemment vouées à l’échec. Mais elles ont finalement triomphé parce que des gens ordinaires ont refusé d’accepter l’inacceptable et ont persisté malgré les obstacles.
Je termine ce texte avec un sentiment mêlé. De la colère, oui, toujours. Face à l’arrogance de Trump, face à la lâcheté des gouvernements européens, face à l’hypocrisie généralisée. Mais aussi de l’espoir. Un espoir fragile, certes, mais réel. Parce que j’ai vu ces images de manifestants dans les rues américaines. J’ai lu leurs slogans, leurs revendications, leurs analyses. Et j’ai compris que la résistance est vivante. Que la conscience politique existe. Que les peuples peuvent encore dire non. Et ce « non » collectif, ce refus massif de la guerre, c’est peut-être la chose la plus importante qui se passe en ce moment dans le monde. Plus importante que les manœuvres militaires, plus importante que les déclarations présidentielles, plus importante que les calculs géopolitiques. Parce que ce « non » affirme quelque chose de fondamental : l’humanité vaut mieux que la barbarie. La paix vaut mieux que la guerre. La justice vaut mieux que la domination. Et tant qu’il y aura des gens pour défendre ces valeurs, tant qu’il y aura des citoyens prêts à descendre dans la rue pour dire « No pasarán ! », alors l’espoir reste permis. Alors la lutte continue. Alors la victoire est possible.
Sources
Sources primaires
TeleSUR English, « Thousands of People Mobilize in the US Against Trump’s War Threats to Venezuela », 6 décembre 2025. ANSWER Coalition, « No War on Venezuela! National Day of Action Saturday, Dec. 6 », déclaration officielle, décembre 2025. Parti du Travail de Belgique (PTB), « L’agression de Trump contre le Venezuela appelle une vaste mobilisation », 1er décembre 2025. Organisation des Nations Unies, « World Drug Report 2025 », rapport officiel. Haut-Commissariat aux droits de l’homme des Nations Unies, déclarations de Volker Türk sur les frappes maritimes américaines, novembre-décembre 2025. Human Rights Watch, communiqués sur les opérations militaires américaines dans les Caraïbes, novembre-décembre 2025. CBS News, sondages d’opinion sur l’intervention militaire au Venezuela, novembre 2025. Sénat des États-Unis, résolution sur les pouvoirs de guerre concernant le Venezuela, décembre 2025.
Sources secondaires
Libération, « Venezuela : derrière les menaces de Trump, le spectre d’une guerre ouverte », Frédéric Autran, 1er décembre 2025. Le Monde, « Face à Nicolas Maduro, Donald Trump fait monter la pression sans passer à l’acte », 2 décembre 2025. France 24, « Venezuela : Trump réunit son Conseil de sécurité nationale, Maduro rassemble ses partisans », 2 décembre 2025. BBC Afrique, « Pourquoi Trump menace-t-il Maduro au Venezuela », décembre 2025. Al Jazeera, « Trump, US officials discuss Venezuela amid concerns over military build-up », 1er décembre 2025. The Hill, « Poll: Most Americans oppose US military action in Venezuela », novembre 2025. Common Dreams, « 70% of US Public Opposes Military Attack on Venezuela as Trump Escalates Threats », novembre 2025. Wikipedia, « Déploiement naval des États-Unis dans les Caraïbes en 2025 », article consulté en décembre 2025. The Washington Post, « Hegseth order on first Caribbean boat strike, officials say: Kill them all », 28 novembre 2025. The New York Times, « Hegseth Ordered Lethal Boat Strike but Not the Killing of Survivors », 1er décembre 2025.
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