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Des menaces virtuelles aux dangers réels

Les menaces contre Marjorie Taylor Greene ne sont pas restées confinées au monde virtuel. Elles ont franchi la barrière du numérique pour s’incarner dans le monde réel, avec des conséquences parfois tragiques. Le phénomène du « swatting » – ces fausses alertes destinées à déclencher l’intervention massive des forces de l’ordre – a frappé Greene à plusieurs reprises. Le jour de Noël 2023, sa résidence en Géorgie a été la cible d’une tentative de swatting. Des individus malveillants ont contacté les autorités en prétendant qu’un incident grave se déroulait à son domicile, espérant provoquer une intervention policière armée potentiellement dangereuse. En décembre 2024, une nouvelle alerte à la bombe visant son domicile a provoqué une réponse d’urgence des forces de l’ordre. Lors de cette intervention, un accident tragique s’est produit : une femme est décédée dans un accident de voiture impliquant un véhicule de police se rendant sur les lieux. Cette mort, bien qu’indirecte, illustre les conséquences mortelles que peuvent avoir ces menaces apparemment virtuelles. Le swatting n’est pas un jeu. Ce n’est pas une blague. C’est une arme, utilisée délibérément pour terroriser, harceler, et potentiellement blesser ou tuer.

Les livraisons frauduleuses de pizzas mentionnées par Greene constituent une autre tactique d’intimidation particulièrement insidieuse. Cette pratique, connue sous le nom de « doxxing par proxy », vise à révéler l’adresse personnelle d’une cible en commandant des dizaines de pizzas à son domicile. Les livreurs, innocents dans cette manipulation, se retrouvent à sonner à la porte, révélant ainsi à tous les observateurs l’emplacement exact de la résidence. Pour une personne sous menace, cette exposition forcée de son adresse constitue une violation grave de sa sécurité. Elle signale aux individus malveillants : « Nous savons où vous vivez. Nous pouvons vous atteindre. » Les menaces à la bombe visant non seulement son domicile mais aussi son entreprise de construction ajoutent une dimension économique à cette campagne de harcèlement. L’objectif est clair : rendre la vie impossible, sur tous les fronts. Professionnel, personnel, familial. Greene mentionne également des menaces d’assassinat directement adressées à son fils Derek. Cibler la famille d’un élu représente une escalade particulièrement vicieuse. C’est dire : « Nous ne nous contenterons pas de vous atteindre. Nous atteindrons ceux que vous aimez. » Cette tactique vise à briser psychologiquement la cible, à la pousser au silence, à l’abandon.

Imaginez. Imaginez vivre avec cette peur constante. Chaque sonnerie à la porte pourrait être une menace. Chaque voiture inconnue garée dans votre rue pourrait surveiller vos mouvements. Vos enfants deviennent des cibles. Votre entreprise, votre gagne-pain, est menacée. Et quand vous demandez de l’aide, quand vous suppliez le système de vous protéger, on vous répond par le silence. Ou pire, par des accusations. Je ne peux pas imaginer cette terreur quotidienne. Je ne peux pas imaginer devoir expliquer à mon enfant pourquoi des inconnus veulent nous faire du mal. Et pourtant, c’est la réalité de Greene. C’est la réalité d’un nombre croissant d’élus américains. Nous avons transformé la politique en zone de guerre. Et nous nous étonnons que personne ne veuille plus servir.

Le rôle des réseaux sociaux dans l’amplification des menaces

Les réseaux sociaux ont fondamentalement transformé la nature des menaces politiques. Avant l’ère numérique, menacer un élu nécessitait un effort : écrire une lettre, passer un appel téléphonique, se déplacer physiquement. Aujourd’hui, il suffit de quelques secondes et d’un smartphone pour publier une menace de mort qui sera vue par des milliers, voire des millions de personnes. Cette facilité d’accès a démocratisé la violence verbale, la rendant banale, quotidienne, presque normale. Les plateformes comme Twitter (désormais X), Facebook, Instagram, TikTok sont devenues des vecteurs privilégiés pour les individus souhaitant intimider, harceler ou menacer des personnalités publiques. L’anonymat relatif offert par ces plateformes encourage les comportements les plus extrêmes. Les utilisateurs se sentent protégés derrière leurs écrans, convaincus qu’ils ne seront jamais tenus responsables de leurs paroles. Et dans une large mesure, ils ont raison. La modération des contenus reste largement insuffisante, les poursuites judiciaires rares, les conséquences quasi inexistantes.

Le cas de Greene illustre parfaitement cette dynamique toxique. Lorsque le président Trump l’a publiquement qualifiée de « traîtresse » sur ses propres réseaux sociaux, cela a agi comme un signal pour ses millions de partisans. Le message était clair : cette personne est une ennemie. Elle mérite votre colère. Elle mérite d’être punie. Et les menaces ont afflué. Des centaines, des milliers de messages haineux, d’appels à la violence, de fantasmes morbides détaillant comment elle devrait être éliminée. Cette amplification par les leaders politiques eux-mêmes représente un danger particulièrement insidieux. Quand un président, un sénateur, un gouverneur désigne publiquement quelqu’un comme traître, comme ennemi, comme menace, il ne fait pas que critiquer. Il arme ses partisans. Il leur donne une cible. Il légitime leur violence potentielle. Greene affirme que les menaces ont changé de nature après sa prise de position sur les dossiers Epstein. Initialement ciblée par la gauche politique pour ses positions conservatrices, elle s’est retrouvée attaquée par sa propre famille politique lorsqu’elle a osé défier Trump. Cette double exposition – menacée par les deux camps – révèle une vérité dérangeante : la violence politique transcende désormais les clivages partisans traditionnels.

Les réseaux sociaux nous ont vendus un rêve : connecter le monde, démocratiser la parole, donner une voix aux sans-voix. Et qu’avons-nous obtenu ? Des chambres d’écho où la haine se nourrit d’elle-même, où les menaces de mort sont des tweets parmi d’autres, où appeler au meurtre d’un élu est considéré comme une simple « opinion politique ». Nous avons créé des monstres. Des plateformes qui amplifient le pire de l’humanité tout en prétendant promouvoir le dialogue. Et quand ces menaces virtuelles se transforment en dangers réels, quand quelqu’un meurt dans un accident causé par un swatting, nous haussons les épaules. « C’est juste Internet », disons-nous. Comme si Internet n’était pas réel. Comme si les mots n’avaient pas de conséquences. Comme si 773 menaces n’étaient que du bruit numérique sans importance.

Sources

Sources primaires

Washington Examiner, « MTG says she was denied security detail despite 773 death threats », 7 décembre 2025. Politico, « Capitol Police report surge in threats against members of Congress in 2024 », 5 février 2025. NBC News, « Rep. Marjorie Taylor Greene to resign in January », novembre 2025. United States Capitol Police, « USCP Threat Assessment Cases for 2024 », rapport officiel publié en février 2025. Déclarations publiques de la représentante Marjorie Taylor Greene sur X (anciennement Twitter), décembre 2025.

Sources secondaires

NPR, « After break with Trump, Marjorie Taylor Greene will resign », 21 novembre 2025. BBC News, « Marjorie Taylor Greene to quit Congress after Trump feud », novembre 2025. The Guardian, « Marjorie Taylor Greene says she’s had warnings for my safety after Trump split », 15 novembre 2025. CBS News, « Marjorie Taylor Greene receiving death threats amid rift with Trump », novembre 2025. Reuters, « Lawmaker Marjorie Taylor Greene blames Trump for threats against her after their split », 15 novembre 2025. Newsweek, « Marjorie Taylor Greene Says She’s Received Over 700 Death Threats », décembre 2025. PBS NewsHour, « Georgia Rep. Marjorie Taylor Greene targeted by failed Christmas swatting attempt », décembre 2024. Roll Call, « Threats rose again in 2024, Capitol Police say », 3 février 2025. The Hill, « Members have 24-hour protection at Capitol but home is a different story », archives 2024.

Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA.

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